Dictionnaire de théologie catholique/ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’)

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 4.2 : DIEU - EMSERp. 380-393).

ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’). Vraisemblablement intitulé par son auteur hébreu : Mešàlim, paraboles, cf. S. Jérôme, Præfatio in version. libror. Salomonis, P. L., t. xxviii, col. 1242, renseignement confirmé par les citations rabbiniques des midraschim Schemoth Babba, c. xxi, et Bamidebar Rabba, c. xxiii. Désigné parfois, dans la littérature juive, sous le titre de Séfer haḥokmâh, « livre de la sagesse ». I. Lévi, Revue des Études juives, Paris, 1897, t. xxxv, p. 20 sq. — Bible grecque : ΣΟΦΙΑ ΣΕΙΡΑΧ, ou Σοφίαα Ἰησοῦ, τοῦ υἱου Σειράχ (Σιράχ) : manuscrits, listes synodales, catalogues, écrits des Pères, voir H. B. Swete, An Introduction to the Old Testament in Greek, Cambridge, 1902. p. 201 sq. (quelques variantes). — Bible latine : Ecclesiasticus, dès le iiie siècle, cf. S. Cyprien, Testim. adv.Judseos, l. III, c. xxxv, xcv, P. L., t. iv, col. 755, 775 ; Bulin traduisant Origène, Homil., xviii, in Num., n. 3, P. G., t. xii, col. 714 ; et ainsi nommé en tant que type des alii libri qui non canonici, sed ecclesiastici, a majoribus appellati sunt. Ruffin, Comment. in symb. aposi., n. 38, P. L., t. xii, col. 374. Quelques variantes rappelant le titre grec. H. B. Swete, op. cit., p. 210 sq. Se détache parfois, dans les manuscrits, du groupe des écrits salomoniens pour former, avec la Sagesse, le petit groupe binaire des « deux Sapiences ». S. Berger, Histoire de la Vulgate, Paris, 1893, p. 331 sq.
I. Texte et versions.
II. Canonicité.
III. Auteur. Son époque, son originalité.
IV. Enseignements historiques.
V. Enseignements doctrinaux et moraux.
VI. Commentateurs.

I. Texte et versions.

I. TEXTE (original hébreu retrouvé).

Attesté jusqu’au xie siècle par divers témoignages, cf. S. Jérôme, Præf. in vers. libr. Salomonis, loc. cit., et nombre de citations expresses ou tacites, textuelles ou libres, faites en hébreu ou en araméen, dans la littérature rabbinique, du Ier au xe siècle.

Relevés de Schechter, The Quotations front Ecclesiasticus in rabbinic Literature, dans The Jewish Quarterly Review, Londres, 1891, t. iii, p. 682 sq. ; Cowley et Neubauer, The original Hebrew of a portion of Ecclesiasticus, Oxford. 1897, p. x sq., xvx sq., xxx sq. ; et d’auteurs plus anciens énumérés dans Kautzsch, Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Alten Testaments, Fribourg-en-Brisgau, Tubingue et Leipzig, 1900, t. i, p. 240 ; Tony André, Les apocryphes de l’Ancien Testament, Florence, 1903, p. 295 sq.

Objet, de la part de plusieurs savants, d’essais de reconstitution basés sur les versions immédiates grecque et syriaque.

Travaux de Bail, Benzeeb, Rickell, Ederslieim, Fiiinkel, FriIzsche, Geiger. Cf. Cowley et Neubauer, op. cit., p. xviii ; Schechter et Taylor, The Wisdom of Ben Sira, Cambridge, 1899, p. 12 sq. 2029

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Le texte hébreu original de l’Ecclésiastique, perdu depuis longtemps, a été retrouvé, de 1896 à 1900, sous les espèces de trente feuillets manuscrits appartenant à quatre codex fragmentaires successivement dénommés par les savants, dans l’ordre des découvertes : B, A, C, D. Tous ces feuillets provenaient de la giteniza, ou salle de débarras des manuscrits de service hors d’usage, d’une synagogue du Caire, la synagogue d’Ezra.

Le manuscrit B contient, en dix-neuf feuillets : Eccli., xxx, 11-xxxiii, 3 ; xxxv, 11-xxxvin, 27b (Vulg., 28 6) ; xxxix, 15c (Vulg., 20c)-li, 30 (Vulg., 38). Cf. pour l’histoire de la découverte, la description du manuscrit, les articles et les ouvrages à lui consacrés : J. Touzard, L’original hébreu de l’Ecclésiastique, dans la Revue biblique, Paris, 1897, t. VI, p. 274 sq., et à part, Paris, 1898 ; Les nouveaux fragments hébreux de l’Ecclésiastique, Paris, 1901, p. 3 sq., 59 sq. ; I. Lévi, L’Ecclésiastique, texte original liébreu, l" partie, Paris, 1898, p. v sq., i.vi sq. ; II’partie, Paris, 1901, p. m sq. ; Kautzsch, Z)i’e Apokryphen, t. I, p. 256, xxviii de l’introduction.

