Dictionnaire de théologie catholique/MAGNI Valérien

Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 72-78).
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MAGNI Valèrien, frère mineur capucin (1586I). — Ce personnage est. sans conteste, une des figures marquantes de l’histoire religieuse des divers qui composaient le Saint-Empire, dans la première moitié du xviie siècle. Son histoire n’a pas été écrite et la tache serait délicate, a cause de ses démêles bien connus avec les membres de la Compagnie de Jésus, dont quelques-uns fournirent à Pascal les éléments de sa quinzième Lettre Provinciale. Nous

DICT. DE TBEOL. CATBOL.

n’aoiis pas a les discuter Ici et nous nous lioriicrons au simple expose des faits, autant que ce sera in saire. le P. Magnl eut des torts.pie nous ne cherchons pas a nier. Ses qualités eiiiinelltes étaient gâtées par

un sentiment excessif de sa personnalité, qui lui faisait rechercher les éloges et ne lui permettait d’ac eepter ni l’insuccès, ni la contradiction. Homme x « il

laidement supérieur, il cul de petits celles, et si les

volumineux dossiers qui le concernent aux archives de la Propagande et du Vatican renferment un grand nombre de belles pages, ils en conservent malheureu

sèment trop d’autres, que l’on voudrait effacer pour l’honneur de sa mémoire. H a été exalte outre mesure, et rabaissé plus qu’il ne convenait ; la vérité serait dans un juste milieu qu’un écrivain impartial pourrait seul établir. Le rôle politique du P. Magnl ne rentre pas dans le cadre du Dictionnaire, nous n’avons a nous occuper que du philosophe el du théologien. Il fut surtout Un vaillant adversaire

des protestants, el les attaques, dont il a été l’objel de leur part, démontrent qu’ils ne le tenaient point pour un adversaire de minime Importance.

I. Vie. l.iimilien Magnl naquit à Milan, le

15 octobre 1586, d’une famille noble, originaire du

Frloul. Il était encore enfant quand son père se transporta à Prague, ou l’appelaient des intérêts de famille. Adolescent, il fréquentait le couvent des capucins, et, deux ans après, le 25 mars 1602, il revêtait l’habit franciscain et prenait le nom de Valèrien de Milan. Une fois prêtre, il est envoyé à Vienne, en qualité de lecteur de philosophie et de prédicateur de langue italienne ; bientôt, on en parle à la cour et l’empereur désire l’entendre. Kn 1616, Sigismond 1Il demande des capucins pour les établir en Pologne. Le 1'. Valèrien est choisi pour cette mission, et le roi en est si satisfait que l’année suivante il l’envoie à Home, pour y traiter en son nom des moyens d’assurer la défense tic la foi. par la coopération à la croisade contre le Turc, dont son confrère, le P. Joseph du Tremblay était l’apôtre. La guerre vient contrarier les projets du monarque et il ne pourra les réaliser que dix ans plus tard ; aussi, le l'ère reprend a Vienne le cours di sis leçons. La question des passages de la Valteline ne tarde pas à troubler les relations des États qui prétendaient y avoir des droits (lti'21) et l’empereur députe notre capucin à Paris, pour y négocier cette affaire, dont la solution se fera attendre. A son retour, il est placé a Lin/ comme maître des novices, puis à Prague, où il enseigne de nouveau la philosophie. L’archevêque, qui sera bientôt le cardinal d’Harrach, le choisit pour confesseur et en fait son conseiller et son théologien. En 1624, il est élu provincial de son ordre pour la Bohême, l’Autriche et la Moravie, mais, au bout de deux ans, il renonce à sa charge, sur un désir de la Congrégation de la Propagande, qui l'étahlit supérieur de la mission contre les protestants en Bohème et l’attache au cardinal de Prague, pour travailler à la réforme de son immense diocèse. Entre temps, il se. consacre avec ardeur à la prédication et à la conversion des protestants, el c’est dans ce but qu’il publie son premier traité. Dr acaiholicorum régula credendi, Prague. 1628. A cette époque surgit une nouvelle question qui menace la paix de l’Europe, celle de la succession de Mantoue et de la possession du duché de Montferrat. C’est encore le P. Valèrien que l’empereur envoie à Pignerol, où il se rencontre, au mois d’avril 1630, avec Richelieu et le P. Joseph ; quelques mois plus tard, les deux religieux se retrouveront au célèbre congrès de Ratlsbonne, à la suite duquel Ferdinand aurait dit, en parlant du capucin français, que tout étroit qu'était son capuchon, il avait su y faire entrer six bonnets électoraux. Amené par l’un ou l’autre des princes électeurs, le P. Magni

IX. — :.o

reviendra souvent à Ratisbonne, au moment des diètes d’Empire. Il était à Prague, vers la fin de 1631, quand la ville lut investie par les troupes protestante !

