Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Arius


◄  Aristote
Index alphabétique — A
Arminius (Jacques)  ►
Index par tome


ARIUS, chef et fondateur de l’Arianisme, secte qui niait la divinité éternelle et la consubstantialité du verbe, vivait dans le IVe. siecle. Il était né dans la Libye, proche de l’Égypte. Eusèbe, évêque de Nicomédie, fort aimé de Constantia, sœur de l’empereur Constantin, et femme de Licinius, contribua extrêmement à la propagation de cette hérésie[a]. C’était un esprit adroit, un véritable évêque de cour, l’homme du monde en un mot le plus capable de faire faire fortune à un nouveau dogme. Il prit Arius sous sa protection, et l’insinua dans les bonnes grâces de Constantia ; car on s’imagine toujours que si les femmes ne se mêlent des intérêts d’une secte, les progrès n’en sauraient être considérables. Le parti d’Arius se fortifiait à vue d’œil. Il y eut des évêques qui l’embrassèrent hautement. Ce ne furent plus que disputes dans les villes : on passait quelquefois des paroles aux effets ; il fut absolument nécessaire que l’empereur remédiât à ces désordres. C’est ce qu’il fit en convoquant le concile de Nicée, qui condamna la doctrine d’Arius, l’an 325. Cet hérésiarque fut exilé par l’empereur, qui voulut de plus que tous ses livres fussent brûlés, et que quiconque aurait la hardiesse de les garder fût puni du dernier supplice (A). Quelques-uns prétendent qu’Arius, ayant abjuré son hérésie en présence du concile, évita la peine du bannissement (B) ; mais d’autres soutiennent qu’il fut exilé (C), et que l’empereur ne le rappella qu’au bout de dix ans [b] (D). Ils content que l’on fit accroire à ce prince, qu’Arius était au fond orthodoxe : ils ajoutent que Constantin s’étant confirmé dans cette pensée, par la profession de foi que cet homme lui présenta, écrivit en sa faveur aux évêques qui étaient assemblés à Jérusalem pour la dédicace du temple ; que les évêques qui se trouvèrent encore dans cette ville lorsqu’Arius y arriva avec la lettre de Constantin, étaient pour la plupart ariens cachés ; qu’ils ne manquèrent donc pas de prononcer que sa doctrine était orthodoxe, et de le recevoir à la communion de l’église ; que, pour remporter un plein triomphe, ils s’imaginèrent qu’il fallait qu’Arius fût réhabilité dans Alexandrie, où il avait reçu les premiers coups de l’anathème ; et que comme saint Athanase, qui en était patriarche, et qui était le grand adversaire d’Arius, avait été relégué, ils crurent qu’en son absence il serait facile de rétablir Arius dans la communion de l’église d’Alexandrie, mais qu’ils se trompèrent ; que le peuple ne l’y voulut jamais admettre ; que Constantin, averti de la continuation des troubles, fit venir Arius à Constantinople, et obtint de lui, sans aucune difficulté, la signature du concile de Nicée ; qu’ensuite il le renvoya aux évêques, qui étaient alors assemblés à Constantinople ; qu’il le leur renvoya, dis-je, afin qu’ils le reçussent à la communion dans cette ville impériale ; que celui qui en était évêque ne voulut jamais y consentir, quoiqu’on lui représentât qu’Arius avait signé tout ce qu’on avait voulu ; qu’Eusèbe n’eût pas laissé nonobstant cela de faire rendre la communion ecclésiastique à son ami dans la grande église de Constantinople ; qu’il l’y menait comme en triomphe, accompagné d’une grande troupe de ses partisans, mais que, comme on approchait de la grande place, Arius, pressé d’une nécessité naturelle, se retira à la hâte dans un lieu public, et y mourut sur-le-champ, tous ses intestins s’étant écoulés avec son foie et avec sa rate, l’an 336 [c]. De fort savans hommes rejètent cette chronologie (E). La secte d’Arius ne mourut pas avec lui, elle a subsisté assez long-temps, et avec éclat, en divers pays du monde. On ne saurait assez admirer qu’un ministre, qui passe pour fort habile, ait ignoré un fait si notoire (F). Il en a ignoré un autre qui n’est pas moins évident ; car il a débité que l’on ne s’était point servi de lois pénales contre cette secte (G). Une autre chose qu’il a débitée, ne l’a pas médiocrement embarrassé ; car on s’est extrêmement prévalu de ce qu’il a dit touchant la croyance des pères qui ont précédé l’arianisme (H). Cette secte a été tour à tour persécutrice et persécutée (I) ; et enfin elle a péri par la voie de l’autorité (K). Je ne vois presque point d’auteur qui ne fasse un crime à Arius d’avoir mis en vers ses sentimens, pour les faire chanter à ses disciples. On condamne et la matière et la forme du poëme, qu’il avait intitulé Thalie (L). Il pourrait bien y avoir du préjugé dans tout cela. Un auteur moderne, qui était du sentiment de cet hérétique, a écrit quelques ouvrages pour montrer que les pères des trois premiers siècles avaient eu la même opinion (M). Il n’eut pas beaucoup de peine à compiler des passages, car il les trouva tout assemblés dans les Dogmata theologica du père Pétau. Deux théologiens anglais [d] et un français [e] ont fait contre lui l’apologie des anciens pères.