Éditions avec traduction et notes critiques : Feuillet 7, xxxix, 15c (Vulg., 20 c)-xl, 6<i (Vulg., 7 b), Schechter, dans The Expositor, Londres, juillet 1896, p. 1 sq. — Feuillets 7 et 8-16, XL, 9-xlix, 116 (Vulg., 13b), le 9° contenant xx, 30-31 (Vulg., 32-33) après XLI, 13, Gowley et Neubauer, op. cit. ; R. Smend, Das hebrâische Fragment der Weisheit des Jésus Sirach, Berlin, 1897 ; I. Lévi, op. cit., I" partie ; N. Schlôgl, Ecclesiasticus, Vienne, 1901. — Feuillets 1, 3, 4, 6, 17-19, xxx, 11-xxxi, 11 ; xxxii, lb -xxxiii, 3 ; xxxv, 11-xxxvi, 26 (Vulg., 23) ; xxx iiv 27 (Vulg., 30)-xxxviii, 27b (Vulg., 28b) ; xlix, 12c (Vulg., 14c)-li, 30 (Vulg., 38), Schechter et Taylor, op. cit. ; I. Lévi, op. cit., II" partie. — Feuillets 2 et 5, xxxi, 12-xxxii, la ; xxxvi, 24 (Vulg., 21)-xxxvii, 26 (Vulg., 29), G. Margoliouth, dans Jewish Quarterly Review, Londres, 1899, t. xii, p. 1 sq. ; I. Lévi, op. cit.

Le manuscrit A contient, en six feuillets, Fxcli., iii, 6b-xvi, 26. Cf. J. Touzard, Les nouveau.c fragments, p. 3 sq., 46 sq., 60 sq. ; I. Lévi, op. cit., II’partie, p. VI sq.

Éditions : Feuillets 1-2, 5-6, m 6b, 76-VH 29a (Vulg. 31a) ; XI, 34b(Vulg. 36d)-xvi, 26, Schechter et Taylor, op. cit., 1. Lévi, op. cit.- Feuillets 3-4, iiv 29 b (Vulg. 31 b)-xi, 34a (Vulg., 36 <o, E. N. Adler. dans, Jewish Quarterhj Review, Londres, avril 1900, p. 466 sq. ; I. Lévi, op. cit.

Le manuscrit C, feuillet unique, contient Eccli., xxxvi, 27a (Vulg., 26a)-xxxvii. 1 a. Cf. J. Touzard, Les nouveaux fragments, p. 46 sq. ; I. Lévi, op. cit., II" partie, p. VIII sq.

Édition : I. Lévi, dans la Revue des Études juives, Paris, janvier-mars, 1900. p. 1 sq.

Le manuscrit D contient, en quatre feuillets, Eccli., IV, 23b (Vulg., 28b)-vn, 25 (Vulg., 27) ; xviii, 31b-xx, 13, comprenant xxxvii, 19-26 (Vulg., 22-29) entre xx, 7 et 13 ; et des versets choisis de xxv, 8 b (Vulg., llb)-xxvi, 2. Cf..1. Touzard, Les nouveaux fragments, p.52sq., 63 ; I. Lévi, L’Ecclésiastique, II’partie, p. I sq., XIII sq., lxix sq.

Éditions : Feuillet 2, vi, 18-vn, 25, I. Lévi, dans la Revue des Études juives. Paris, 1900, t. XL, p. 25 sq. — Feuillets 1 et 4, iv, 23-v, 13 ; xxv, 8-xxvi, 2, Schechter, dans Jewish Quarterly Reviexv. avril 1900, p. 456 sq. — Feuillet 3, xviii, 31-xx, 13, Gaster, ibid.. juillet 1900, p. 688 sq.

Éditions critiques de la totalité des fragments B, A, C, I), dans l’ordre des chapitres : J. Knahenhauer, Textus Ecclesiastici hebrseus descriptus, cum notis et versionc latina, dans Comm. in Eccli., Paris, 1902, Appendix ; H. L. Strack, Die Sprùche Jésus, des Sohnes Sirachs, Leipzig, 1903 (notes et lexique) ; I. Lévi, The Hébreu ; text of the Book of Ecclesiasticus, Leyde, 1904 (notes et glossaire) ; J. Touzard, dans La sainte Bible polyglotte de M. Vigouroux, Paris, 1904, t. v, passim ; avec trad. française et notes, appendice, p. 885-970 ; N. Peters, Liber Jesu filû Sirach, sive Ecclesiasticus hebraice, Fribourg-en-Brisgau, 1905 (version latine, notes et glossaire) ; R. Smend, Die Weisheit des Jésus Sirach hebràisch und deutsch, Berlin, 1906.

Nous n’avons ainsi présentement qu’un peu moins des deux tiers du texte original hébreu de l’Ecclésiastique, vu qu’il nous manque encore : i-iii, 6 a ; xvi, 27-xvin, 31 a ; xix, 3-xx, 4 ; xx, 8-29 ; xxi-xxv, 8 a (Vulg., 11 a) ; 11 c-12 (Vulg., 16) ; 14-16 ; 23a6 (Vulg., 31) ; 24-26 (Vulg., 33-35) ; xxvi, 3-xxx, 10 ; xxxiii, 4-xxxv, 10 ; xxx iivi 27 c (Vulg., 28e)-xxxix, 15 b (Vulg., 20 b). L’intercalation par le ms. B, entre LI, 12 (Vulg., 17) et 13

(Vulg., 18), d’un cantique inconnu aux versions ne compense malheureusement pas ce défaut.

