Dictionnaire de théologie catholique/PROVIDENCE .I. La Providence dans la Sainte Ecriture

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 13.1 : PRÉEXISTENCE — PUY (ARCHANGE DU)p. 475-478).

Tableau d’ensemble, songeons-nous, dont l’application aux particuliers demeure Incertaine.

tendant, le Rédempteur est venu au temps marqué, Jésus-Christ. Le gouvernement divin s’ouvre des - nouvelles. L’Église de Jésus-Christ succède a l comme centre d’application et bénéficiaire de ce /ornement. Or, c’est une Église de ui-nt ils. Saint . Rom., i xi, commente cette suprême élection et le rejet des Juifs, qu’il « lit être provisoire. Entré nais dans la phase des réalisations, le gouvernement divin s’oriente, à travers des combats dont l’Apocalypse de saint Jean évoque la suite mystérieuse, vers objectif final, qui est le règne glorieux de Pion. Mais il est apparu que le Rédempteur envoyé de Dieu était un, homme Dieu. Cela est de conséquence pour le gouvernement divin. Non seulement, Jésus-Christ comme homme se révèle chel de l’Église, qui est son coq s. mais, a raison île l’union substantielle de son humanité a la divine personne du Verbe, il se subordonne de plein droit la création tout entière, visible et Invisible. Il finalise, en réalité et depuis l’origine le gouvernement divin, tout en étant lui-même réfère à re de Dieu. Saint Paul explique ce nouveau mysaiement dans les épttres aux Éphésiens et aux i

— d’action. —. La Loi. — Le premier est la Loi. l’ont le monde a lu la belle évocation des lois par lesquelles Dieu reuit ses créatures, dont nous sommes redevables a l’Ecclésiastique, xvi-xvii. Il suffira de la transcrire, ne pouvant citer les nombreux pasparallèles que nous offrent en particulier les livres sapientiaux.

. d’abord, la loi du ciel :

I.es u c u T ie » de Dieu subsistent depuis l’origine telles qu’il les

D#s la création, il en a distingué les parties. [a établies.

Il a orne pour toujours ses ouvrages.

Le » plus beaux pour toute la suite des âges.

Ils ne connaissent ni la faim ni la fatigue,

Ils n’interrompent pas leur tâche.

Aucun d’eux ne heurte son voisin ;

Ils obéissent toujours à la loi divine. Eccli., XVI, 24-2>.

Puis la loi de la terre :

Le Seigneur, ensuite, s’occupa de la terre. Il ta remplit de ses biens.

mlmaiiT de toutes sortes en peuplèrent la surface, C’est dans son sein qu’ils retournent à leur mort. Le Seigneur forma l’homme de la terre. Et il le (ait retourner à la terre.

Il lui a a « signé son compte de jours, un temps déterminé. Il lui a donné pouvoir sur tout ce que porte la terre. Il l’a rewtu d’une puissance singulière. Il l’a fait ù son in i Il a inspire sa crainte a toute chair. Il lui a donne l’empire sur les bétes et les oiseaux.

Eccli., xvi, 27-xvii, I.’maintenant la loi propre de l’homme :

Il lui a donné la judiciaire, la langue, les yeux,

— et le cn’ur pour penser. Il l’i r. : i. -e et d’intelligence,

tait Connaître le bien et le nid. Il a fixe ses r son cœur

lui découvrir la grandeur de ses ouvres.’cela) pour qu’il loue son saint nom. Pour qu’il œuvres admirables. Eccli., xvii, 5-8,

fin la loi d’Israël :

De nouveau, il lui a donne la science. Il l’a mis en possession de la Loi de vie. Il a contracte avec lui une alliance éternelle, i enseigné ses commandements,

atendu les accents magnifiques de sa voix.

de toute iniquité.

Il lui a donné îles pn ! du prochain.

i<jue peuple il assigne un chef,

! portion fin Seigneur. Eccli., xvii, 9-12, 1 1.

2. L’action divine. Comme second moyen d’action du gouvernement divin, l’Écriture tait étal de la coopérât Ion de I tien à toutes les acl Ivités de la créai me.

