Dictionnaire de théologie catholique/RÉDEMPTION II. Genèse de la foi catholique 6. Organisation définitive dans l'Eglise catholique

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 13.2 : QUADRATUS - ROSMINIp. 267-269).

VI. Organisation définitive : Dans l’Église catholique. —

Sur la base du système auselmicn, au prix de quelques modilications de surface, le dogme catholique de la rédemption allait rapidement prendre la forme qu’on lui voit encore aujourd’hui.

Préparation de la scolaslique.

Tout le travail

d’élaboration qui prépare l’avènement de la scolastique s’accomplit, en eilet, pratiquement en dehors d’Abélard et sous l’emprise croissante de l’archevêque de Cantorbéry. Voir Le dogme de la rédemption au début du Moyen Age, appendice iii, p. 363-409.

1, Autour de Pierre Lombard. — Il n’y a pas lieu de s’arrêter à la survivance des vieux thèmes qui, dans la deuxième moitié du xiie siècle autant que dans la première, maintiennent la tradition des « Cur Deus homo populaires » chez un certain nombre de prédicateurs. A ne considérer que les apparences, Abélard n’eut pas, sur ce point, plus de succès que n’en avait eu saint Anselme. Tout juste peut-on y remarquer une tendance plus ferme à transformer le « droit » du démon en un semblant de droit. Ainsi Raoul Ardent, Hom., i, 30, P. L., t. clv, col. 1447 ; Innocent III, Serm., i et xxix, P. L., t. ccxvii, col. 320 et 587.

C’est aux théologiens qu’il faut recourir pour avoir la ligne authentique de la pensée médiévale. Non sans quelques restes d’embarras, elle continue à s’orienter dans le sens anselmien.

Gandulphe de Bologne trahit encore un peu l’influence d’Abélard en insistant sur l’action morale du Christ, Sent., III, 83, édit. J. de Walter, p. 335, à l’œuvre duquel il ne laisse pas d’appliquer les concepts de mérite et de sacrifice. Ibid., 80-82, p. 329-333 ; cꝟ. 103-104, p. 351 et 354. De même Robert Pullus, qui paraît plus ardent à contester les « droits » du démon qu’à s’expliquer sur la valeur de rédemption qu’il reconnaît à la croix. Sent., IV, 13-14, P. L., t. clxxxvi, col. 820-821.

Pierre Lombard, de son côté, fait preuve d’un éclectisme doublement conservateur, en ce qu’il se préoccupe d’assurer une part, sous la forme d’une justitia humilitalis mal définie et d’ailleurs facultative, à la « justice » envers notre détenteur, Sent., III, dist. XIX, c. ii et XX, c. ii-iii, tandis qu’il néglige entièremont l’idée anselmienne de satisfaction. Du moins est-il très ferme pour éclairer l’œuvre du Christ par les catégories de mérite et de sacrifice, ibid., dist. XVIII, auxquelles il unit, du reste, l’influence psychologique de son amour, dist. XIX, 1, chacune de ces propositions étant largement appuyée sur des textes de saint Augustin. Avec le Maître des Sentences, la théologie rédemptrice ne fait pas plus de progrès qu’elle ne subit de recul. Voir Pierre Lombard, t.xii, col. 1998.

Ses contemporains et successeurs immédiats montrent plus de décision. D’une part, ils réduisent de plus en plus le rôle de Satan et de ses « droits ». Ainsi l’auteur inconnu des Quxstiones in cpistolas Pauli, In Rom., 90, P. L., t. ci.xxv, col. 457 ; Pierre de Poitiers, Sent., IV, 19, P.L., t. CCXI, col. 1210 ; Simon de Tournai, Disp., XLV, 1, édit. Warichez, p. 130. En même temps, c’est à la doctrine de la satisfaction, sans préjudice d’ailleurs pour la notion de mérite, qu’ils demandent le cadre de leur théologie de la rédemption. Richard de Saint-Victor continue sur ce point, De Verbo inc., 8-11, P. /, ., t. exevi, col. 1002-1005, la tradition inaugurée par Hugues, qui ne s’affirme pas moins chez Robert de Melun, voir Revue d’hist. ceci., t. XXVIII, 1932, p. 325, et Pierre de Poitiers, Sent., IV, 14, P. L., t. ccxi, col. L195-1196, < : f. Quwsl. in epist. Pauli, In Rom., 90, P. L., t. CWCXV, col. 158 ; Nicolas

