Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Athénagoras


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ATHÉNAGORAS, philosophe athénien, florissait après le milieu du IIe. siècle, et avait beaucoup de zèle pour l’évangile, et beaucoup d’érudition. Tout cela paraît par l’Apologie qu’il adressa aux empereurs Marc Aurèle Antonin, et Lucius Aurèle Commode. Ce fut l’an 179, si nous en croyons Baronius [a], ou l’an 168, si nous en croyons M. Dodwel [b]. Il n’est pas aisé d’établir solidement que la dernières opinion soit plus probable que la première (A). Je ne vois personne qui ne suppose qu’Athénagoras fut député par les chrétiens à la cour impériale, et qu’il y présenta actuellement leur apologie (B) ; mais il y a lieu de douter de ces faits-là, et l’on peut croire assez vraisemblablement la même chose touchant cet écrit, que touchant une infinité de requêtes des protestans de France, qui ont été imprimées, sans avoir jamais été présentées au prince (C). Je ne sais sur quoi l’on se fonde, quand on dit qu’Athénagoras était prêtre [c]. On a quelque raison d’être surpris qu’il ait été inconnu à Eusèbe, à saint Jérôme, et à presque tous les autres pères ; car on ne le trouve cité que dans un ouvrage de saint Épiphane (D). Il n’était pas bien purgé de toute hétérodoxie (E) : à cela près, les deux ouvrages qu’on a de lui sont importans [d]. Le style en est bon et bien attique, mais un peu trop chargé d’hyperbates et de parenthèses. Ils ont été mis sous la presse une infinité de fois, comme on le peut lire dans M. du Pin, qui a oublié néanmoins quelques éditions (F). Je parlerai d’un roman, qui a paru sous le nom d’Athénagoras (G). Si j’eusse pu consulter la dissertation que le père le Nourry a publiée [e], j’en eusse tiré sans doute quelques bons matériaux pour cet article ; mais son ouvrage n’est point parvenu encore jusqu’à nous [f], quoiqu’il ait été imprimé l’an 1697. J’en ai vu quelque chose dans le journal des savans [g], et dans les Acta Eruditorum de Leipsick [h].

(A) Il adressa…. son Apologie l’an 179,... ou l’an 168... Il n’est pas aisé d’établir que la dernière opinion soit plus probable que la première. ] On allègue de part et d’autre beaucoup de raisons. Voici celles de M. Dodwel [1]. L’Apologie d’Athénagoras est adressée à deux empereurs, à qui l’auteur donne les titres d’Armeniacis, Sarmaticis, et quod maximum est, philosophis. Cela convient à Marc Aurèle et à Lucius Aurèle son frère, mais non pas à Lucius Aurèle son fils. Celui-ci n’a jamais été nommé philosophe, et il paraît, par la seconde Apologie de Justin, que ce titre était commun à Lucius Aurèle et à Marc Aurèle son frère. Hunc titulum cum Marco Lucium Verum habuisse communem constat à secundâ Apologiâ Justini [2]. Le père Pagi, Dissert hypat. pag. 216, se sert de la même raison, et cite Eusèbe, liv. IV, chap. XII. Or ce Lucius Aurèle mourut vers la fin de l’an 169. L’Apologie fut donc présentée avant ce temps-là. Je laisse les raisons particulières qui ont fait choisir à M. Dodwell l’an 168 pour l’époque de cet ouvrage. On lui objecte que l’éloge de sarmatique ne peut convenir à Lucius Aurèle, mort avant que l’on attaquât les Sarmates ; mais il répond que cet éloge s’est glissé là par la faute des copistes, au lieu de celui de parthique, qui fut donné aux deux frères, avec celui d’arménique, après la guerre d’Arménie [3]. Il ajoute que la paix profonde dont Athénagoras félicite les empereurs [4], ne peut convenir au temps que Marc Aurèle et son fils ont régné ensemble. Il ne dit rien sur la principale objection ; et néanmoins on peut y répondre quelque chose, comme on le verra bientôt. N’oublions pas qu’il prétend qu’Athénagoras insinue que son Apologie fut faite dans la même olympiade que Peregrin se brûla [5]. Cette action de Peregrin appartient, selon MM. Dodwel et de Tillemont [6], à l’an 165 ; mais Scaliger l’a mise sous l’année 166 [7]. Il se fonde sur ce que Peregrin donna ce spectacle pendant la célébration des jeux olympiques. Il croit que l’ouvrage d’Athénagoras fut présenté aux empereurs dans la même olympiade : sa raison est que Peregrin se jeta au feu trois ans avant la mort de Lucius Verus, l’un de ces empereurs. Ce raisonnement est meilleur que la preuve que M. Dodwel a fondée sur les paroles d’Athénagoras ; car elles marquent seulement le lieu, et non pas le temps où cet homme se brûla. Περὶ τὴν᾽ Ολυμπίαν [8]. Prope urbem Olympiam. Voyez M. de Tillemont [9]. La preuve tirée de la profonde paix de l’empire est d’une telle nature, qu’elle sert aux deux partis : le cardinal Baronius allègue ce fait comme une marque que l’Apologie n’a pu être présentée sous le règne du frère de Marc Aurèle, ni en aucun autre temps qu’en 179 [10]. M. de Tillemont n’a pas bien compris la pensée de ce cardinal, puisqu’il lui impute d’avoir inséré que cette apologie n’a été écrite qu’en [176, ou] 177, de ce qu’elle marque que l’empire était alors dans une profonde paix [11].

