Dictionnaire des proverbes (Quitard)/peine
peine. — À chaque jour suffit sa peine.
C’est assez des peines du présent : il ne faut point les augmenter par la douleur de celles du passé, ni par la crainte de celles de l’avenir ; car, dans le premier cas, on se tourmente toujours trop tard, et, dans le second, toujours trop tôt. Ce proverbe est pris du passage suivant de l’Évangile selon saint Mathieu (ch. vi, ℣. 34) : Nolite ergo solliciti esse in crastinum : crastinus enim dies sollicitus erit sibi ipsi. Sufficit diei malitia sua. Ne soyez donc point en souci pour le lendemain, car le lendemain prendra soin de ce qui le regarde : a chaque jour suffit sa peine.
On rapporte que Napoléon, exilé à Sainte-Hélène, répétait souvent ce proverbe.
La peine et le plaisir se suivent.
Ésope dit que Jupiter voulut, un jour, mêler ensemble la volupté et la douleur ; et que, n’ayant pu en venir à bout, il ordonna qu’elles se suivraient mutuellement. Ainsi, quand la douleur précède, la volupté la suit, et réciproquement.
Antisthène recommandait de chercher les plaisirs qui suivent la peine, et non pas ceux qui la précèdent.