Dictionnaire français illustré de Larive et Fleury/cryptogame adj.

CRYPTOGAME (g. χρυπτός, caché + γάμος, mariage), adj. 2 g. S’est dit d’abord et se dit encore de tout végétal qui ne produit jamais de fleurs analogues aux fleurs ordinaires : Les algues, les champignons sont des plantes cryptogames. — Cryptogame, sf. Une plante cryptogame. — Les Cryptogames, sfpl. Le groupe entier des végétaux cryptogames, comprenant les algues, les lichens, les champignons, les mousses, les hépatiques, les prêles ou équisétacées, les fougères, les ophioglossées, les rhizocarpées et les lycopodiacées. Les cryptogames forment l’un des deux grands embranchements dans lesquels les botanistes ont rangé toutes les plantes, l’autre embranchement étant celui des phanérogames. Les classes inférieures des cryptogames, c’est-à-dire les algues, les lichens et les champignons, sont des végétaux uniquement constitués par des cellules ou des végétaux cellulaires ; toutes les autres classes sont des végétaux vasculaires contenant à la fois des cellules et des vaisseaux. Les cryptogames sont les premières plantes que aient apparu


sur la terre : parmi elles les cryptogames marines, les algues, sont les plus anciennes. Jusqu’à l’époque houillère, notre globe n’était, couvert que de cryptogames : c’est alors qu’apparurent les dicotylédones gymnospermes, cycadées et conifères. Mais même après ce temps les cryptogames conservèrent la prépondérance jusqu’à l’époque jurassique, où les gymnospermes commencèrent à dominer et depuis lors elles ont perdu successivement un nombre considérable d’espèces. Le terme de cryptogame est devenu impropre aujourd’hui ; car, pour la plupart de ces plantes, on connaît le mode de reproduction ainsi que les organes qui l’effectuent. Il y a des cryptogames qui se reproduisent par bourgeonnement ou par division ; d’autres, asexuées, se multiplient par spores. Enfin les plus élevées, telles que mousses, prêles, fougères, etc., ont des générations alternativement sexuées et asexuées. Les spores asexuées donnent naissance à une forme sexuée nommée prothalle, généralement de petite dimension, et c’est de celle-ci que sort la forme asexuée que est la plant ordinaire, connue de tout le monde ; les prothalles vivent inaperçus dans le sol ou à sa surface.