Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Alcmène


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ALCMÈNE, fille d’Électryon (A), roi de Mycènes, fut femme d’Amphitryon, et mère d’Hercule. Elle accoucha de ce fils pendant la vie de son mari ; et cependant Hercule n’était point fils d’Amphitryon, mais de Jupiter, qui, faisant semblant d’être le mari d’Alcmène (B), fut admis sans nul scrupule aux fonctions matrimoniales. Le jeu lui plut de telle sorte, qu’il fit durer cette nuit-là trois fois plus qu’à l’ordinaire (C). Voilà d’où sortit Hercule. La plupart des auteurs modernes disent qu’Alcmène était déjà grosse du fait d’Amphitryon ; mais Apollodore insinue assez clairement qu’elle était encore fille (D) ; et c’est tourner mieux la chose à l’honneur de Jupiter. Quoi qu’il en soit, Amphitryon revint chez lui le jour même qui succéda à la longue nuit que ce Dieu avait passée avec Alcmène. Il ne trouva point que sa femme le reçût avec les empressemens qui accompagnent la première vue après une absence, et il en sut bientôt la raison par l’histoire qu’elle lui fit de la nuit dernière. Ceux qui se mettront à sa place pourront nous dire les pensées qu’il eut là-dessus. Il alla d’abord au devin, et il sut de Tirésias que Jupiter, déguisé en Amphitryon, avait eu affaire avec Alcmène. Ce fut à lui à se consoler ; et il ne paraît pas que son chagrin ait été fort long, puisque dès la nuit suivante il fit un enfant à sa femme, déja grosse du fait d’un Dieu[a]. Junon, par un effet de sa jalousie ordinaire, traversa le plus qu’elle put les couches de cette femme ; et ce ne fut que par l’adresse d’une servante que l’on éluda les mauvaises intentions de Lucine (E), qui empêchait Alcmène de se délivrer. Elle accoucha de deux garçons : celui dont Jupiter était père fut nommé Hercule ; celui qui était fils d’Amphitryon fut appelé Iphiclus[b]. On dit qu’elle épousa Rhadamanthe, après la mort d’Amphitryon, et que son tombeau se voyait auprès de celui de Rhadamanthe, proche d’Halirate, dans la Béotie[c]. D’autres disent qu’elle fut enterrée à Mégare, et que l’oracle l’ordonna ainsi, lorsque les enfans d’Hercule le consultèrent sur le différent où ils étaient : les uns voulant qu’elle fût portée à Argos, les autres soutenant qu’il fallait la porter à Thèbes[d]. Elle mourut en chemin sur les frontières de Mégare, comme elle s’en retournait d’Argos à Thèbes [e]. Hercule était déjà mort : elle avait eu le chagrin de lui survivre ; mais, d’autre côté, elle avait eu la satisfaction de tenir entre ses mains la tête du persécuteur d’Hercule, et de lui arracher les yeux (F). On a conté que son cadavre disparut pendant la cérémonie des funérailles, et qu’on trouva une pierre dans son lit[f]. C’est ce qui fait dire à Pausanias qu’elle fut convertie en pierre[g]. Antonin Liberalis raconte que, pendant que les Héraclides travaillaient aux funérailles d’Alcmène, Jupiter commanda à Mercure de la dérober, et de la transporter aux îles des Bienheureux, afin de la marier avec Rhadamanthe. On exécuta cet ordre, et l’on mit une pierre dans le cercueil. Ceux qui le portaient l’ayant senti fort pesant, l’ouvrirent, et y trouvèrent au lieu du cadavre, une pierre qu’ils déposèrent dans le bois sacré où fut ensuite la chapelle d’Alcmène à Thèbes[h] : Diodore de Sicile marque simplement qu’elle disparut, et que les Thébains lui rendirent les honneurs divins[i]. Ils montraient encore sa chambre du temps de Pausanias [j]. On voyait son autel à Athènes en ce même temps[k]. Le présent qu’elle reçut de Jupiter pour la longue nuit qu’elle avait passée avec lui, était montré dans Lacédémone plusieurs siècles après, comme une rareté singulière[l]. On a raconté des choses bien merveilleuses touchant son tombeau (G). Consultez l’article d’Amphitryon.

