Dictionnaire des expressions vicieuses/Supplément

SUPPLÉMENT.

AGE

AGE. Ne dites pas, Cet homme est déjà sur âge, faute très-commune. — Cet homme est déjà sur l’âge.

AIE

ALEMBI, pour Alembic ou Alambic, substantif masculin, faites sonner le c.

ALL

ALLURÉ, DÉLURÉ ne sont pas français ; ne dites pas, C’est un gaillard bien alluré. C’est un déluré compère. — Il est bien madré. C’est un fin matois, un rusé matois. Il est familier.

APP

APPRENDRE DES TALENS, expression ridicule et assez commune. Ne dites pas, Il faut que les jeunes gens apprennent des talens. — Il faut que les jeunes gens acquièrent des talens.

On fait encore des fautes graves en disant, C’est la mère qui apprend ses enfans à lire. C’est leur mère qui les apprend à lire. — C’est la mère qui apprend à lire à ses enfans. C’est leur mère qui leur apprend à lire.

ARR

ARRIAS pour Embarras. Ne dites pas, Il s’est jeté dans des arrias dont il ne se tirera pas. Il est survenu des arrias qui ont retardé leur accommodement. — Il s’est jeté dans des embarras dont il ne se tirera pas. Il est survenu un accroc qui a retardé leur accommodement.

BES

Beson pour Badaud, niais. Oh le beson ! Que cet homme est beson ! On dit même encore, C’est une besonne. — Oh le nigaud ! Que cet homme est simple ! Qu’il est niais ! C’est une nigaude.

BOC

BOCHE, MISELAINE, noms qu’on donne à une grosse étoffe moitié laine et moitié fil, dont s’habillent les gens de campagne. Ces mots ne sont pas français. — Bure, substantif féminin. Bureau, substantif masculin. Un habit de bure. Une jupe de bure. Vêtu de bureau.

BOS

BOSSE (Être de) se dit improprement et trivialement D’un reste, de ce qui excède. Après avoir dépensé dix écus, nous avons encore eu trois livres de bosse. — Nous avons encore eu trois livres de bon, ou de reste.

BOU

BOUSIN. On donne improprement ce nom à un mauvais lieu ; C’est un bousin. — C’est un tripot.

Bousin, subst. masculin, se dit De la surface tendre des pierres de taille. Il faut abattre le bousin en taillant la pierre.

BRACHER n’est pas français, il s’emploie improprement pour, Crier, piailler.

BRANSE d’arbre, pour Branche d’arbre.

BRI

BRINGUE. On dit improprement D’une fille ou d’une femme de grande taille et qui a l’air d’un homme, C’est une grande bringue. — C’est une grande dégingandée, du style familier.

BRO

BROCHON, BRECHON, pot à l’eau. Grand vase de terre, surmonté d’une anse avec un bec en forme de tuyau. Ce mot très—usité en Lorraine ne se trouve pas, et n’a point de synonyme.

BRODIS, n’est pas français ; ne dites pas, Vous avez fait un beau brodis à votre robe, pour signifier, Vous avez laissé traîner votre robe dans la poussiere ou dans la boue. Vous avez gâté, sali le bas de votre robe.

CAL

CALBOTIN. On appelle ainsi Une espèce de petit panier d’osier, ou une boîte de carton qui sert aux femmes à mettre leur peloton quand elles tricottent. Ce mot ne se trouve pas, et n’a point de synonyme.

CAN

CANNETTE de bierre pour Cruchon de bierre.

CAP

CAPUCHE n’est pas français. — Capuce ou Capuchon.

CAR

CARABASSES. Faire des carabasses à quelqu’un, se dit improprement pour, faire des révérences, des complimens outrés ; flatter quelqu’un dans l’espérance d’en obtenir quelque faveur. Il m’a fait de grandes carabasses. — Il m’a fait de grands Salamalecs. Il m’a fait des bonnetades.

CHA

CHABIONQUÉ, CHABLONQUÉ, se disent Du linge qui se pique pour être resté trop long-temps dans l’humidité. Ces serviettes sont toutes chabionquées. — Ces serviettes sont toutes piquées.