Dès la publication des premiers fragments du ms. B, les savants, sauf une courte hésitation de M. Lévi, cf. Revue des Études juives, Paris, 1896, t. xxxii, p. 303, affirmèrent l’originalité, l’authenticité de l’hébreu retrouvé, nonobstant les nombreuses traces d’altérations qu’il portait et qui étaient dans les conditions naturelles et inévitables de sa transmission. C’était « du bon hébreu », au style « pur et classique », cf. J. Touzard, Revue biblique, Paris, 1908, t. iiv p. 53 sq., après Neubauer, op. cit., offrant toutefois quelques particularités : imitation voulue des anciens écrivains ; emploi d’expressions et de mots araméens ou des plus récents, étrangers à l’hébreu biblique ou néologismes dérivés pourtant des racines classiques ; introduction de formes verbales inconnues à la Bible. J. Touzard, ibiil., p. 55 sq. Mais en 1899, avant la découverte des ms. A, C, D et R, 3e et 4e série, M. S. Margoliouth, professeur d’arabe à l’université d’Oxford, soutint et appuya la thèse que le texle hébreu d’Eccli., xxxix, 15 c-XLIX, Il fr, prétendu original, n’était qu’une retraduction, en hébreu, d’une traduction persane, cplle-ci faite à l’aide des versions grecque et syriaque. The Origin of the « Original Hebrew » of Ecclesiasticus, Londres, 1899. M. S. Margoliouth ne rallia guère, et encore imparfaitement, à son opinion aussitôt vivement combattue, que M. Bickell, lier hebrâische Siræhtext. Eine Rùckûbersetzung, dans Wiener Zeitschrift für die Kunde des Morgent andes, "Vienne, 1899, t. iixi p. 251 sq., et M. Lévi, celui-ci toutefois après la publication, par M. Schechter, des nouveaux fragments du ms. R et de.4, iii, 6 6-vn, 29 a ; xi. 34 » xvi, 26, Revue des Éludes juives, Paris, 1899, t. iixxxvi p.306sq. ; t. xxxix, juillet, octobre, et concluant d’abora « Les nouveaux fragments ne sont — au moins pour un certain nombre de chapitres — qu’une retraduction en hébreu d’une version syriaque ; » puis, d’une façon plus générale, dans L’Ecclésiastique, IIe partie, p. xxxix : « Les fragments A et R sont les restes d’un exemplaire de l’original enrichi : 1° du cantique alphabétique de la fin (i.i, 13-30), retraduction hébraïque de la version syriaque déjà altérée ; 2° de doublets traduits également du syriaque ; 3° de corrections ou interpolations isolées s’inspirant de la même version. » L’étude comparée des quatre mss. A, R, C, D, lesquels offrent entre eux plusieurs parties communes : A et D, iv, 23 b, 30-31 ; v, 4-8, 9-13 ; vi, 18-19, 28, 35 ; iiv 1, 4, 6, 17, 20-21, 23-25 ; B et C xxxvi, 16, 29-31 ; xxxvii ; xxxvui, 1 ; R, C, D, xxxvii, 19, 22, 24, 26, confirma définitivement l’auteur dans cette opinion. Les aramaïsmes, rabbinismes et arabismes restent « les traits caractéristiques du lexique » de Ben-Sira « encore fermé à toute infiltration hellénique. Le style trahit également une époque de décadence. » Ibid., p. xlvi. — Ces conclusions de I. Lévi ont été rejetées par N. Peters, Der jûngst wiederaufgefundene hebrâische Text des Ruches Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1902, p. 30" sq. Parmi les passages allégués par I. Lévi, Peters n’en a « trouvé aucun où l’hypothèse d’une retraduction soit solide. Variantes et doublets s’expliquent suffisamment par l’utilisation — qu’aurait faite le copiste de l’archétype de nos quatre codex — d’un manuscrit hébreu plus voisin de la recension dont témoignent le syriaque ou le grec ». Et Fuchs, Textkritische Vntersuchungen zutn hebrâischen Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1907, p. 123, juge « le syriaque plutôt dépendant de la recension d’où dérivent les additions de l’hébreu » dans les passages où I. Lévi voit une retraduction.

Pour l’histoire de la controverse sur l’originalité des fragments hébreux et la bibliographie très abondante, voir, concurremment avec les ouvrages cités de N. Peters, p. 28’sq., et de A. Fuchs, p. 3 sq. : J. Touzard, art. cités de la Revue biblique ; 2031

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2032

Les nouveaux fragments, Paris, 1901, p. 18 sq., et biblio- graphie, IV; 1. Lévi, L'Ecclésiastique, II" partie, Paris, 1901, p. wiii sq.; J. Knabenbauer, Cummenlarius in Ecclesia- sticutn, Paris, 1902, p. 7 sq. ; Ryssel, Die neuen hebràischen Fragmente des Bûches Jésus Sirach und ilire Herkunft, dans Theologisrhr Studien und Kritiken, Gotha, 1900, t. lxxiii, p. 363 sq., 505 sq. ; 1901, t. lxxiv, p. 75 sq., 269 sq., 547 sq. ; 1902, t. lxxv, p. 205 sq., 347 sq., combattu au même titre que I. Lévi par N. Peters et A. Fuchs, op. cit.

L'auteur de l'Ecclésiastique adopta pour son livre la forme poétique et l'écrivit probablement tout entier en distiques. Là où le distique attendu fait défaut, il semble que l'on doive conclure à une altération du texte. Cf. N. Peters, op. cil., p. 86'.