du duc de Saxe, et il s’employait avec succès à maintenir le moral des catholiques. I. 'année suivante, ii travaillait à assurer la couronne de Pologne à Lndislas IV, lils de Sigismond ; aussi, le nouveau roi l’invilail-il aux l'êtes de son couronnement et obtenait, 3 juillet 1634, qu’il vint se dépenser dans son royaume, En récompense de ses services, Ladislas demandait pour lui au pape le ebapeau de cardinal, par une lettre que celui qu’elle concernait eut la petitesse de laisser imprimer (dépêche du nonce à Varsovie, 7 avril 1636, nis. Barber, lot. 0596), avec la relation qu’il avait envoyée à la Propagande des événements de Prague pendant l’occupation : Epistola… in qna narratur status fidei catholiese in civitate Pragensi, quo tempore occupubatur a Duce Saxoniæ, in-4o, s. L, 1636. On veut qu’un peu plus tard, après qu’il eut négocié son mariage avec une fille de l’empereur, 1637, Ladislas ait renouvelé sa demande, qu’appuyèrent et l’empereur et le roi d’Espagne ; mais sans plus de suecsC-, le pape motivant son refus sur ce que le P. Magni n'était point sujet du roi de Pologne. L’archevêque de Prague l’ayant réclamé, il était revenu dans cette ville en 1636, pour retourner ensuite en Pologne sur les instances du roi, auquel on l’accordait pour un an, au mois de janvier 1638. Pendant cette année, il va jusqu'à Dantzig, où il prépare la conversion d’un ministre fameux, Barthélémy Nigrinus, qui se déclarera catholique trois ans plus tard, après de nouveaux entretiens avec Valérien. De retour dans sa province, il profite de son repos pour rédiger les réponses aux ministres, qui ont attaqué son traité sur la règle de foi. Il aurait voulu n’avoir d’autre occupation que celle de la composition de ses ouvrages de philosophie, qui, écrivait-il le 23 mars 1641, causeraient une telle admiration qu’il croîtrait en autorité pour son ministère apostolique. Plusieurs fois déjà il était venu à Rome, et il aurait désiré s’y retirer, mais tout ce qu’il obtenait était d’y faire un séjour d’un an environ, 1642-1643, au bout duquel il devait retourner en Autriche et en Bohême, où nous le voyons qualifié de missionnaire apostolique dans la Saxe Électorale, la Hesse, la Marche de Brandebourg et à Dantzig. De 1646 à 1648, il est en Pologne, où il fait imprimer plusieurs ouvrages. Les années suivantes, on le retrouve à Vienne et c’est de là, vers la fin de 1651, qu’un ordre de la Propagande l’envoie sur les bords du Rhin pour travailler à la conversion du landgrave de Hesse, qui le demandait personnellement. En la fête de l’Epiphanie, le landgrave et sa femme faisaient leur abjuration publique dans la cathédrale de Cologne. Le jour même, le prince écrivait au pape, implorant sa bénédiction, et à la Propagande pour la remercier de lui avoir envoyé le P. Valérien. Celui-ci avait commencé alors un système de controverses par écrit, qu’il jugeait infaillible, et il les continua pendant toute l’année, jusqu'à ce que le nonce lui ordonnât de les interrompre, le pape et la Propagande ne l’approuvant pas. Il publia encore quelques opuscules, dont un fort malheureux, qui ne fut probablement pas sans influence sur le décret de la S. Congrégation, du 6 décembre 1655, défendant aux missionnaires de publier quelque ouvrage que ce soit, sans son autorisation. L’ardent polémiste, qui déclarait ne pouvoir se passer de la presse, ego sine usu pradi inermis sum, regarda ce décret comme le visant spécialement et il s’estima victime de ses adversaires. Rentré en Autriche et réduit à ne pouvoir se défendre que par de courts manuscrits, il finit par ne plus se contenir, et il fait paraître son Apologia contra imposturas jesuitunim, car, pense-t-il, ce sont eux la cause de tous ses

malheurs. Bientôt, elle est à Rome, où lui-même l’a envoyée, au mois d’octobre 1660. Le résultat ne fut pas celui qu’il attendait peut-être. Au commencement de l’année suivante, il était parti pour Vienne, afin de se justifier près du nonce. Celui-ci recevait l’ordre de L’arrêter, et, son grand âge ne permettant pas de le transférer a Home, de le faire interner. Le soir du premier lévrier, l’auditeur de la nonciature se présentait au couvent et, avec l’aide du bras séculier, le conduisait à la prison dite l’Hôpital de l’Empereur. Ses frères en religion, ses amis intervinrent auprès de l’empereur et du nonce, ses parents se portèrent caution, el il lui lut permis de se retirer au couvent de son ordre a Salzbourg. C’est dans la litière impériale qu’il y est transporté ; le prince-archevêque lui fait le plus bienveillant accueil, mais la secousse avait été trop violente et la goutte, dont il soulTrait depuis des années, remontant au cœur, ne tarda pas a terrasser l’intrépide jouteur. Après avoir protesté n’avoir de rancune contre qui que ce fût, le P. Valérien mourut pieusement en baisant son crucifix, le 29 juillet 1611, dans la soixante-quinzième année de son âge et la soixantième de sa vie religieuse.

II. Écrits. —.Malgré cette vie errante et pleine de contrastes, le P. Valérien a beaucoup écrit.

Ouvrages philosophiques.

Dans ses lettres, il

parle assez souvent de ses ouvrages philosophiques, auxquels il aurait voulu pouvoir travailler à loisir. Im 1641, il écrivait que deux ans auparavant, profitant d’un temps de repos, il avait entrepris un ouvrage pêne immensæ di/ficultalis : sistema scilicet omnium scientiarum, quæ sub lutiore vocabulo philosophiee et lheologi : v numerantur (Judicium de catholicorum régula credendi, p. 4). Le plan était vaste et celui qui l’avait conçu semble avoir été incapable d’en suivre aucun.