CHABROUILLI, nom trivial que l’on donne improprement A un homme qui maniant souvent le charbon, a ordinairement les mains et le visage noirs. C’est un chabrouilli ; il est sans synonyme, et il paraît être une corruption du mot français Charbouillé qui se dit des blés noircis par la nielle.

CHALOINE pour Chanoine.

CHAMBRET (Raisin de) pour, Raisin de treille.

CHARIATEMENT (Aller) pour, Aller doucement, aller tout doucement.

CHATI pour En chartre. Cet enfant est tout châti. — Cet enfant est en chartre.

CHAUDE (Donner une) n’est pas français ; ne dites pas, Il nous a donné une fameuse chaude. — Il nous a donné une fière allerte. CHAUDE se prend encore pour Alarme.

CHE

CHEUX MOI, CHEUX LUI, CHEUX NOUS

prononciation vicieuse, pour, chez moi, chez lui, chez nous.

CHI

CHIAULIT pour Chie-en lit. Nom qu’on donne A un vilain masque qui court les rues au temps du carnaval.

CHIQUER n’est pas français. Ne dites pas, Il a chiqué les vivres, pour, Il a bien mangé. Il a mangé tout ce qu’on avait servi. On ne dit pas non plus, Chiquer du tabac. — Mâcher du tabac ; prendre du tabac en mâchicatoire.

CHO

CHONER. Ne dites pas, Il y a long-temps qu’il chône cette place. — Il y a long-temps qu’il guigne cette place, qu’il lorgne cette place. Il est familier.

CHT

CHTALÉ. Comme il est mal chtâlé ! Le voilà bien chtâlé ! Comme il est mal arrangé ! Le voilà bien arrangé !

COC

COCOMBRE pour Concombre, substantif masculin. Ce concombre.

COM

COMME ÇA QUE, rien de plus niais que cette mauvaise expression, trop commune parmi les jeunes gens. Que vous a-t-il dit ? Il m’a dit comme ça que… Il m’a répondu comme ça… — Il m’a dit que… Il m’ a répondu que…

COMME ÇA EST BEAU ! COMME C’EST LAID ! Exclamations très-vicieuses qui deviennent fort à la mode. — Que cela est beau ! Que cela est laid !

COR

CORIET n’est pas français. — Coriace. On dit D’une viande difficile à mâcher, Qu’elle est coriace.

CORNER se dit improprement de la viande qui se gâte. Voilà de la viande qui corne. — Voilà de la viande qui commence à sentir, à se gâter.

DEB

DÉBANÉ pour Débraillé.

DEC

DÉCESSER. Il n’a pas décessé un instant. — Il n’a pas fini, il n’a pas cessé un instant.

DÉCROTTER signifie Oter la crotte, et ne s’emploie pas au figuré. Ainsi on ne doit pas dire, Décrotter un enfant, pour, Lui enseigner les premiers élémens.

DÉCUIT. Ne dites pas, Nous sommes décuits, pour signifier, Nous n’avons plus de pain cuit. C’est une faute très-commune.

DEF

DÉFRANDOUILLÉ pour Déguenillé. Il est tout déguenillé. Je l’ai vue toute déguenillée.

DEG

DEGOTTER quelqu’un pour le Supplanter.

DEM

DÉMISSIONNAIRE. Ce mot, suivant le Dictionnaire de l’Académie, signifie, Celui en faveur de qui est faite une démission. On trouve ailleurs qu’il signifie Celui qui a donné sa démission : on dit généralement en France les Évêques démissionnaires. Il parait que cette dernière acception est la plus générale.

DEN

DÉNUTER. Il est entièrement dénuté, pour, Il est dénué de tout.

DIS

DISPARUTION. Barbarisme pour, Disparition.

DON

DONDAINE (Une grosse) pour, Une grosse dondon. Une bonne grosse dondon. Style familier. On peut dire aussi, C’est une grosse gagui. Il est populaire.

EFF

EFFATUÉ, Barbarisme. Ne dites pas, Il est effatué de sa personne, de son mérite. — Il est infatué de sa personne, de son mérite.

EMP

EMPEIGNE des culottes. Ne dites pas, Il le prend par l’empeigne des culottes et le fait sauter par dessus la galerie. Il le prend par le fond de sa culotte et le fait sauter par dessus la galerie.