  1. Ex Apollodori Bibliothec., lib. II, p. 97 et sequent. Hygin, chap. XXIX, dit qu’il ne coucha plus avec elle, et ne parle que d’Hercule.
  2. Apollod. Biblioth., pag. 103.
  3. Plutarc. in Lysandro, pag. 439 ; Antonini Liberalis Metamorphos., cap. XXXIII.
  4. Pausan., lib. I, pag. 39.
  5. Id. ibid.
  6. Plat. in Romulo, pag. 35
  7. Pausan., lib. IX, pag. 294.
  8. Antonini Liberalis Metamorphos., cap. XXXIII, ex Pherecyd.
  9. Diod. Sic, lib. V, cap. IV.
  10. Pausan., lib. IX, pag. 290. Il vivait environ 150 ans après la naissance de Jésus-Christ.
  11. Idem, lib. I, pag. 17.
  12. Voyez la remarque (D) de l’article Teleboes.

(A) Fille d’Électryon. ] Le poëte Asius la fait naître d’Amphiaraüs et d’Ériphyle[1]. D’autres disent bien qu’Électryon était son père ; mais ils lui donnent pour mère Anaxo, fille d’Alcée, fils de Persée[2], et non pas Lysidice, fille de Pélops et d’Hippodamie, que Charles Étienne, Lloyd, Hofman, etc. lui donnent[3]. Le scoliaste de Pindare tient pour Lysidice[4].

(B) Jupiter, faisant semblant d’être le mari d’Alcmène, etc. ] Diodore de Sicile remarque que Jupiter prit ce parti, parce qu’il ne voulait point user de force ; et que, par la voie de la persuasion, il n’espérait rien d’une personne aussi sage que l’était Alcmène[5]. Le même historien observe que Jupiter, en cette rencontre, ne fut point agité de cette passion lascive, qu’il avait tant de fois sentie pour d’autres femmes, et qu’il n’eut pour but que de procréer un illustre enfant. C’est pourquoi il ne le fit point à la hâte, il y mit beaucoup de temps, trois nuits de suite. Nos médecins se moqueraient de cette raison. Je ne sais pourquoi Plaute fit parler ainsi Jupiter à Amphitryon :

Tu cum Alcumenâ uxore antiquam in gratiam
Redi : haud promeruit quamobrem vilio verteres,
Med vi subacta est facere[6] ;


car, puisque Jupiter avait pris la figure du mari, il n’était pas nécessaire d’user de force : et nous venons d’entendre qu’il ne prit cette figure que parce qu’il ne voulait point employer la force. Un auteur moderne s’est servi de cet exemple d’Alcmène, pour prouver que l’ignorance de bonne foi disculpe ; et il a cité de très-beaux vers de Molière[7]. Il y a mille choses à dire sur cela : c’est un grand sujet de réflexions. Notez qu’il y a des gens qui veulent que la pensée de Plaute soit celle-ci : Alcmène a été contrainte de me laisser jouir d’elle, parce que j’ai eu la force de prendre votre figure. Si cela est, il faut dire que l’intention de ce poëte a été beaucoup meilleure que son expression.

(C) Cette nuit-là dura trois fois plus qu’à l’ordinaire. ] On lira peut-être sans dégoût ce vieux gaulois : Jupiter trouva une telle saveur en la dame, qu’il prolongea cette nuit du jour et de l’autre nuit en suivant, ce qui auroit mu Lycophron d’appeler Hercule τρισέσπερος λέων, le lion de trois nuits, comme fait aussi Lucien [8]. On a eu peut-être en vue ces paroles d’Hygin : Qui tam libens cum eâ concubuit, ut unum diem usurparet, duas noctes congeminaret[9]. Le Dialogue de Lucien, où il est parlé de la longue nuit que Jupiter eut d’Alcmène, nous apprend que Mercure alla porter au soleil l’ordre de se tenir en repos pendant trois jours, afin que Jupiter eût le temps qui lui était nécessaire pour produire Hercule, une nuit ne suffisant pas à la production d’un si grand guerrier. Τοῦτον οὖν ἐν μιᾷ νυκτὶ ἀποτελεσθῆναι ἀδύνατον. Igitur unâ nocte absolvi non potest [10]. Il parut que Jupiter n’y épargna pas l’étoffe ; car la pesanteur de l’enfant pensa faire crever la mère :

Tendebat gravitas uterum mihi, quodque ferebam
Tantum erat, ut posses auctorem dicere tecti
Ponderis esse Jovem[11].