Voici les principales raisons de ceux qui prétendent que l’Apologie d’Athénogoras n’a point été présentée avant l’an 177, qui fut celui de la promotion de Commode, fils de Marc Aurèle, à la dignité d’Auguste [12]. Ils soutiennent que celui qui est collègue de Marc Aurèle dans l’inscription de l’Apologie, était le fils, et non pas le frère de cet empereur, et ils le prouvent par les paroles où ces deux princes sont comparés à Dieu le Père, et à Dieu le Fils. Ipsa quidem oratio longè validius nobis præbet argumentum. Vos quidem, subjicit vir disertus, in summâ imperii majestate adeò conjunctis animis orbem regitis, ut indè cœlestis etiam regni contemplationem animo quis complecti queat. Ut vobis enim Patri et Filio in potestate sunt omnia, regno in vos divinitùs collocato, (regis enim anima, inquit spiritus propheticus, in manu Dei est) sic uni Deo et filio ejus hoc est Verbo subjecta sunt omnia. Nullus hìc est cavillationibus locus : imperatores non tantùm alloquitur, sed etiam comparationem instituit duos inter terrenos reges, quibus omnia humanitùs loquendo parebant, ac summum cœli et terræ Dominum qui simul cum suo unigenito imperii orbis universi habenas moderatur [13]. Voilà comment M. de Larroque a fait valoir cette preuve. M. de Tillemont y a joint un autre passage. « Athénagore [* 1] souhaite à ces deux princes que le fils succède à son père : ἵνα παῖς παρὰ πατρὸς διαδέχησθε τὴν βασίλειαν. Il parle donc à un père et à un fils, dont l’un seulement possédait l’empire, quoique l’autre pût avoir le titre d’empereur, c’est-à dire, à Marc Aurèle, et à Commode son fils, et non pas à deux frères qui régnaient ensemble. Il est encore plus clair en un autre endroit [* 2], où il dit, Tout est soumis à vos majestés, au père et au fils : ὡς ὑμῖν πατρὶ καὶ ὑιῷ πάντα κεχείρωται : de quoi le père Pagi [* 3] n’a pu s’échapper, qu’en disant qu’Athénagore fait Lucius fils de Marc Aurèle, quoique ce fût son frère, afin de faire une allusion plus juste aux deux personnes de la Trinité, le Père et le Fils [14]. » Le père Pagi se servirait là d’un subterfuge qui ne serait guère propre à tromper. Il eût mieux valu se défendre en disant qu’Athénagore n’ignorait pas que Lucius Aurèle était marié avec la fille de Marc Aurèle, et qu’ainsi, puisqu’il adressait la parole au beau-père et au gendre, il pouvait bien les considérer comme le père et le fils. C’est ainsi en effet que le père Pagi a répondu à cette objection [15]. Il remarque même que c’est aussi la pensée de M. Toinard. L’autre passage que M. de Tillemont cite n’est point concluant : on peut l’entendre de cette façon. Nous faisons des vœux pour votre empire, afin que le fils le reçoive de son père, comme la justice le demande. Περὶ μὲν τῆς ἀρχῆς τῆς ὑμετέρας εὐχόμεθα, ἵνα παῖς μὲν παρὰ πατρὸς, κατὰ τὸ δικαιότατον, διαδέχηστε τὴν βασιλείαν [16]. Pro imperio vestro oramus, ut et filius à patre, sicut æquissimum est, imperium per manus accipiatis. Ce discours est très-raisonnable, soit qu’on suppose que l’Apologie fut présentée à Marc Aurèle et à son frère, soit qu’on suppose qu’elle le fut à Marc Aurèle et à son fils. C’est un vœu qui, dans l’hypothèse de Baronius, regarderait moins Commode, qui avait déjà été associé à l’empire, que les descendans de Commode. C’est un souhait que la famille de Marc Aurèle possédât toujours la majesté impériale selon l’ordre des successions légitimes en ligne directe. Notez que le père Pagi allègue ce vœu comme une preuve que le fils de Marc Aurèle n’était pas encore empereur. Je réfuterai en un autre lieu [17] ce qu’on infère de ce qu’Athénagoras a dit d’un Alexandre.

Concluons deux choses de tout ceci : la première, que le fondement de la controverse est en ce que les uns prennent le collègue de Marc Aurèle pour son frère, et les autres pour son fils ; la seconde, qu’il faut bien que ni les uns ni les autres n’allèguent rien d’évident, puisque le partage dure toujours. Scaliger [18], le père Labbe [19], le père Pagi, M. Dodwel, M. Chevreau [20], etc., sont pour le frère : Suffridus Petri [21], Baronius, le père Petau [22], M. du Pin [23], M. de Larroque, M. de Tillemont, et plusieurs autres savans sont pour le fils.

Notons, en passant, une erreur de Grotius. Floruit Athenagoras, dit-il [24], circa ann. Christi 190, ut ex libri inscriptione apparet. Cela n’est point juste ; car Marc Aurèle étant mort l’an 180, le titre d’un livre qui lui a été dédié ne prouve point qu’il en faille faire fleurir l’auteur vers l’an 190.

