Dictionnaire de théologie catholique/MAIMBOURG Louis

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 125-128).
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MAIMBOURG Louis, célèbre érudit et ecclésiastique français (161 0-1 686). — Il naquit à Nancy, le

10 janvier 1610, et fut admis, le 20 mai 1626, dans la Compagnie de Jésus qui l’envoya à Rome pour faire sa théologie. Après avoir achevé ses études, il enseigna les humanités au Collège de Rouen, puis il s’adonna à la prédication et enfin aux recherches historiques.

Il prit la défense des libertés de l’Église gallicane, dans son Traité historique de V établissement et des prérogatives de l’Église de Rome, et, pour ce fait, il fut, par ordre du pape, obligé de quitter la Compagnie (1682). Le roi lui accorda une pension, et Maimbourg se retira à l’abbaye de Saint-Victor de Paris où il poursuivit ses études historiques. Il y mourut le 13 août 1686. Les écrits de Maimbourg sont très nombreux et se rapportent presque tous à l’histoire ecclésiastique, et spécialement à l’histoire des schismes qui ont déchiré l’Église. Il fut toujours un adversaire ardent du jansénisme.

Polémiques contre le jansénisme.

Le premier

écrit de Maimbourg a pour titre : De Galliee regum excellenlia… Panegyricus in solemnibus Rolhomagensis gymnasii comitiis dictus XII kal. dec. anni 1640, in-8o, Rouen, 1641. Mais le Père se fit connaître surtout par sa Lettre d’un docteur en théologie à un de ses amis sur la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons, s. 1. s. d., (10 novembre 1667 1, et Seconde Lettre sur le même sujet. Dans les Œuvres d’Arnauld, t. ix, p. 41-94, on trouve une Réponse à la lettre d’un docteur en théologie, et, cette Réponse, si elle n’est pas l’œuvre d’Arnauld lui-même, a certainement été faite sous ses yeux. Le P. Maimbourg avait déjà attaqué cette traduction dans les Sermons qu’il fit à l’église des jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris, les 28 août et 4 septembre 1667. Arnauld et Nicole, qui avaient eu connaissance de ces sermons, en firent la critique dans la Défense de la traduction du N. T. imprimée à Mons contre les sermons du P. Maimbourg. in-4o, s. 1. s. d. Une autre Défense a été composée par Nicole, Cologne, 1668, et elle a été réimprimée plusieurs fois. D’autre part, il parut une Défense des sermons du P. Maimbourg, imprimée à Mons par L. D. S. F., théologien (Louis de Sainte-Foy), Paris, 1668. Au fonds français de la Bibliothèque nationale, n° 9355, i° 410, il y a une Lettre du P. Maimbourg sur ses sermons, 20 septembre 1667.

Les polémiques contre les jansénistes se poursuivirent. Les évêques d’Aleth, de Pamiers, de Beauvais et d’Angers avaient envoyé, le 25 avril 1668, une Lettre circulaire aux archevêques et évêques de France au sujet du Bref obtenu contre leur mandement ; ils y expliquent les raisons pour lesquelles ils ne voulaient pas recevoir le Formulaire d’Alexandre VII contre la doctrine de Jansénius. Le P. Maimbourg, sous le pseudonyme de François Romain, entreprit de réfuter cette lettre circulaire, par les écrits suivants : Réponse d’un théologien, domestique d’un grand prélat, à M. d’Aleth, sur la lettre circulaire signée de quatre évêques, s. 1. s. d. (25 juin 1668) ; d’autres lettres suivirent, le 21 juillet, le 1 er septembre et le 4 octobre 1668. Un exemplaire de m AiMisor ut ;

L658

la Bibliothèque nationale renferme un manuscril Intitnlé : Le supplément de la cinquième lettre de />. Romain

sur les droitdu pape et du roi, et de l’ipiseopat pour te jugement des causes criminelles des ércqiics, par le P. l.. M. Il faut ajouter qu’Amauld entreprît de réfuter l.i première lettre du P. Maimbourg dans une Défense

de la lettre circulaire des quatre éréques. Œurres.

t. wi. p. 367-465 ; par là. Arnauld se défendait lui méme, car la Lettre circulaire des quatre éréques était

ion œuvre personnelle, ’bid.t. wi. p. 549-567. Voir,

Jansi nismi. t. mu. col. 520.