Il y a bien des auteurs qui assurent que cette nuit ne fut pas triplée, mais doublée seulement[12]. D’autres disent qu’elle dura neuf fois plus que de coutume. Saint Jérôme, qui avait pu lire cela dans les écrits de deux pères de l’Église[13], ne s’en servit point pourtant : il s’en tint à la tradition de la double nuit : In Alcmenæ adulterio duas noctes Jupiter copulavit. Jupiter prit alors congé des femmes : Alcmène fut la dernière des mortelles avec laquelle il coucha. Niobé avait été la première ; il y avait en seize genérations de l’une à l’autre[14] : telle fut la durée des amours de Jupiter pour les femmes. Or, comme le divertissement avec Alcmène était en ce genre-là le dernier qu’il devait prendre dans ce monde, n’était-il pas raisonnable qu’il le fît durer longtemps ? Alcmène admira la longueur de cette nuit[15] : elle lui parut donc longue ; cela lui fait honneur. Aussi était-elle une très-honnête femme [16], et qui n’aurait pas mérité, si elle eût perdu la vue, qu’on eût fait contre elle un distique tel que celui-ci :

Cum longas noctes Moreta[17] ab amore rogaret,
Favit amor votis, perpetuasque dedit.

Sosie, valet d’Amphitryon, s’avisa

d’une remarque digne de lui, quand il s’aperçut que la nuit durait plus qu’à l’ordinaire. Il félicita les galans qui n’avaient pas eu bon marché de leur proie.

Ubi sunt isti scortatores, qui soli inviti cubant ?
Hæc nox scita’st exercendo scorto conducto malè[18].

(D) Elle était encore fille. ] Apollodore raconte qu’Électryon, allant venger la mort de ses fils, mit son royaume et sa fille Alcmène entre les mains d’Amphitryon, après l’avoir fait jurer qu’il se contiendrait envers Alcmène jusqu’à son retour[19]. Amphitryon, l’ayant tué par mégarde peu après, fut obligé de chercher une retraite. Il se retira dans la Béotie avec Alcmène ; et, parce qu’elle déclara qu’elle épouserait celui qui vengerait la mort de ses frères, il s’engagea à poursuivre cette vengeance ; et, s’associant avec d’autres, il porta la guerre chez les Téléboes qui avaient tué les frères d’Alcmène[20]. De retour à Thèbes, victorieux et triomphant. il apprit qu’un autre lui-même avait couché avec cette dame. Il est visible que ce ne fut point lui qui eut la première faveur : Alcmène avait différé sans doute la cérémonie des noces, la consommation pour le moins de son mariage, jusqu’à ce qu’Amphitryon eût vaincu les Téléboes. Jupiter sachant qu’Amphitryon revenait, et que, pour cueillir cette fleur de virginité il n’y avait point d’autre temps à prendre que celui qu’Amphitryon emploierait à son voyage, le prima, et fit avant l’arrivée du mari ce qu’il y avait à faire. Apollodore ajoute qu’Amphitryon, ayant couché avec Alcmène, lui fit un enfant, qui fut plus jeune d’une nuit qu’Hercule, Ἀλκμήνη δὲ δύο ἐγέννησε παἶδας. Διί μὲν Ἠρακλέα, μιᾷ νυκτί πρεσβύτερον, Ἀμϕιτρύωνι Ἰϕικλέα.[21]. Alcmena verὸ duos peperit filios : Jovi quidem Herculem unâ nocte grandiorem, atque Amphitryoni Iphiclem. Nouvelle confirmation de ce que j’ai à prouver. Le scoliaste d’Homère est plus précis qu’Apollodore : il dit nettement que le mariage ne se fit qu’après le retour d’Amphitryon[22]. Dans la comédie de Plaute, les choses vont autrement. Amphitryon y laisse sa femme grosse en s’en allant à la guerre[23]. Grand ragoût pour Jupiter ! Ce serait bien pis, si Plaute avait observé l’unité de temps comme le veut mademoiselle le Fèvre. Il faudrait dire, en ce cas-là, qu’en arrêtant le soleil Jupiter interrompit tout le cours de la nature, afin de se divertir plus long-temps avec une femme grosse de deux enfans, et si proche de son terme, que pour peu qu’il eût différé sa retraite, la sage femme aurait été obligée de lui dire, cédez-moi la place. C’est une fâcheuse alternative pour Plaute : il faut, ou que sa pièce dure plusieurs mois, ou qu’il fasse d’une femme toute prête d’accoucher de deux jumeaux, un des plus friands morceaux du monde pour le plus grand de tous les monarques ; et cela, en supposant que ce maître des Dieux et des hommes a déjà produit l’un de ces jumeaux. Prenez bien garde que ce poëte ne feint pas que Jupiter se déguisa en Amphitryon, pour venir en bon mari au secours d’Alcmène pendant le travail d’enfant : c’était la visite d’un homme bien amoureux. Voici comme parle Mercure dans le prologue :

Et meus pater nunc intùs hic cum illâ cubat ;
Et hæc ob eam rem nox est facta longior,
Dùm ille quâ cum volt voluptatem capit.


