Dictionnaire des termes militaires et de l’argot des poilus/O

Librairie Larousse (p. 202-208).


Obéissance n. f. Action de celui qui obéit ; habitude d’obéir : l’obéissance est la première vertu du soldat.

Oberleutnant n. m. 1er  lieutenant boche.

Oberst n. m. Colonel dans l’armée allemande.

Objectif n. m. But à atteindre en stratégie ou en tactique.

Obligatoire adj. Qui a la force légale d’obliger : le service militaire obligatoire a été institué dans l’armée anglaise en 1916.

Observateur n. m. Aéronaute ou aviateur militaire qui accompagne le pilote pour renseigner le commandement sur les mouvements de l’ennemi.

Observation (poste d’). V. observatoire.

Observatoire n. m. Milit. Endroit, naturel ou artificiel, d’où l’on peut examiner l’extérieur.

Obturateur n. m. Organe qui, dans les armes à feu à chargement par la culasse, est destiné à empêcher toute fuite de gaz à travers le mécanisme de fermeture. — Artil. Adj. Étoupille opturatrice, nom donné à des étoupilles munies d’un dispositif spécial pour obturer la lumière au moment du tir et empêcher ainsi les gaz de la poudre de dégrader le canal de lumière en le traversant.


Obus-torpille. Canon de 58 lançant une torpille à ailettes.


Obus n. m. Milit. Projectile creux rempli d’une substance explosive et muni d’un dispositif propre à en faciliter l’éclatement. (Synonymes argotiques : boîte de singe, coucou, gros noir, gros vert, macavoué, marmite, moineau, oiseau.)


Obusier : 1, de siège ; 2, de campagne dit canon de 120 court.


Obusier n. m. Milit. Bouche à feu destinée au tir des obus.

Occupation n. f. Action de se rendre maître, de s’établir dans : occupation d’une place forte ; troupes d’occupation.

Occuper v. a. Se rendre maître par les armes et se maintenir dans la place conquise : occuper une position.

Off n. m. Arg. milit. Officier. Bas-off, adjudant sous-officier.

Offensif, ive adj. Qui attaque, qui sert à attaquer : guerre, arme offensive. Alliance offensive et défensive, traité par lequel deux ou plusieurs États conviennent de s’assister mutuellement, soit pour attaquer, soit pour se défendre. N. f. Prendre l’offensive, attaquer le premier.

Offensivement adv. D’une manière offensive.

Officemar n. m. Arg. milit. Officier.

Officier n. m. Militaire qui a un grade au moins égal à celui de sous-lieutenant. Officiers subalternes, sous-lieutenants, lieutenants et capitaines. Officiers supérieurs, commandants, lieutenants-colonels et colonels. Officiers généraux, les généraux. Officier-comptable, qui reçoit les fonds, qui en rend compte. Officier-payeur, chargé de payer les troupiers. Officier d’administration, chargé de la gestion et de la comptabilité sous la direction de l’intendance (quatre grades : principal [4 galons] ; 1re  classe [3 galons] ; 2e  classe [2 galons] ; 3e  classe [1 galon]). Officier de la Légion d’honneur, etc., titulaire du grade supérieur à celui de chevalier. Aux officiers ! sonnerie de trompette.

Offizier n. m. Officier dans les armées allemande et autrichienne. P. Offizieren.

Oiseau n. m. Arg. milit. Obus.

Omelette n. f. Arg. des écoles militaires. Désordre, fouillis.

Ondulation n. f. Suite de saillies et dépressions : les ondulations d’un terrain, d’une troupe en marche.

On est un peu là. Arg. milit. On est à la hauteur de la situation.

On les aura Expr. arg. milit. On aura les Boches, on en viendra à bout.

Opération n. f. Ensemble des moyens que l’on combine pour en obtenir un résultat. Manœuvre, combat, etc., exécutés par une armée en vue d’un but déterminé : opérations militaires.

Opérer v. a. Milit. Exécuter, réaliser : opérer la jonction d’une troupe avec une autre ; opérer sa retraite.

Ordinaire n. m. Ce qu’on a coutume de servir pour un repas : un bon ordinaire. Groupe de soldats nourris en commun : vivre à l’ordinaire.

Ordonnance n. f. Règlement relatif à la manœuvre, à la tenue militaire : uniforme d’ordonnance. Cavalier à la disposition d’un officier supérieur pour porter ses dépêches. Soldat mis à la disposition d’un officier. Officier d’ordonnance, qui remplit auprès d’un général, d’un amiral ou d’un ministre, les fonctions d’aide de camp.

Ordonnancement m. m. Action d’ordonnancer un payement.

Ordonnancer v. a. Déclarer bon à payer, par un ordre écrit au bas de l’acte.

Ordonnateur n. m. Celui qui a qualité pour liquider et ordonnancer les payements.