Dieu, d’abord, conserve tout ce qu’il a créé, (’.'est comme une création permanente : Qui ne sait, parmi tous ces (’lies, qui’la main de.lalive a fait toutes choses, qu’il tient dans sa main l’Ame de tout ce qui it et le souille de tous les hommes ?.lob, , ’.1-10.

Des textes innombrables affirment celle perpétuelle

cl entière dépendance, pour ce qui regarde leur existence même, de tous les cires. Ceux ipie nous lisons, Eccli., i iii, 26 : xocl êv Xoycp « ùtoj o’jyxeiTai rcâvra, et Hebr., r, 3 : tpépcov ts xà roxvxa tô> pT)(i.axi ttjç SuvdLpcaç ocùtoO. évoquent le récit de Gen., i. el tont de la conservation une créai ion continuée. Le mot de Paul aux athéniens : èv ocùtcô yàp… xal xivoô[ieOa…, Ad., xvii, 28, rattache expressément l’activité de l’homme à l’action de Dieu : èv aÙTW.

Ce rattachement et celle dépendance s’expriment avec forci’, sur le plan de la gràceet du salut, dans le Nou veau Testament Les textes les plus décisifs se lisent.

Joa., SV, 5 : Je suis la v Igné, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit ; car. séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. Gal., Il, 20 : Ce n’est plus moi qui vis. c’est le Christ qui vit en moi. Le mot d’Eph., i, 11, a plus d’ampleur encore : …Comme, des yens qui ont été prédestinés suivant le dessein de celui qui accomplit tout ce que sa volonté a décidé. » Le texte connu de Rom., vm, 3n, sur la prédestination est une impressionnante illustration du précédent, lai liii, le passage de PhiL, ii, 13, est catégorique à souhait : « Car c’est Dieu qui opère on vous le vouloir et le faire selon qu’il lui plaît. »

L’Ancien Testament marque bien, toujours sur le plan surnaturel, les souveraines initiatives de l’action divine vis-à-vis de cette volonté humaine qui se révèle pourtant la plus autonome des causes créées. Voici quelques textes entre mille : Lam., v, 21 : « Fais-nous revenir à toi, Jahvé, et nous reviendrons. » Ps., li (Vulg., i.), 12 : « O Dieu ! crée en moi un cœur pur et renouvelle en moi un esprit ferme. » Ez., xxxvi, 26 : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau… Je mettrai en vous mon Esprit et je ferai que vous suiviez mes commandements. » De portée plus générale sont des mots comme celui deProv., xxi, 1 : < Le cœur du roi est comme une eau courante dans la main de Jahvé, il le dirige à sa guise. »

Pour significatifs qu’ils soient, il est évident que ces enseignements de l’Écriture laissent une large place à l’indispensable spéculation théologique.

3. Les interventions divines.

Nous rencontrons enfin un troisième moyen d’action du gouvernement divin. Ce sont ces interventions divines dans l’histoire que l’Ecriture appelle les jugements de Dieu et auxquelles il sied de joindre des interventions divines plus spécialement dans la nature, les miracles.

a) Les jugements de Dieu. — La loi de Dieu appelle le jugement de Dieu. L’Ecclésiastique, xvi-xvii, après avoir parlé de la première, introduit, en conséquence, le second :

Ses voies (de l’homme) sont constamment sous ses yeux, Rien ne peut le cacher a ses regards.

Tout ce qu’il fait est devant lui comme le soleil, Ses veux sont fixés en permanence sur ses voies.

Ses injustices ne lui sont pas cachées,

Tous ses péchés sont devant le Seigneur.

I.’aumône d’un homme est comme un sceau pour lui ;

Il tlarde sa bonne œuvre comme la prunelle de l’œil.

Ensuite il se lèvera et lui rendra selon ses navres ;

Il fera retomber son du sur sa tête.

Cependant, : i ceux qui se repentent il accorde le retour,

Il encourage ceux que l’espérance abandonne.

Eccli., x ii, 13, 1 5-19.