Controverse arec les protestants. - In peu plus

tard, le P. Maimbourg aborda la controverse avec

lis protestants dans trois écrits qui eurent beaucoup « le succès. Ce sont : 1. La méthode pacifique pour ramener sans dispute les protestants à la traie foi sur le ! de l’eucharistie, au sujet de la contestation touchant la perpétuité de la foi du même mystère, Taris. J. 1678. Pans cet écrit. Maimbourg montre qu’en matière de religion, on avance peu par les « lisputes : le mieux est de prendre un principe dont on convienne : cette maxime est que l’Église peut décider les différends et qu’on doit suivre ses décisions, sous peine d’être sehismatique : il applique ee principe à l’eucharistie et en tire les conséquences ; dans la diversité des sens qu’on donne à l’Écriture, il faut que Ise décide en dernier ressort. Cet écrit, dédié a H.irdouin de Péréflxe, archevêque de Taris, fut traduit en anglais en 1671 et 1678. Théodore Maimbourg, qui avait embrassé le protestantisme et devait mourir socinien attaqua l’ouvrage du jésuite, son parent, dans l’Examen du premier traité de controverse du P. I Maimbourg, intitule : Méthode pacifique, Cologne,

— 2. Traité de la rraie Église de Jésus-Christ ramener les enfants égares ù leur mire, Taris. 1671 et 1676 ; dans cet éerit Maimbourg réduit tous les différends entre protestants et catholiques à un seul : quelle est la vraie Église ? et il indique en détail quels sont les caractères auxquels on peut reconnaître cette véritable Église, d’après saint Augustin dans ses polémiques contre les donatistes, puis il examine longuement l’autorité des conciles qui doivent consulter la tradition. — Enfin 3. Traité de la rraie parole de Dieu, pour ramener toutes les sociétés chrétiennes dans la créance catholique, aussi la réfutation de ce que M. Claude a écrit sur ce sujet dans sa réponse au dernier ouvrage de M. Arnauld, Paris 1671 et 1673 : dans cet écrit, dédié au cardinal de Bouillon, Maimbourg montre que la seule cause des divisions est la diversité des sentiments sur ce que Dieu a dit ou n’a pas dit : il faut avoir une connaissance certainement infaillible de ce que Dieu a dit, et donc, il faut une autorité suprême et infaillible qui soit capable d’indiquer a tous la vraie parole de Dieu. L’Écriture sainte ne peut être cette autorité, car elle ne peut juger de son véritable sens et l’abominable hérésie des sociniens est née de cette erreur. L’esprit particulier et la persuasion intérieure ne peuvent être davantage une règle infaillible pour discerner le vrai sens de la parole de Dieu. Seule, l’Église établie par Jésus-Christ peut former cette règle et cette autorité infaillible. Ces trois ouvrages furent réunis sous un titre général : Traites de controverse, 3e édit., in-12, Taris, 1682.

On a encore du T. Maimbourg, des Sermons pour le carime où toutes les parties de chaque Évangile sont comprises et rapportées ù un point principal, 2 vol., Tan-, 1’72, 1677, et en 2 vol.. Taris, 1690 ; ces sermons ont été réimprimés dans la collection des Orateurs sacrés de Migne, t. x. col. 9-504 : Godefroi (fermant dans ses Mémoires, édit. Cazier, t. iv, p. 316-323 et 348-350. parle des.sermons scandaleux i du T. Maim.. a l’église Saint-Louis, rue Saint-Antoine.