Pour les questions de la mesure du vers et de la strophique, voir les essais de S. Margoliouth, Bickell, Nôldeke, D. H. Mùller, Grimme, Schlôgl, N. Peters, bibliographie dans N. Peters, op. cit., p. vm. sq., et Tony André, Les apocryphes de l'Ancien Testament, Florence, 1903, p. 271 sq. — Pour le psaume intercalé, dans l'hébreu, entre LI, 12 et 13, voir .1. Touzard, Les nouveaux fragments, p. 7 sq. ; I. Lévi, L'Ecclé- siastique, II' partie, p. xlvii sq.; A. Fuchs, op. cit., p. 102 sq.

//. VERSIONS. — 1° Versions immédiates. — 1, Ver- sion grecque des Septante. — La traduction grecque de l'Ecclésiastique fut exécutée « en Egypte », entre les années 132 et 120 avant notre ère, par le petit-fils de l'auteur venu de Palestine au pays des Pharaons « l'an 36 du roi Évergète », Ptolémée VII. Voir plus loin, col. 2042. Elle nous a été conservée dans la Bible des Septante.

Pour la tradition du texte dans les manuscrits, tous issus, pour l'Ecclésiastique, d'un seul et même archétype, voir Fritzsche, Die Weisheit Jesus-Siracli's, Leipzig. 1859, p. xxi; Hatch, Essays in biblical Greek, Oxford, 1889, p. 247 sq. ; Schii- rer, art. Apokryplien des Allen Testaments, dans Bealency- clopddie für protest. Théologie und Kirche, Leipzig, 181*6, t. i, p. 629 sq. ; Ryssel, Die Spriiche Jésus, des Holmes Siraclis, dans Kautzsch, Die Apijkryphen, t. i, p. 244 sq.; N. Peters, Der junyst unederaufgefundene hebràische Text des Bûches Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1902, p. 35' sq. — Pour la critique, voir : 1. avant la découverte des fragments hébreux, Edersheim, dans The Apocryphu, de Wace, Londres, 1888, t. II, p. 23 sq.; Hatch, op. cit., p. 250 sq. ; Bois, Essai sur les ori- gines de la philosophie j udéo-alexandrine , Paris, 1890, p. 345 sq.; Nestlé, Marginalien und Mater ia lien, Tubingue, 1893, p. 48 sq.; Klostermann, Analekla, Leipzig, 1895, p. 16 sq., 26 sq. 2; depuis la découverte: J. Touzard, L'original hébreu de l'Ecclésiastique, dans la Bévue biblique, Paris, 1898, t. vu, p. 33 sq.; I. Lévi, L'Ecclésiastique. 1" partie, p. xl sq.; Rys- sel, loc. cit., p. 242 sq.; Knabenbauer, Comm., p. 21 sq.; N. Peters, op. cit., p. 50" sq. : « La version grecque reste un précieux témoin du texte original, » p. 58"; « elle reste aussi, en bien des cas, préférable au syriaque et môme à l'hébreu, » p. 78'.

Éditions : 1. Dans les Bibles. Toutes les éditions des LXX, depuis la polyglotte d'Alcala, 1514-1517, qui a rétabli l'ordreration- nel des c. xxxm, 13 o-xxxvi, 16 a, avant xxx, 25-xxxm, 13 a. interverti dans tous les mss., même dans le Vaticanus gr. 346 (Holmes et Parsons, 248). cf. Ryssel, loc. cit., p. xxvm, jusqu'à celle de H. B. Swete, The Old Testament in Greek. Cambridge, 1891, t. n, p. 641 sq. — 2. Éditions des deutérocanoniques (ou apocryphes) : Krancfort-sur-le-Mein, 1694; Augusti, Leipzig, 1804;Apel, Leipzig, 1837; Fritzsche, Leipzig, 1871.— 3. Ecclésias- tique à part : Dav. Hmschel, Sapientia Sirachi, sive Ecclesia- sticus, Augsbourg, 1604 ; Alb. Fabricius, Liber Tob., Jud., Or. Man., Sap. et Ecclesiasticus, Francfort et Leipzig, 1691 ;Linde, Sententix Jesu Siracidœ, Dantzig, 1795; Bretschneider, Liber Jesu Siraciilse, Ratisbonne, 1806.

2. Version syriaque. — Elle a été faite (peut-être déjà avant l'an 200 de notre ère, I. Lévi, L'Ecclésias- tique, II e partie, p. lx) par un seul traducteur (voir pourtant I. Lévi, op. cit., l re partie, p. LIIj II e partie, p. lx, note 1) sur un texte hébreu représenté par celui des fragments retrouvés, mais plus ancien et mieux conservé. Eichhorn, Einleitung in die apokriphischen Schriften des All.Tesl., Leipzig, 1795, p. 84; Fritzsche, op. cil., p. xxiv; Kaulen, Einleitung in die heiligen Schriften, Eribourg-en-Brisgau, 1898, Jj 333, tenaient

pour un original grec, contre Rendtsen, Spécimen exercitationum criticarum in Vet. Test, libros apo- cryphos, Gœltingue,1789, p. 16, 29 sq., 45, qui conclut le premier à un original hébreu et fut suivi par la plupart des savants. Cf. Ryssel, loc. cit., p. 250 sq.; N. Peters, o/>. cit., p. 62'. L'examen des mss. A, R, C, D a rendu cette conclusion certaine.