L’Ancien Testament l’ut lent à dépasser, en fait de jugements divins, l’horizon terrestre de la vie présente. Ici même, nous lisons :

Tourne-toi vers le Seigneur et quitte tes péchés,

Prie devant sa lace et réduis l’offense.

Reviens au Très i laut et détourne-toi « le l’injustice,

Déteste avec Force l’impiété.

Qui louera le 1res Haut, au séjour des morts,

A la place des vivants qui sont ses adorateurs ?

a L’homme mort, qui n’est plus, la louange est interdite,

C’est le vivant, le bien portanl qui loue le Seigneur.

Qu’elle esi grande la miséricorde du Seigneur !

Qu’il est grand son pardon envers ceux qui reviennent à lui !

L’homme ne peut pas tout avoir,

Le lils de l’homme n’es ! pas immortel.

Quoi de plus brillant que le soleil ? Il s’obscurcit pourtant.

Le méchant pareillement s’abandonne a la chair et au sang.

Le soleil visite l’armée des cieux, là-haut,

Mais l’homme est terre et cendre. Eccli., xvii, 20-27.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le fait du mal ait inquiété la pensée israélite et posé devant elle le problème de la justice des jugements divins, surtout lorsque l’idée qu’on s’en faisait se fut décidément individualisée. Ce problème fait tout le sujet du livre de Job et de l’Ecclésiaste. Le second, qui n’arrive pas à dépasser l’horizon de la vie terrestre, n’y fait pas d’autre réponse que celle de la soumission religieuse. Le premier en vient, semble-t-il, à entrevoir aux limites de l’histoire un ultime et juste jugement :

Et moi, je sais que mon défenseur est vivant,

Que, le dernier, il se lèvera sur la terre,

Que, derrière ma peau, je me tiendrai debout

Et que, de ma chair, je verrai Éloah ;

Lui que moi je verrai, moi-même

Et que mes yeux regarderont, moi et pas un autre.

Mon cœur languit dans ma poitrine. Job, xix, 25-27.

L’espérance de la résurrection, et donc d’une autre vie, qui pointe ici, se précise dans Sap., ni, 1 sq. :

Les âmes des justes sont dans la main de Dieu,

Les tourments ne sauraient les atteindre.

Aux yeux des insensés, ils font figure de morts,

Leur sortie a l’air d’un malheur,

Leur départ a l’apparence d’un anéantissement.

Mais ils sont dans la paix.

Quand bien même au jugement des hommes ils seraient

Leur espérance est pleine d’immortalité. [châtiés,

Elle s’affirme enfin II Macch., vii, 9 : « Scélérat, tu nous ôtes la vie présente, mais le Roi de l’univers nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons par fidélité à ses lois. »

Cependant, il appartenait au Nouveau Testament de mettre en pleine lumière cette grande espérance, en dehors de laquelle la doctrine des jugements divins, appliqué© non plus à un peuple, mais aux individus, demeure un tourment pour l’esprit.

b) Les miracles. — L’Ancien et le Nouveau Testament attestent que le miracle est un moyen de gouvernement auquel Dieu, au cours de l’histoire, a eu fréquemment recours. Mais ils nous révèlent en même temps que ce gouvernement divin qui n’hésite pas à recourir au miracle est, comme on l’a dit plus haut, un gouvernement surnaturel, c’est-à-dire tout appliqué à la réalisation des destinées surnaturelles qu’il lui a plu d’assigner à l’humanité. La nature elle-même et l’histoire sont gouvernées par Dieu au bénéfice de ce grand dessein.

II. La providence divine.

Son nom grec est 7rpovoia.

Nous la trouvons mentionnée Sap., xiv, 3 : « Mais, ô Père ! c’est votre providence qui le gouverne », à savoir le navire. De même Sap., xvii, 2 : à propos des

Égyptiens persécuteurs d’Israël fuyant eux-mêmes

votre incessante providence ». Mais providence vaut, en ces propos, gouvernement divin. Il en est de même

de Job, xxxviii, 2 : Qui est celui-ci qui obscurcit la providence par des mots dépourvus de science ? « où Jahvé rabroue ce pauvre Job.