d’Amiens, De art. calh. fidei, iii, 1-5, P. L., t. ccx (sous le nom d’Alain de Lille), col. 610-611.

Avec le suffrage de l’École naissante, l’œuvre anselmienne recevait également celui des mystiques et des orateurs sacrés. Voir, parmi les plus notables, Raoul Ardent, Addenda : Hom., i, 10, P. L., t. clv, col. 1700 ; saint Martin de Léon, Serm., iv, 25, P. L., t. cevm, col. 363 ; Innocent III, Serm. de sanctis, i, P. L., t. CCXVII, col. 154 ; Eckbert de Schônau, Stimulus dil., P. L., t. clxxxiv (sous le nom de saint Bernard), col. 962-963 ; Geoffroy d’Admont, Hom. dom., ix, P. L., t. clxxiv, col. 62 ; Pierre de Celle, Serm., viii, P. L., t. ccii, col. 659.

2. Commencement du xme siècle. — Pour autant qu’on les puisse atteindre, les ancêtres immédiats des grands scolastiques témoignent, à leur tour, d’un semblable mouvement.

De Guillaume d’Auvergne, par exemple, il existe un Cur Deus homo, dans Tract. Cuil., édition de Nuremberg, cire. 1486, fol. cvn r°-cxv v°, qui rivalise avec celui d’Anselme, sans le valoir, pour imposer au nom de la dialectique l’incarnation du Fils de Dieu en vue de la salisfaclio condigna requise pour nos péchés. Le mérite et la satisfaction du Christ font l’objet d’une analyse didactique dans la Summa aurea de Guillaume d’Auxerre, III, tract, i, c. viii, édition Régnault, fol. 132-133. En regard, le vieux problème des droits du démon ne tient plus qu’un rang effacé.

Non moins que pour adopter la substance du système anselmien, les deux maîtres sont aussi d’accord pour l’interpréter. Guillaume d’Auvergne, fol. cvin r°, admet qu’en dehors de l’incarnation un autre moyen de salut était possible à Dieu de sua potestatis immensilale ; mais il ajoute aussitôt : Peccali modum et magnitudinem hune modum requirere satisfaclionis. D’une manière encore plus nette, Guillaume d’Auxerre, après avoir combattu les opinions qui concluraient a la nécessité du plan divin, fol. 131 v°, enseigne que la mort du Christ s’imposait, fol. 133 r°, manente Dei decreto, c’est-à-dire, explique-t-il, dans l’hypothèse où Dieu voudrait exiger un sufficiens pretium pour tout le genre, humain.

Ainsi les voies sont ouvertes qui permettront de conserver, avec la doctrine de la satisfaction, jusqu’à la logique interne au nom de laquelle Anselme la justifiait, moyennant de la transposer sur le plan du relatif.

Apogée de la scolastique.

Entre les docteurs

du xme siècle, il n’y a plus, en effet, que des nuances individuelles dans cette œuvre de mise au point. Voir Le dogme de ta rédemption au début du Moyen Age, appendice iv : Dans l’atelier de l’École, p. 410-458.

1. École francisciine.

Nécessité de notre rédemption,

puis d’une satisfaction quelconque et enfin d’une satisfaction par l’Homme-Dieu : il suffit de parcourir ces articles successifs, où d’ailleurs Anselme est, d’ordinaire, plus ou moins textuellement utilisé, pour voir combien Alexandre de Halès, Sum. th., III, q. i, membr. 3-7, se tient près du Car Deus homo. De même quand, par la suite, ibid., q. xvi-xvii, il établit la nécessité, puis l’efficacité de la mort du Christ.