Pour la tradition du texte, voir N. Peters, op. cit.. p. 59' sq. ; pour la critique : Hatch, op. cit., p. 254 sq. ; I. Lévi. op. cit.. I" partie, p. L sq. ; J. Touzard, Bévue biblique. 1908, t. vu, p. 45 sq. ; Ryssel, loc. cit., p. 251 sq. ; Knabenbauer, op. cit., p. 32; N. Peters, op. cit., p. 61' sq. Selon ce dernier, « la ver- sion syriaque représente un texte plus récent que celui de la version grecque, mais plus ancien que l'archétype d'A, B,C, D; en d'innombrables passages où le grec généralise, elle a la vé- ritable leçon originale plus concrète », p. 92". Peters rejette l'opinion de I. Lévi, des deux traducteurs.

Éditions : dans les polyglottes de Paris (ou de Le .lay), 1629- 1645, t. vm, p. 358 sq.; de Londres (ou de Walton), 1654-1657, t. iv ; A. de Lagarde, Libri Vet. Test, apocryphi syriace, Londres et Leipzig, 1861, p. 2 sq.

2° Versions dérivées. — 1. Anciennes latines. — a) Celle de la Vulgate, que ne retoucha point saint Jérôme, Prœf. in libros Salomonis juxta Sejiluag. interprètes, P. L., t. xxix, col. 404, et qui fut exécutée, non sur l'hébreu, comme le jugeait possible Sabatier, Bibliorutn sacror. lalinse versiones antiipise, Paris, 1751 , t. Il, p. 390, et l'admettaient Corneille de la Pierre, In Ec- clesiaslicum prolegomcna (Comm. in Eccli.), Anvers, 1723, p. 20, et E. G. Bengel, dans Eichhorn's atlge- meine Bibliolhek der biblischen Literatur, Leipzig, 1796, t. vu, p. 832 sq.; cf. aussi de Wette, Lehrbuch iler hist.-krit. Einleitung in die Bibcl, édit. Schrader, Rerlin, 1869, t. i, p. 599, mais sur le texte grec des Septante dans une recension différente de la nôtre et corrigé d'après le texte hébreu. Voir Herkenne, De veleris latinse Ecclesiaslici capitibus i-xuif, Leipzig, 1899, p. 9 sq.; I. Lévi, L'Ecclésiastique, II e partie, p. LVIII.

Tradition du texte et critique : Sabatier, op. cit.; Fritzsche, op. cit., p. XXIIi; Hatch, op. cit., p. 254, 256 sq. ; Herkenne, op. cit., p. 14 sq. ; Die Textùbcrlieferung des Huches S.racli. dans Biblische Studien. Fribourg-en-Brisgau, 1901, t. VI, fasc. 1 et 2, p. 136 sq.; P. Thielmann, Die lateinische l'bersel- zung des Bûches Sirach, dans Archiv für latein. Lexikogra- phie und Grammatik. Leipzig, 1893, t. vm, p. 501 sq. ; 1894, t. ix, p. 247 sq., puis Bericht ùber dus Mater ial einer krit. Ausgabe der latein. Cbersetzungen. extrait des comptes rendus de l'Académie royale de Bavière, section de philosophie et d'histoire, t. XIII 6, p. 214 sq. Cf. aussi Sam. Berger, Histoire delà Vulgate. Paris, 1893, p. 22-200, passim; Ryssel, loc. cit., p. 248 sq. ; I. Lévi. op. cit., p. lv sq. ; N. Peters, op. cit., p. 39' : « La version latine est un très précieux témoin indirect de la grecque..., quelquefois elle a gardé seule la vraie leçon )>, ibid.. p. 42'; Knabenbauer, op. cit., p. 33 sq.

Éditions : Toutes celles de la Vulgate: Heyse et Tischendorf, lliblia sacra latina Veteris Testamenli, Leipzig, 1873; de Lagarde, Die Weisheiten der Handschrift von Amiatina, dans Mitteilungen, I, Giettingue, 1884, p. 285 sq.

b) Autre version latine, plus récente que celle de la Vulgate et serrant de très près un texte grec presque identique à celui de l'édition Sixline, Vêtus Testant. juxla Sept., Rome, 1587; représentée seulement par un feuillet manuscrit d'écriture visigothique contenant Eccli., xxi, 20 6-xxn, 27, et retrouvé dans les archives de la Haute-Garonne par C. Douais. L'écriture en remonte pour le moins au IX' siècle.

Edition critique avec fac-similé : C. Douais, Une ancienne version latine de l'Ecclésiastique. Paris, 1895. Cf. Bévue biblique, 1895, t. IV, p. 282; Herkenne, op. cit., p. 17 sq.