Travaux historiques. — Mais c’est surtout par ses travaux sur l’histoire religieuse que le T. Maimbourg

acquit, en sou temps, une grande réputation. Nous allons les citer, par ordre de date, et Indiquer en

quelques mots leur contenu et les controverses que

beaucoup d’entre eux suscitèrent durant les dernières années du xir siècle. - 1. Histoire de l’arianisme depuis sa naissance jusqu’à su /in. arec l’origine et le progrès de l’hcrésie des sociniens, 2 vol, in I" ou In-12, Taris. 1673, l<'>7. r >. 1078. 1682, 1683, 1688 ; une traduction italienne parut, 2 vol. in-12, en 1688 et une

traduction anglaise. 2 vol. In i". 1728-1729. Dans la

grande édition des Histoires du sieur Maimbourg cy devant jésuite, en Il vol. in- -1°, Taris, 1686, Histoire de l’arianisme occupe les deux premiers volumes. Cette Histoire raconte, en douze livres, les faits relatifs à l’arianisme de l’an 300 à l’an 771, les Invasions d’. Marie en Italie, d’Attila, et les persécutions des Wisigoths, des Lombards et en tin le rétablissement de l’arianisme par Michel Seret et les sociniens. —

2. Histoire de l’hérésie des iconoclastes et de la translation de l’Empire aux Français, in- 1°, Taris, 1674, 3 vol. In-12, 1675, 1678, 1679, 1683 ; t. m de la grande édition de 1680. Une traduction italienne parut à Venise, 2 vol. in-12, lOSli et une traduction polonaise, in-12, 1711. Cette histoire fut attaquée par Jacques Lefèvre, docteur de Sorbonne, dans deux écrits intitules : Premier entretien d’Eudoxe et d’EuchurisIc pour servir de dé/ense à la thèse d’un bachelier de Sorbonne contre le P. Maimbourg, dans l’avertissement qu’il donne à son Histoire des iconoclastes, in-l°, s. 1., 1674 et Second entretien. Les deux Entretiens furent réimprimés à Cologne en 1683, et le premier fut condamné par le Chfttelet, tandis que l’auteur était enfermé à la Bastille, In autre écrit reproduit les thèses de Lefèvre et a pour titre : Entretiens d’Eudoxe et d’Euchariste… avec une lettre apologétique pour la religion chrétienne contre les eusébiens de ce temps, in-12, s. 1. s. d. —

3. Histoire du schisme des Grecs, 2 vol. in-12, Taris, 1677, 1678, 1679, 1682 et t. iv, de la grande édition de 1686 ; le P. Maimbourg montre, en six livres, l’état déplorable de l’Église en Orient de 851 à 1453 ; c’est le schisme le plus funeste, qui amena la perte de l’empire de Constantinople et le honteux esclavage de l’Église grecque sous la tyrannie des Turcs ; à propos du pape Jean VIII, Maimbourg expose et réfute la fable de la papesse Jeanne : le pape se montra si faible et se laissa tromper si aisément qu’on le regarda comme une pauvre femme, et qu’on lui donna le nom de Jeanne (Journal des Savants du 21 mai 1677, p. 68-70). — 4. Histoire des croisades pour la délivrance de. la Terre Sainte, 2 vol. in-4o, Taris 1675, réédité en -1 vol. in-12, Taris, 1682, et 1681, et t. v, vi de la grande édition de 1686 (Journal des Savants du 20 janvier et du 6 juillet 1676, p. 15-17, 82-84). Maimbourg raconte, en douze livres, toute l’histoire des Croisades et des difficultés dont il fallut triompher de 1093 à 1336. Cet écrit eut de nombreuses traductions, en hollandais, in- 1°, Amsterdam, 1684 ; en italien, 4 vol. in-12, Venise, 1084 ; en anglais, in-fol., Londres 108.") ; en polonais, 4 vol. in-8o, Cracovie, 1707 et 1768-1769 ; en allemand, 2 vol. in-8°, Augsbourg, 1770-1777. Enfin, une Histoire universelle des croisades d’après les principaux historiens, texte du T. Maimbourg et dessins de Nanteuil… a paru plus récemment, in-4o, Paris, 1808 et 2 vol. in-4o, Taris, 1876. 5. Histoire de la décadence de l’Empire depuis Charlemagne et des différends des empereurs une les papes, nu sujet des investitures et de l’indépendance, depuis la mort de Charlemagne en 814 jusqu’en 1366, in-4o, Paris, 107 ! ’avec des rééditions, 2 vol. in-12, Taris. 1681, 1682, 1686, 1710, 1713, et t. mi de l’édition de 1686 ; cet ouvrage fut mis a l’Index le 23 niai i (, ;, !)

