Dictionnaire des proverbes (Quitard)/lance

lance. — Rompre une lance ou des lances.

La lance était l’arme principale dont les chevaliers se servaient. Ils fesaient assaut de lances dans les tournois, et souvent ils en brisaient plusieurs en se chargeant l’un l’autre vigoureusement. De là les expressions, autrefois employées au propre et maintenant au figuré, rompre une lance ou des lances avec quelqu’un, c’est-à-dire se mesurer avec lui à quelque exercice, à quelque jeu d’adresse, lui disputer un avantage, une supériorité, et rompre une lance ou des lances pour quelqu’un, c’est-à-dire prendre son parti, le défendre contre ceux qui l’attaquent.

Baisser la lance devant quelqu’un.

C’est lui céder, reconnaître sa supériorité, car le chevalier baissait sa lance en présence d’un autre chevalier à qui il voulait rendre hommage ou contre qui il n’osait se mesurer. On dit aussi baisser la lance pour fléchir, mollir, se relâcher. Mais il ne faut pas confondre cette expression avec cette autre, baisser les lances, qui, dans nos anciens auteurs, signifie engager le combat, parce que les champions couraient l’un sur l’autre, lances baissées.

Venir ou s’en retourner à beau pied sans lance.

C’est-à-dire à pied, en mauvais équipage, comme le chevalier qui avait été démonté et avait eu sa lance brisée dans le combat.