Et pour ce qui est de ces paroles de Sosie,

Hæc nox scita’st exercendo scorto conducto malè[24],


voici comme il les relève :

Meus pater nunc pro hujus verbis rectè et sapienter facit.
Qui complexus cum Alcumenâ cubat amans animo obsequens.


Il se félicite d’avoir écarté tout ce qui pouvait interrompre la joie de Jupiter, et il se prépare à continuer ses bons offices, jusqu’à ce que le galant n’en veuille plus.

Benè et prosperè hoc hodiè operis processit mihi :

Amovi à foribus maximam molestiam,
Patri ut liceret tuto illam amplexarier.
.........
Erroris ambo ego illos et dementiæ
Complebo, atque omnem Amphitruonis familiam
Adeò, usque satietatem dùm capiet pater
Illius quam amat[25].

(E) L’adresse d’une de ses servantes.... éluda les mauvaises intentions de Lucine[26] ] Je me suis réglé sur la narration d’Ovide. Il y avait sept jours qu’Alcmène était en travail d’enfant, avec des douleurs horribles. Galanthis, l’une de ses femmes, entrait et sortait ; et, se doutant d’un maléfice en voyant une femme qui marmottait, assise à la porte, les mains jointes sur ses genoux[* 1], elle lui alla dire qu’Alcmène était accouchée. Lucine (car c’était elle qui se tenait en cette posture) n’eut pas plus tôt ouï ces mots, qu’elle sépara ses mains et se leva ; ce qui fit accoucher Alcmène :

......... Subsedit in illâ
Ante fores arâ, dextroque à poplite lævum
Pressa genu, digitis inter se pectine junctis,
Sustinuit partus. Tacitâ quoque carmina voce
Dixit, et incæptos tenuerunt carmina partus.
........
Una ministrarum mediâ de plebe Galanthis,
Flava comas, aderat faciendis strenua jussis,
Officiis dilecta suis. Ea sensit iniqua
Nescio quid Junone geri, dumque exit et intrat
Sæpè fores, Divam residentem vidit in arâ,
Brachiaque in genibus, digitis connexa, tenentem ;
Et, quæcunque es, ait, dominæ gratare : levata est
Argolis Alcmene, potiturque puerpera voto.
Exsiluit, junctasque manus patefacia remisit
Diva potens uteri : vinclis levor ipsa remissis[27].


Pausanias ne raconte point la chose avec les mêmes circonstances. Il dit qu’on voyait à Thèbes la figure de certaines femmes[28], que Junon avait envoyées empêcher les couches d’Alcmène. La fille de Tirésias[29] les trompa, en criant qu’Alcmène était délivrée [30]. Du temps de Pline, on prenait encore pour un maléfice la posture dont j’ai parlé. S’asseoir auprès des femmes grosses, ou quand l’on médicamente quelqu’un les doigts entrelassez en forme de pigne, c’est un charme nuisible, et dit-on que de cela l’expérience s’en put voir lors qu’Alcmène enfanta Hercule : pire encore est-il, si l’on tient les mains accouplées contre l’un de ses genoils ou les deux. C’est ainsi que Vigénère[31] traduit ces paroles de Pline : Adsidere gravidis, vel cùm remedium alicui adhibetur, digitus pectinatìm inter se implexis, veneficium est : idque compertum tradunt Alcmenâ Herculem pariente. Pejus si circa unum ambove genua, item poplites alternis genibus imponi[32]. Nous verrons ailleurs [33] la liberté que Plaute a prise de supposer qu’Alcmène accoucha sans nulle douleur.

(F) On lui livra la tête du persécuteur d’Hercule, et elle lui arracha les yeux ] Apollodore nous apprend que les fils de ce héros trouvèrent un bon asile dans Athènes contre Eurysthée ; et qu’Hyllus, l’un d’eux, l’ayant tué, lui coupa la tête, et la donna à Alcmène : Καὶ τὴν μὲν κεϕλὴν ἀτοτεμὼν Ἀλκμήνῃ δίδωσιν. ἡ δε κερκίσι τοὺς ὀϕθαλμοὺς ἐξώρυξεν αυτοῦ[34]. Ejusque caput amputatum Alcmenæ dedit. Hæc autem illitextoriis radiis oculos effodit.

