Dictionnaire historique d’argot /Édition Dentu/1881/V, W

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V


VACHE : Prostituée avachie. — « Les jours de dispute, elle traitait très-bien sa mère de chameau et de vache. » (Zola.) V. Blagueur, Veau.

VACHE ET LE VEAU (prendre la) : Épouser une fille enceinte. — La faire épouser, c’est donner la vache et le veau. — Animalisme. « Un beau jour, la mère s’aperçut qu’elle estoit grosse…, elle ne fut pas mal habile ; elle trouva à qui donner la vache et le veau. » (T. des Réaux )

VACHE ESPAGNOLE (parler français comme une) : Parler un très-mauvais français.

Certains néologistes ont imaginé de modifier encore cette expression qui devient alors tout à fait dépourvue de sens : — « Incontestablement, M. B… s’est montré habile… sa rhétorique, comme celle de M. L…, parle un français de vache enragée et prétentieuse. » (Paris-Journal, juillet 72.) — Pour s’expliquer le mot, il faut savoir qu’on a dit dans le principe : Parler comme un vacce espagnol, par allusion aux habitants des provinces basques de l’Espagne cédées à la France (Bayonne et Mauléon), qui s’exprimaient difficilement en français. On disait alors vacce pour basque. On a dit ensuite vache pour vacce, ce qui n’est plus du tout la même chose, et on dit enfin vache enragée pour vache espagnole, ce qui est pis encore.

Qu’on se moque après cela des étymologistes !

VACHERIE : Acte entièrement bestial. — Bachaumont, dans le Constitutionnel (juin 72), nous donne cet exemple du mot : « On s’étonnait auprès d’elle de sa liaison avec un comédien qui la brutalise et la ruine. — « Que voulez-vous, dit-elle, c’est de la vacherie ! »

VACQUERIE (aller en) : Sortir pour voler. (Colombey.) — Diminutif de vague.

VA DE LA BOUCHE : Goinfre. — « À ces va de la bouche, tu faisais l’œil et te trouvais heureux. » (Monselet.)

VADE : Attroupement. (Vid.)

VADE RETRO : Arrière. — Mot à mot : rétrograde, retire-toi ! — Latinisme. — « À la bêtise peinte sur leur figure, il les a reconnus. Vade retro, calicots. » (À propos de calicots.)

VA DONC ! : Abréviation de : Va donc te promener ! — « Eh ! va donc, grand fade ! » (Ricard.) V. Allez donc.

VAGUE (aller au) : Rôder avec la résolution de voler à l’occasion.

VAGUE (coup de) : Vol à la flan. Son auteur est dans le vague sur le butin qu’il en pourra tirer.

Un soir que j’étais dans la débine,
Un coup de vague il me fallut donner.
Pour travailler j’ mis au plan ma rondine,
Et mes outils nous fûmes les déplanquer.
(Halbert.)

VAISSELLE DE POCHE : Argent. — On ne peut pas manger sans celle-là. (Debraux, 32.)

VALADE : Poche de derrière d’un habit. (Vidocq.) — Du vieux mot avaler : descendre. V. Litrer, Tirer.

VALSER : Fuir. (Rabasse.)

VALSER : Courir. V. Cheval.

Faire valser : Accabler de coups. — « Nous ferons valser les Prussiens. » (Henry, Ch., 38.)

VALTREUSE : Valise. — Changement de finale.

VALTREUSIER : Voleur de valise.

VANNAGE (faire un) : « Allécher par un petit profit l’homme qu’on se réserve de dépouiller. » (Vidocq.) — Comparaison de l’escroc au meunier qui lâche un peu d’eau de sa vanne pour faire tourner le moulin.

VANNER : S’en aller. (Rabasse.)

VANTERNIER : « Le vanternier est encore une variété du cambrioleur. Seulement, au lieu d’entrer par la lourde, il préfère s’introduire par la fenêtre. » (A. Monnier.) V. Venterne.

VASE NOCTURNE : Pot de nuit. — « Mais un vieux taciturne verse le contenu d’un vase nocturne. » (Bailly, Ch., 36.)

VA-TE-LAVER : Correction, volée de coups. — Allusion à la nécessité d’effacer les traces sanglantes laissées sur ceux qui en sont victimes. — « Il regardait les gens, tout prêt à leur administrer un va-te-laver. » (Zola.)