2. Autres versions dérivées des Septante : a) Syro- hexaplaire. — Nous a été conservée dans un manuscrit du vm-' siècle publié en photolithographie par A. Ce- riani, Codex syro-hexaplaris A>)ibrosianns jdtololi

thographice, Milan, 1874 (Monumenla nacra et profana, t. vu). Voir ilerkenne, op. cit., p. 18 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 46’. — b) Coptes. — Bohairique (memphitique) : fragments publiés par P. de Lagarde, dans Urienlalia, I, Gœttingue, 1879, p. 89, et M. Bouriant, dans Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l’archéologie égyptienne et assyrienne, Paris, 1886, t. iiv p. 83 sq. — Akhminienne : un fragment publié par M. Bouriant, dans Mémoires de la mission archéologique française du Caire, Paris, 1885, t. i, p. 255 sq. — Sahidique (thébaine) : presque tout le livre, publié par P. de Lagarde, dans Mgypliaca, Gœttingue, 1883, 1896, p. 107 sq. ; fragments publiés par A. Ciasca, dans Sacrorum Biblioruni fragmenta cojito-sahiilica musei Borgiani, Rome, 1889, t. ii p. 218 sq., et E. Amélineau, Fragments de la version thébaine île l’Écriture, Paris, 1889, p. 89 ; autres fragments à la bibliothèque royale de Berlin, manuscrits orientaux, 409, fol. 1 et 2, dont Ilerkenne a reproduit un passage, dans De veteris latinse Ecclesiastici capitibus i-xi.iu, Leipzig, 1899, p. 24-25. Voir Hyvernat, Etude sur les versions coptes île la Bible, dans la Revue biblique, Paris, 1896, t. v, p. 543, 548, 557, 568 ; Ilerkenne, op. cit., p. 23 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 43’sq., et Die sahidisch-koptische Ubersetzung des Bûches Ecclesiasticus, Fribourg-en-Brisgau, 1893. — c) Éthiopienne : éditée par Dillmann, dans Biblia Vel. Test, wtliiopica, Berlin, 1894, t. V. Voir Herkenne, op. cit., p. 33 sq. ; Ryssel, loc. cit., p. 250 ; N. Peters, Der jûngst wiederaufgef. heb. Tejct des Bûches Eccli., p. 44’sq. — (/) Arménienne : perdue à la suite des contestations soulevées dans l’Église arménienne sur la valeur des livres deutérocanoniques ; retrouvée en 1833 dans un manuscrit daté de 1418. et plusieurs fois publiée à Venise, 1833, 1853, 1878. Voir Herkenne, op. cit., p. 28 sq. ; N. Peters, op. cit., p. 45’sq. — e) Slavonne : dans la Bible russe.

3. Versions arabes dérivées du syriaque.

a) Dans la Polyglotte de Londres, 1657 ; voir Ryssel op. cit., p. 254. — b) Manuscrit de la bibliothèque MédicéLaurentienne de Florence ; non publié ; texte corrigé d’après le grec.

II. Canonicité.

1° Chez les Juifs. — Souvent mis à contribution par des apocryphes comme Hénoch, cf. Charles, The Book of Enoch, Oxford, 1893, p. 382, col. 3 ; les Psaumes de Salomon, cf. Ryle et James, The Psalms of Salomon, Cambridge, 1891, p. lxiii ; les Secrets d’Hénoch, cf. Morlill et Charles, The Book of the Secrets of Enoch, Oxford, 1896, p. 96, col. 1 ; cité une fois par Philon (Eccli., xii, 10) à litre de), 6yiov (oracle divin ; cf. Ps. xii, 7, des Septante) — 6f)£v xai ).ôfiov »)[ «.&( ûiSà<rx£i — Marris, Fragments of Philo Judseus, 1886, p. 104 ; cité aussi, et nommément vingtsix fois, par les écrivains du Talmud et par les rabbins {en tout soixante-dix-neuf fois), cf. Cowleyet Neubauer, op. cit., p. xix sq., et parfois comme Ecriture selon la formule « ainsi qu’il est écrit dans les Ketoubim : » Eccli., xni, 16 (Vulg., 19) et xxvii, 9 (Vulg., 10), Talmud de Babylone, Baba Qama, 92 b, cf. aussi Erubin, 65 a, et dans le Talmud de Jérusalem, Berachot, iiv 2, trad. Schwab, Paris, 1871, t. I, p. 131, l’Ecclésiastique jouit donc chez, les Juifs d’une grande autorité et, tout au moins chez les Alexandrins — la très précieuse citation de Philon en fait foi — fut reçu comme livre sacré, inspiré, pour l’époque immédiatement voisine de notre ère. Mais ce livre fit-il aussi quelque temps partie du canon palestinien, pour en être, il est vrai, bientôt formellement exclu après avoir été, en fait, « détourné de la lecture publique » — cf. Sanhédrin, 100 b — comme « non conforme aux idées pharisaïques sur la Loi » ? et cette sorte de « canonicité restreinte », que lui confèrent encore par la suite de si nombreuses allusions ou citations dans la littérature