(B) On suppose qu’Athénagoras fut député... à la cour,.. et qu’il y présenta actuellement leur Apologie ; mais il y a lieu d’en douter. ] Voici les termes de Baronius : Orientis quoque ecclesias eâdem esse clade vexatas, legatio pro illis ab Athenagorâ Atheniensi..... tunc ad imperatores suscepta, et apologia pro eisdem tunc scripta ac dictis principibus oblata, manifestam certamque fidem faciunt [25]. Le père Labbe ne s’exprime pas moins clairement : Legationem suscepit pro christianis inter annum 165... et annum 150... non desunt tamen qui anno duntaxat 177 oblatum librum illum imperatoribus asserant [26]. M. Moréri, traduisant ce passage du père Labbe, s’est servi de ces paroles : Il présenta pour les fidèles à l’empereur Marc Aurèle Antoine une excellente apologie..… Il avait été envoyé à Rome pour les chrétiens, et ce fut depuis l’an 165, jusques en 170. Il n’a pas bien entendu son original, car les expressions du père Labbe signifient, non pas que l’ambassade d’Athénagoras dura depuis l’an 165 jusqu’à l’an 170, mais qu’elle doit être appliquée à une portion de cet intervalle de temps. Ceux qui savent les fréquens voyages des empereurs romains en ce siècle-là ne s’exposent point à dire sans en être bien assurés, qu’on leur députa à Rome un tel ou un tel. Disons donc que M. Moréri s’est écarté un peu témérairement de la route de son guide ; il a déterminé la durée et le lieu de l’ambassade ; le père Labbe ne l’avait point fait. M. Dodwel, qui conjecture qu’Athénagoras exerça cette ambassade [27] lorsque l’empereur Lucius Verus retourna à Rome pour y célébrer son triomphe [28], n’a point de part à notre petite critique, en tant qu’il détermine le lieu ; car cette limitation est une suite de l’hypothèse qu’il a suivie après une étude laborieuse des circonstances ; mais j’ai quelque peine à croire qu’il ait dû dire que ce philosophe chrétien fit réellement la fonction d’ambassadeur.

Ma première raison est tirée du silence de toute l’antiquité. Serait-il possible qu’aucun écrivain n’eût rien dit d’une telle députation, que les circonstances du temps, le mérite du député, et la force de l’apologie présentée aux empereurs, auraient dû rendre si mémorable ? En second lieu, je ne trouve point apparent que, lorsque le nom chrétien était si odieux et si opprimé, Athénagoras se soit produit à la cour impériale, comme député du corps, et qu’il y ait pu obtenir audience, et donner même aux empereurs un long écrit, où, malgré la modération respectueuse qu’il y répand, il représente les infamies les plus ridicules de la religion païenne, et ce qui était le plus capable d’échauffer la bile des persécuteurs. J’ajoute que le titre de cet écrit, la plus forte preuve que l’on me puisse opposer, n’est point une preuve : Ἀθηναγόρου Ἀθηναίου ϕιλοσόϕου Χριςιανοῦ πρεσϐεία περὶ Χριςιανῶν : Athenagoræ Atheniensis, philosophi christiani, legatio pro christianis. Voilà le titre de la pièce. Mais vous remarquerez, s’il vous plaît, 1°. qu’il y a des manuscrits ou après πρεσϐεία, l’on trouve ἢ ἀπολογία, vel apologia [29] ; et qu’il y en a d’autres, où, au lieu de πρεσβεία on lit ἀπολογία : 2°. que le mot πρεσϐεία signifie non-seulement une ambassade ou une députation, mais aussi une requête et une prière ; Τὴν πρεσϐεία non modò legationem, sed et deprecationem ac supplicationem apud Græcos significare notum est [30] : 3°. que le titre d’ambassade ne se donne point à la harangue de l’ambassadeur, mais à toute la relation que l’on compose de ses négociations. Ce serait donc une grande impropriété que de prendre ici le mot πρεσϐεία pour ambassade. Enfin, j’observe que M. de Tillemont ne s’exprime pas comme les autres écrivains. On voit bien, dit-il, [31], que la religion était alors persécutée dans l’Orient, puis qu’Athénagore fut obligé d’y composer une apologie, sous de titre de Légation pour les Chrétiens. Il l’adressa aux deux Augustes. Il ne parle point d’aucun voyage, ni d’aucune députation, ni d’aucune apologie présentée aux empereurs ; il ne parle que d’un ouvrage composé dans le cabinet de l’auteur, et adressé à Marc Aurèle, etc. Chacun sait la différence qui se trouve entre un écrit qu’on fait remettre actuellement entre les mains d’un monarque, et un écrit qui est simplement adressé à ce monarque. J’avoue que l’autorité de M. de Tillemont me paraît ici très-bonne, car il s’était fait une loi de ne pas étendre les témoignages des auteurs au delà de ce qu’ils signifiaient clairement : il se renfermait scrupuleusement dans les limites de ses preuves. J’infère de là qu’il ne trouvait aucun fondement pour cette députation d’Athénagoras, ni pour la présentation actuelle de son écrit apologétique.