Dans les premiers écrits où il expose sa philosophie, philosophiaV aleriani, il s’attaque à Aristote. Pour lui, le Stagirite est un tyran, tyrannus est, qui premit genus humunum perniciosius ullo heresiarcha, ullove hominum quos tulerit œtas ulla (De atheismo Aristotelis). Aussi, se révolte-t-il contre cette tyrannie dont il veut délivrer la philosophie chrétienne. En combattant l’aristotélisme, le P. Magni ne faisait que suivre les traditions de l'école franciscaine, mais il n’appartenait pas pour autant à celle-ci. D’ailleurs, il ne se réclame d’aucune et pose plutôt en autodidacte et en indépendant ; il dit toujours ma philosophie. Celle qu’on lui avait enseignée ne satisfaisant pas son esprit curieux, pendant dix ans, il chercha un système, avant d’entrevoir un peu de lumière et de se rendre compte que, pour arriver à la vérité, il lui fallait se dégager de l’autorité qu’on lui imposait. Il donna un premier aperçu de cette indépendance dans un petit traité que Wadding, un de ses examinateurs, qualifie magis nujslicus quam philosophicus et qu’ailleurs il appelle opus peregrinum et obscurum, haud omnibus perinum. Il avait pour titre : De luce mentium et ejus imagine, in-12, Rome, 1642, Anvers ( ?), Vienne, 1645. Nous ne pouvons mieux faire que de le citer : Sentio ac dico Lucem mentium, seu lumen rationis esse Deum benediclum… Quod autem lux mentium se ipsa sit intelligibilis ab homine, ut ego sentio ac dico, id negatur ab omnibus penc theologis ; cum enim ponam lucem mentium esse homini per se notam eamque esse Deum, sequitur Deum esse homini per se notum ; quod negatur ab omnibus, si paucos excipias theologorum. Ci. —Son opuscule ayant été fortement attaqué, il en publiait un second, De luce mentium et ejus imagine, ex sanctis palribus Augustino et Bonaventura, in-12. Vienne, 1646, où il donne simplement les te Ues de ces saints docteurs, sur lesquels il s’appuie, et qui n'étaient que brièvement indiqués dans le précédent. C’est sous ce titre inexact MAC M

que, dans un i u( tendancieux, le / » < tuw mentuim était réédité, avec on Appenéix, gunt ttniitndiun sit de doctruui Vakriani Magni par un rosmlnien Anonyme, Bologne, 1886. Valérien revient souvent suret principe dans ses autres écrits philosophiques, où, dit encore adding, multa contra communes peripatt runx opiniones ostentat.

1 es premiers sont de l’année i » < it et parurent à la suite dises expériences sur le vide. Sans en avoir tendu parler, afftnne-t-U, et noua n’avons paa . I..Il v.' le, 1° 17. Il y raconte son expérience, faite en présence île la cour de Pologne, et conclut en l’opposant a la doctrine d’Aristote, car son bot en > procé liant, était île chercher une preuve de fait contre le péripatétisme. On le contredit il répète son expérience devant une reunion île théologiens et écrit encore quelques pagi s, Mitra pan dastonstrationis ocularisde nossibihlate racui, 12 juillet et 12 septembre. Déjà le premier opuscule était arrive i Paris, et Gilles Personne île Robervul accusait le capucin de n'être qu’un plare, Pe vacuo, narratio ad nobilem virum P. des i.->. du 20 septembre. Celui ei se justifia, De inventione artis exhtbendi oæuum narratif apologetica, Yar-.oNie. 9 novembre. Il répondait encore a un certain Jean Broscius, qui dans le Ptrlpateticus Cræoviensis défendait Aristide. D’autres encore prirent la plume pour combattre les conclusions de Valérien contre les péripatétidens. Nmiis citerons un professeur anonyme du Collège romain. Sonnemo, qui réplique : Magno an uo expérimenta eulgata non racuum prohare, sed plénum et antiperistasim stabilire. Rome, 1648 ; Jean Fanturzi. professeur au collège de Bologne : Erersio demonstrationis ocularis loti sine loeato.., Bologne, -..1. uques Plerius, médecin et professeur de philosophic :.</ experientiam nuperam eirea oæuum, K. /'. Valeriani léagnidemonsirationemœularem… responsio ex peripatrtic I philosophiir principiis desumpta, l’anle P. Kolalowicz, s..1.. sous le pseu donyme de l’eripatrticus Vilnensis : Oculus rations corrrelus, id est demonstralio ocularis cum admirandis de racuo per demonstrationcm rationU rejectu, Vilna. 1648. Quant au 1'. Valerien.il avait réédite ses opuscules en un volume. Admiranda de racuo et Aristoielis philosophia, in-8 n. Varsovie, 1647, en y ajoutant quelques pages adresssées au 1'. Mersenne, De atheismo Aristolelis, datées du 19 novembre. L’année suivante, il décrivait ses Expérimenta de incorruptibilité aqu. 15 mars 1648, et. disait-il. cette seule incorruptibilité de l’eau renverse toute la physique d’Aristote.

Tout en se livrant à ces expériences, il surveillait l’impression de son ouvrage Valeriani Mai/ni, fratris eapuccini. philosophie… pars [trima, in c/ua tractatnr de peripatu, de logica, de per se notis, de syllogismo demonstratu a. in-N. Varsovie, 16 In. Ces l raités ne sont pas, comme le titre semblerait l’indiquer, réunis en un seul volume, mais ils forment autant de livrets séparés. fort difficiles a rencontrer. Dans Us prolégomènes du premier, il annonçait trois autres parties. Dans la seconde, disait-il contemplabimitr Deiime jusque artem irternam in qua cernitur mental iter mundus intelligibilis… l’ostquam demitto aciem mentis ad considérationem mundi existenlis instar idem. pr. mlelU lluic parti lerti < succedil quurta et postrema, ou / exhibet peculiarem Dei prooidentiam erga genu » humanom. Hue pars philosophia nuncupaluf theologta. Au lieu de suivre ce programme, il publiait ensuite Valeriani Magni… principia et spécimen philosophiir…

in I". Cologne, 1652. Danj CO volume, on trouve des

traites nouveaux : Axtomata ad unioenam philoso phiam, /Vis non factiun. I.ux mentium, qui diffère du

premier opuscule publie sous ce litre ; ils sont suivis

de la réédition des idmiranda de racuo, et de la Décos

prima Soliloipiiorum ad ladislaum (Juartum, déjà imprimée a arsov le. 16 IN.