EMPÉRI, qui n’est pas français, s’employe souvent au lieu de Empyreume, substantif masculin, Qualité désagréable au goût ou à l’odorat, que contractent certaines substances soumises à l’action du feu.

ENA

EN-ALLÉ. Ne dites pas, Il s’est en-allé. Ils se sont en-allés, fautes graves et très-communes. — Il s’en est allé. Ils s’en sont allés.

ENC

ENCUEUGNÉ, se dit improprement Du linge sale qu’on laisse en tas dans le grenier sans l’étendre, et qui peut contracter quelque altération. Sans synonyme.

ETR

ÉTRONÇONNER s’emploie improprement pour Écourter, rogner, rapetisser. Qui vous a ainsi étronçonné votre habit ? — Qui vous a ainsi écourté, rogné votre habit. Voyez ÉTRILLONNER.

Étronçonner est un terme de jardinage. Il signifie Couper entièrement la tête à un arbre. On a étronçonné plusieurs arbres.

FAM

FAMEUSEMENT, Barbarisme pour, Bien, beaucoup. Il est fameusement bête. — Il est bien bête.

FEU

FEUILLÉE (Vendre à la) se dit en Lorraine De ceux qui vendent du vin en détail, et qui attachent à leur maison, pour enseigne, un bouchon, rameau de verdure, ou quelqu’autre chose semblable ; et l’on dit, Marchand de vin à la feuillée ; sans synonyme, si ce n’est, Marchand de vin en détail.

FEUTE, que l’on prononce bref, se dit improprement de toute viande mal cuite ou desséchée. Cette viande est feute. Ce ragoût est feute. Cette viande, ce ragoût est fade, insipide, n’a plus de goût.

FIN

FIN. A la fin des fins n’est pas français. Ne dites pas, A la fin des fins vous voilà arrivé. — Enfin, à la fin vous voilà arrivé.

FIO

FION. Donner le fion à quelque chose, s’emploie improprement et trivialement pour, Perfectionner. Mettre la dernière main à quelque chose.

FOU

FOUSSON, TORTILLON de laine, de soie, de fil, de chanvre, ne sont pas français. Ne dites pas, Mettez encore dans cette pelote un petit fousson, un petit tortillon de laine, pour la rendre plus dure. — Mettez encore un peu de laine, etc.

FRA

FRAYON, écorchure aux fesses causée par le frottement. Il ne peut plus marcher ; il a le frayon d’avoir couru la poste. Ce mot n’est pas français et ne parait pas avoir de synonyme, si ce n’est Écorchure.

FRI

FRIOLER, FRISOLER, barbarismes que l’on employe comme diminutifs du verbe Frire, et l’on dit D’une volaille, d’un morceau de viande que l’on fait cuire dans un vase, et dont la graisse qui commence à se fondre produit un petit bruit, La voilà qui friole, qui commence à frisoler. — La voilà qui commence à frire.

GAL

GALATAS pour Galetas. C’est un grand galetas.

GALATES pour Copeaux.

GALÉ. Seras-tu bientôt galé ? Expression impropre et basse pour, Seras-tu bientôt prêt ?

GAS

GASSOUILLER n’est pas français. — Salir, gâter, chiffonner.

GAU

GAUCHE. Ne dites pas, On en voit ici de toutes les gauches. Cette expression mauvaise et assez commune s’emploie pour, On en voit ici de toutes les manières, de toute façon, de toutes les couleurs.

GAUX (Tout de), ne dites pas, Il arrive tout de gaux, Il entra tout de gaux, pour, Il arrive sans qu’on l’attende. Il entra sans rien dire, brusquement, sans se faire annoncer. Cela va tout de gaux, pour, Cela est juste ; il n’y a rien à dire à cela ; c’est comme si cela avait été fait exprès.

GOU

GOURDE (Ouvrage fait à la) pour, Mauvais ouvrage ; ouvrage massacré, fait à la diable.

GOURER pour Tromper n’est pas français. On dit cependant Goureur. Ne faites pas de marché avec lui, c’est un goureur.

GRE

GRÉ, GRÊLE de chemise, pour, Col ou Collet de chemise.

GRI

GRIFFANGE n’est pas français. Ne dites pas à quelqu’un qui croit entendre ce qu’on ne lui dit pas, ou un bruit qui n’est pas réel, Vous avez les oreilles griffanges. — Les oreilles vous cornent.