  1. Hieron. ad Ctesiphont.
  2. Voyez l’Arianisme du père Maimbourg, liv. I et II.
  3. Tiré de l’Arianisme de Maimbourg, liv. I et II.
  4. Gardiner et Bullus.
  5. M. le Moyne, professeur à Leyde.

(A) Constantin voulut que tous les livres d’Arius fussent brûlés, et que qui aurait la hardiesse de les garder fût puni du dernier supplice. ] Socrate rapporte la lettre où Constantin ordonna que tous ceux qui trouveraient un livre composé par Arius et ne le brûleraient pas fussent punis de mort sans rémission, dès aussitôt qu’ils seraient surpris dans cette faute. Ἐκεῖνο μέντοι προαγορεύω, ὡς εἴ τις σύγγραμμα ὑπὸ Ἀρείου συνταγὲν ϕωραθείη κρύψας, καὶ μὴ εὐθέως προσενεγκὼν πυρὶ καταναλώσῃ, τούτῳ θάνατος ἔςανι ἡ ζημία. παραχρῆμα γὰρ ἁλοὺς ἐπὶ τούτῳ, κεϕαλικὴν ὑποςήσεται τιμωρίαν [1]. Illud etiam denuntio, quod si quis librum ab Ario compositum occultâsse deprehensus sit, nec eum statìm oblatum igne combusserit, mortis pœnam subibit. Je ne me souviens point d’avoir lu aucun auteur qui ait remarqué l’étrange et surprenante disparate de Constantin. Il se contenta de bannir l’hérésiarque : il n’ordonna point la peine de mort contre ceux qui suivraient l’arianisme, et il l’ordonna contre ceux qui cacheraient quelque ouvrage d’Arius. Qui vit jamais une plus énorme disproportion entre les peines et les fautes ? Ne peut-on pas être très-orthodoxe et curieux de savoir ce que disent les hérétiques, et de garder les livres rares, comme le deviennent ordinairement ceux que l’on condamne au feu ? S’il fût donc arrivé à un orthodoxe de garder quelque livre d’Arius, par un principe comme celui-là, on l’aurait pendu sur-le-champ, et l’on aurait laissé vivre un homme qui aurait fait profession de l’arianisme. Quoi de plus bizarre, pour ne pas dire qu’il y a contradiction à laisser vivre les hérétiques, et à leur défendre, sous peine de mort, de garder les livres de leur fondateur ? Ou peut ajouter ceci. Arius et quelques évêques, ses adhérens, furent bannis : leur conversation était encore plus dangereuse que la lecture de leurs livres. D’où vient donc que l’on ne menaça point du dernier supplice tous ceux qui fréquenteraient ces exilés ?

(B) Quelques-uns prétendent qu’Arius.... évita la peine du bannissement. ] Baronius affirme, sur la foi de saint Jérôme, qu’Arius fit semblant de se repentir, et qu’ayant souscrit au concile de Nicée il fut reçu à la paix de l’église par ce concile, et ne fut point exilé. On ne peut nier que saint Jérôme ne dise qu’Arius fit sa paix avec le concile de Nicée [2] ; mais on doit ajouter incomparablement plus de foi à la lettre de ce concile qu’au sentiment d’un particulier qui a vécu depuis ce temps-là. On expose dans cette lettre comment les opinions d’Arius avaient été examinées et condamnées ; mais pour ce qui avait été fait contre sa personne, et ce qu’il était devenu, on se dispense d’en parler, afin de ne point paraître avoir envie d’insulter à sa disgrâce. Parlerait-on ainsi d’un homme à la rétractation duquel on aurait acquiescé ? Le docte Henri de Valois, raisonnant sur cette lettre du concile, loue la modération de la compagnie, sur ce qu’elle n’avait point nommément frappé de ses anathèmes la personne d’Arius, mais en général ceux qui enseigneraient telles et telles hérésies, et sur ce qu’au lieu de solliciter l’empereur à bannir les hérétiques, elle témoignait être fâchée de leur exil [3].