Dans la plupart des exemplaires manque une feuille additionnelle, sur laquelle l’auteur proteste contre les

fautes Insupportables, errores intolerabUes, commises par l’imprimeur, qui a bouleversé l’ordre des traités

sur li' vide. Il les lait précéder d’une courte réponse a une objection qu’on lui avait peut être laite, (Juins ha : l’Iriim lumen prodiictiim in racuo dclraliat crea lioncm Deo et miracula sanctissimo eucharisties sacra mento '

ail a ses chères études philosophiques que le 1°. Magni consacrait les loisirs forcés des dernières années île sa vie et qu’il demandait un dérivatif a ses

préoccupations de tout genre, Lu iii.v>. il avait offert

a son neveu, le baron François Magni, comte de Stras

nitz, le manuscrit de sa Logique, que celui-ci lit Imprj

mer. il lui promettait alors décrire a son Intention

sa philosophie, et. en effet, quelques années plus lard, il lui en remettait le manuscrit, dont au moins une bonne moitié a été publiée sous ce titre : Qpus phiiosophieum Valeriani Magni, in-l°, Leitmeritz, ltuio. Dans cet ouvrage, inconnu au bibliographes, comme l'édition de la Logica, il rééditait, mais en les modifiant profondément quant à la forme, les opuscules que nous avons indiqués. Il est divisé eu deux

parties : l. Synopsis philosophia Aristolelis ; II. Philosophia Valeriani Magni. I.a première se compose de deux traités : 1. Sententiu Aristolelis de Dca et iniimlo ; 2. Sententia Valeriani de doctrina Aristolelis. Au commencement du second, il pose cet argument : Philosophia Aristolelis ignorât Peum esse causam c/jicientem mundi. Hum qui ignorai Peum esse causam c/Jicientem mundi est impossibile habere scicnlium île Deo et mundo. Ergo philosophia Aristolelis non hubet scient iam de Deo et mundo. C’est le développement de la mineure qui forme le sujet du traité. I.a seconde partie, Philosophia Valeriani Magni, renferme de nombreuses divisions et subdivisions : Logica, Melaphgsica, Rudimentum mathemalic c, Phusiea, Hudimentum Pansophiæ, mais le volume ne renferme que la Logique et la Métaphysique : celle-ci comprend trois parties, Apparatus ad metaplu/sicam unirersanupie philosophiam. Peus, Ens creatum. Dans ce volume, nous avons en tout vingt-deux des trenle-neuf traités, qui dit-on, composaient tout l’ouvrage. Les autres ont-ils paru'.' Nous pensons qu’il faut voir dans l’Opus phiiosophieum le livre De cognitione Pci in se et m creaturis qu’en 1058 il demandait de pouvoir imprimer.

Ce titre, en effet, résume le système philosophique du P. Valérien. Son point de départ est l’idée de l'être parfait qui se présente à nous, dès que nous commençons a réfléchir sur ce qui existe. (Test la connaissance de cet être parfait enlilas per/ecta, ens qua ens, ens non /actum, qui est la lumière, grâce à laquelle noire intelligence arrive à la connaissance de l'être imparfait, ens creatum, car, c’est par la connaissance de la perfection que nous avons celle de l’imperfection, comme parcelle de la lumière nous arrivons à celle des ténèbres, qui en sont la privation. H va nous donner l’indication de ce qu’il regarde comme le sujet de la philosophie. Si, Théophile, mentent tuuin extradas ail contemplandum id omne ipiod est, deprehendes Peum cl tnundum : deprehendes, inquam, unicarn causam intellii/ibilem ex consideralione sui efjectus : Ha ut Peus sit objectum intelligibile in suo e/jcclu ; Peus, iiupiam, in mundo irciito. Porto Peus creando mundiim respc.cit in ideam intelligibilem, quapropier cognitio mundi idealis 560

plurimitm diflert a cognilione mundi exislentis realiter. Philosophia consista in intelleciione mundi idealls,

exaciior vero cognilio mundi exislentis non omnlno spécial ad philosophican sed ad historiam rerum naturalium (Philosophia Valeriani, p. 3). Quelques lignes plus haut, il avait dit : Intetligebam meiun philosophari esse nil aliud quam assequi illum ordinem mediorum in fines naturse, qiiem norera/n prseconceplum a primo intellectu. Si on lui demande quelle est sa méthode, il répondra : Adhibeo methodum composilivam, exorsut mea raiiocinia a per se notis, et inde proyredior ad occulta, occultiora et occullissima, p. 7. Dans les cinq cents pages de ce volume, il ne eile aucun auteur, de peur qu’on ne lui reproche de ne l’avoir pas compris, aussi faut-il être philosophe soi-même pour voir ses rapports avec les écoles. Contemporain de Descartes, a-t-il lu ses ouvrages et en est-il tributaire ? Jean Christian Wolf, dans sa Psychologia empirica, pars I, sect. ii, c. 2, 76, éd. Vérone, 1736, p. 27, écrit que Leibniz qui multum tribuit ucumini Valeriani Magni, s’est servi de l’un et de l’autre. Il est, à n’en pas douter, le Valerianus, que, dans une lettre à Arnauld, le philosophe allemand range parmi « les auteurs chrétiens connus pour avoir écrit avec plus de liberté que les autres » et qu’il dit avoir lus avec curiosité. Dans Migne, Démonstrations évangéliques, t. iv, col. 1137, Paris, 1843.

Pour autant que nous sachions, la philosophie du P. Magni n’a fait l’objet d’aucune étude spéciale, ses ouvrages sont devenus plus que rares et son nom est tombé dans l’oubli. Il mériterait cependant de fixer l’attention de quelque critique. Dans un travail récent, le P. Romuald Bizzarri, capucin de la province de Toscane, se fondant uniquement sur le traité De luce menlium, le représentait comme un précurseur de Rosmini, Tre cappuccini precursori del Rosmini, dans Rassegna nazionale, Rome, août 1924.

Ouvrages théologiques.

 Bien qu'à un degré

moindre, nous rencontrons la même confusion dans les ouvrages théologiques du P. Valérien, consacrés surtout à la controverse avec les protestants.