VAUTOUR : Propriétaire exigeant et dur. — Dès 1587, on lit dans les Contes d’Eutrapel : « Vaultours que signifient ils autres que les avaricieux qui, comme ces animaux sont aspres et désordonnément actifs à posséder les biens de ce monde. » — En 1806, Désaugiers donnait M. Vautour au théâtre des Variétés.

VEAU : Jeune fille de joie, condamnée au rôle futur de vache. V. Catégorie, Vache. — « Veux-tu, souper ? — Pas avec toi ! s’écriait la femme, tu sens l’ail ! » Ce à quoi Bressant répondait : « Cela ne t’arrivera jamais ; on n’en met pas dans le veau ! » (A. Wolff, 65.)

J’ rencontre à la barrière
Un veau,
Un veau.
(Chanson populaire, 1840.)

VÉCU (avoir) : Avoir expérimenté la vie — « Il savait tant de choses, il avait vécu. » (La Cassagne.)

VEDETTE : « Qu’est-ce que la vedette ? C’est la faveur toute spéciale de voir son nom imprimé en caractères trois fois plus gros que celui de ses camarades. Les administrations théâtrales n’accordent cette faveur qu’aux acteurs et actrices qui font recettes. » (De Montépin.)

VEINARD : Homme ayant habituellement de la veine. — « Il en est sorti sain et sauf… c’est un veinard. » (Commentaires de Loriot, 69.)

VÊLER : Accoucher. — Animalisme. — « Une paysanne de la Saintonge était sur le point de vêler. » (Événement, 8 août 75.)

VÉLO : Postillon. (Vidocq.) — Abréviation de véloce.

VÉLOCE : Poste aux chevaux. (Vidocq.) — En vieux français, véloce veut dire vite. Nous avons conservé vélocité.

VÉLOCE : Vélocipède. — Abréviation.

VENDU : Remplaçant militaire.

VENT ET MOUSSE : Rien pour toi ! — Vent signifie ici pet. V. Mousse.

VENTERNE : Fenêtre. — Elle donne accès au vent. V. Vanternier, Pieu.

VENTRE (avoir dans le) : Être capable de. — « Ce petit Lucien n’avait que son roman et ses premiers articles dans le ventre. » (Balzac.) — On retrouve cette locution en Orient avec le sens de penser. — « Personne, même son ministre le plus intime, ne sait « ce que le maître a dans le ventre, » pour me servir d’une locution habituelle à Harar. » (Revue britannique, Premier pas dans l’Afrique orientale, par Burton, année 56.)

VENTRU : Député conservateur. — « Les centriers, les ventrus et les satisfaits, c’est-à-dire cette espèce ruminante qui vit en tout temps à l’auge du budget. » (A. Dumas.)

VERBE (solir sur le) : Acheter à crédit. (Vidocq.) — Mot à mot : acheter sur parole.

VERGNE : Pays. — « J’ai roulé de vergne en vergne pour apprendre à goupiner. » (Vidocq.)

VERMICHEL : Veine. — Allusion de forme. — V. Raisiné.

VERMINE : Avocat. (Vidocq.) — Mot de condamné. Les avocats sont par métier inséparables des prévenus.

VERRE EN FLEURS : « Cette tricherie consiste à donner au pigeon ou au compère un jeu qui, au premier abord, semble assurer la vole, mais avec lequel on perd. » (Cavaillé.)

De là l’expression se monter le verre en fleurs, pour s’illusionner, — Comparaison ironique assez heureuse d’un faux espoir à des fleurs fausses qui singent les fleurs vraies.

VER RONGEUR : Voiture prise à l’heure pour faire des visites qu’on abrège dans le but d’avoir moins à payer au cocher. — « La lorette arrive en cabriolet et dit en entrant : « Docteur, prêtez-moi donc de quoi renvoyer mon ver rongeur. » (M. Alhoy.)

VERSAILLAIS, VERSAILLAISE : Fidèle au gouvernement établi, lorsque son siège fut transféré à Versailles pendant l’insurrection de la Commune. — « Après avoir dénoncé aux communeux son mari comme Versaillais de cœur. » (Lelioux.)