(C) D’autres soutiennent qu’il fut exilé. ] Sozomène est un de ceux-là, puisqu’il assure qu’Arius fut rappelé peu après la tenue du concile. Οὐ πολλῷ δε ὕςερον τῆς ἐν Νικαία Συνόδου, Ἄρειος ἐπὶ τὴν ἐξορίαν ἀπαγόμενος, ἀνεκλήθη [4]. Non multò post Synodum Nicænam Arius ab exilio revocatus est. La soumission des deux évêques qui furent exclus de leurs églises, et envoyés en exil, fournit une preuve du bannissement d’Arius. Je parle d’Eusèbe et de Théognis. Ces deux prélats furent exilés par Constantin, trois mois après la clôture du concile, comme nous l’apprend Philostorgius [5], Ils obtinrent leur rappel trois ans après le concile, comme le même Philostorgius l’assure. Or ils l’obtinrent en se soumettant aux décisions par un écrit qu’ils envoyèrent aux évêques, dans lequel ils remarquent, que celui qui était le chef de ces disputes avait été rappelé de son exil, et qu’il serait absurde, qu’après la réconciliation de celui-là ils ne fissent point paraître leur innocence [6]. Voilà donc deux faits prouvés, l’un qu’Arius fut exilé, l’autre qu’il fit la paix avec les évêques, et qu’il obtint son rappel avant qu’Eusèbe et Théognis obtinssent le leur. Ils l’obtinrent en 328, selon Philostorgius, dont l’opinion s’accorde fort bien avec l’histoire de ce temps-là : il est donc faux qu’Arius n’ait obtenu son rappel qu’en 335.

(D) ... que l’empereur ne le rappela qu’au bout de dix ans. ] Le père Maimbourg a suivi cette fausse chronologie. On vient de voir la preuve de son erreur.

(E) .... et qu’il mourut l’an 336. De fort savans hommes rejettent cette chronologie. ] Henri de Valois prouve qu’Arius n’était point en vie au temps du synode de Jérusalem, qui reçut des lettres de Constantin touchant la réconciliation de quelques principaux membres de l’arianisme : Arius hæresiarches diù ante synodum Hierosolymitanam è vivis excesserat, ut certissimis argumentis probavi in libro secundo Observationum Ecclesiasticarum, capite II [7]. Ce n’est donc point Arius l’hérésiarque qui fut recommandé à ce concile par Constantin, et qui trouva si favorables les évêques assemblés à Jérusalem. Cependant Socrate dit en propres termes que le concile, transféré de Tyr à Jérusalem pour la dédicace du temple, reçut à la communion de l’Église Arius et ses adhérens, en vertu des lettres de Constantin, qui témoignaient qu’il était persuadé de l’orthodoxie d’Arius, et de celle d’Euzoius : Ἄρειον μὲν καὶ τοὺς περὶ αὐτὸν ἐδέξαντο τοῖς βασιλέως γράμμασι πειθαρχεῖν λέγοντες͵ δι᾽ ὧν δεδηλώκει αὐτοῖς πεπεῖσθαι περὶ τῆς πίςεως Ἀρείου καὶ Εὐζωΐου [8]. Arium quidem unà cum sociis in communionem recipiunt, obtemperare se dicentes imperatoris litteris, quibus certiores ipsos fecerat fidem se Arii et Euzoii penitùs perspectam habere. Constantin avait envoyé aux évêques assemblés à Jérusalem la profession de foi qu’Arius et Euzoius lui présentèrent [9], et saint Athanase dit formellement que le synode de Jérusalem reçut à sa communion Arius et ses fauteurs : Γράϕοντες δε͂ιν δεχθῆναι Ἄρειον καὶ τοὺς σὺν αὐτῷ [10] : scribentes suscipiendos esse Arium et socios. M. de Valois lève la difficulté en disant qu’il y a deux Arius : l’un était l’hérésiarque, l’autre sectateur de l’hérésiarque : ils avaient été excommuniés tous deux par Alexandre, évêque d’Alexandrie. Celui qui présenta à Constantin une profession de foi conjointement avec Euzoius, et qui fut réconcilié par le synode de Jérusalem, n’était pas l’hérésiarque, c’était l’autre Arius. M. de Valois le prouve, non-seulement par des raisons qu’il a alléguées pour montrer que l’hérésiarque était mort long-temps avant l’année 335 ; mais aussi par la requête d’Eusèbe et de Théognis. Ces deux évêques demandèrent grâce, en protestant de leur innocence, l’an 328, et alléguèrent que le chef et l’auteur de ces controverses avait été réconcilié et rétabli. C’est ce qu’on ne pouvait pas dire de cet Arius qui fut réuni à l’Église dans le synode de Jérusalem ; car la requête, ou la profession de foi que lui et Euzoius présentèrent à Constantin un peu avant ce synode, c’est-à-dire environ l’an 335, témoigne qu’ils étaient encore dans l’exil et dans l’excommunication. Cette mort subite d’Arius, où les orthodoxes ont trouvé tant de mystères, arriva après le concile de Jérusalem. Il faut donc que l’Arius qui mourut de cette manière ne fût point l’hérésiarque, et que l’on ait transporté en un temps ce qui était arrivé dans une autre conjoncture. Il est étrange qu’il y ait si peu d’ordre et si peu d’exactitude dans l’Histoire Ecclésiastique : on ne saurait avérer l’exil d’Arius, la durée de cet exil, et choses semblables, qu’en raisonnant sur divers faits, dont les uns sont attestés par celui-ci, les autres par celui-là. Un bon historien, quand tous les autres seraient perdus, suffirait à donner la suite des événemens principaux.