III. La prescience. La providence apparaît, dans l’Écriture, en liaison avec la prescience de Dieu, soi ! commune, soit salviflque.

1° La prescience commune. Nous la trouvons explicitement enseignée à diverses reprises

Is., xi. vi, 10 : Moi qui, des le commencement, annonce la fin, et, longtemps à l’avance, ce qui n’existe pas encore ; qui dis : « Mon dessein subsistera, t j’ac"complirai toute ma volonté. » — S’il annonce, c’est qu’il sait. lit d’où le sait-il ? De la décision qu’il a prise d’accomplir et qui ne saurait être frustrée. Nous avons ici un cas très net de prescience fondée. sur un décret divin d’exécution et donc de vraie providence.

Ps., cxxxix (Vulg., cxxxviii), 16 sq. : « Je (David) n’étais encore qu’un informe embryon que déjà tes yeux me voyaient. Dans ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés. » Seule, la seconde partie du texte se réfère clairement à la prescience. Dieu sait d’avance quelle sera la durée de la vie de David. Cette connaissance est mise en rapport avec l’acte divin qui est censé la fixer : Dans ton livre… La nature de cette relation n’est pas autrement précisée. Cependant, l’acte de fixer le destin doit être considéré comme logiquement antérieur. Ici encore la notion de providence s’affirme expressément.

Eccli., xxxix, 19 : « Les œuvres de toute chair sont devant lui. Impossible de se dérober à ses yeux » C’està-dire simplement que Dieu voit tout. Mais : « Son regard atteint de l’éternité à l’éternité. Il n’arrive rien dont il soit étonné. C’est donc qu’il a tout prévu. Aucune précision n’tst donnée.

Rom., iv, 17 : « Il (Dieu) appelle ce qui n’est pas encore comme s’il était. » Il appelle à l’existence, interprète le P. Lagrange, qui cite comme textes parallèles : « C’est aussi ma main qui a fondé la terre et étendu les cieux. Je les appelle et aussitôt ils se présentent », Is., xlviii, 13, et : « Toi qui as appelé, dès le commencement du monde, ce qui n’était pas encore, et ils t’obéissent », Apoc. de Baruch, xxi, 4, où « appeler » s’entend de la Parole créatrice. N’est-ce pas d’ailleurs l’exégèse imposée par le contexte : « …Le Dieu qui donne la vie aux morts et appelle ce qui n’est pas encore [à l’existence ] comme s’il était » ? Mais, dans cette hypothèse, la comparaison : « comme s’il était » s’entend mal. Peutêtre vaut-il mieux laisser au mot « appeler » un sens plus général impliquant que ce qui n’est pas encore est présent à la pensée divine tout comme ce qui existe. Et cette pensée divine s’affirme comme providence.

La""présence de prophéties dans l’Écriture suppose nécessairement la prescience divine. « C’est la prescience de Dieu qui m’a révélé ces choses », lisons-nous dans Judith, xi, 16. Bien plus, les divines annonces nous apparaissent généralement en dépendance d’un décret divin d’exécution positive ou de permission, ce qui nous conduit à penser qu’il en va de même de la divine prescience. Est-il nécessaire de rappeler que les prophéties enregistrées dans l’Écriture portent sur des événements contingents et le plus souvent libres ? Qu’il suffise de citer, à titre d’exemple, la prophétie sur le serviteur souffrant en Isaïe et les prophéties sur la passion dans les évangiles. Ht toujours la prescience est en même temps providence.

La prescience salvifique.

C’est un cas particulier

de la prescience-providence. Nous en avons déjà parlé à propos de la prédestination. Voir t.xii, col. 2809 sq. Complétons ici la documentation scriptural rc.

I Petr.. i, 20 : Vous avez été affranchis… par un sang précieux, celui de l’agneau sans défaut et sans tache, le sang du Christ, préconnu avant la création du monde, manifesté an cette fin des temps a cause de vous >iui. par lui. eroyea en Dieu qui l’a ressuscité des morts et lui.i donne la gloire. On songe a l Petr., h. i, parlant du Christ, élu de Dieu pour.’tic mis a l’honneui. Prescience et élection se tiennent. Mais leur rapport n’es ! pas autrement précisé.