Réduisant à peu de mots ce que je juge de ceci, j’ose bien dire que je compare Athénagoras à ces écrivains modernes qui, sans sortir de leur cabinet, ont fait voler par toute la terre une production de leur plume sous le titre de requête des protestans présentée au roi. Ceux qui liront ces sortes de pièces d’ici à cent ans, ne douteront pas qu’elles n’aient été actuellement présentées ; mais nous autres, nous savons bien que cela est faux, nous savons bien que l’an 1680 il courut un imprimé, qui avait tout l’air d’une requête effectivement présentée au roi de France par ceux de la religion [32]. Une infinité de gens le crurent dans les pays étrangers, et dans les provinces éloignées de Paris. J’ai néanmoins ouï dire qu’elle ne fut point présentée, et il est certain que les députés des églises qui l’avaient dressée, en désavouèrent la publication. Il parut un autre imprimé de la même espèce, pendant les conférences de Ryswik, l’an 1697, pièce vagabonde et sans aveu ; mais qu’on pourra mettre un jour parmi les actes authentiques, vu que rien n’y marque que cette requête n’ait pas été actuellement remise entre les mains de Louis XIV. Les premiers chrétiens en usaient apparemment de la même manière. Ils composaient des écrits adressés aux empereurs, et les publiaient sous l’espérance qu’il en tomberait quelque exemplaire entre les mains de ces princes, et que cela porterait la cour à remédier aux violences que l’on exerçait sur les fidèles injustement accusés. Encore un coup, je me persuade qu’Athénagoras fit dans le IIe. siècle ce que fit Calvin dans le XVIe. Calvin, caché à Bâle dans une petite chambre, dédia à Francois Ier. son Institution chrétienne, que ni lui, ni aucun autre, ne présentèrent jamais.

Je ne dois pas supprimer que le jour même que je composai cette remarque, je la communiquai à M. Cockburn [33], qui s’offrit tout aussitôt de consulter là-dessus M. Dodwel. Il m’a fait la grâce de me communiquer la réponse qu’il a reçue, qui est toute pleine d’une exquise érudition, d’où l’on tire des conséquences en faveur du sentiment que j’ai combattu. Ces conséquences ont de la probabilité. La lettre de ce savant homme mériterait d’être imprimée. Je l’insérerais ici volontiers, si j’en avais la permission : mais ne l’ayant pas, je dois aussi me priver de la liberté de la dispute.

(C) Une infinité de requêtes des protestans de France... ont été imprimées, sans avoir jamais été présentées au prince. ] Le public est si certain de cela, que je ferais une chose très-inutile, si je m’amusais à le prouver. Mais pour ce qui regarde la requête qui courut l’an 1680, j’ai sujet de croire que mes lecteurs s’imagineront que je me suis trop avancé en niant qu’elle ait été présentée. Il est donc juste que je propose mes raisons. Je commence par démêler cette requête d’avec plusieurs autres, qui furent dressées en divers temps, et je dis que c’est celle qui fut réfutée par un prêtre nommé Soulier. La réponse qu’il y fit fut imprimée sans son nom. Il est parlé de cette réponse dans la 6e. page des Derniers Efforts de l’innocence opprimée, et dans la page 305 de l’Histoire des édits de pacification [34], et dans le IIIe. tome de l’Histoire de l’édit de Nantes [35]. On trouve même dans ce dernier livre un précis de cette réponse, et cela comme d’un écrit dont l’auteur était inconnu. Cet historien de l’édit de Nantes assure que la requête fut présentée : il arriva, je ne sais comment, ajoute-t-il [36], que quelque temps après elle fut imprimée et débitée publiquement. Je crois qu’il se trompe, et qu’elle fut imprimée et débitée avant qu’on eût pu la présenter. Or, depuis qu’elle eut paru en public, le roi ne l’eût point reçue. Voyez dans la Vie de M. du Bosc comment le conseil se scandalisa de ce que les députés de ceux de la religion avaient publié une requête qu’ils avaient présentée, mais que le roi n’avait pas encore répondue [37]. Ce prince fut tellement choqué de l’impression de cette requête, qu’il la condamna sans la voir, et qu’il fit mettre à la Bastille deux des députés [38]. Ceci se passa environ l’an 1671. Quelle apparence, qu’au bout de neuf ans, c’est-à-dire, dans un temps où les choses étaient empirées, les députés des églises eussent osé publier une requête, après l’avoir présentée au roi, et avant que de savoir sa réponse ? L’auteur de l’Histoire de l’édit de Nantes pourrait éluder ceci, en soutenant que les missionnaires firent imprimer la requête des protestans. Cela, quoique possible, choque toute vraisemblance ; mais voici un fait qui le pressera un peu plus. M. Jurieu composa un livre fort peu après que cette requête eut vu le jour, et il n’en parla que comme d’une requête qu’on avait dessein de présenter [39]. N’est-il pas plus digne de foi sur de telles choses, que l’historien de l’édit de Nantes, qui n’a écrit que bien des années après cet événement ? Lorsque je vis l’opposition qui se trouve entre ces deux écrivains, je fis consulter trois des principaux députés des églises, et nommément celui qui passe pour l’auteur de la requête. Les réponses que j’en ai tirées s’accordent parfaitement en ceci : c’est qu’ils ne se souviennent point si elle fut présentée ou non. Ils s’excusent de l’oubli sur le grand nombre d’affaires qui leur passaient alors par les mains, et sur le long et très-fâcheux temps qui s’est écoulé depuis. Je n’ai donc pas lieu de craindre que les personnes raisonnables m’accusent de témérité dans le parti que je prends ; car, outre les preuves que j’ai avancées, je me souviens que la tradition la plus fraîche, et en quelque façon originale, était celle que M. Jurieu a suivie, c’est que la requête vit le jour sans avoir été présentée par les députés.