En 1628, avons-nous déjà dit, il avait fait paraître son premier traité, De acatholicorum credendi régula judicium, dans lequel il établit que, sans l’autorité de l'Église, la Bible seule ne peut suffire pour être la règle de foi des chrétiens. Il y insiste sur ce dilemme : aut redeundum ad romanam Ecclesiam, aut recedendum a Cliristo. Caramuel, son contemporain, qui avait eu l’occasion de le fréquenter à Prague, où il fut vicaire général du cardinal d’Harrach, portait ce jugement sur le livret en question : quem qui legerit esse lutheranum aut etiam calvinianum non possit. Theologia moralis (undamentalis, fundam. 46., edit. 2 a, t. ii, p. 14, Rome, 1656. Un ministre de l'église d’Iéna, Jean Major, essaya une réfutation que nous n’avons pu rencontrer. Valérien lui répondit par la réédition de son livret, suivi de remarques sur l'écrit qui lui avait été opposé, De acatholicorum… judicium nec casligatum nec confulatum a Johanne Majore Jenensi superinlendenle, in-12, Prague, 1631. Un fils de ce pasteur, appelé Jean comme son père, publia pour sa défense un écrit dont nous n’avons retrouvé que le titre, Apologeticus pro parente adversus Valerianum Magnum. Au cours des années suivantes, d’autres ministres et professeurs écrivirent contre le traité de Valérien ; ce furent Jacques Martini, de Dresde, Vindiciæ Ecclesise lutherana Dei gratia ab absurdis superstitionis pontifieite opinionibus liberatr, contra absurdas consequentias capuccini Valeriani Magni, et sententiam ejus de régula credendi, in-8o, Wittemberg, 1631 ; Jean Botsac, d’Herford, Antivalerianus, sive religio romanopapistica probatur non esse vera, quia régula' credendi falsæ innititur, contra Valeriani Magni judicium,

Leipzig, 1631 ; un des trois frères Stegmann, probablement Joachim, qui publia sans apposer son nom, Urevis dtsquisitio, an et quomodo vulgo dicti evangelici pontifleios ac nominatim Valeriani Magni de acatholicorum credendi régula judicium solide algue euidenter re/utare queant ? Lleutheropolis (Amsterdam), 1633, Londres, 1650 ; enfin Conrad Bergius, doyen de l'église de Brème, Praxis catholiea divini canonis contra quasvis hoereses et schismata, seu de fide catholiea et christianorum quorumvis circa illud consensu vel dissensu. Dissertationes ngvem… Brème, 1639. Dans cet ouvrage, Bergius attaque non seulement Valérien, mais Bellarmin et François Véron. A chacun le P. Magni adressait une réponse séparée que l’on trouve dans son volumineux ouvrage Judicium de acatholicorum et catholicorum régula credendi, iu-4", Vienne, 1611. Comme le titre l’indique, il se compose de deux parlies ; dans la première Valérien répond à ses adversaires et, dans la seconde, il établit la règle de foi des catholiques. Il y a malheureusement dans ce traité des arguments de peu de valeur, qui donnèrent prise aux attaques des protestants. Nous savons, par une des lettres du Père, 23 mars 1641, qu’un nouveau converti du Holstein, Théodore Simons, avait publié pour sa défense 7). Johannis Bolsacci antivalerianus andabata, c’est-à-dire, explique-t-il, qui combat à l’aveugle. Nous n’en avons pas trouvé d’autre mention. Plus tard, sous le pseudonyme d’Ulric de Neufeld, Jean Comenius éditait Judicium de judicio Valeriani Magni super catholicorum et acatholicorum credendi régula, sive absurditatum écho, in-8o, Amsterdam, 1644 ; et l’année suivante, Judicium Ulrici Neufeldii de fidei caiholicw régula catholiea ejusque catholico usu. Ad Valerianum Magnum omnesque cedholicos. Le P. Valérien répondit en publiant à son tour Echo absurditatum Ulrici de Neufeld Blesa, demonstrante Valcriano… in-8o, Cracovie, 1616. Comenius réédita, sous son nom, les deux ouvrages avec ce titre : De régula fidei judicium duplex : I. Qualiler a Valeriano Magno construcla fuit ; II. Qualiter ex intenlione Dei et Ecclesise usu construenda venit, in-8o, Amsterdam, 1658. Le P. Magni est encore pris à partie avec le P. Josse Kedd, S. J., dans un écrit de J. Micræl, recteur du collège royal de Stcttin : Erôrlerung des Bckenntnùsses der Wahrhcit allgemeincr uralten Kirchen, aber in der Thaï Abfalls vom seligmachenden Glauben II. Ehrardls Graff Truchsess von Wetzhausen. Nebst Anlwort auf seine 4 Fragstùcke, als auf die 12 propositiones Jod. Kedii, S. J., und Sophismata Valeriani Magni, in-4o, Alt-Stettin, 1652, dont il existe une traduction latine du même temps, Diatribe de lll. C. Ehrardi… Truchsess de Wetzhausen… recognitione Ecclesiæ universalis antiquæ, Vienrne, anno 1652 facta. Ce comte Truchsess avait fait imprimer cette même année un écrit intitulé Veritas antiquæ Ecclesiæ, que le P. Sommervogel attribue au P. Kedd. Au même temps, Jean Conrad Dannhauer, professeur à l’université de Strasbourg, faisait paraître son Gorgias Lcontinus sophista in Valeriano Magno… redivimis, sive anahjsis judicii de acatholicorum et catholicorum régula credendi producti a Valeriano Magno… in-4o, Strasbourg, 1652. Un de ses élèves, Jean Christophe Artopæus, en faisait le sujet de sa thèse de doctorat, Gorgias sophista in Valeriano Magno capucino redivivus.., ibid. De son côté le P. Magni publiait un opuscule, auquel il donnait pour titre : Organum theologicum, seu regulæ argumentandi ex humano testimonio, Salzbourg, 1652, puis successivement : Mcthodus revocandi acalholicos ad Ecclesiam catholicam, h-4°, Batisbonne, 1653 ; Lux in ienebris lucens quam tenebræ non comprehendunt, Straubing, 1654.