Cependant le décret initial de notre salut ne relève en Dieu que de la necesssitas immulabilitalis, q. i, membr..’î. De potentia absolula il pouvait de même nous racheter sans conditions d’aucune sorte : la nécessité d’une satisfaction ne s’impose qu’au regard de sa potentia ordinaia, membr. 4. Il faut sans nul doute en dire autant des thèses complémentaires sur l’impuissance de l’ange aussi bien que de l’homme devant la satisfaction requise et la nécessité d’un I lotnme-Diou pour la fournir. Sur toute la ligne, la fidélité d’Alexan dre à la doctrine et jusqu’au langage d’Anselme ne va pas sans un perpétuel effort d’adoucissement.

Telle est aussi la position de saint Bonaventure, chez lequel il n’est pas jusqu’au libellé même des questions à résoudre qui ne place le problème sur le terrain du conyruum. La « nécessité » de notre rédemption n’est plus, comme chez Alexandre, que l’immutabilité des desseins de Dieu. Si la réparation du péché, au double titre de son extension et de sa gravité, reste au-dessus de nos moyens et requiert la personne de l’Homme-Dieu, c’est uniquement d’un point de vue spéculatif. Car l’homme pouvait offrir une satisfactio semi-plena et rien n’empêchait que Dieu pût s’en contenter. In IIlum Sent., dist. XV1II-XX, édition de Quaracchi, t. ili, p. 380-434. Voir R. Guardini, Die Lehre des ht. Bonavenlura von der Erlôsung, p. 28-47 et 72-118.

2. École dominicaine.

Simultanément les maîtres dominicains s’adonnaient au même travail d'élaboration.

Dispersée au cours de son explication des Sentences, la sotériologie d’Albert le Grand procède d’une même attitude à l'égard du système anselmien. On peut juger de sa méthode par cette déclaration occasionnelle sur la nature humaine du Sauveur, In II lum Sent., dist. XII, a. 2 et 3, dans Opéra omnia, édit. Vives, t. xxviii, p. 226-227 : …Deo nihil est impossibile ; sed, quantum est de congruitale naturæ et satisfaclionis, non debuit Christus aliunde queun de Adcun accipere… Non debuit, id est non fuit congruum. Chaque fois que se posent des questions similaires, elles reçoivent une semblable solution. Voir ibid., dist. XV, a. 1 ; dist. XVI, a. 1. La « nécessité » de l'économie actuelle du salut se ramène à une convenance et ne peut se défendre au sens fort que dans l’hypothèse d’une redemptio qui ne serait pas une simple liberulio. Dist. XX, a. 1-3.

A saint Thomas d’Aquin J. Turmel, Histoire des dogmes, t. i, p. 440, imagine de prêter une évolution, suivant laquelle il aurait « commencé par prendre pour maître » Abélard et ne se serait tourné vers Anselme * qu’en second lieu ». Cette dernière position est celle de la Somme lliéologique, tandis que la première s’accuserait encore dans la Somme contre les Gentils, IV, 54. Hypothèse fantaisiste autant que tendancieuse, que ruine la parfaite identité doctrinale du Commentaire des Sentences (avant 1255-1256) et de la Somme théologique : les divergences que peut présenter la Somme contre les Gentils écrite entre les deux (1258-1260), et qui sont d’ailleurs de pure forme, tiennent à son but apologétique spécial.

De ces différentes sources ressort, au contraire, une doctrine constante, encore que peu systématique, dont l'œuvre anselmienne discrètement amendée fournit tous les matériaux. Il faut d’ailleurs compléter l’un par l’autre ces divers traités pour en reconstituer intégralement la teneur.