M AIMUOURG

1660

1680, traduit en italien, 2 vol. in-l 2, s.]., 10X2 et 1683, et in-8o, Venise, 17(10 et en allemand, 2 vol. in-4o, Ulni, 1768. D’après Maimbourg, les démêlés des papes et des empereurs au sujet des Investitures furent la principale cause de la ruine de l’Empire, et l’origine de ces démêlés remonte au pontificat de Grégoire VII (Journal des Savants du Il septembre 1679, p. 141143). L’ouvrage de Maimbourg fut attaqué par 1'. < :. Preudbomme, dans un écrit intitulé : Nouveau bouclier d'état et de justice, où l’on découvre le peu de fondement qu’ont les rois de France dans leurs prétentions à l’Empire et aux royaumes de Charlemagne et où l’on combat les paradoxes avancés par le P. Maimbourg, dans son Histoire de la décadence de l’Empire après Charlemagne, in-12, Amsterdam, 1696 ; il faut aussi signaler, l'écrit italien intitulé : Istoria délie investiture délia dignita ecclesiaslische scritta dal Padre Em. Noris, contra Luigi Maimbourg, in-fol., Mantoue, 1741, et un ms. conservé dans un Recueil de la Bibliothèque Corsini à Home, Miscellanea sopra varie materie (33 D. 7), 707, fol. 3-166. — 6. Histoire du grandschisme d’Occident ou des antipapes, depuis 1378 jusqu’en 1429, in-4o, Paris, 167H, avec des rééditions nombreuses, 2 vol. in-12, Paris, 1679, 1681, et deux éditions revues, s. 1. s. d., et enfin 2 vol. in-12, Bruxelles, 1723 et t. vin de l'édition de 1686 (Journal des Savants du 18 juillet 1678, p. 155-157). Cet écrit, en six livres, raconte longuement les pontificats d’Urbain VI et de ses successeurs, en particulier, la vie d’Alexandre V avec l’histoire de Wiclef, de Jean Hus et de Jérôme de Prague ; Maimbourg réfute l’opinion qui prétend que ce sont les rois de France qui ont fomenté le schisme, et il raconte l’histoire du concile de Constance. L’ouvrage fut mis à l’Index par décret du 23 mai 1680.

A partir de 1680, le P. Maimbourg aborde l’histoire des hérésies modernes. Il publie d’abord 7. une Histoire du luthéranisme, in-4o, Paris, 1680, rééditée en 2 vol., in-12, Paris, 1681, 1688, 1723, et Bruxelles, 1723, et t. ix, de l'édition de 1686 (Journal des Savants du 16 septembre 1680, p. 156, 157). Cette histoire présente d’une manière vivante les diverses péripéties du luthéranisme de 1517 à 1680, ettrace le portrait des papes avec ceux de Luther, de Mélanchthon et d'Érasme ; il fut mis à l’Index par un décret du 12 décembre 1680, et il parut en Allemagne plusieurs ouvrages qui ne sont que des adaptations de l’Histoire de Maimbourg : le plus célèbre est celui de Seckendorf (Journal des Savants, du 14 juillet 1692, p. 242, 243).