(D) On ne le trouve cité que dans un ouvrage d’Épiphane. ] Il faut même corriger le texte, si l’on veut y rencontrer cette citation, Τἱ οὖν ὁ Διάϐολος λέξεται ; πνεῦμα περὶ τὴν ὕλην ἔχον, καθάπερ ἐλέχθη, ὦ Ἀθηναγόρα, γενόμενον ὑπὸ τοῦ Θεοῦ [40]. Quidnam igitur tandem Diabolum esse dicemus ? Spiritum videlicet qui circa materiam versatur, quemadmodùm dictum est, ô Athenagora, à Deo procreatum. C’est ce que portent les éditions d’Épiphane ; et suivant cela, il faudrait dire qu’il s’agit là d’un autre Athénagoras, qui aurait été interlocuteur dans le dialogue dont Épiphane donne des extraits. Or, c’est un dialogue composé par Méthodius contre Origène, et où Méthodius est l’un des interlocuteurs. Mais les critiques ont fort bien conjecturé qu’au lieu de ὦ Ἀθηναγόρα, il faut lire τῷ Ἀθηναγόρᾳ, ab Athenagorâ [41].

(E) Il n’était pas bien purgé de toute hétérodoxie. ] Il admet deux sortes de mauvais anges : l’une comprend ceux que Dieu créa, et qui s’acquittèrent mal de la commission qu’ils avaient reçue de gouverner la matière et de présider à la production des formes ; l’autre comprend ceux qu’ils engendrèrent par le commerce charnel qu’ils eurent avec les femmes : elle comprend, dis-je, les âmes des géans qui naquirent de ce commerce [42]. Suffridus Petri remarque qu’Athénagoras appuie son hypothèse sur deux passages de l’Écriture mal entendus. Testimonia sunt potissimùm duo, sed malè intellecta, quibus niti videtur Athenagoras [43]. Il n’entend, et il n’applique pas mieux le passage de l’Évangile qui condamne ceux qui répudient une femme pour en épouser une autre ; car il s’en sert à condamner les secondes noces, qu’il appelle sans détour un spécieux adultère. Ἤ σἷος τὶς ἐτέχθη, μένειν, ἢ ἐϕ᾽ ἑνὶ γάμῳ· ὁ γὰρ δεύτερος, ἐυπρεπής ἐςι μοιχεία. Ὃς γὰρ ἂν ἀπολύσῃ, ϕησὶ, τὴν γυναῖκα αὐτοῦ, καὶ γαμήσῃ ἄλλην, μοιχᾶται. Οὔτε ἀπολύειν ἐπιτρέπων ἧς ἔπαυσέ τις τὴν παρθενίαν, οὔτε ἐπιγαμεῖν. Ὁ γὰρ ἀποςερῶν ἑαυτὸν τῆς προτέρας γυναικός, καὶ ἐι τέθνηκε, μοιχός ἐςι παρακεκαλυμμένος, παραϐαίνων μὲν τὴν χεῖρα τοῦ θεοῦ, ὅτι ἐν ἀρχῇ ὁ θεὸς ἕνα ἄνδρα ἔπλασε καὶ μίαν γυναῖκα [44]. Aut ut quisque natus est, ità maneat, aut unis nuptiis contentus sit, secundæ enim speciosum sunt adulterium : Quisquis enim (inquit) dimiserit uxorem suam, et duxerit aliam, adulterium commitit : neque dimittere sinens eum, cujus virginitatem delibaris, neque alteram ducere. Nam qui seipsum priori uxore privat, etiamsi ea mortua sit, adulter est clancularius, cùm primùm Dei manum transgrediatur (quoniam ab initio Deus unum virum et mulierem unam). Vous voyez qu’il impose à tous les hommes la même loi que Dieu n’imposa qu’au souverain sacrificateur [45] : il veut que, s’ils se marient, ce soit seulement avec une fille. Il ne se contente pas qu’ils soient vierges, il veut aussi qu’ils ne choisissent que des vierges pour leurs femmes. C’est errer conséquemment ; car si les secondes noces étaient criminelles, un garçon qui épouserait une veuve, serait criminel, et ferait un nouveau crime toutes les fois qu’il s’acquitterait des fonctions matrimoniales. Il ferait pécher son épouse, or, selon les règles de la morale, quiconque fait pécher les autres pèche lui-même. Dites-en autant d’une fille qui épouserait un veuf. Je ne sais, dit M. de Tillemont [46], si l’expression [* 4] dont Athénagore se sert touchant les prophètes, en un temps où les extases de Montan commencaient à troubler l’Église, ne peut point donner lieu de craindre qu’il n’ait été engagé dans ce parti. Néanmoins, ni Scultet, ni M. du Pin [* 5], n’ont point remarqué cet endroit comme sujet à quelque mauvais sens. Je ne trouve pas qu’on puisse avoir la moindre raison de le soupçonner de montanisme sous un tel prétexte. Combien y a-t-il d’orthodoxes, qui prétendent que les anciens prophètes étaient ravis en extase, et que leur langue ou leur plume étaient l’instrument du Saint-Esprit ? Que pourraient-ils donc trouver de blâmable dans ces paroles d’Athénagoras : Νομίζω καὶ ὑμᾶς... οὐκ ἀνοήτους γεγονέναι οὔτε τῶν Μωσέως, οὔτε τῶν Ἠσαΐου καὶ Ἱερεμίου, καὶ τῶν λοιπῶν Προϕητῶν, οἳ κατ᾽ ἔκςασιν τῶν ἐν αὐτοῖς λογισμῶν, κινήσαντος αὐτοὺς τοῦ θείου πνεύματος, ἃ ἐνηργοῦντο ἐξεϕώνησαν· συγχρησαμένου τοῦ πνεύματος, ὡσεὶ καὶ αὐλητὴς, αὐλὸν ἐμπνεῦσαι [47]. Arbitror vos etiam..… non ignaros esse eorum, quæ Moses, quæ Esaias, quæ Hieremias, quæ cæteri Prophetæ reliquerunt. Qui per mentis abreptionem, Spiritu divino ipsos movente, quæ acceperunt, elocuti sunt, cùm et Spiritus eodem modo per ipsos operaretur, quo tibicen inflat fistulam. Il est vrai que la comparaison du Saint-Esprit avec un joueur de flûte est basse, mais le fond de la chose n’est point une erreur.