(F) La secte d’Arius..… a subsisté long-temps.….. un ministre, qui passe pour fort habile, a ignoré un fait si notoire. ] Voici ce qu’il dit : Je suis même persuadé que l’arianisme n’a jamais fait un grand corps dans le monde. Il est vrai qu’il y a eu beaucoup d’évêques qui en ont fait profession ; mais cette hérésie ne passait point au peuple [11]. Ce qu’il dit ailleurs est beaucoup plus fort, car il assure que l’arianisme ne fit que passer comme un torrent. On ne peut pas dire, pour l’excuser, que c’est une de ces faussetés que l’on avance par surprise, et faute d’attention : il a donné ce fait comme une remarque essentielle et fondamentale à son système. Son opinion est, d’un côté, que les hérésies contre le mystère de la Trinité sont fondamentales et mortelles, et de l’autre, que Dieu n’a point souffert que les sectes qui étaient tombées dans cette sorte d’hérésie durassent long-temps, et fissent figure dans le monde. Dieu ne saurait permettre, dit-il [12], que de grandes sociétés chrétiennes se trouvent engagées dans des erreurs mortelles, et qu’elles y persévèrent long-temps : au moins, à juger des choses par l’expérience, nous ne devons pas croire que cela soit possible, puisque cela n’est pas arrivé. M. Nicolle est le premier qui lui ait donné des leçons sur les paroles de la page 149 : il le fit sans aigreur ni insulte, et en ces termes : « Ce que dit M. Jurieu est très-véritable, étant entendu du grand feu de l’arianisme, qui passa comme un éclair ; mais il serait moins exact pour les temps qui ont suivi celui-là. Quoique l’Église eût repris tout son éclat dans la plus grande partie du monde, il y avait néanmoins des corps considérables, comme les Vandales en Afrique, les Goths en Asie, en Italie, dans une partie de la France, et en Espagne, qui faisaient très-nettement profession de l’arianisme, et où les choses étaient assez éclaircies pour que le peuple y prît parti [13]. » M. Pellisson vint à la charge quelque temps après, et voici comment : « Ces ariens l’importunaient néanmoins aussi-bien que les phanatiques d’aujourd’hui, les sociniens, et ceux qu’il nomme photiniens de Pologne et de Transilvanie. Un reste de pudeur l’empêchait de s’associer avec eux dans une même église. Il a trouvé un moyen de s’en défaire, sans entrer dans cette discussion, ni appeler des experts pour savoir si le fondement était ruiné, ou ruiné en entier, ou ruiné en partie. Il n’entend comprendre, dit-il, dans cette église, une et étendue, que les sociétés qui font corps. Les ariens n’ont point fait de corps, au moins de grand corps (et cela, contre la foi de toute l’histoire, qui nous marque partout leur communion, leur assemblée, leurs basiliques ou églises, entièrement séparées de celles des orthodoxes). Les phanatiques, les sociniens, les photiniens d’aujourd’hui n’ont point encore d’assemblées réglées, ni de police, ni d’union ensemble. Il ne les faut compter pour rien. Mais par ses principes, si Dieu, pour punir nos fautes et nos misérables divisions, permet que ces ennemis communs se multiplient, qu’ils se règlent et se forment en un corps, les voilà au rang des autres. Il n’y aura pas de difficulté qu’on ne se sauve parmi eux [14]. » L’auteur, répliquant à M. Nicolle, avoua que les ariens ont fait un grand corps ; mais il soutint qu’ils ont fort peu duré au monde, et que Dieu a fait périr leur communion à cause de cela qu’elle ne conservait pas les vérités fondamentales [15]. Un troisième censeur s’est élevé, qui a soutenu, comme deux autres, que l’arianisme a eu non-seulement beaucoup d’étendue, mais aussi une durée considérable, et que c’était une hérésie qui passait au peuple. Voyez le livre intitulé Janus Cœlorum reserata [16]. On y montre [17] que l’arianisme subsista avec éclat plus de trois cents ans ; qu’il fut pendant près de deux siècles la religion dominante en Espagne ; qu’il fut sur le trône et dans l’Orient et dans l’Occident ; et qu’il régna dans l’Italie, dans la France, dans la Pannonie et dans l’Afrique. Jamais auteur ne fut ballotté, ni roulé de conséquence fâcheuse en conséquence plus fâcheuse comme l’a été l’auteur du Système par le feint Carus Larebonius [18]. On lui a montré que si Dieu n’a jamais permis que de grandes sociétés chrétiennes se trouvent engagées dans des erreurs mortelles, et qu’elles y persévèrent long-temps, et que si Dieu a fait périr l’arianisme à cause qu’il ne conservait pas les vérités fondamentales, il s’ensuit de toute nécessité, 1°. que les erreurs de l’église romaine ne sont point mortelles ; 2°. que le mahométisme a conservé les vérités fondamentales. L’auteur du Système prétend que le mahométisme est une secte sortie du christianisme, et il ne saurait lui disputer ni l’étendue, ni la durée. Voilà des objections à quoi il est impossible que la chicane la plus outrée réponde. Les synodes n’en sauraient prétendre cause d’ignorance, et néanmoins ils n’ont jamais censuré cette doctrine du Système, quoiqu’elle justifie pleinement l’église romaine, et convainque par conséquent de schisme les réformés,