Mais l'écrit du P. Maimbourg qui souleva les polémiques les plus vives, ce fut 8. l’Histoire du calvinisme, in-4o, Paris, 1682, qui eut un très grand nombre d'éditions : 2 vol. in-12, Paris, 1682 ; La Haye, 1684 (épuisée en quelques jours, écrit Bayle) ; in-4o Paris, 1686 et 2 vol. in-12. Bruxelles, 1686 ; t. x de l'édition de 1 686( Journal des Savants du 30 mars 1682, p. 6567). Maimbourg rattache l’origine de cette hérésie aux vaudois ; il fait l’histoire de Calvin, raconte les révoltes des huguenots en France et en Ecosse, leur insolence après le Colloque de Poissy, le massacre de la' A Saint-Barthélemy qu’il critique très vivement. L’ouvrage du P. Maimbourg suscita une véritable levée de boucliers : un arrêt des Bequêtes de l’Hôtel du Boi (31 mars 1683) bannit de Lyon pour six mois les libraires et imprimeurs qui avaient débité l’ouvrage de Maimbourg, et plusieurs écrits furent composés par les protestants pour réfuter cet ouvrage. Parmi les plus importants, il faut signaler : Histoire du calvinime et celle du papisme mises en parallèle ou Apologie pour les réformateurs, pour la réformation et pour les réformés contre un libelle intitulé Histoire du calvinisme par M. Maimbourg, in-4o, Botterdam, 1682, réédité en 2 vol. in-4° et 4 vol. in-12, Botterdam, 1683. Cet

ouvrage est l'œuvre de Pierie Jurieu. Jean Rou, avocat au Parlement de Paris et protestant, publia | qu’en même temps que Jurieu, des Remarques sur l’histoire du calvinisme, in-12, La Haye, li'.H’J.. écrit, dédié au Prince d’Orange, discute, livre par livre et page par page, l’ouvrage de Maimbourg à qui il reproche de « puiser de mauvaise foi dans des sources empoisonnées », d’ailleurs, il attaque les jésuites en général et prétend que « la plupart des histoires entreprises par des jésuites ont toujours eu quelque but indirect, mais, par-dessus toutes choses, celui de l’avancement de leur Société ». On peut citer encore di J.-B. de Bocolles, une Histoire véritable du calvinisme ou Mémoires historiques touchant la Réformolion, opposée à l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg ; de Paul Félizon, ministre protestant, une Apologie pour les Réformés, où l’on voit la juste idée des guerres civiles de France et les vrais fondements de l'Édil de Nantes ; entretiens curieux entre un protestant et un catholique, in-12, La Haye, 1683 ; d’un anonyme, une Critique générale de l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg, in-12, Amsterdam, 1683 et 1684 ; enfin, Pierre Bayle publia plusieurs écrits contre celui de Maimbourg : Critique générale de l’Histoire du calvinisme de M. Maimbourg, 2e édit. revue et beaucoup augmentée, in-12, Villefranche, 1683. Bayle publia de Nouvelles lettres, 2 vol. in-12, Villefranche, 1685, qui forment une première partie et Bayle se proposait d’en écrire deux autres, niais il ne parait pas les avoir achevées. — 9. L’Histoire de la Ligue, in-4o et 2 vol in-12, Paris, 1683, et t. xi de l'édition de 1686, forme comme la suite de l’Histoire du calvinisme (Journal des Savants du 10 janvier 1684, p. 5-7). D’après Maimbourg, la Ligue ne fut qu’une conspiration « dans laquelle on se servit du prétexte de la religion pour abuser de la crédulité et même de la piété des peuples », et elle a produit « plus de désordres et de maux que le calvinisme lui-même, contre lequel il semble qu’elle fut uniquement armée ». — 10. Le Traité historique de l'établissement et des prérogatives de l'Église de Rome et de ses évêques, in-4o, Paris, 1685, et t. xii de l'édition de 1686, est un plaidoyer en faveur des libertés de l'Église gallicane et valut à son auteur quelques déboires : il dut sortir de la Compagnie de Jésus. Maimbourg établit la primauté de Pierre désigné comme chef de l'Église par JésusChrist lui-même ; Pierre vint à Borne dont il fut le premier évêque, et les papes sont ses successeurs en cet évêché ; puis, Maimbourg souligne quelques faits historiques : Pierre repris par Paul, démêlés du pape Victor avec les évêques d’Asie au sujet de la fête de Pâques, contestation entre saint Etienne et saint Cyprien au sujet du baptême conféré par des hérétiques, la chute de Libère, les erreurs de quelques papes : Clément III, Innocent III, Boniface VIII, Sixte V, Jean XXII. S’appuyant sur ces faits, Maimbourg conteste l’infaillibilité personnelle des papes : pour qu’il y ait jugement infaillible, il faut nécessairement un concile et les conciles anciens ont toujours « connu les jugements des papes pour en faire des jugements décisifs et définitifs » ; les anciens papes ont toujours cru qu’ils étaient soumis aux conciles et aux canons ; Maimbourg conteste également le pouvoir des papes sur le temporel des rois, car la fidélité des sujets à leur souverain est de droit divin et les papes ne peuvent dispenser de ce droit. En un mot, contre les protestants, il montre la primauté du Siège de Borne et il combat ceux qui s’abandonnent à la nouveauté, en niant la supériorité du Concile général sur le pape. Le travail de Maimbourg, qui est en faveur de la Déclaration du clergé de 1082 et contient un traité de la Bégaie, fut condamné par un bref d’Innocent XI (4 juin 1685 et 26 février 1687). Un M MMBOURG - M M 15 HOFER