Ce que j’ai dit de la loi qui fut prescrite au souverain sacrificateur des Juifs, me suggère une conjecture que je m’en vais hasarder. Les premiers chrétiens, qui se déclarèrent si fortement contre les secondes noces, furent peut-être engagés à ce sentiment par la considération qu’il faut être plus parfait sous la loi de l’Évangile, que sous la loi mosaïque ; de sorte que les laïques chrétiens sont obligés à observer toute la plus grande régularité qui fût en usage parmi les ecclésiastiques de la synagogue. En effet, il semble qu’à certains égards tous les chrétiens soient installés à la sacrificature [48]. S’il fut donc trouvé à propos d’interdire le mariage d’une veuve au souverain sacrificateur des Juifs, afin que cette défense le fît souvenir de l’attachement qu’il devait avoir à la pureté, n’a-t-on point dû croire qu’il fallait mettre tous les chrétiens sous ce même joug ? C’est ainsi peut-être que l’on raisonna : peut-être aussi que la première origine de cette morale sévère fut le désir d’ôter pleinement l’abus de cette espèce de polygamie, que le divorce rendait fréquente. Les mauvais plaisans seraient plus que ridicules, s’ils s’avisaient de critiquer ce qui fut prescrit au souverain sacrificateur. Il aurait fallu l’assujettir à quelque loi onéreuse, dira-t-on ; mais au contraire, il a été obligé à faire le délicat, et à ne vouloir pas être servi d’une viande réchauffée. Permis aux autres de prendre le reste des autres, lui seul devait être plus difficile, et d’un goût bien plus friand. Fade et basse raillerie ; car c’est au fond une servitude que de n’avoir pas le droit de se marier à qui l’on veut ; et combien y a-t-il de gens sensuels qui, dans une pleine liberté de choisir, préféreraient certaines veuves à toute autre maîtresse ? Mais de plus, n’est-on pas aveugle, si l’on ne voit pas dans cette défense la sagesse du législateur ? Cette loi n’avertissait-elle pas le grand pontife de s’éloigner plus exactement qu’un autre des moindres déréglemens ? car si une femme n’était pas digne de lui, dès qu’elle n’aspirait pas à ce beau degré de perfection et de gloire où elle eût pu parvenir en préférant un chaste veuvage aux secondes noces, si la seule absence de cette vertu relevée, si, dis-je, cette seule absence qui est moins un vice réel que la simple privation d’un mérite distingué, suffisait à faire qu’elle fût indigne d’épouser le grand sacrificateur, n’était-ce point une preuve que Dieu exigeait de lui un éloignement particulier de l’impureté, et un attachement particulier à la conduite la plus exacte ? Lisez ces paroles d’un grand homme : Quin et illa ad declarandam insignem vitæ munditiem pertinent, quòd si quis de stirpe Aaron teneatur profluvio sanguinis, vetatur ad sacerdotis mensam accedere sacrisque vesci panibus : item quòd quicumque vitio maculâve corporis essent deformati, submoventur à sacris ministeriis : rursùs quòd ipse pontifex jubetur virginem suæ gentis ducere, à viduâ, repudiatâ, ac prostitutâ, abstinere. Don statìm quod plebi licet, dicet et sacerdoti : multitudini multa conceduntur, à sacerdote summa requiritur puritas in omni vitæ portione [49]. Le même esprit a régné dans la discipline chrétienne, au temps même qu’elle n’excluait point du sacerdoce les gens mariés [50] ; car elle en excluait ceux qui avaient eu successivement deux femmes, ou qui s’étaient mariés avec une veuve, ou qui avaient été déshonorés par l’adultère de leurs femmes : et si ce déshonneur leur arrivait dans l’état de cléricature, il fallait qu’ils s’en délivrassent par le divorce, ou qu’ils renonçassent à cet état. Verba synodi Neocæsar. cap. 8 hæc sunt : Si cujus uxorem adulterium commisisse, cùm esset laïcus, evidenter fuerit probatum, hic ad ministerium ecclesiasticum admitti non potest. Quòd si in clericatu eo jam constituto adulteraverit, dato repudio dimittere eam debet : si verò retinere ejus consortium velit, non potest suscepto ministerio perfrui, cap. si cujus, 34. distin [51]. Voyez la dissertation de M. Morin, ou l’extrait qui en fut donné dans les Nouvelles de la république des lettres [52].

