Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Artaxias 2
ARTAXIAS II, roi d’Arménie, fils aîné d’Artavasde, comme nous l’avons déjà dit [a], fut proclamé roi par les troupes de son père (A), après que celui-ci eut été fait prisonnier avec sa femme, et avec ses autres enfans [b]. L’aîné tâcha de se maintenir contre Marc Antoine, et lui donna bataille ; mais il fut battu, et contraint de s’enfuir au pays des Parthes. Il rentra depuis dans l’Arménie, et y régna : ce fut sans doute après la prise d’Artavasde, roi de Médie ; car, avant que les Parthes eussent pris ce roi [c], ils en avaient été battus, et Artaxias avait eu part à cette disgrâce. Il déplut tellement à ses sujets, qu’ils l’accusèrent à Rome, et qu’ils demandèrent pour roi, Tigrane son cadet [d]. Auguste, qui avait auprès de lui ce Tigrane, le leur envoya, et donna ordre à Tibère de l’installer. Artaxias fut tué par ses propres parens avant l’arrivée de Tibère.
(A) Il fut proclamé roi par les troupes de son père. ] Les continuateurs de Moréri font dire à Josephe ou à Tacite, que ce fut Marc Antoine qui mit sur le trône Artaxias : il n’y a rien de plus faux. Ils ajoutent qu’Artaxias ayant été défait fut envoyé en exil chez les Parthes. Autre bévue ; il s’y réfugia. Si Marc Antoine avait été en état de le bannir après sa victoire, il ne l’aurait pas envoyé chez les Parthes, il l’aurait mené à Alexandrie pieds et poings liés.
- ↑ Dans Artavasde II.
- ↑ Dio, lib. XLIX.
- ↑ Idem., ibid., sub finem.
- ↑ Dio, lib. LIV. Tacit., Annal., lib. II, cap. III. Voyez la remarque (B) de l’article Artavasde II.