(G) …. Il a débité que l’on ne s’était point servi de lois pénales contre cette secte. ] Rapportons un beau passage du Préservatif contre le changement de religion, Le ministre dont je parle publia ce livre pendant qu’il était en France [19], et l’opposa à l’Exposition Catholique de l’évêque de Condom. Voici ce qu’il dit à la page 11 [20] : L’Église a souffert des persécutions, mais elle n’en a jamais fait. Elle a eu le dessus sur le paganisme, comme le paganisme l’avait eu sur elle ; mais elle ne lui a jamais rendu la pareille. Elle ne s’est pas servie de l’autorité des Constantin et des Théodose pour ensanglanter les temples des faux dieux du sang de leurs adorateurs, comme les païens avaient employé les épées des Néron, des Maximin, des Décie et des Dioclétien, pour baigner la terre du sang des chrétiens. Il faut être peu savant dans l’histoire de l’Église, pour ignorer que dans les démêlés qu’elle a eus avec les ariens, les eutychiens et les autres hérétiques, elle ne s’est servie que d’exhortations, que de raisons, que de conciles, et d’autres semblables armes. L’auteur du Commentaire philosophique s’étonna avec raison qu’un professeur en théologie, qui passait en France pour un homme fort éclairé dans l’histoire ecclésiastique, eût débité une ignorance comme celle-là[21]. Mais il fut encore plus étonné de ce qu’après le grand jour où le père Thomassin avait mis la chose, un autre écrivain français eût dit, en s’adressant à M. l’évêque de Meaux. J’ai à vous dire, monseigneur, que dans toute l’histoire ancienne et moderne tout ce qu’il y a eu de voies de fait exercées par les princes en matière de religion, n’a été jamais regardé que comme des spectacles d’horreur, et que le nom de ces princes-là ne se profère encore aujourd’hui qu’avec exécration. Je mets ici la réflexion du commentateur : Quoi ! les Constantin, les Théodose, les Honorius, Les Marcien, les Justinien, qui ont fait exécuter tant de lois pénales contre les sectaires, qui ont condamné à mort ceux qui persévéraient dans l’idolâtrie païenne, dans le manichéisme, etc., ou ceux qui liraient ou garderaient les livres des hérétiques, sont des noms qu’on ne profère encore aujourd’hui qu’avec exécration ? Comment prouverait-on cela[22] ? Le théologien qui publia le Préservatif a mieux étudié les antiquités ecclésiastiques depuis sa transplantation en Hollande. Il a appris à réfuter la tolérance par l’autorité des Constantin, des Théodose et des Charlemagne. Le paganisme, dit-il[23], serait encore debout, et les trois quarts de l’Europe seraient encore païens, si Constantin et ses successeurs n’avaient employé leur autorité pour l’abolir. Il trouvait fort mauvais en France qu’on employât l’autorité du bras séculier, et il trouve fort mauvais en Hollande qu’on dise qu’il ne le faut pas employer : et après cela, qu’on nous vienne dire qu’en changeant de climat, on ne change point d’opinion :

Cœlum, non animum mutant qui trans mare currunt[24].


Il y a une foi locale et une foi à temps, dont on n’a point encore parlé dans les divisions du genre en ses espèces. Voyez la remarque (H) de l’article de saint Augustin.