VERSIONNAIRE : Personnage faisant métier de composer en version latine, pour les candidats bacheliers plus riches que savants.

VERT : Campagne. — Origine chevaline. — On se met au vert comme les coursiers. — « Nous partons pour Fontainebleau, huit à dix jours de vert… de l’hygiène. » (E. Villars.)

VERTUBLEU ! VERTUCHOU ! : Jurons innocents. — Si nous en croyons cet exemple, il paraît que la vertu n’y est pour rien. On a commencé par dire vert et non vertu. — « Vert et bleu ! dist frère Jan, il me desplaist grandement qu’encores est mon estomac à jeun. » (Rabelais, Pantagruel, livre IV, chapitre ii.)

Vertuchoux équivaudrait en ce cas à vert chou (chou vert).

VESPASIENNE : Chaise percée, couverte et ambulante. On s’en servit dans les rues de Paris vers 1840. — « La Vespasienne parisienne à l’observateur arrêté, offre asile et commodité. » (Festeau.)

VESSE : Peur. (Dhautel.) — On connaît son action sur les intestins. — « Dans le langage qu’affectionnent les collégiens, on dit, pour avoir peur : avoir la vesse. » (L’Intermédiaire.)

VESTE (remporter une) : Échouer. — Mot à mot : perdre les pans de son habit dans une fâcheuse affaire. — « Dans la veste que j’ai remportée dans ma guerre contre l’opérette. » (A. Wolff.) — « Je crois que le filou qui compterait trop sur cette robe ne remporterait qu’une veste. Vous savez que veste est synonyme d’insuccès. » (A. Monnier.)

VESTIGES : Légumes secs. (Halbert.) — Mot à mot : légumes à vesses. On connaît leur effet sur les intestins.

VEUVE : Guillotine. — Elle voit mourir tous les hommes couchés sur elle. — « Si je n’avais pas eu peur de la veuve, je l’aurais butté. » (Notes d’un agent.)

VIANDE (montrer sa) : Être en toilette décolletée. Usitée dès 1808.

VIAUPER : Faire la vie. — « Coupeau, soûl comme une grive, recommençait à viauper et disait que c’était le chagrin. » (Zola.)

VICE (avoir du) : Être ingénieux, malin. — « A-t-il du vice ce mâtin de Couturat ! » (De Goncourt.) — Nonore, un petit avorton de femme qui a la réputation d’avoir du vice. (Ces dames.) V. Méchant.

VICTOIRE : « La chemise, c’est au marché Saint-Jacques, chez mademoiselle Victoire, qu’ils (les chiffonniers) vont la chercher. Ils l’appellent du nom de la marchande, une victoire. Elle leur coûte dix sous. » (Berthaud.)

VIDANGE (largue en) : Femme en couches.

VIE (faire la) : Mener une vie débauchée (08).

VIE (faire une) : Faire une vie de Polichinelle. (Abrév.)

VIE DE POLICHINELLE : Vie tapageuse. Polichinelle est un type de bambocheur effréné.

VIEILLE : Vieille eau-de-vie. — « J’en distinguai trois qui dégustaient des carafons de vieille. » (Marx.)

VIEILLE : Vieille garde de Napoléon Ier. — « Un vieux soldat de la vieille garde ; le vieux de la vieille, comme on dit. » (Balzac.)

VIEILLE (ma) : Mon vieil ami. — « Eh bien ! Raoul, ma vieille, comment que ça va ? » (Jaime.) — L’emploi du féminin a sans doute paru plus tendre.

VIEUX : Entreteneur, amant d’un âge mûr. — Une caricature de 1830 porte cette légende : « A qui qu’ c’est donc, ces bottes-là, Angélina ? c’est-y vot’ vieux qu’a des éperons comme ça ? »

VIGNES (être dans les) : Être ivre. Abréviation. — « On dit d’un homme ivre : Il est dans les vignes du Seigneur. » (Dhautel, 08.) — « C’est pas être un homme que d’être toujours dans les vignes. » (Balzac.)

VILLOIS : Village. — Vieux mot. V. Rebâtir.