Act..ii, 23 : "Ce [Jésus] livré selon ledécrel arrêté « t la près » cnce de Dieu ". Tfj cbp’.aiisvT ; BouXfj xai prescience est nommée après le décret. Est-ce leur ordre logique ?

Rom., xi, 2. - : Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a préconnu < ? Entendes : rejeté par rap port à la grâce chrétienne. Préconnu est Ici un terme de signification analogue à celle d* élection île », Hont… i. '>. et de selon l’élection. Ibid., 28. Prescience tt élection sont des actes divins associés dans quel ordre’.' Nous avons déjà cité 1 Petr., i, 1-2 : ’Pierre… aux élus… selon la prescience de Dieu le l’ère. OÙ l’élection paraît être l’appel.

I a maîtresse pièce de cette providence, qui. on l’oublie trop, est en fait surnaturelle, est, pour parler comme saint Paul, le i mystère du Christ. L’Apôtre écrit aux Êphésiens, i. 9-10 : - …en nous faisant connaître le mj stère de sa volonté en vue d’une dispensation réservée pour la plénitude des temps, à savoir tout rassembler sous un chef unique dans le Christ ce qui i ciel et ce qui est sur la terre. lit plus loin. m. …Cette grâce m’a été donnée… de mettn en lumière pour tous l’économie du mystère tenu caché depuis l’origine des siècles en Dieu, le créateur de toutes choses, pour que soit maintenant révélée…, selon son dessein éternel, la sagesse multiforme de Dieu. Cf. Col., i. 26 sq.

la prédestination n’est qu’un développement de ce i la providence divine troue son centre vital. crèves que soient ces indications de l’Ecriture, elles méritent d’être prises en sérieuse considération. ici que les Pères de l’Église ont trouvé le point de départ de leurs méditations sur le gouvernement divin des choses et des personnes et sur le plan qui le règle de toute éternité. Ici encore que la théologie des âges suivants, appliquant aux mêmes problèmes les ressources de la dialectique et de l’ontologie, a trouvé son point d’appui pour les vastes synthèses où s’est complu son génie.

Aucune mononrapliie d’ensemble a signaler. les récents commentaires sur les livres sapientlaux peuvent fournir, en m£me temps qu’une orientation générale, des données importantes.

A. LEMONNYER.


II. LA PROVIDENCE SELON LES PÈRES GRECS

L’affirmation de la providence divine — l’existence en Dieu d’un ensemble ordonné de de de dispositions dont son gouvernement

IVx « cution — se présente, pour les I’ères de unie une vérité fondamentale que la révélation présuppose et dont elle constitue le plus mt témo : i négation de la providence

lit le refus d’accepter toute l’économie chrétienne et contredirait même l’une des conclusions les plu* la philosophie hellénique. Le raisonne ment humain. en sont parfaitement cons cients, se montre sur ce point en spéciale harmonie ements de la foi. C’est pourquoi, si l’on ques opinions aventureuses d’Or : portant d’ailleurs sur des points secondaires, on doit unanime des docteurs et des theo-’"iir de la doctrine traditionnelle ; aucune Mon solennelle ne s>st trouvée nécessaire pour affirmer un dogme dont aucun conflit n’avait altéré la puret

mêmes raisons expliquent pourquoi les écrivains parlent relativement peu de la providence ; ils le

tout cependant, soit pour louei Jasa : esse et la honte de

Dieu, soit pour combattre les erreurs de certains philosophes, soit pour enseigner le peuple chrétien troublé par les idées manichéennes, si le premier de ces objets

leur est commun à tous, la polémique sera engagée et poursiiiv le surtout par les l’ei es du ir et tu ne siècle,

tandis que l’exhortation prévaudra chei les grands évêques docteurs de l’âge « les conciles ; elle atteindra son expression parfaite dans la prédication de saint Jean Chrysostome. l. Pères apostoliques et apologistes. II. L’opposition au gnOSticisme. Saint Jiciicc (COl. 948). [II. Ces premiers alexandrins et leurs disciples (col, 945). in Les Cappadociens (col. 919). V. Le grand théologien de la providence, saint Jean c.hrysostonie (col. 951). VI. Les seconds alexandrins (col. 955). IL Les Antiochicns (col. 956). VIII. La synthèse de

la théologie grecque, saint Jean Damascène (col. 958). IX. Conclusions (col. 960).