Congruenlissimum fuit humanam naturam ex </iii> lapsa fuit reparari, lit-on dans7n//7um S enL, dist. XX, q. i, a. 1, sol. 1. En vue de cette fin, la Somme théologique enseigne, IIl a, q. i, a. 2, que l’incarnation était le moyen le mieux approprié ; c’est seulement dans le cas d’une satisfactio condigna qu’elle deviendrait hypothétiquement nécessaire, en raison soit de la malice propre au péché : quan.dam infinilalem habcl ex inftnilate divinæ irajestalis, soit de l'étendue de ses ravages sur l’humanité. A son tour, la passion du Christ, ibid., q. xlvi, a. 1-3, ne peut être dite nécessaire si ce n’est ex supposilione : en elle-même, elle est simplement convenable, en raison des multiples bienfaits qu’elle nous procure, et Dieu pouvait toujours se dispenser d’une satisfaction salva justitia. Ce qui revient à rabattre sur le plan de la convenance toutes les thèses du Cur Deus homo.

L’exposé de l'œuvre rédemptrice est ensuite, dis tribué par le Docteur angélique, non sans quelques hors-d'œuvre, sous les chefs suivants : psychologie de la passion, q. xlvi, a. 5-8 ; étude de ses causes, q. xlvii, a. 1-3 ; analyse de son action, q. xlviii, a. 1-5, « par manière » de mérite, de satisfaction, de sacrifice et de rédemption, toutes catégories classiques auxquelles se superpose le théologoumène proprement thomiste per modum efficientiæ ; inventaire de ses effets, q. xlix, a. 1-6.

JMulla, non multum : il est de règle, chez les vulgarisateurs, de reproduire ce jugement porté par Ad. Harnack, Dogmengeschichle, 4e édit., t. iii, p. 540, sur la sotériologie de saint Thomas. Lacune qu’aggraverait le grief positif de ces « contradictions mal dissimulées d, dont parlait A. Sabatier, La doctrine, de l’expiation, p. 60, et dont J. Turmel, Histoire des dogmes, t. i, p. 440-445, vient d’enfler à plaisir l’effectif pour conclure sur les gros mots de non-sens et de fatras.

Plus encore que celles dont la construction anselmienne est l’objet, ces rigueurs tiennent, pour une bonne part, à la méconnaissance de la position catholique et de l'équilibre que ses représentants ont à cœur de garder entre les éléments divers du donné chrétien. A défaut d’une création personnelle ou d’une synthèse vigoureuse, le mérite de saint Thomas est d’avoir contribué plus utilement que personne à cette œuvre de judicieuse organisation. « La théologie traditionnelle » de l'Église lui doit « une forme et des contours définis ». H. Rashdall, The idea of alonement, p. 37337 1.

Dans cette doctrine tout entière dominée par la valeur objective de la mort du Christ, il va de soi que son efficacité subjective ne laissait, du reste, pas d’avoir, à titre subsidiaire, sa place légitime et que l'œuvre du Rédempteur ne supprime pas notre part de collaboration. Voir Thomas d’Aquin, Sum. th., IIl a, q. xlvi, a. 1 et 3 ; Bonaventure, / ;  ; IIlum Sent., dist. XX, q. v.

Quant au rôle de Satan, il n’y survit que par un souvenir fugitif accordé à l’abus de pouvoir parmi les effets de la passion. Cf. Thomas d’Aquin, Sum. th., III- 1, q. xlix, a. 2 ; Bonaventure, In IIIum Sent., dist. XX, q. m. A la différence île ses parties substantielles, dont la synthèse médiévale incorporait tout le fond, cet élément adventice de la tradition patristique finissait par tomber à lien.

C’est ainsi que, dans le moule théologique élaboré par saint Anselme, l'École donnait au dogme de la rédemption ses formes définitives. Développement d’ailleurs tout occidental, dont 1' « orthodoxie » grecque tarderait à recueillir le bénéfice, voir Le dogme de la rédemption. Études critiques et documents, p. 281312, et dont quelques-uns de ses membres ne surent même pas toujours. ; 'i la longue, estimer suffisamment le prix.

Discussions et précisions ultérieures.