hif)2

ins de la Bibliothèque de l’Arsenal, n..'/ ; contient un long extrait de 7 71> pages ayant pour titre : De la puissance de l’Eglise ou Reportât nu Traité historique de M. Xtaimbourg de l'établissement… par M. ( S, docteur en théologie, 1687. il. Enfin, la P. Malinbourg a t tudie deux grands pontificats : Histoire du pontificat de saint Grégoire le Grand, 2 vol. ln-12, Paris. et t. i de la grande édition. Ce n’es ! pas une aphie du pape, mais l’histoire de son pontificat depuis le jour de son élection (Journal des Savants du 18 mars 1686, p. 50-52) : cet ouvrage fut mis a l’Index parmi décret du 26 février 1687. 12. Histoire du pontificat de saint l ton le Grand. 2 vol ln-12, Lyon . et in- 1°. 1687. et t. xiv et dernier de la grande édition.

iMcnaud, Biographie universelle, t. ii, p. 130, 131 ; llo’fer, Nouvelle biographie générale, t. wi. ool. 891-493 ; ird, / i France littéraire, t.. p. 145 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, èdit., de 1759, t. mi, p. 90, 91 ; PeUer-Pérennès, Biographie universelle, t. vin. p. 49, 50 ; Chandonet 1 viamline. Dictionnaire unatenet, historique, critique et bibliographique, .*>' édit. 1810, t. X, p. 51>0-522 ;

dom Calmât, Bibliothèque lorraine, Nancy, 1751, col. 619EUehard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. w. p, 168, SommervogeJ, Bibliothèque de la Compagnie île Jésus, col. 343-356 ; Dictionnaire biographique et bibliographique des prédicateurs français, ln-8. Parti et Lyon, 1824, p. 154, 155 ; Barrai Dictionnaire historique littéraire et critique, 4 t. en f> vol. ln-8 », A binon, 1758-1763, t. m. p. l ! s0-28l> ; Ladvœat, Dictionnaire historique et bibliographique portait/, 3 vol. in-.X'. Parla 1777, t. ii, p. 180, 181 ; Deasessarts, Lei de la France ou Nouveau dictionnaire historique critique et bibliographique de Unis les écrivains morts et piixints jusqu'à la /in du Al'/// siècle, 7 toL ln-12, Paris, . t. iv, p. ->22, 223 ; Lambert, Histoire littéraire du siècle de Louis XI Y, t. i, p. 517-522 : encyclopédie des sciences religieuses (prot.i. t. mm. p. 554-556 ; Protest. Bealencgclopadie, t. Xll, p. 7> »., SO ; Hurler, .Yomeiir/ciliir, 3 édit.. t. lv, col. 3x7 et 51 1-517 ; Kirchenlcxicon, t. viii, col. 506,

Sur 1rs éerlta da P. Malmbourg, voir manuscrit $43 de la bibliothèque de Lyon, / laircissements historiques sur les oui-rages du P. Maimbourg, par le V. Charles de la Coste, récollet.

j. Cabbbybb.