palestinienne, n’est-elle qu’une « survivancede croyances plus anciennes » à une canonicité véritable’.’J. P. van Kasteren, Le canon juif vers le commencement île notre ère, dans la Bévue biblique, Paris, 1896, t. v, p. 581, 584, 590, 592, après Kaulen, Magnier, Howorth, Pôrtner, Cramer, ibid., p. 411. Il paraît certain que non. Il semble avéré, en effet, qu’il n’y eut point, chez les Juifs de Palestine, et tout au moins avant la fin du I er siècle de notre ère, de décision officiellement rendue touchant le contenu de ce troisième groupe de livres tenus pour saints, correspondant aux ta Xocnà T(ôv (31ëX ; a>v du prologue de l’Ecclésiastique distingués de la Loi (6 vojxoç) et des Prophètes (oî itpo ? Â, Tat) comme « autres » livres, o’. êD.Xot, « qui avaient suivi les premiers », et au nombre desquels le petit-fils de Jésus, fils de Sirach, rangeait déjà — voluil ET IPSE scribere (Tzporrfjjr, xoù aû-rbç a-jyypà’lxi) — et 1 ? Bible alexandrine allait ranger bientôt l’Ecclésiastique luimême. Voir Wildeboer, De la formation du canon de l’Ancien Testament, trad. franc., Lausanne et Paris, s. d., p. 99 sq. Bien plus, et jusque vers l’an 150 de notre ère, dans les écoles rabbiniques de la même contrée, on discuta vivement de l’exclusion encore possible de tels et tels livres, et cela en dépit de la tradition puissante qui les avait fait, de tout temps, favorablement accueillir, et les avait ainsi revêtus d’une sorte de canonicité, sinon officielle, du moins traditionnelle. Wildeboer, op. cit., p. 45 sq. Si donc, dès avant notre ère, les Proverbes (ou Sagesse) de Jésus, fils de Sirach, avaient été bien accueillis par les Juifs des deux côtés du ruisseau d’Egypte et s’ils avaient une fois joui, en Palestine, d’une autorité canonique réelle, bien que non toutefois officiellement reconnue et déclarée ; et si encore les Alexandrins, pour les admettre parmi les —na-aio. (3të).ia, avaient du en recevoir information très officieuse de leurs frères de Jérusalem — Van Kasteren, loc. cit., p. 415, 581, 589 — ce recueil de maximes qui sont tout en louanges de la Loi et en éloges des ancêtres n’eût pas plus succombé, au commencement du IIe siècle de l’ère chrétienne, aux attaques passionnées de Babbi Akiba bannissant du « monde à venir » quiconque « lit dans les livres extérieurs, apocryphes, comme les livres de BenSirah, » Talmud de Jérusalem, Sanhédrin, x, 1, trad. Schwab, Paris, 1889, t. xi, p 43, et au verdict, exprimé dans le Talmud de Babylone, traité Yadaïm, III, 141 a, les excluant formellement du canon, que l’Ecclésiaste à celles de l’école de Schammaï, voir Ecclksiaste ; qu’Esther à celles de Babbi Samuel, voir Esther ; qu’Ézéchiel aux atermoiements des Rabbis contemporains de saint Paul, voir É/éciiiel ; et nous l’aurions reçu comme ceux-là dans la Bible palestinienne hébraïque. Du reste, le chiffre 24 (22, Josèphe, Cont. Apion., i, 8) représentant, vers la fin du i"’siècle de notre ère, le nombre exclusif des seuls livres admis dans le canon hébreu en voie de clôture définitive (IV Esd., XIV, 18 sq.) est une donnée traditionnelle très ferme ; et, dans la tradition, nul indice qui fasse soupçonner qu’il ait jamais été plus élevé pour y comprendre quelque deutérocanonique tel que l’Ecclésiastique, puis systématiquement réduit. Les Babbis, enfin, qui citèrent l’Ecclésiastique comme Ecriture, ou n’exprimèrent ainsi que leur opinion très particulière, ou plutôt, en raison des innombrables imitations, allusions, citations implicites des livres bibliques, des Proverbes surtout, faites par Jésus fils de Sirach, et citant eux-mêmes la plupart du temps de mémoire, auront confondu entre eux les deux livres ; ainsi, du reste, la citation du Talmud de Jérusalem, traité Berachot, iiv 1, trad. franc., t. I, p. 131, introduite par la formule « comme il est écrit dans le livre de Ben-Sirah », vise à la fois Prov., iv, 8, et Eccli., xi, 1 ; et il est fort discutable que Y écriture, men tionnée dans le Talmud de Babylone, traité Erubin, 65 a, soit à rapporter à Eccli., vii, 10 (Vulg., 9). Du reste, Ben Sirah est cité une fois comme s’il était un rabbin, Eccli., iii, 22, dans le Talmud de Jérusalem, Haghiga, ii, 1, trad. franc., Paris, 1883, t. vi, p. 274.

Chez les chrétiens.

1. Aux temps apostoliques.

Reçu par les premiers chrétiens comme livre saint avec la Bible alexandrine et par l’intermédiaire des Juifs hellénistes de Palestine, l’Ecclésiastique fut beaucoup lu et grandement apprécié comme source d’instruction religieuse et morale par les écrivains de l’Age apostolique.