I. l’i eu s APosToi i<.’i i s 1 i pi ii ooisi es. - 1° Parmi

les Pires apostoliques, il n’en est point qui fasse aussi souvent mention de la divine providence que saint Clément de Hume dans son Éj lire aux Corinthiens. On l’eut distinguer à ce sujet une série de thèmes généraux, en liaison mutuelle, qui forment comme l’armature générale de la lettre : les affirmations doctrinales s’y unissent étroitement aux considérations morales que l’auteur a plus spécialement en vue. Tous les biens, et particulièrement les biens spiritu< ls. les v ertus, nous viennent de Dieu, xxxiv, 2-xxxv, i, Punk, Patres apostolici, t. r, Tubingue, 1901, p. 140-1 12 : d’où la nécessité de rendre grâces, xxxviii, l, p. 1 18, et défaire ce bien qui nous est donné, xxviii-xxx, p. 134-136 ; xxxiv, 2. p. 1 ld. Il nous faut imiter I lieu, qui ne cesse de faire le bien, xxxiii, 1-8, p. 140 ; imiter l’ordre et l’harmonie qui régnent dans ses œuvres, xxxv, 4-6, p. 142-1 il. En effet, Dieu gouverne dans l’ordre et dans la paix le monde visible qu’il a créé. x. p. 126-128. Ainsi, les chrétiens doivent ils respecter l’ordre ecclésiastique qui a été. lui aussi, établi par Dieu, dans l’ancienne alliance, xxxii, 1-2, p. 138, comme dans la nouvelle, xi.-xi.n. p. 150-152. Dans ce même ordre d’idées, dans lequel gouvernement divin et gouvernement ecclésiastique se rejoignent. Dieu est appelé « le créateur et l’évêque de tout esprit », nx, 3, ]>. 176, et Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans lequel se consomment tous les dons de Dieu, est le grand prêtre de nos oblations. xxxvi. 1. p. 111. C’est de ces hauteurs que Clément juge et dirime le conflit ecclésiastique qui divise la chrétienté de Corinthe.

2° Comme celle de saint Chinent de Rome, la pensée des apologistes du iie siècle est dominée par l’idée d’une providence divine qui gouverne le monde et accorde un soin spécial aux actions des hommes.

Saint Justin estime que la question de la providence et colle de l’unité de Dieu, de sa monarchie », font l’objet principal des recherches philosophiques. DiaL, i. P. G., t. vi, col. 17.’? c. Comme apologiste, il accorde une valeur particulière ; i l’argument prophét ique. Non seulement les ((induites de Dieu sont ordonnées, mais il les a révélées a l’avance, afin que, le moment venu, nous puissions reconnaître avec certitude son action. Apol., i. 30, col. 373-376 ; DiaL, vii, col. 192 BC. Justin insiste, de façon spéciale, sur l’aspect moral du gouvernement divin. Dieu a créé le monde pour l’homme, Apol., m. ">. col. 152 LC : celui-ci est doué de liberté, Apol., i. l’i. col. 392-393, il sera récompensé ou puni selon ses mérites, i, 43 el n. coi. Tel est l’ordre

immuable du fatum (lui’lien. Col. 393 B. Justin l’oppose au déterminisme fataliste des stoïciens, qui ne laisse place ni a la liberté humaine, ni à des mérites, ni à une vie future. Ibid. Par ailleurs, l’apologiste s’oppose aux philosophes qui estiment que la providence s’étend seulement aux genres et aux espèces et néglige les