Dictionnaire des proverbes (Quitard)/blanque

blanque. — Hasard à la blanque.

La blanque était une espèce de jeu de hasard en forme de loterie qui avait été importé d’Italie, où on l’appelait bianca (blanche), sous-entendant carta, parce que les billets blancs, qui ne fesaient gagner personne, sortaient de l’urne en nombre beaucoup plus considérable que les billets noirs ou écrits qui apportaient quelque lot. De là l’expression, Hasard à la blanque, pour signifier à tout hasard, qu’il en arrive ce qu’il pourra. De là aussi, cette autre expression, Trouver blanque, c’est-à-dire, ne trouver rien, être déçu dans son attente.

Est-il un financier noble depuis un mois
Qui n’ait son dîner sûr chez madame Guerbois ?
Et que de vieux barons pour le leur trouvent blanque !

(Boursault, les Mots à la mode, sc. 8.)

Blanque a été employé encore populairement, dans une acception adverbiale qui équivaut à inutilement, sans effet, sans succès. Il fera cela blanque. Si vous y comptez… blanque. Et c’est probablement cette espèce d’adverbe qui se trouve altéré dans la locution Faire chou blanc, dont le peuple se sert en parlant, au propre, d’une arme à feu qui rate, et, au figuré, d’une entreprise qui avorte. Le mot chou est une onomatopée du bruit de la détente ou de l’amorce, et le mot blanc, pour blanque, exprime que ce bruit est en pure perte.