Dictionnaire des proverbes (Quitard)/pauvre

pauvre. — Qui donne au pauvre, prête à Dieu.

Salomon a dit : Fæneratur Domino qui miseretur pauperis (Prov. cxix, ℣. 17). Celui qui a pitié du pauvre, prête à Dieu.

La main du pauvre est la bourse de Dieu.

Proverbe pris de cette belle pensée de saint Ambroise : In paupere absconditur Deus ; manum porrigit pauper, et accipit Deus. Dieu se cache dans le pauvre ; et, quand le pauvre tend la main, Dieu reçoit.

Donner au pauvre n’appauvrit pas.

Donner au pauvre, c’est bénéficier avec le ciel. L’aumône est, dans l’esprit de la religion, une usure sainte, un gain assuré. Il n’y a pas, dit saint Clément, de champ si fertile qui rende autant qu’elle, cuinam agri tantùm profuerint quantùm gratificari ?

Tout le monde tombe sur le pauvre.

Ce proverbe est un résumé du passage de l’Ecclésiastique (ch. xiii, ℣. 25, 27, 29) : « Si le riche est ébranlé, ses amis le soutiennent ; mais si le pauvre commence à tomber, ses amis même contribuent à sa chute. — Si le pauvre a été trompé, on lui fait encore des reproches ; s’il parle sagement, on ne veut pas l’écouter. — S’il fait un faux pas, on le fait tomber tout-à-fait. »

Les Allemands disent : An das Armut will jedermann die Schuch wischen. Chacun veut essuyer ses pieds sur la pauvreté.