Achevé

dans ses lignes essentielles par les maîtres du xme siècle, l'édifice de la sotériologie catholique ne devait plus recevoir dans la suite que de légères modifications, qui, pour quelques retouches de minime portée, en respecteraient le style et le plan.

1. Œuvre critique de Scot. — Jusqu’ici l’adaptation du système anselmien s'était poursuivie d’une manière sensiblement uniforme. Avec le Docteur subtil allait commencer, pour cette doctrina recepla, l'épreuve de la révision. Voir Duns Scot, t. iv, col. 1894-1896. Les résultats de sa critique sont consignés dans Opus Oxon. : In ///™ Sent., dist. XIX et XX, édition de Lyon, t. vii, 1639, p. 412-431. Cf. Report. Paris., t. xi, p. 495-502.

Reconnaître au mérite du Christ « une certaine infinité » de par sa nature propre lui paraît une « hyperbole » ; mais le péché n’est pas davantage, en lui-même, 1951 RÉDEMPTION. ORTHODOXIE PROTESTANTE CLASSIQUE 1952

un « mal formellement infini » : dans les deux cas, ce terme peut néanmoins être conservé par manière de « dénomination extrinsèque ». En conséquence, l'œuvre du Sauveur n’a, par rapport à nous, qu’une valeur de congruo et ne peut s’appliquer à notre profit que moyennant son acceptation par Dieu. L’analyse du péché ne permet pas davantage d’admettre la nécessité hypothétique de l’incarnation : de possibili, un ange ou même un homme ordinaire investi de la grâce étaient en mesure d’offrir une satisfaction que Dieu pouvait accepter pour tout le genre humain.

On ne peut pas faire un crime à la sotériologie scotiste de bouleverser les positions communément reçues, tant qu’il n’est pas démontré que celles-ci devraient se confondre avec les données de la foi. Elle se réfère à une conception théologique d’ensemble sur Dieu, l’homme et le Christ, qui, pour discutable qu’elle puisse être, n’en garde pas moins sa place dans l'Église, par-dessus toutes les préventions d'école, au rang des libres opinions.

2. Scolaslique récente.

A partir de là, les discussions amorcées par la critique de Scot envahissent de plus en plus la théologie.

Une école scotiste est, en effet, constituée, qui recrute, par surcroît, le renfort du nominalisme. Or, pour quelques disciples tels que Mastrius, Hauzeur ou Frassen, qui crurent devoir atténuer la doctrine du maître, par exemple, sur la valeur des mérites du Christ, la plupart eurent à cœur de la maintenir intégralement : ainsi François de Mayronis, Durand de Saint-Pourçain, Occam, Pierre d’Ailly, Biel. Voir S. Bonaventure, Opéra omnia, édition de Quaracchi, t. iii, p. 429-430, scholion des éditeurs ; Th. Fetten, Johanncs Duns ùber das Werk des Erlôsers, p. 99-122.

Il va sans dire que les écoles rivales ne déployaient pas moins d’ardeur dans la défense des points contestés, quitte à se subdiviser en groupes différents suivant la manière de les concevoir. D’où ces interminables dissertations, qui sont la spécialité du second âge scolastique, sur la malice du péché ou la nécessité de l’incarnation pour y satisfaire adéquatement, et qui elles-mêmes en entraînent d’autres sur la valeur de la satisfaction du Christ en vue de savoir si elle s’est ou non produite ex rigore justitise, peut-être même ad strictos juris apices. Voir, par exemple, Suarez, De inc, disp. IV, sect. iii-xii, édit. Vives, t. xvii, p. 55-186 ; J. de Lugo, De inc., disp. III-VI, édit. Vives, t. ii, p. 258-390.

De ces longues controverses auxquelles a donné lieu le besoin de précision technique en la matière, et dont les résidus surchargent encore beaucoup de nos manuels, il faut bien constater que l’importance n'égale pas l’ampleur. En tout cas, c’est d’ailleurs que, vers le même temps, des problèmes autrement graves pour la sotériologie chrétienne étaient en train de surgir.