(G) On a raconté des choses bien merveilleuses touchant son tombeau. ] Agésilaüs, roi de Sparte, voulant faire transporter les reliques d’Alcmène à Lacédémone, envoya des gens à Haliarte, qui ouvrirent le tombeau de cette femme. On y trouva deux vases de terre, un brasselet d’airain, et une table de cuivre sur laquelle il y avait des lettres gravées, que personne ne connaissait. Comme elles étaient semblables à l’écriture des Égyptiens, Agésilaüs les fit copier, et envoya cette copie au roi d’Égypte ; et le pria de faire expliquer à ses prêtres ce que c’était, s’ils le savaient[35]. Plutarque ajoute qu’Agétoridas, député d’Agésilaüs, alla à Memphis, où le prophète Chonuphis déchiffra cette inscription. Elle contenait un ordre adressé aux Grecs, qu’ils eussent à vivre en paix, à honorer les Muses, et à terminer leurs différens selon les règles de l’équité. Les lettres de l’inscription étaient conformes à l’écriture qu’Hercule apprit sous le règne du roi Protée. Ce qu’il y a de plus singulier, c’est que les habitans d’Haliarte, ayant eu une très-mauvaise récolte, et de grandes inondations, crurent que ces maux étaient venus de ce qu’ils avaient souffert que l’on remuât le tombeau d’Alcmène. On lit de semblables réflexions dans plusieurs légendes, par rapport au démembrement ou à la translation des corps saints.

  1. (*) Rabelais, l. 3, ch. 48, à fort bien rendu le texte d’Ovide et de Pline. Si M. Bayle l’avait su, c’était un passage à alléguer ici. Rem. crit.
  1. Apud Pausaniam, lib. V, pag. 165.
  2. Apollodor. Biblioth., lib. II, pag. 96. Scholiast. Homeri in Iliad. XIV, vs. 323.
  3. Voyez leurs Dictionnaires.
  4. In Olymp., Od. VII.
  5. Diod. Sicul., lib. V, cap. II.
  6. Plaut. in Amphitr., act. V, sc. II.
  7. Voyez les N. Lettres contre le Calvin. de Maimb., pag. 280, etc.
  8. Vigénère, sur Philostr, tom. II, folio 17, édit. in-4.
  9. Hygin, cap. XXIX.
  10. Lucianus, Dialog. Merc. et Solis. Voyez aussi Diodore de Sicile, liv. V, chap. II.
  11. Ovid. Metam., lib. IX, vs. 287.
  12. Idem, Amor. lib. I, Eleg. XIII ; Propert. lib. II, Eleg. XXII ; Capella, lib. II, cap. XXXIX.
  13. Clem. Alexandr. in Protrept., pag. 20 ; Arnobius, lib. IV, pag. 145, cujus hæc sunt verba : Quis illum in Alcmenâ novem noctibus fecit pervigilâsse continuis ?
  14. Diogor. Sicul., lib. V, cap. II.
  15. Hygin., cap. XXIX.
  16. Voyez la remarque (B).
  17. La comtesse de Moret, maîtresse de Henri-le-Grand.
  18. Plauti Amphitr., act. I, sc. I, vers. 131.
  19. Apollod, Bibliot., lib. II, pag. 99.
  20. Ibidem, pag. 101.
  21. Idem, pag. 103.
  22. Schol. Homeri in Iliad. XIV, vs. 323.
  23. Gravidam ego illam hìc reliqui cùm abeo.
    Plautus, Amphitr., act. II, sc. II, vs. 35.

    Et cùm te gravidam, cùm pulchrè plenam adspicio, gaudeo.

    Ibid. vs. 49.

    Mercure avait assuré le même fait dans le prologue.

  24. Plaut. Amphitr., act. I, sc. I, vs. 132.
  25. Plaut. Amphit., act. I, sc. II, vs. 1, 2, 3, 5 et seq.
  26. C’était la déesse des accouchemens.
  27. Ovid. Metam., lib. IX, vs. 298 et seqq.
  28. On les appelait ϕαρμακίδες. Nous les appellerions aujourd’hui sorcières.
  29. Elle s’appelait Historis,
  30. Pausan., lib. IX, pag. 290.
  31. Vigénère sur Philostrate, tom. II, fol. 17.
  32. Plinius, lib. XXVIII, cap. VI, p. 579.
  33. Dans la remarque (E) de l’article Teleboes.
  34. Apollodori Biblioth., lib. II, pag. 151.
  35. Plutarch. in libro de Socratis Genio, p. 576 et seqq.

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