VIN DE QUATRE COULEURS : « On donne aux vins épais du Midi, à Bordeaux, le nom de vin de quatre couleurs, c’est-à-dire qu’additionnés de quatre fois leur volume de vin blanc, presque incolores, ils font encore les délices des bourgeois de Paris, sous le nom fallacieux de Saint-Julien, Médoc. » (L’Intermédiaire, n° 124.)

VINGT-DEUX : Couteau. (Halbert.)

VIOLON : Prison de poste où sont menés les gens arrêtés, en attendant l’interrogatoire du commissaire. — Vieux jeu de mots qui date du temps où c’était l’archer qui vous conduisait au violon. — « On appelle violon, à Paris, une prison que chaque section a dans son enceinte pour enfermer ceux qu’on arrête la nuit et qui sont, le lendemain, transférés dans une maison d’arrêt. » (Almanach des Prisons, 95.)

Sentir le violon : devenir misérable. (Vidocq.) — On met au violon les vagabonds.

VIOQUE : Vieux. — Changement de finale. V. Flacul.

VIOQUE : Vie. — « Quelle vioque je ferais avec mon fado de carle. » (Balzac.)

VIRGULE : Cicatrice. — Allusion de forme. — « Un’ balle m’ rase le front. Ça m’a fait une virgule. » (Le Gamin de Paris, ch., 184.)

VIS-À-VIS : Un des deux couples nécessaires pour danser le quadrille. — « Le vis-à-vis de ces deux danseurs était non moins ignoble. » (E. Sue.)

VISAGE DE BOIS : Porte fermée. — « Fontenay Coup-d’Épée n’en fit que rire, et il retourne, mais il trouve, comme on dit, visage de bois. » (Tallemant des Réaux.)

VISAGE, GROS VISAGE, VISAGE SANS NEZ : Derrière. — Allusion aux rondeurs qui font l’office de joues. V. Borgne.

VISE AU TRÈFLE : Apothicaire infirmier. Mot à mot : vise à l’anus.

VITELOTTE : Nez rouge et tuberculeux comme la pomme de terre de ce nom.

VITRE : Lorgnon. — « Le petit A. de… a l’œil éteint derrière sa vitre. » (Vie parisienne.)

VITRIERS : Chasseurs de Vincennes. — Ils portèrent d’abord, des sacs en cuir verni reluisant au soleil comme les pièces de verre que les vitriers portent sur leur dos.

VITRIOL : Eau-de-vie. — Allusion à ses effets corrosifs sur les estomacs alcoolisés. « Il l’accusait de faire sa Sophie devant le vitriol. » (Zola.)

V’LAN (avoir du) : Avoir l’élan et l’imprévu que caractérise l’adverbe. — « On ne dit plus avoir du chien, on dit avoir du v’lan. » (Figaro, nov. 67.)

VOIR EN DEDANS : Être ivre. — Allusion à l’air extatique de certains ivrognes. V. Cocarde.

VOIR LA LUNE : Perdre son innocence. — « Une femme qui a vu la lune et qui est travailleuse, vaut mieux qu’un feignant. » (Zola.) V. Lime.

VOIR TRENTE-SIX OU TRENTE-SIX MILLE CHANDELLES : Recevoir à la tête un de ces coups qui semblent illuminer le cerveau de mille lueurs subites, comme celles des pièces d’artifices dites chandelles romaines. On n’ajoute guère le mot romaine, mais l’usage primitif de cette finale nous livre l’étymologie. « J’avoue que ce soufflet m’a fait voir trente-six chandelles. » (Cam. Desmoulins, 90.)

VOIRIE : Homme ou femme méprisable. Mot à mot : digne d’être jeté à la voirie. — « Va-t’en donc, vilaine voirie, vierge de la rue de la Tannerie. » (Catéchisme poissard, 44.)

VOITE : Voiture. (Halbert.) — Abréviation.

VOLAILLE : « Élève des établissements préparatoires de Versailles qui injectent de science et d’histoire les aspirants à l’École de Saint-Cyr. Il a un uniforme prodigieusement militaire, des éperons, des brides d’épaulettes et une cravache. — Les conscrits lui portent les armes. » — « Quel est le département qui ne fournit son contingent d’aspirants à l’École spéciale militaire, ce grand et immortel bahut !… À Versailles, c’est l’amarante ou jonquille volaille échappée des poulaillers de Barthe et Buron ; à Paris, c’est le cornichon extrait des bocaux de Barbet, Loriol et autres ; à la Flèche, c’est le bataillon des purs enfants de Brutium ; dans tous les lycées, le bouillant pot à chien. » (Loubet.)