(H) …. et l’on s’est extrêmement prévalu de ce qu’il a dit touchant la croyance des pères qui ont précédé l’arianisme. ] Il a soutenu dans ses Lettres pastorales, que ces pères ne croyaient pas l’égalité des personnes de la Trinité, et qu’ils admettaient une génération temporelle du Verbe, laquelle avait conféré à la seconde personne sa pleine et sa parfaite existence. Il est clair que ce sentiment ne diffère de l’arianisme que du plus au moins, et qu’il renverse la Trinité éternelle des personnes. M. de Meaux a poussé là-dessus M. Jurieu avec tant de force[25], qu’il l’a contraint d’abandonner le silence à quoi il l’avait réduit sur d’autres articles ; mais la réplique a fait plus de tort que n’aurait fait le silence ; il a fallu se contredire et désavouer bien des choses ; et après tout, on n’a rien gagné. M. de Meaux est revenu à la charge, a poussé son homme à bout, et l’a réduit à n’oser plus se montrer : de sorte qu’entre les éloges les plus caractéristiques dont on régale ce prélat, on n’oublie point qu’il a fait taire la critique la plus hardie[26]. À peine M. Jurieu était-il sorti des mains de M. de Meaux qu’il tomba dans celles de Carus Larebonius, qui lui fit voir que si les pères des trois premiers siècles avaient eu sur la Trinité et sur la génération du Verbe le sentiment qu’il leur impute, il s’ensuivrait nécessairement que l’hérésie des ariens, ni celle des sociniens ne seraient pas mortelles et fondamentales[27]. Il faut bien prendre garde que les victoires remportées sur ce ministre ne regardent que ses sentimens particuliers, et nullement la doctrine de son église. C’est de quoi l’Histoire des ouvrages des savans[28] a donné avis au public. Ceci n’est point une matière usurpée, elle appartient de droit à mon Dictionnaire critique ; car c’est une fausseté de fait que l’hérésie d’Arius ait été enseignée implicitement par les pères des trois premiers siècles. Il est bien étrange que M. Jurieu, ayant parlé de l’arianisme par tant de côtés, ait toujours donné à gauche. Cela est si difficile, qu’on aurait moins de peine à rencontrer un gladiateur qui ne sût jamais frapper un taureau : Taurum toties non ferire difficile est [29]. Il ne faut pas omettre que, sur la question du fait qui regarde les lois pénales de Constantin et la durée et l’étendue de l’arianisme, les auteurs que j’ai cités ci-dessus lui ont marqué son erreur fort honnêtement, et sans recourir aux insultes et aux duretés dont il se serait servi en pareil cas contre un adversaire.

(I) Cette secte a été tour à tour persécutrice et persécutée. ] On ne peut nier que les orthodoxes n’aient été les agresseurs, car nous avons vu que Constantin employa la peine du bannissement contre les principaux chefs de l’arianisme, et qu’il menaça de mort tous ceux qui ne jetteraient pas au feu les écrits de l’hérésiarque ; mais il est certain que Constantius, son fils, et Valens, qui firent monter sur le trône l’arianisme, traitèrent plus rigoureusement les orthodoxes, que Constantin n’avait traité les ariens. À cela près, il semble, généralement parlant, que ceux-ci aient eu plus de tolérance que ceux-là, et c’est une thèse que le commentateur philosophique a entrepris de prouver dans le supplément de son ouvrage [30]. Il se sert, entre autres raisons, de ce qu’au temps que Récarède extirpa l’arianisme dans l’Espagne, les évêques catholiques étaient en beaucoup plus grand nombre que les évêques ariens, quoique depuis près de deux cents ans la religion arienne fût la dominante. C’est un puissant préjugé qu’on m’inquiétait guère les catholiques.

(K) .... elle a péri par la voie de l’autorité. ] Mariana coule doucement sur les rigueurs qu’il fallut que Récarède exerçât, et il les excuse sur ce que la nécessité les demandait, et qu’elles ne déplurent pas aux peuples : Contigit autem Recaredo, quod haud scio an regum ulli, ut religione permutandâ, quod propemodùm necesse erat, motus existerent, sed neque diuturni admodùm neque graves, et severitas animadversionis non modò invidiosa non esset, quia necessariò suscipiebatur, sed etiam popularis et cum bonis omnibus, tum infimo cuique gratissima [31]. L’auteur que j’ai cité ci-dessus remarque que si nous avions les plaintes que tirent les ariens, nous verrions apparemment un fort long détail de violences, et qu’en tout cas, ce n’a été que par accident que l’arianisme a été ruiné sans de rigoureuses persécutions ; car puisque, selon Mariana, les peines ne furent employées que lorsque la nécessité le demandait, il faut conclure, 1°. que si on ne les employa pas très-souvent, c’est parce que les ariens ne furent pas opiniâtres ; 2°. que s’ils avaient fait les difficiles, on les aurait réduits de gré ou de force au point où on les voulait [32]. Cet auteur fait voir en passant [33] une contradiction très-grossière où tombent les écrivains qui se mêlent de parler de conversions. Ils posent pour maxime générale que l’opiniâtreté est le caractère de l’hérésie ; et néanmoins, pour mieux cacher les violences des convertisseurs, ils disent que les conversions se sont faites facilement ; et ils tirent de cette facilité une preuve de l’hérésie des convertis. On ne quitte pas avec tant de facilité, dit-on, la vraie église : la résistance que les ariens firent au roi Récarède fut si faible et si courte, qu’on pouvait bien juger de là même que ce n’était que pour le mensonge qu’on combattait, et non pour la vérité, qui est seule capable de dominer les esprits raisonnables, et leur inspirer de la fermeté [34].

