Dictionnaire des proverbes (Quitard)/désirer

désirer. — Qui désire est en peine.

Tout désir suppose privation, et toutes les privations qu’on éprouve sont pénibles. C’est dans la disproportion de nos désirs et de nos facultés, dit Jean-Jacques Rousseau, que consiste notre misère. Un être sensible dont les facultés égaleraient les désirs serait un être absolument heureux… Diminuez l’excès des désirs sur les facultés, et mettez une égalité parfaite entre la puissance et la volonté.

Une tradition orientale rapporte qu’Oromase apparut un jour au vertueux Usbeck, et lui dit : Forme un souhait, je l’accomplirai à l’instant. — Source de lumière, répondit le sage, je te prie de borner mes désirs aux seuls biens dont je ne puis manquer.

N’est pas pauvre qui a peu, mais qui désire beaucoup.

Proverbe qui se trouve dans Sénèque : Non qui parum habet sed qui plus cupit pauper est. Voulez-vous rendre riche Pithoclès ? écrivait Épicure à son ami Idoménée ; ne lui donnez point de l’argent, mais ôtez-lui des désirs.

On demandait à Cléanthe, philosophe stoïcien : Quel est le meilleur moyen de devenir riche ? — C’est, répondit-il, d’être pauvre de désirs.

Les désirs ne sont au fond que des besoins ; et il n’y a vraiment d’homme pauvre que celui qui ne peut trouver ce qu’il désire dans ce qu’il possède.

C’est une grande richesse, disait saint Paul, que de se contenter de ce qu’on a.

Qui borne ses désirs est toujours assez riche. (Voltaire.)

C’est un grand bonheur d’avoir ce qu’on désire, disait quelqu’un à un philosophe. Celui-ci répliqua : C’en est un bien plus grand de ne désirer que ce qu’on a.