(F) M. du Pin a oublié quelques éditions d’Athénagoras. ] Sa liste est fort ample [53], mais elle n’est pas toujours bien ponctuée dans l’édition d’Amsterdam [54]. Cela cause des brouilleries dans l’esprit. Il n’a point marqué l’édition d’Oxford, ni l’édition de Leipsick : celle-là parut l’an 1682, in-12, par les soins de M. Fell, évêque d’Oxford, et celle-ci l’an 1684, in-8o., par les soins d’Adam Rechenberg. Elles sont l’une et l’autre en grec et en latin, et accompagnées de notes. Il n’a point parlé non plus du Commentaire de M. Kortholt sur les traités d’Athénagoras. Cet ouvrage fut imprimé à Kiel, l’an 1675, in-folio, et a été inséré, avec des augmentations, dans l’édition de Justin Martyr, d’Athénagoras, etc., à Leipsick, en 1686. Notez que Guy Gaussart, prieur de Sainte-Foi à Coulommiers, fit une version française de l’Apologie d’Athénagoras, et qu’il y joignit les notes de Suffridus Petri. Cela fut imprimé à Paris, in-8o., l’an 1574. Du Verdier Vau-Privas, qui me l’apprend [55], fait mention d’une traduction française de deux écrits d’Athénagoras, composée par Arnaud du Ferron [56] ; mais il ne marque ni où ni quand elle a été imprimée [57].

(G) Je parlerai d’un roman, qui a paru sous le nom d’Athénagoras. ] Selon M. Cave, on n’en a vu encore que la traduction française, qui fut imprimée à Paris, chez Daniel Guillemot, l’an 1613, sous ce titre : Du vrai et parfait amour, écrit en grec, par Athénagoras, philosophe athénien, contenant les amours honnêtes de Théogone el de Charide, de Phérécide et de Mélangénie. Martin Fumée, seigneur de Genillé, avait fait cette traduction, et l’avait envoyée l’an 1569, à M. de Lamané, secrétaire du cardinal d’Armagnac. Elle fut trouvée parmi les papiers de Bernard de San-Jorry, qui la mit au jour en 1612 [58]. Consultez M. Huet, qui parle amplement de ce livre, et qui conjecture que Philander en est le vrai père [59]. Il nous apprend que ce Fumée se vanta d’avoir eu l’original grec, par le moyen de Lamané, protonotaire du cardinal d’Armagnac [* 6].

Notez que l’édition indiquée par M. Cave, et qu’il avait vue dans la bibliothéque de M. Vossius, n’est pas la première. J’en ai une, qui est de Paris, chez Michel Sonnius, en 1599, in-12. Le titre ne diffère presque en rien de celui que l’on a vu ci-dessus [60]. La préface est de Bernard de San-Jorry, et datée de Castres, le 1er. octobre 1596. Elle nous apprend que San-Jorry, presque septuagénaire, avait trouvé parmi ses papiers une copie de cet ouvrage, laquelle il avait fait écrire sur celle qui avait été envoyée à M. de Lamane, et qu’il pria M. de Fonbouzart, lequel s’en allait en cour pour quelques siennes affaires, lui faire ce plaisir de se charger de cet œuvre, et vouloir prendre la peine de le communiquer à quelque imprimeur, passant par Paris.