GRIGNER les dents n’est pas français. — Grincer les dents, ou, grincer des dents.

GRISES. Il lui en a fait voir des grises ; expression impropre et basse qu’il faut éviter. Cela veut dire, Il l’a bien attrapé. Il lui en a fait accroire. Il lui a fait voir du pays.

GRITÉ. Ne dites pas, Il a la grité, la grité du pays. La grité du pays l’a rendu malade. — Il a la maladie du pays. La maladie du pays l’a rendu malade. C’est ce que les Allemands appellent le Hemvé.

GRO

GROGNON. Ne dites pas, C’est un grognon, une grognone. — C’est un grogneur, une grogneuse.

IMP

S’IMPATIENTER après quelqu’un, expression très-usitée. Nous croyons qu’il faut dire, s’impatienter contre quelqu’un. Le Dictionnaire de l’Académie se tait sur ce régime. Nous croyons aussi qu’au lieu de, On s’impatiente après vous, il faut dire, On vous attend avec impatience.

J’AL

J’ALLAS, J’arrivas et semblables. Fautes grossières pour, j’allai, j’arrivai. J’allai le trouver et je le priai de me prêter son cheval, et non pas, J’allas et je le prias.

JET

JETER EN VOIE n’est pas français, dites simplement jeter. Cela ne vaut rien, jetez-le en voie. — Cela ne vaut rien, jetez-le.

JOC

JOC. Ne dites pas il est toujours à joc sur ses talons. Que faites-vous là à joc sur cette table ? Tenez-vous autrement. — Il est toujours assis sur ses talons. Que faites-vous là juché sur cette table ? Tenez-vous autrement.

LOG

LOGNES (Dire des) mauvaise expression familière, assez usitée pour, Dire des niaiseries.

LUR

LURETTE (Il y a belle) pour, Il y a long-temps. Il y a belle lurette que je ne le vois plus. — Il y a beau temps, Il y a beaux jours que je ne le vois plus.

MAT

MATON pour Lait caillé, ou simplement, Du caillé, substantif masculin.

MIR

MIRJOLURE pour Enjolivement, substantif masculin. Enjolivure, substantif féminin.

MIS

MISELAINE, grosse étoffe. Voyez BOCHE.

MOU

MOUT. Mot Lorrain dérivé de multùm. Ne dites pas Il a eu mout de maux. Je suis mout bien. Il a eu bien des maux. Je suis très-bien.

MOUTON. On appelle ainsi un nuage qui passe, et l’on dit : nous n’aurons pas de pluie, la pluie ne durera pas, ce n’est qu’un mouton. — Ce n’est qu’un nuage qui passe.

NAC

NACHON, NAPION, deux expressions impropres et triviales que l’on emploie pour signifier, faible ; maigret, ette ; fluet, ette ; et quelquefois difficile à nourrir. Évitez ces mauvaises expressions.

NAP

NAPIONER pour Pignocher, mâchonner, Manger négligemment, sans appétit et en ne prenant que de très-petits morceaux. Vous ne mangez pas, vous ne faites que pignocher. Il est familier.

NOU

NOURRI. Ne dites pas, Faire du nourri, des nourris, pour signifier, Élever du bétail, de la volaille. — Faire des nourritures. C’est une terre propre à y faire des nourritures.

NOURRICE. Ne dites pas, Être à nourrice. Mettre un enfant à nourrice. Cet enfant a été changé à nourrice, fautes très-communes. — Être en nourrice. Mettre un enfant en nourrice. Cet enfant a été changé en nourrice.

ORM

ORMOIRE. Barbarisme assez commun, pour Armoire.

PAT

PATENOTE pour Patenôtres. Dire ses patenôtres.

PEI

PEINE. Madame, je vous en éviterai la peine. Je lui en ai évité la peine. Expressions vicieuses et très-communes, même dans les meilleures sociétés. On évite pour soi, et non pour les autres. — Madame, je vous en épargnerai la peine. Je lui en ai épargné la peine. Je l’ai exempté de cette peine.

POU

POURE RIEN, mauvaise prononciation. Vous vous fâchez poure rien. — Pour rien.