Cette année 1654 fut encore occupée par sa controverse avec Herman Conringius, professeur à Helm. 1561

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stedt esprit universel, qui avait la réputation méritée | d'être le plus savant homme d’Allemagne, il avait publie un opuscule Fundamentorum fidei pontiflei » toncussio. In i », Helmstedt. Prié de donner son |uge ment sur cet écrit, le P. Magnl publia la Comussio fundamentorum Ecclesiie cathotlem jactaia ab H. utnrinqi" examinata et rttorta in acatholieos, Straublng. 1e professeur répliqua par II. Conringii responsio ad Valerianum Magnum, pro sua concussione (undamenlorum fidei pontificite, Helmste.lt. A son tour le capucin écrivit une Epistola ad perillustrem… D. J. < de Boineberg… de responsionr II. Conringii, Munich, qui amena II. Conringii responsio altéra… ad Valeriani ni rpistolam nuperrimam, Helmstedt, 1655. Au même temps. Samuel Desmarets, pasteur de l'église rrançaise reformée de Groningue, et professeur a la fæulté de eette ville, écrivait contre les deux derniers traites que nous venons de dire : Valeriani Magni eapueeini Methodus ipiôoScx ; et ignis fatuus, sire. L examen theologieum noom methodi ab ipso nuper prend retrahendos protestantes sub jugum Pontifias, Il Breois re/atatio libelli allerius quem postea sub titulo Lacis in tenebris lueentis emisit, ln-4 », Groningue, 1654. la grossièreté des attaques du pasteur français dépasse de beaucoup celle de ses coreligionnaires allemands. Déjà, il axait pris le P. Valérien à partie dans son Munimen orthodoxiæ et perseoeranliæ evangelicte, cadra lentationes et seàndalum defectionis illius ii, l papismum, eujus lugubre exemplum, parario Valeriano Magna capuccino, non ita pridem in principe magni nominis Germania uidit, in-l". Groningue, Le prince dont il est question est le landgrave de Hesse, converti, ainsi que nous lavons dit. a la suite de controverses dont il nous reste à parler.

u cours de l’année 1650, ce prince, se trouvant à la cour impériale, avait désiré faire la connaissance du 1* Magni et s’entretenir avec lui des questions religieuses, afin d'éclaircir ses doutes sur la confession de foi protestante. A la suite de ces entreliens, il le conviait, l’année suivante, à prendre part à une controverse publique, qui aurait lieu à Francfort, a laquelle il invitait les princes voisins, et dans laquelle il aurait pour opposants trois des plus fameux ministres de la s Calixte, vice-recteur de l’Académie d’Helmstedt. Jean Crocius de C.assel. professeur a Marbourg et Pierre Haberkorn, professeur à l’académie de Giessen. Les princes s’excusèrent et, des trois ministres, le premier prétexta de son ftge pour ne point se déplacer, promettant de répondre par écrit, le second envoya une lettre insolente au landgrave, seul, le troisième vint au rendez-vous. Le siège de la conférence avait été transporté au château de Rheinfels, où se rencontrèrent Haberkorn. assiste de deux ministres, et le 1>. Valérien. avec deux de ses confrères. Suivant la méthode imaginée par ce dernier, la controverse devait se faire par écrit. Dans sa lettre d’invitation, le prince avait proposé les premières questions auxquelles devaient répondre les adversaires : les autres étaient présentées au fur et mesure, sous le titre d’Aetforu ». Commencée le 1 » décembre 1651, cette controverse finit le 21, les nl i ni., nt retirés. On en trouve les actes dans

les volumes publiés de part et d’autre. Le P. Magni édita les Aefa dispulationis habitæ Rheinfelste, apud S. Goarem. inler Valerianum Magnum F Capueeinum missionarium apostolieum et magnifieum D. I’etrum Haberkornium. ss. théologien doctorem ri acadanim Giessensis professorem, cum eorundem collegis… in-4o, -ne. 1652, dont il existe une traduction allemande, Die.rln lier Disputation, Augsbourg, 1652. Œ - le ministre fit paraître Vera et eandida

relalio actionum iltarum, quæ Rhcinfelsæ, in dispuiationt privala inibi inslituta inler I). Pelrum Haber kornium, superintendentem et professorem theologta in aeademia Gissenæi Valerianum Magnum capueeinum, missionartum ponttflcium, cum eorundem « »  » * » " «  aliis occurrerunt, In l", Giessen, 1652. Bientôt ^ après, i, publiait un Anti Valertanus, i. e. refutatio duorum tractatuum Valeriani Magni…, papistm, quos vrai ludicium de acatholicorum et catholicorum régula ère dendi, In l « , tbid., que suivit un Appendix actorum Rheinfelsanorum ei Anti-Valcriani, id est eonfutatio oftuciarum quas Valertanus Magnus paucisslmis illo n’m scriptorum assertiontbus in actiombus nooiter emissis inepte admodum opponere voluit, ml", ma., 1652 H est question dans ce titre de nouvelles ictiones éditées par le P. Valérien : c’est que la diCUSsion continuait par écrit et l’on rencontre de ces

thèses Imprimées, Theologorum catholicorum ex ordine capuccinorum, actio II, III, fV.in 1°, Cologne, 1652,

