Dictionnaire de théologie catholique/VIGILE DE TRENTE

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 739-740).

VIGILE DE TRENTE, évêque de cette ville, de 385 à 405. — La vie de Vigile de Trente nous est à peu près inconnue. Nous savons seulement qu’il succéda, sur le siège épiscopal de Trente, à Abundantius, qui avait assisté, en 381, au concile d’Aquilée. Il reçut, sans doute peu après son élévation à l’épiscopat, une lettre de saint Ambroise, Epist., xix, où l’évêque de Milan lui donne quelques règles de conduite pour son ministère pastoral et lui recom

mande en particulier d’empêcher les mariage entre chrétiens et païens. Très soucieux de l’évangélisation de son diocèse, où les païens étaient encore fort nombreux, il envoya en Anaunie, à quelque dix lieues de Trente, quelques-uns de ses clercs, le diacre Sisinnius, le lecteur Martyrius et le portier Alexandre. Ceux-ci, après avoir, pendant un temps, annoncé la bonne nouvelle, tombèrent victimes de leur zèle, 29 mai 397. Vigile, qui avait été le témoin de leur mort glorieuse, rapporta leurs reliques à Trente et les honora aussitôt comme martyrs. Mais il ne put conserver à son Église ces précieux restes : sur la demande qu’il reçut de l’évêque de Milan, Simplirien, il envoya dans cette ville les corps de Sisinnius et d’Alexandre, avec une lettre où il raconte leur mort glorieuse. P. L., t. xiii, col. 549. Vers le même temps, on lui demanda encore une partie de ces reliques pour Jean Chrysotome qui venait d’être nommé archevêque de Constantinople : en dépit de sa peine, il accéda à ce désir et adressa à l’archevêque une longue lettre, écrite en un style ampoulé, où il renouvelle le récit du martyre de ses clercs. Ces deux lettres sont les seuls restes de l’activité littéraire de Vigile de Trente et elles ne donnent pas une haute idée de sa culture ou de sa science. Gennade, De vir. illustr., 38, assure que Vigile srripsil ad quemdam Simplicianum in laudem marli/rum libellum ri epistulam conlinentem gesta sui lemporis apud barbaros marli/rum. Il doit y avoir confusion, car la lettre à Simplicien ne mérite pas le nom de libellas. En 405, l’évêque de Trente fut lui-même mis à mort par les païens, sur les bords du lac de Garrie, où il était allé prêcher l’Évangile. La légende raconte qu’il y renversa une idole et que les païens, furieux, l’assommèrent à coup de pierres. Ses reliques furent, semble-t-il, conservées à Trente rians une église qu’il avait bâtie et consacrée aux saints Gervais et Protais, mais qui, plus tard, vers 1120, fut rebâtie et dédiée à sa mémoire.

Tlllemont, Mémoires, t. x, p. 542-552 ; Seeritti li atoriae d’arte per il V r renlrnarin tlellu morte ili S. Vigilio vescovo e martire, Trente, 1905.

G. Bardy.