PRE

PRÈS-PRIS n’est pas français. Ne dites pas, Cet homme est bien près-pris, il faut qu’il soit bien près-pris pour ne pouvoir pas faire cette dépense. — Cet homme est bien embarrassé. Il faut qu’il soit bien bas percé, bien court d’argent pour ne pouvoir pas faire cette dépense.

On dit figurément et familièrement d’un homme qui a la contenance triste et embarrassée, qu’Il a l’air d’un premier pris. De-là peut-être est venu le mot Près-pris.

PRO

PROMENER ne s’emploie pas au lieu de Traîner. Ne dites pas, il m’a promené long-temps avant de me payer. — Il m’a traîné long-temps avant de me payer.

PROMETTRE pour Assurer. Ne dites pas, Je vous promets que je n’ai pas fait cela. Vous avez beau me promettre que ce n’est pas vous qui avez dit cela, fautes assez communes. — Je vous assure que je n’ai pas fait cela. Vous avez beau m’assurer que ce n’est pas vous qui avez dit cela.

QUI

QUICHE, sorte de pâtisserie. La Quiche en Lorraine est un si excellent manger que les Parisiens adopteraient le mot, s’ils connaissaient la chose.

RAC

Racontage, n’est pas français. On l’emploie improprement pour signifier, discours frivole, conte vain et ridicule. C’est un faiseur de racontages. Quel racontage me faites-vous là ? — C’est un donneur de billevesées. Quels contes me faites-vous là ?

RAP

RAPEUX n’est pas français. Ne dites pas, Cet objet est râpeux. — Cet objet est comme une râpe.

RÉA

RÉANNONCER n’est pas français. Ne dites pas, Je ferai réannoncer votre ouvrage. — Je ferai annoncer de nouveau votre ouvrage. On ne dit pas Réannoncer comme on dit Réimprimer. Il faut se méfier de ces verbes réduplicatifs.

SÉA

SÉANT participe de Seoir est verbe, et ne prend jamais l’accord. Ainsi ne dites pas, l’Académie séante à… — L’Académie séant à… C’est une faute trop commune.

Mais séant, Qui sied bien, qui est convenable, est adjectif et prend l’accord. Ce n’est pas une chose séante de parler haut devant des personnes à qui on doit du respect.

TRA

TRAC pour Traque, substantif féminin. Ne dites pas, Aller au trac ; chasser au trac. Faute très-commune. — Aller à la traque ; chasser à la traque.

UN

UN, UNE. En général on prononce très-mal ces deux mots, et l’on dit unE homme, unE objet, unE âne, unE écu, etc. Un devant un nom masculin qui commence par une voyelle ou par une h muette doit se prononcer comme si l’on écrivait eun. Dites donc Eun homme, Eun objet, etc., et écrivez un homme, un objet, etc. Mais dites une horloge, une édition, une occasion, etc., et non pas comme on le fait souvent, Eune horloge, Eune édition, Eune occasion.

VOI

VOIX DE CENTAURE au lieu de Voix de Stentor.

Nous terminerons ce Supplément par une observation bien essentielle sur la prononciation des voyelles composées ai et oi que l’on prononce souvent comme l’é fermé.

On entend dire tous les jours : Més vous n’avez jamés fé. Il prenét du lé. Il a fét un trét. Cela est bien mauvé. J’aimés à voir le palét de l’Empereur quand il étét illuminé, etc. etc. etc. Ecrivez Mais vous n’avez jamais fait. Il prenait du lait. Il a fait un trait. Cela est bien mauvais. J’aimais à voir le palais de l’Empereur quand il était illuminé, etc. etc. etc., et prononcez en ouvrant la bouche et en desserrant les dents : Mês. Jamês. Fêt. Prenêt. Lêt. Trêt. Mauvês. J’aimês. Palês. Étêt.

Exceptions. J’ai du verbe Avoir ; Je sai ou je sais, tu sais, il sait, et la première personne du parfait défini des verbes en er, comme j’aimai, j’arrivai, etc., doivent se prononcer comme l’é fermé. J’é. Je sé, tu sés, il sé. J’aimé. J’arrivé, etc. Il en est de même de la première personne du futur, Je finirai. Je prendrai, etc., prononcez, Je finiré. Je prendré.