VOLAILLE : Prostituée voleuse. — Jeu de mots. — « Sauve-toi donc, maudite carogne, vilaine volaille à ivrogne, » s’écrie une poissarde dans le Catéchisme poissard, où, quelques lignes plus haut, il est déjà reproché à une femme de voler les hommes soûls.

VOLAILLON : Mauvais voleur. (Rabasse.)

VOL-AU-VENT (avoir une écrevisse dans le), DANS LA TOURTE : Avoir la tête dérangée. — Le vol-au-vent représente la tête, et l’écrevisse, la folie. — « Ce fils de propriétaire a une écrevisse dans le vol-au-vent. » (Alm. du Hanneton, 67.)

VOL-AU-VENT : Plume. (Vidocq.)

VOLANT : Manteau. (Vidocq.) — Il vole volontiers au vent.

VOLANT : Volaille, oiseau. — L’acte est pris pour l’acteur.

VOLÉ (être) : Être trompé dans son attente. — Capelle, dans ses Contes (1818), fait dire à Richelieu, près duquel une fille d’Opéra s’était fait passer pour une paysanne : « Grands dieux ! je suis volé ! » — « Un homme vole une femme galante lorsqu’il ne lui donne pas une somme promise. L’homme est au contraire volé, lorsque la femme ne lui a laissé que du désenchantement. » (Cadol.) — Un voleur se dira volé, s’il trouve peu de butin.

VOLEUR AU CROQUANT. V. Grinche de cambrouse.

VOLTAIRIEN : Partisan des idées antireligieuses de Voltaire. — « Le bourgeois voltairien laisse insulter le prêtre. » (S. de Wœstyne, 76.)

VOLTIGEUR DE LOUIS XIV : Émigré rétabli par la Restauration sur les cadres de l’armée. — « Cet ennemi personnel de l’égalité, ce détracteur narquois de notre révolution…, ce voltigeur de Louis XIV. » (E. Augier.)

VOUZAILLES : Vous. V. Ravignolé.

VOYAGE AU LONG COURS : Bagne. (Stamir, 67.) Allusion à la traversée de Cayenne et à la durée de la peine.

VOYOU, VOYOUTE : Gamin, gamine, vagabondant sur la voie publique. Par extension, voyou se dit de l’homme qui a tous les vices du peuple sans en avoir les qualités. — « Le gamin de Paris est accessible à tous les bons sentiments. Le voyou de Paris possède tous les vices. » (A. de Caston.)

« C’est un vrai voyou. Quel voyou ! » Se dit d’homme de tout âge et de toute classe, crapuleux de terme ou de conduite.

VOYOUCRATE : Partisan de la voyoucratie.

VOYOUCRATIE : Despotisme de la dernière classe du peuple sur les autres classes. Mot à mot : aristocratie du voyou. — « Je le dis sans crainte, que MM. les journalistes de la Presse voyoucratique m’appellent presse immonde. » (J. Richard, 28 août 72.)

VRAI : Homme véritable : c’est-à-dire vraiment digne de ce nom. — « Eh bien ! vous n’êtes pas un traqueur, vous, à la bonne heure ! Vous êtes un vrai. Permettez-moi de vous donner la main !» (Figaro, mai 75.)

VRILLE (voleur à la) : « Voleur pénétrant dans tes maisons en pratiquant aux volets une ouverture carrée à l’aide de quatre trous de vrille entre lesquels il fait jouer une scie très-fine. » (Carier.)

WALK-OVER : « Littéralement promenade dessus. L’acte de parcourir la piste seul, faute de concurrents. » (Parent.) Angl. Argot de courses.

WALLACE : Eau des fontaines publiques données généreusement par sir Richard Wallace à la ville de Paris.

Comme ils adorent boire à la fraîche, à la glace,
Ils s’ingurgitent du Wallace.
(Richepin.)

WELSHER : « Parieur de courses qui a pour règle de s’esquiver s’il perd. » (Parent.) Angl.