(L) On condamne et la matière et la forme du poëme, qu’Arius avait intitulé Thalie. ] On a une très-grande raison de condamner les hérésies et de plaindre ceux qui les professent de bonne foi, et d’avoir en abomination ceux qui les enseignent sans les croire ; car de tels docteurs sont des monstres d’ambition et de malice ; mais je ne saurais comprendre qu’il faille faire des crimes particuliers à des docteurs hérétiques de ce qu’ils se servent d’une méthode proportionnée à l’esprit des simples, pour les instruire selon les fausses lumières de leur conscience. Depuis qu’Arius était sorti de l’Église, il s’était avisé de faire diverses chansons pour des matelots, pour des voyageurs, pour ceux qui travaillent au moulin, et il en avait aussi mis en air quelques autres, qu’il croyait capables de toucher ses sectateurs, selon leurs différentes dispositions ; tâchant d’inspirer son impiété par la douceur de ses chants, aux personnes les plus simples et les plus grossières.… Mais sa Thalie était beaucoup plus célèbre que tous ses autres ouvrages. Il en avait emprunté le nom et le modèle d’un ancien poëte nommé Sotade.... Ce poëte burlesque avait affecté un style si mou dans cette chanson, et la cadence en était si efféminée, que les païens mêmes le traitaient avec le dernier mépris, comme un homme ridicule : et il n’y a en cela nulle exagération dans les paroles de saint Athanase, puisque les poëtes les moins chastes, et qui écrivent avec plus de licence, rougissent de l’impureté des chansons de cet infâme poëte de l’antiquité. C’était à l’imitation de cet auteur, qu’Arius avait donné à son ouvrage le nom de Thalie, qui signifie proprement un festin et une assemblée de jeunes gens, ou une chanson faite pour être chantée dans ces sortes de festins [35]. M. Hermant rapporte ensuite un fort long passage de saint Athanase [36], où Arius est appelé un je ne sais quel Sotade, qui est ridicule aux païens mêmes... et un hérétique qui n’a eu de l’émulation que pour les discours ridicules de Sotade seul. On voit dans le même passage le commencement de la Thalie, et un autre morceau qui contient l’hérésie d’Arius touchant Jésus-Christ. On ne saurait ne pas condamner l’orgueil ridicule et insupportable qui paraît dans cet exorde de la Thalie ; mais, encore un coup, blâmons Arius de ce qu’il a été hérétique, et non pas, cela supposé, de ce qu’il a mis en vers un formulaire de sa créance, car autrement nous donnerions lieu aux hérétiques et aux infidèles de condamner les véritables chrétiens, non-seulement de ce qu’ils professent le véritable Évangile, mais aussi de ce qu’ils chantent, outre les psaumes de David, plusieurs hymnes et plusieurs cantiques dont les vers et les airs peuvent être très-semblables aux chansons les plus profanes et les plus coquettes de l’Opéra. Généralement parlant, il vaut mieux que chacun, dans sa religion, chante des vers de piété, que des vers lascifs et satiriques : le matelot et le meunier ariens, dans le malheur d’être ariens, faisaient mieux de chanter leur catéchisme, que de chanter leurs amours. Ce serait alléguer une mauvaise raison, que de dire que les païens mêmes se moquaient des chansons des ariens ; car je ne crois pas que les gentils missent une grande différence entre les ariens et les orthodoxes : ils les haïssaient également ; les ariens n’étaient pas plus favorables que les orthodoxes au culte des idoles païennes. Mais je ne sais si M. Hermant a raison de dire que les païens mêmes traitaient Arius avec le dernier mépris, comme un homme ridicule ; car les paroles qu’il rapporte peu après montrent manifestement que c’est de Sotade, et non point d’Arius, que saint Athanase a dit qu’il était ridicule aux païens mêmes. Je le dis, et je le répète, on peut faire des vers pieux sur les mêmes rimes et de la même mesure que les chansons de l’Opéra ; on en pouvait faire par conséquent sur la mesure des vers sotadiques. Ce n’est point dans cette conformité qu’est le mal ; il est plutôt dans le prétexte que l’on fournit aux railleurs de mépriser le cantique. Je mets ici à part la matière du poème ; et pour faire voir aux protestans en particulier le jugement qu’ils doivent faire des invectives contre la Thalie d’Arius, il faut les avertir de ce que le père Maimbourg publia contre les psaumes que Clément Marot a traduits. Il n’en dit guère moins de mal que de la Thalie d’Arius. Ce qu’il dit de la Thalie se trouve dans son Arianisme [37], et voici ce qu’il dit des psaumes, dans son Histoire du Calvinisme [38] : Ce sont là les psaumes qu’on chantait alors, auxquels Bèze ajouta depuis le reste du psautier, et qui furent mis en musique, en un certain air de chanson mou et efféminé, qui n’a rien du tout de devot et de majestueux comme le chant de l’Église catholique. On ne peut tout-à-fait nier ce que raconte Varillas, Que les airs furent choisis parmi les plus belles chansons du temps [39]. Voyez la divine mélodie de Jérémie de Pours [40]. Ce n’est pas sans raison que j’ai allégué en exemple les chansons de l’Opéra : j’ai voulu faire connaître qu’il faut éviter plus soigneusement limitation des airs du Pont-Neuf dans les cantiques spirituels ; autrement on expose trop la religion au mépris et à la risée, comme il paraît par le livre dont l’auteur de l’Évêque de Cour s’est tant moqué [41]. C’est un recueil de chansons spirituelles, composées par un jésuite et par le père Martial de Brive, capucin, sur les airs les plus burlesques qui eussent été chantés dans les rues, sur l’air de Daye d’en Daye, sur celui de Vous y perdez vos pas, Nicolas, etc. Je doute que la Thalie d’Arius approchât de l’impertinence de ce recueil, imprimé avec l’approbation de deux docteurs en théologie.

