Dictionnaire des proverbes (Quitard)/armes

armes. — Se battre à armes, égales.

Les armes dont on se servait dans les anciens duels devaient être parfaitement égales, C’étaient des épées qu’on nommait jumelles, parce qu’on les renfermait dans le même fourreau.

Il n’est pas de plus belles armes que les armes de vilain.

Armes se prend ici pour armoiries. « Ces glorieuses marques, dit Mézeray, n’appartenaient autrefois qu’aux vrais gentilshommes, c’est-à-dire, à ceux qui étaient tels par des services militaires, et elles fesaient l’une des plus illustres parties de la succession dans leurs maisons. Aujourd’hui tout le monde en porte ; les plus roturiers en sont les plus curieux. Ceux qui sont de profession contraire à celle des armes ne parlent que de leurs armoiries. Ils font passer des rébus de la vile populace, des allusions grossières sur leurs noms, des chiffres de marchands, des enseignes de boutiques et des outils d’artisans, dans les escus, à l’ombre des couronnes, des timbres, des cimiers et des supports ; ils ont, par une hardiesse insupportable, choisi les pièces les plus illustres, et donné sujet de dire qu’il n’est point de plus belles armes que les armes de vilain. » (Abrégé chronol. de l’Hist. de France, t. ii. p. 493, in-12. Paris, 1676.)

Ce proverbe a son application au figuré, en parlant d’une personne qui fait un pompeux étalage de qualités feintes ou affectées.