oui sont adressées aux ministres que nous avons

nommés. Celles envoyées à Calixte on été réunies

avec ses réponses dans le volume publie par son neveu : icta inler serenissimum principem… Ernestum Hassim Landgraoium…, ei Georgium Calixtum, ln-4, Helmstedt, 1681. Quant à Crocius. il imprimait : Christiana ei sincera responsio ad Emesti Hass. Lanaaraoii litteras ad theologos Francofurtum ad colloquium evocatos iteratas eonsignata et in lucem édita. Trium hic dominorum capuccinorum ad I de religione auæstiones, a principe Errîesto landgravio propositas, responsa quæ sub eorum nomine ei Actioms primas titulo in lucem prodiere tanguntur breviler.., ml", Cassel 1651 U en existe une édition allemande. Crocius répondit également à VActio secundo des capucins, Der papistischen Theologen, … andere Handlung… ibia., 1652 Un auteur, que nous ne saurions indiquer, prit parti pour les théologiens catholiques et fit paraître un travail que nous n’avons pas retrouve : Ostensw Crociana praoitalis sine vindictes contra defensionem Crocii Mavence. 1652. Le ministre reprit la plume et écrivit sa Jasta defensio christiana et sincera responsionis. Ad calcem ea quæ novellus quidam capuçinorum palronus pro actione illorum secundo, contra ejusdem considerationem, veritate invita déblaierai, breviter expenduntur atque confutantur, ibid., 1652.

Vu commencement de l’année 1653, le P. Valérien voyant l’inutilité de ces discussions, avec des adversaires qui se dérobaient aux questions concrètes, les interrompit ; d’ailleurs, il avait été averti que Rome ne les approuvait point. Toutefois, pour qu’il en restât autre chose que des cahiers de quelques pages, il réunissait le tout dans un ouvrage qu’il intitulait : Arta dispulationis Rheinfeldensis continuata ex propria eu jusque domo mm DD. Petro Ilaberkornio, Georgio Calixto et Joanne Crocio. Au volume déjà paru il ajoutait les différentes Acliones avec chacun des ministres, en donnant également leurs réponses. La troisième partie concernant Crocius, qui dans la Justa defensio, avait cherché à le tourner en ridicule, à propos de la partie de sa Catholicorum régula credendi, ou il rap porte comme miracles des faits singuliers, racontes par Boverius, dans ses Annotes des mineurs capucins, est intitulée Porcus evangellcus productus in spectaculum Christi fidelibus, car, écrit-il, pour justifier ce titre Crocius en se moquant de ces miracles, id egit quod Christus vaticinatus est eventurum Us qui mittunt margaritas ante porcos. On voit par là à quel ton était descendue la polémique. Avant d’autoriser I impression du ms., la Propagande voulut en avoir une copie, et C’est ainsi qu’elle existe dans ses archives ll.rtere

anliche, vol. 334.) Au grand regret de Valérien, l au torisation ne vint pas : d’ailleurs, d’autres faits

s'étaient produits et avaient diminue le crédit don il avait joui pendant de longues années. Dans une li du 8 février 1652 a Georges Calixte. le landj

nomme plusieurs ministres <iui lui avaient adressé « les missives inconvenantes, à la suite de sa conversion et de la publication d’un ouvrage dans laquelle il en

donnait, les mol ils, Moliva conuersionis ad fidem… Emesti landgravii llassiœ…, in-4o, Cologne, 16.">2. Il en nomme deux en particulier, Guillaume Hulsius et Hermann Ewichius. Un anonyme leur répliquait par le Cibus quadragesimalis ex responsionibus II. Evaichii et W. Hulsii…, in-1°, Francfort, 1652 : Fasten-Speise 11. Ewichii und W. Hulsii, ans ihren Antivorlen vorgestelll, m-4°, Cologne, 1652. Dans son Munimen orthodoxiæ, p. 59, nous ne savons sur quel fondement, Resmarets adjuge cet écrit au P. Valérien ; par contre. et avec un bon motif, il lui conteste VEpistola peremptoria ad G. Calixtum, in-8°, Cologne, 1654, publiée sous le nom du landgrave, qui lui est attribuée par le neveu de ce même Calixte. Quand elle parut dit-il, le capucin n’avait plus la laveur du prince qui s'était donné tout entier aux jésuites, et la Partenesis votiva pro tjusdem anima Calixli, ne pereal in schismate, qui fait suite à la lettre, P. Rosenthalii pœdagogismum sapit. Il nous faut expliquer ce revirement auquel le ministre fait allusion.

Dans l’actio seconda de la discussion de Rheinfels, le P. Valérien avait écrit : candide fatemur non extare argument/un catholicum ex sacro textu, quod inférât hanc thesim (de primatu Pontificis Romani). Quelques lignes plus bas, il corrigeait ce que cette concession pouvait présenter d’excessif : hanc thesim non quimus inferre ex solo sacro textu, siquidem in' bibliis nnlla fit mentio Pontificis Romani. Se bornant au premier passage, les ministres protestants, Jean Crocius entre autres, en tiraient avantage pour combattre la primauté du pape. Ce que voyant, le nouveau converti pria son confesseur, le P. Rosenthal, S. J.. de mettre les clioses au point. Il le fit par un opuscule, imprimé à la hâte, sans nom d’auteur, ni lieu d’impression, Zwôlff Betrachtungen ùber den bestàndigen Baw auff den Felsen, und nichl auff den Sand, nebens zwolff Belruchtungen ùber etliche der U ncatholisehen Strophen oder Betrigereyen, Cologne, 1653. Le P. Valérien n’y était point nommé, mais il était facile de le reconnaître. Y vit-il une vengeance des jésuites, dont il avait exigé l’exclusion des conférences de Rheinfels, sous menace de se retirer lui-même ? On peut le supposer. Toujours est-il qu’il s’offensa de cette publication, où il était représenté comme ayant écrit autrement qu’il ne convenait, ex ignorantia, vcl inconsiderantia, aut alio ex defeetu. Il adressa donc une lettre indignée à son confrère, le P. Ronaventure de Rùthen, qui déjà avait pris sa défense dans un écrit satirique, aujourd’hui introuvable, car tous les exemplaires furent saisis et brûlés en place publique, par ordre du nonce : Zwolff Bedencken eines Lehr-Jungen in der Bau Kunst, ùber zween Mcister derselbigen Kunst, einen alten Griechen und einen jungen Creter, Cologne, 1653. Dans son Epistola Valcriuni Magni… ad R. P. Bonauenturam Ruthenum… de questione utrum primatus Romani Pontificis super universam Ecclesiam probari possit ex solo.s « cro textu, in-8o, Ratisbonnc, 1653, dont l’impression faite en dehors de lui, disait-il, n’avait pas été pour lui déplaire, il se plaignait du procédé dont il était victime, et justifiait sa thèse, telle qu’il l’avait établie. L’affaire en serait peut-être restée là si, peu après, un volume n'était paru, sous le pseudonyme de.locosus Severus Médius, Vertaulich Gesprâck zwischen vier Papstischen scribenten als Jodoco Kedd, einem Jesuiten. Valeriano Magno, einem Cupucciner, Elia Schillcrn dociore, und dann Paulo Segero Flandro, in-12, s. L, 1653. Avec peu de vraisemblance, puisque le P. Kcdd, S..1., y était pris à partie. Valérien accusa le P. Rosenthal d’en être l’auteur, tandis que, comme on ne le sut que plus tard, il avait été publié par Jean Sébas tien Mittemacht, recteur du collège protestant de Géra. Cette nouvelle attaque renouvela tous ses anciens griefs contre la Compagnie ; ils remontaient au commencement de sa carrière apostolique, et pour sa défense il composa un opuscule malheureux, C.ommentarius de homine infami personato, in-12, Vienne, 1653. Deux ans après, il le rééditait à Prague avec un Appenilix et une Appendicula non moins regrettables. Ce fut lui qui motiva en grande partie le décret de la Propagande du 6 décembre 1655. Nous avons dit le ics te.