Ordre n. m. Compagnie d’honneur instituée pour récompenser le mérite personnel : ordre de la Légion d’honneur. Devoir : retenir dans l’ordre. Commandement d’une autorité supérieure : recevoir un ordre. Mot d’ordre, de reconnaissance. Ordre général qu’un chef adresse à ses troupes : Porter, citer, mettre un militaire à l’ordre du jour, le signaler publiquement pour sa belle conduite. Moment de la journée où l’on vient prendre les ordres d’un chef : aller à l’ordre. Réunion de subordonnés recevant les ordres d’un chef : avancez à l’ordre. Ordre de route, ordre pouvant être notifié au domicile des hommes qui n’ont point répondu à l’ordre d’appel ou de convocation. À l’ordre, sonnerie de clairon ou de trompette ou batterie de tambour pour appeler à l’ordre. Ordre de mouvement, ordre de transport, ordre formulé pour le déploiement d’une troupe, de militaires isolés ou de matériel. Ordre d’informer, ordre prescrivant de commencer une information. Ordre d’écrou ou d’élargissement, ordre d’incarcérer ou de relâcher un militaire. Ordre de service, ordre qui a pour objet d’assurer l’exécution d’une mesure déterminée. Dispositif d’un corps de troupes sur le terrain : ordre mince, profond, oblique, en marche, en bataille, binaire, ternaire, quaternaire.

— Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus venu de regarder en arrière ; tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l’ennemi. Une troupe qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée.

(Ordre du jour du 4 septembre 1914. Général Joffre.)

Ordres n. f. pl. Décorations.

Organisateur n. et adj. Qui organise, qui est habile à organiser : ce grand homme de guerre a été l’organisateur de la victoire.

Organisation n. f. Manière dont un État, une administration, un service est constitué : l’organisation de l’armée. — Milit. Ouvrage fortifié : nos batteries avaient entrepris la destruction méthodique des ouvrages allemands.

Organisé, e adj. Qui est pourvu d’organes dont le fonctionnement constitue la vie.

Organiser v. a. Donner aux parties d’un corps la disposition nécessaire pour les fonctions auxquelles il est destiné. Disposer pour fonctionner : organiser une armée. Mettre en état de défense : organiser un entonnoir.

Organisme n. m. Ensemble disposé pour fonctionner : un organisme militaire.

Orienter v. a. Disposer une chose suivant la position qu’elle doit avoir par rapport à l’orient et aux trois autres points cardinaux. — Mar. Brasser les vergues de manière que le vent frappe bien les voiles. S’orienter v. pr. Reconnaître l’orient, les points cardinaux du lieu où l’on est.

Oriflamme n. f. Bannière des rois de France, qu’ils faisaient porter devant eux à la guerre.

Orin n. m. Mar. Câble auquel est attaché la bouée d’une ancre ; câble qui relie une mine sous-marine, flottante ou dérivante, au crapaud (V. gravure p. 193).

Otage n. m. Personne, ville, place qu’un prince, une autorité quelconque remet comme garantie de ses promesses ou d’un traité : prendre, échanger des otages. Personne qu’on arrête et qu’on détient comme une espèce de gage. L’échange des otages doit être pratiqué et observé en temps de guerre comme une règle du droit des gens.

Ours n. m. Arg. milit. La salle de police, la prison. Envoyer quelqu’un à l’ours, l’envoyer à la balançoire. Mandat. Vieux cheval. (Synonymes dans ce sens : bestiau, bique, bourdon, bourrin, canasson, carcan, carne, cerf, têtard, trêteau, vache, veau, zèbre, etc…) Arg. Personne peu endurante, mal élevée, ne comprenant pas la plaisanterie même la plus anodine.

Ourson n. m. Arg. des écoles militaires, élève puni de salle de police ou de prison. Arg. Individu ayant mauvais caractère.

Ouvert, e adj. Pays ouvert, sans places fortes ou sans défenses naturelles à ses frontières. Ville ouverte, ville qui n’est pas fortifiée. — Mar. Port ouvert, où les navires étrangers pénètrent librement. Rade ouverte, mouillage exposé au vent, à la mer du large, à l’ennemi, etc.

Ouverture n. f. Proposition relative à une affaire, une négociation : faire des ouvertures de paix.

Ouvrage n. m. Travaux de fortifications : ouvrages avancés.

Ouvrez le ban. Commandement préliminaire à une remise de décoration. (Contr. : Fermez le ban.)

Ouvrez le feu. Commencez le feu, le tir. (Contr. : Cessez le feu.)

Ouvrier d’État. Fonctionnaire militaire des arsenaux, dépendant du ministère de la guerre (1re  classe : adjudant-chef ; 2e  classe : adjudant). Il n’y a pas d’ouvriers d’État dans la marine, où les ouvriers des arsenaux ne sont pas matelots ou officiers mariniers assimilés.

Ovation n. f. Manifestation en l’honneur de ceux que l’on veut honorer et remercier d’une manière particulièrement glorieuse, par exemple, des soldats vainqueurs.

Ovationner v. a. Pop. Faire une ovation à un chef vainqueur, à des troupes victorieuses.