Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Système de transcription

Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. xiv-xvi).

SYSTÈME DE TRANSCRIPTION.

i° Orthographe adoptée par la Société de Littérature wallonne.

i.
VOYELLES.

a représente, suivant les contrées, un son intermédiaire, tantôt entre a et é : anglais m a n, tantôt entre a et o.
ai est un a après lequel on entend résonner un yod.
e, à la médiane, correspond à l’e français dit muet (e sourd). Il peut comme lui, disparaitre dans la prononciation ; e muet final ne se fait point sentir.
é équivaut à l’e fermé français, è à l’e ouvert : d é, p è re.
eu correspond à un son intermédiaire entre eu dans chal eu r et eu dans f eu.
eū est fermé comme dans le français f eu, il est plus long.
i conserve sa valeur française
o oscille entre o fermé et o ouvert : m o de, v o s.
ō représente un son fermé et long.
u correspond à la voyelle française u : n u.
au, ou se prononcent comme en français : chev au x, c ou.
oū est long comme dans l’allemand (t u n).
am suivi d’une labiale se prononce comme en français : ch am p.
an, in, on ont la même valeur que les sons français ; quand ils sont à la pause, on entend une résonance nasale comme dans l’allemand : lang, ging. Voir J. Callais, op. cit., 5—7.
în est un i nasalisé suivi, à la pause, d’une résonance nasale.
y, sauf quand il est employé comme adverbe, est un i consonne ou yod : f i lle.

ii.
CONSONNES.

Les consonnes ont en général la même valeur qu’en français.
Exceptions.
h est fortement expiré.
h, à l’intervocalique, est la sonore de hh.
hh se prononce à peu près comme ch dans le mot allemand Bach.
w a la valeur du w anglais (français ou i.)
Remarques.
gn se prononce comme en français : a gn eau.
De deux nn suivant une voyelle, la première indique que cette voyelle doit être nasalisée, l’autre conserve son articulation : pèhhonne = pèhhon-ne.
Une consonne finale se prononce sourde à la fin du mot ou devant une consonne initiale sourde : don bwin fromḗje (prononcez fromḗche), lo fromḗje (prononcez fromḗche) qu’at bwin.
Le pluriel est indiqué par la consonne s qui ne se prononce pas.
L’apostrophe (’) placée après une consonne indique que cette consonne conserve son entière valeur ; dans d’autres cas, elle marque la suppression d’une voyelle.
Le signe — surmontant une voyelle ou une diphtongue indique que l’une et l’autre sont longues. Le même signe placé à la fin d’une phrase indique que l’exemple suivant appartient à un patois autre que le patois messin.
˘ surmontant une voyelle indique que celle-ci est brève.
~ indique qu’il faut suppléer le mot dont on vient de donner la signification.

Remarque. Ce système est employé dans la notation des exemples.



ii° Orthographe phonétique notée entre crochets [].


a correspond tantôt au son français de p a lle, tantôt au son français de p â te.
aⁱ est un a après lequel on entend résonner un yod.
ä se prononce comme a dans le mot anglais m a n
ã est une voyelle nasale (= français : ch an t) après laquelle on entend légèrement résonner un n vélaire, quand elle se trouve à la pause.
āᵒ marque un son intermédiaire entre a et o.
ȩ se prononce comme e dans just e ment.
ę = è français : p è re.
ęⁱ = è français après lequel on entend résonner un i.
ę̄ⁱ = è français long après lequel résonne un i.
e = é français : d é.
ē = é français long.
ēⁱ est un e fermé long après lequel on entend résonner un i.
équivaut à la nasale in dans v in.
ĩ est un i nasalisé, qui se prononce, à la pause, à peu près comme dans le mot allemand ging. Voir J. Callais, op. cit., 5—7.
o est un o fermé : chev au x.
ǫ est bref et ouvert : c o rps, cependant il incline très souvent vers l’o fermé.
ō est un o fermé long.
ōᵘ est un o fermé long après lequel résonne légèrement le son ou.
õ est un o nasal français (s on), après lequel, à la pause, on entend résonner un n vélaire. Voir J. Callais, op. cit., 5—7.
œ = eu français fermé : f eu.
œ̨ = eu français ouvert : chal eu r.
œ̄ a le même timbre que l’eu du mot français f eu, mais il est long.
u = ou : c ou.
ü = u français : n u.
g = g dans g are ; il ne se prononce jamais comme la lettre française j.
χ est une fricative vélaire qui se prononce à peu près comme ch dans le mot allemand Bach.
γ à l’intervocalique, est la sonore de χ.
ñ = n mouillée : a gn eau.
= ch français : ch apeau.
w = w anglais : français ou i.
y est un i consonne ou yod : sole il, fi lle.
¯ surmonte une voyelle longue, ̆ une voyelle brève.
Toutes les autres lettres se prononcent comme dans l’orthographe usuelle française.
Remarque. L’accent tonique se trouve en général à la même place qu’en français : nuh a ète, peuy àt, La pénultième longue est accentuée quand elle est suivie d’une syllabe brève : b ī hien, m cū laic.


PARADIGMES.

Nous nous bornerons à donner les types des différentes classes de verbes, laissant aux linguistes le soin de se renseigner plus amplement dans les
études énumérées p. XII.

T : CONJUGAISON RÉGULIÈRE. 1e classe,

Inf. dot& 1}.. gén., craindre. Indic. prés. sing. dot. pl. 1. dotà M, 1, P, NX, dot FE, S, V. 2. dol& M, 1, P, N, dote F, doté-dolô S, dote V. 3 dot M, 1, P, NX, doiû F, 5, V. Imp. sing. dot M, L P, N, dote F, dol6.. S. dotor-dotéy. pl. doit :, gén. (dolten-dotun V}. Fut. sing. ©. dotrd.. gén. (dotre Vi. dotre.. gén. (dotra F), 3. dotre M, 1, P, S, dotre F, dotrw N, dotré V, pl. 1. dotra M, 1, P, N, dotrô 5, F, V. 2. dotr& M, 1, P, N, dotre F, dotrô,. S, dotrü V. 3. dotro gén. Cond. sing. et pl, voir les terminaisons dé l’imp. (sing. à VW}. Subj. sing. dotés M1, P, EF, dotes N, dotes-dotws S, dotey-dotæy V. pl. dotis.. gèn. (dotéx V). l’art, pass. dol&,. gén., £ dotüy., gén.

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) Nous ne donnons que les formes indispensables, à l’aide des- quelles on pourra trouver les autres.