Dictionnaire des proverbes (Quitard)/magnificat

magnificat. — Il ne faut pas chanter le magnificat à matines.

Saint Césaire, évêque d’Arles, dressant une règle monastique, vers l’an 506, prescrivit aux moines de chanter à l’office du matin le magnificat, qui n’avait pas été encore introduit dans les offices de l’Église latine. Mais, dans la suite, ce cantique fut exclusivement consacré aux vêpres et au salut ; et de là vint le proverbe dont le sens moral est, qu’il ne faut pas se glorifier avant le temps.

Corriger le magnificat.

Le magnificat, que Tillemont appelle la gloire des humbles et la confusion des superbes, a toujours été considéré, sous le rapport littéraire, comme une composition d’une grande beauté, et c’est à cause de cela qu’on a dit corriger le magnificat, pour signifier, faire des critiques sans fondement, faire des corrections là où il n’y a pas lieu d’en faire.

On dit aussi corriger le magnificat à matines, afin de faire ressortir doublement l’absurdité des critiques et des corrections.