  1. (*) Athenagor. Leg., pag. 40, a.
  2. (*) Pag. 17, d.
  3. (*) Pagi. 177, § VIII.
  4. (*) Athenagor., Leg., pag. 9, d.
  5. (*) Scult., pag. 52. Du Pin, tom. I, pag. 175.
  6. * On trouve, dit Joly, des traits curieux sur ce roman dans la Bibliotheca græca de Fabricius, liv. V, chap. I, pag. 88, et chap. VI, pag. 800.
  1. Baron. Annal. Ecclesiast., tom. II, pag. 226, ad ann. 179, num. 39, 40.
  2. Dodwel, Dissertat. Cyprian. XI, num. 37, 38, pag. 261 et seqq.
  3. Le père Labbe, Dissertat. de Script. ecclesiast., tom. I, pag. 65, l’assure, et Moréri aussi.
  4. L’autre est un Traité de Resurrectione.
  5. C’est la IIIe. du IIe. tome de son Apparatus ad Bibliothecam maximam Veterum Patrum.
  6. J’écris ceci en avril 1699.
  7. Du 13 de mai 1697, pag. 331.
  8. Du mois de décembre 1698, pag. 554.
  1. Dodwel, Dissertat. Cyprian. XI, num. 37.
  2. Idem, ibid., pag. 261.
  3. Capitol., in Vitâ Marc. Aurel., cap. IX, pag. 325.
  4. Ἠ σύμπασα οἰκουμένη τῆ ὑμετέρα συνέσει βατείας εἰρήνης ἀπολαύουσιν. Universus terrarum orbis per vestram providentiam profundâ fruitur pace. Athenag., pag. 14.
  5. C’est la 236.
  6. Tillemont, Hist. des Empereurs, tom. II, pag. 758.
  7. Scalig., Animadv. in Euseb., num. 2182, pag. 220.
  8. Athenagor., pag. 244.
  9. Tillemont, Hist. des Empereurs, tom. II, pag. 1067.
  10. Baron., ad ann. 179, num. 40, pag. 228.
  11. Tillemont, Hist. des Empereurs, pag. 1066.
  12. M. de Larroque, ayant suivi Eusèbe, a mis cette promotion sous l’an 179. Daniel Larroquanus Mathæi filius, Dissertat. de legione fulminatrice, pag. 648.
  13. Id., ibid., pag. 649.
  14. Tillemont, Hist. des Empereurs, tom. II, pag. 1066.
  15. Pagi, in Baron., ad ann. 177.
  16. Athenagor., sub fin., pag. 318.
  17. Dans l’article Paris [n’existe pas].
  18. Scalig., Animadv. in Euseb., num. 2182, pag. 820.
  19. Labbe, de Script. ecclesiast., tom. I, pag. 123.
  20. Chevreau, Hist. du monde, tom. II, pag. 353 de la première édition de Hollande : il met la présentation de l’Apologie à l’an 165. M. de Larroque, dans sa Dissertat. de Legione fulminatrice, pag. 648, lui attribue de l’avoir mise à l’an 175. Il s’est servi peut-être d’une autre édition.
  21. Suffrid. Petri Comment., in Athenagor., pag. 100 : il choisit l’an 179.
  22. Petavius, apud Pagi Dissertat. Hypat., pag. 116 : il choisit l’an 177.
  23. Du Pin, Bibliothéq., pag. 176, apud Larroquanum, Dissert. de Legione fulminat., pag. 648 : il choisit l’an 178.
  24. Grotius, de Verit. Religionis Cristian., pag. 128, apud Larroquan., ibid.
  25. Baron., ad ann. 179, num. 39, pag. 226.
  26. Philippus Labbe, Dissert. de Scriptor. ecclesiast., tom. I, pag. 123, 124.
  27. Legatum egit pro Christianis. Dodwel., Dissert. Cyprian. XI, num. 27, pag. 261.
  28. Idem, ibidem.
  29. Vide Commentarium Suffridi Petri in Athenagor., pag. 91.
  30. Adam Rechenb. Notæ in Athenagor., pag. 2.
  31. Tillemont, Hist. des Emper., tom. II, pag. 756, 757, édition de Bruxelles.
  32. Voyez la remarque suivante.
  33. C’est un Écossais, docteur en théologie, et auteur de quelques livres anglais, dont quelques-uns combattent le Bonrignonisme
  34. De l’édition de Hollande, en 1682. Le sieur Soulier est l’auteur de cette Histoire, et il a mis son nom. Il se reconnaît l’auteur de la Réponse à la Requête, à la page 305 de cette Histoire.
  35. Liv. XVI, pag. 404 et suiv.
  36. Là même.
  37. Vie de M. du Bosc, pag. 81.
  38. Là même.
  39. Voyez les Derniers Efforts de l’innocence opprimée, pag. 6.
  40. Epiphan. advers. Hæres., num. 64, pag. 544, tom. I.
  41. Paulus Leopardus, Emendat., lib. XIX, cap. IX. Petavius in Epiphan., ad Hæres., LXIV, num. 21, pag. 260, 261.
  42. Athenagoras, pag. 227, et sequent.
  43. Suffrid. Petri in Athenagor. Apolog., pag. 318.
  44. Athenagoras, pag. 298.
  45. Lévitique, chap. XXI, vs. 13 et 14.
  46. Tillemont, Hist. des Empereurs, tom. II, pag. 759.
  47. Athenagoras, pag. 72, 74.
  48. Voyez la Ire. Épître de saint Pierre, chap. II, vers. 5 et 9.
  49. Erasmus, in Ecclesiaste, lib. I, pag. 46, 47.
  50. Voyez Duaren., de Sacris Eccles. Minist. ac Benefic., lib. IV, cap. VIII, pag. 386.
  51. Duaren., de Sacris Eccles. Minist. ac Beneficiis, lib. IV, cap. VIII, pag. 387.
  52. Mois de juillet 1684, article VI, pag. 517.
  53. Voyez le Ier. tome de sa Nouvelle Bibliothéque, imprimé l’an 1686.
  54. Je parle ainsi, n’ayant point celle de Paris.
  55. Du Verdier, Bibliothéque françoise, pag. 533.
  56. Celui qui a fait en Latin une Continuation de Paul Emile.
  57. Du Verdier, Bibliothéque française, pag. 87, 88.
  58. Tiré de M. Cave, Histor. Litterar. de Scriptor. ecclesiast., pag. 49.
  59. Huet, de l’Origine des Romans, pag. 42, et suiv.
  60. Au lieu de Théogone, mon édition porte Théogènes, et au lieu de Pherecides, elle a Pherecydes.

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