(M) Un auteur moderne... a écrit quelques ouvrages pour montrer que des pères des trois premiers siècles étaient de l’opinion d’Arius. ] Il s’appelait Sandius. Ce qu’il a écrit sur cette matière est Nucleus Historiæ Ecclesiasticæ, en 1668, in-8o. ; le même livre fort augmenté en 1616, in-4o. ; Appendix addendorum, confirmandorum, et emendandorum ad Nucleum Historiæ Ecclesiasticæ, cum Responsionibus ad Gardinerum, en 1678, in-4o.

  1. Socrat., Histor. Eccles., lib. I, cap. IX, pag. 32.
  2. Hieron., in Dialogo contrà Luciferianos.
  3. Valesius, in Sozomenum, lib. II, cap. XVI, pag. 108.
  4. Sozom., lib. II, cap. XVI, M. de Valois observe que, selon la force de ces mots ἐπι τὴν ἐξορίαν, il faut entendre qu’Arius fut rappelé pendant qu’il allait au lieu du bannissement.
  5. Apud Valesiun, in Histor. Ecclesiast. Socrat., lib. I, cap. XIV, pag. 10.
  6. Sozomen., lib. II, cap. XVI,
  7. Valesii Notæ in Socrat., lib. I, cap. XXXIII.
  8. Socrat. Histor. Ecclesiastic. lib. I, cap. XXXIII.
  9. Elle est tout du long dans Sozomène, au livre II, chap. XXVII.
  10. Athanas., in libro de Synodis, apud Valesium ïa Socrat., lib. I, cap. XXXIII, pag. 16.
  11. Jurieu, vrai Système de l’Église, pag. 149.
  12. Idem, ibid., pag. 236.
  13. Nicolle, pag. 15 et 16, de la préface de l’Unité de l’Église.
  14. Réflex. sur les différens de la Religion, IIe. part., pag. 429, 430.
  15. Jurieu, de l’Unité de l’Église, pag. 564.
  16. Il fut imprimé à Amsterdam, en 1692.
  17. Pag. 87.
  18. C’est le nom qu’a pris l’auteur du Janua Cœlorum reserata.
  19. Je crois que la première édition est de Rouen, en 1680 : il s’en est fait d’autres en Hollande.
  20. Édition de la Haye, en 1682.
  21. Comment. Philosophiq., pag. 354 du Supplément.
  22. Là même, pag. 355.
  23. Droits des deux Souverains, pag. 280.
  24. Horat., Epist. XI, lib. I, vs. 27.
  25. Dans ses Avertissemens.
  26. Voyez le Discours prononcé par M. de la Bruyère, lorsqu’il fut reçu à l’Académie Française.
  27. Voyez Janus Cœlorum reserata, pag. 119, et seq.
  28. Mois de mai 1692, article IX, pag. 391 et suiv.
  29. Voyez Trebellius Pollion, dans la Vie de Gallien.
  30. Aux chapitres XXX et XXXI.
  31. Mariana, Hist. Hispan., lib. V, cap. XIV. Consultez le Supplément du Comment. Pbilosophique, pag. 373.
  32. Supplément du Comment. Philosophiq., pag. 375, 376.
  33. Là même, pag. 377.
  34. Thomassin, de l’Unité de l’Église, pag. 449.
  35. Hermant, Vie de saint Athanase, liv. I, chap. XIII, pag. 61.
  36. Ex Orat. II contra Arianos.
  37. Tom. I, pag. 81, édition de Hollande.
  38. Pag. 99.
  39. Varillas, Hist. de l’Hérésie, liv. XXI, pag. 49, à l’an 1559.
  40. Liv. II, pag. 577.
  41. Voyez son IIIe. Entretien, pag. 86 et suiv. édition de Hollande, en 1674, in-12.

◄  Aristote
Arminius (Jacques)  ►