Son A polo g ia contru imposturas jesuitarum avait achevé de lui aliéner, ainsi qu'à ses frères, la bienveillance du landgrave, déjà bien diminuée par les précédents écrits, où il était souvent question de lui. Il se crut donc en devoir de se défendre, et, dans ce but, il composa un opuscule Mann muss auch den andern Theil hôren oder Abschrifft eines Schreibens, welches eine zu Endi unlerschricbene hochfurstl. Persan, der Schulz-Schrifft, welche Valerianus Magnas… ivider die beg sich eingebitdete Belrugereyen der Jesuiten aussgehen lassen, ebtgegen gesetzt, in-12, s. 1., 1661. Rien que l’auteur ait écrit en allemand, il existe en cette langue deux textes complètement différents, dont l’un semble être une traduction de l'édition latine, faite par un secrétaire du prince Hermann Reernklaw, qui parut en même temps, Audiutur et altéra pars, seu copia cujusdam litterarum R. P. Valeriano Magno… contra imaginatas sibi imposturas jesuitarum. A la lin est la date du 17 juin 1661. Dès que l’impression en fut achevée, écrivait peu après le landgrave, il en envoya un exemplaire latin au prince-archevêque de Salzbourg ; mais tout fait croire que celui-ci épargna cette peine suprême à son ami, arrivé à la fin de sa carrière, puisqu’il mourait le 29 juillet. « Je ne sais s’il l’a vu », disait ce prince, qui n’exprime d’autre regret. Les éditions ne se comptent pas, car elles furent vraisemblablement multipliées par ceux qui y trouvaient leur avantage.

Pascal, dont la lettre est du 25 novembre 1656, n’avait utilisé que le Commentarius in homine infami : les adversaires de la Compagnie ne tardèrent pas à exploiter les derniers écrits. Sous le pseudonyme de Theophilus paraissait bientôt une De/ensio pro Valeriano Magno, in qua exponitur Ecclesia ; romanocatholicæ scandalum, id est jesuitarum ha-resis seu atheismus… contra librum Audiatur et altéra pars. Homo polilicus accessit integer, in-12, s. L, 1661. Peu après, Christian Kortolt publiait Valerianus confessor, hoc est solida denwnstratio quod Ecclesia romana non sit vera Christi Ecclesia, deducta ex Valeriani Magni… apologia, in-16, s. L, 1662. Ces publications haineuses ne pouvaient rendre qu’un mauvais service à la mémoire du P. Valérien, qui méritait cependant une réhabilitation. Klle parut sous le titre Responsio apologetica pro R. P. Valeriano Magno… et sociis ejus capuccinis, ad libcllum anno 1661 a celsissimo principe Erneslo llassiæ landgravio editum… cui lilulus erat Audiatur et altéra pars, in-12. Monopoli, 1662. L’auteur anonyme était le procureur général de l’ordre des mineurs capucins, le P. Marc-Antoine Gallizio, qui défendait l’orthodoxie du P. Valérien dans sa thèse de Rheinfels, et celle de ses confrères, que le landgrave mettait en suspicion, et, sur d’autres points, il opposait des documents à ses assertions. A son apologie il ajoutait la Relalio veridica de pio obitu R. P. Valeriani Magni. déjà publiée dans les jours qui avaient suivi sa mort, ainsi que l’inscription fort élogieuse, que, sous le titre d’Epilaphium, lui avait dédiée le princearchevêque de Salzbourg. Le silence se fit et le Valerianus rediviuus, Cologne, 1683. du P. Charles d’Hidelsheim, n’est qu’une explication de la Régula credendi. i s, , , , ™. — dkscMm du Paiftan, BmM*. ' "'. '"ii 7 71 il" ; m. 30 ; I ettew dd Prtodpl, 82, 84,. i. i) irV.i.. V « co> I. 38. Ireata* * ta S. C. * ta Propoaandr I i-17. 57, 59, 61, 68, 66, 87, 6°, 70-72, i H ». 87, ii.-j, 7. ; iis. : izi. : « 2I. : » 28.3 - BibtiouVque Vaticane, ms. Bor6. M ""<' « '

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