a) Bien qu’on ne trouve dans les livres canoniques du Nouveau Testament aucune citation expresse de l’Ecclésiastique, son influence sur les auteurs de ces livres se traduit, en maints passages des Evangiles, des Actes et des Epîtres, par de positives réminiscences qui ne sont pas à identifier avec des passages parallèles d’autres livres de l’Ancien Testament. Tels ces passages bien caractérisés où l’idée, identique de part et d’autre, se traduit souvent par l’équivalence, sinon l’identité de l’expression et la similarité de la phraséologie, et décèle ainsi une allusion évidente à quelque verset de l’Ecclésiastique dans sa traduction grecque : le pardon conditionnel des offenses, Matth., vi, 12, ἄφες ἡμῖν… ὡς καὶ…, et Eccli., xxviii, 2, ἄφες καὶ τότε… ; l’induction en tentation, Matth., vi, 13, εἰς πειρασπόν…… et Eccli., xxxiii, 1 ; ἐν πειρασμῶ ; l’arbre jugé à ses fruits, Matth., vii, 16-20 ; xii, 33 ; Luc, vi, 44, et Eccli., xxvii, 6 (Vulg., 7) ; l’exomologèse à louange, Matth., xi, 25 ; Luc, x, 21, ἐξομολογοῦμαι σοι, πάτερ κύριε… et Eccli., l, 1, ἐξομολογήσομαι σοι, κύριε… ; le joug léger, le repos trouvé, Matth., xi, 29, 30, καὶ εὐρήσετε ἀνάπαυσιν…, et Eccli., vi, 24, 29, γὰρ εὐρήσεις τὴν ἀνάπαυσιν… ; à chacun selon ses œuvres, Matth., xvi, 26, et Eccli., xxii (xxxv), 24 (19), plutôt que Prov., xxiv, 12, ou Ps. lxii, 13 ; le plus grand et le premier doivent s’humilier et servir, Matth., xx, 26 ; xxiii, 11 ; Marc, x, 44, et Eccli., iii, 18 (Vulg., 20) ; les puissants détrônés, les humbles exaltés, Luc, i, 52, καθεῖλεν… ἀπὸ θρόνων…, et Eccli., x, 14 (Vulg., 17), θρόνους καθεῖλεν ; la charité rend fils du Très-Haut, Luc, vi, 35, καὶ ἔσεσθε υἱοὶ ὑψίστου, et Eccli., iv, 11, καὶ ἔσῃ ὡς υἱὸς ὑψίστου ; manger ce qui est présenté, Luc, x, 8, et Eccli., xxxi, 16 (Vulg., 19) ; son âme redemandée au jouisseur, Luc, xii, 19, 20…, ψυχή, ἔχεις πολλὰ ἀγαθὰ…, ἀναπαύου, φάγε…, et Eccli., xi, 19, 20, εὖρον ἀνάπαυσιν, καὶ νῦν φάγομαι ἐκ τῶν ἀγαθῶν μου ; la division tripartite de l’Ancien Testament, Luc, xxiv, 44, et Eccli., prol. : la Sagesse, le Verbe non reçus, Joa., i, 5, 11, οὐ κατέλαβεν…, οὐ παρέλαβον, et Eccli., xv, 7, οὐ μὴ καταλήμψονται ; la faim et la soif apaisées ou réveillées, Joa., vi, 35, et Eccli., xxiv, 21 (Vulg., 29) ; mieux vaut donner que recevoir, Act., xx, 35, et Eccli., iv, 31 (Vulg., 36) ; qu’il faut être prompt à écouter, lent à parler, Jac., i, 19, ἔστω… ταχὺς εἰς τὸ ἀκοῦσαι, et Eccli., v, 13, γίνου ταχὺς ἐν ἀκροάσει σου ; devant Dieu, point d’acception de personnes, Rom., ii 11, οὐ γάρ ἐστιν προσωπολημψία παρὰ τῷ θεῷ, et Eccli., xxxii (xxxv), 15, οὐκ ἔστιν παρ’ αὐτῷ δόξα προσώπου ; pleurer avec ceux qui pleurent, Rom., xii, 15, et Eccli., vii, 34 (Vulg., 38) ; tout n’est pas utile…, les aliments pour le ventre, I Cor., vi, 12, οὐ πάντα συμφέρει…, 13, τὰ βρώματα τῇ κοιλίᾳ, et Eccli., xxxvii, 28 (Vulg., 31), οὐ γάρ πάντα πᾶσιν συμφέρει, xxxvi, 23 (Vulg., 20), πᾶν βρῶμα φάγεται κοιλία ; la tristesse selon le monde est mortelle, II Cor., vii 10, ἡ λύπη…, et Eccli., xxx, 23 (Vulg., 25), ἀπέκτεινεν ἡ λύπη, xxxviii, 18 (Vulg., 19), ἀπὸ λύπης… θάνατος ; sauvés du siècle mauvais, Gal., i, 4, ἐξέληται ἡμᾶς ἐκ τοῦ αἰῶνος… πονεροῦ, et Eccli., li, 12 (Vulg., 16), ἐξείλου με ἐκ καιροῦ πονεροῦ ; le don de sagesse dans les cœurs, Éph., i, 17, ἵνα ὁ θεὸς… δῴη ὑμῖν πνεῦμα σοφίας, 18, π. τ. ὀ. τῆς καρδίας ὑμῶν, et Eccli., xlv, 25-26 (Vulg., 30-31), ἵνα… δῴη ὑμῖν σοφίαν ἐν καρδίᾳ ὑμῶν.

L’Epître de saint Jacques surtout accuse de nombreuses réminiscences de l’Ecclésiastique. Trente-deux passages parallèles sont signalés par J. B. Mayor, St. James, Londres, 1897 ; un seul toutefois réunit toutes les conditions d’évidence absolue, i, 19, et Eccli., v, 13, cité plus haut.

b) Les Pères apostoliques montrent également dans leurs écrits que la lecture de l’Ecclésiastique leur était familière, bien qu’aucun d’eux ne cite ce livre comme Ecriture et que parfois leurs allusions à quelqu’un de ses versets ne paraissent pas être tout à fait directes. Le passage de la Didachè, i, 2, du commandement de l’amour de Dieu, « qui t’a créé », et du prochain tient surtout, pour sa première partie, de Eccli., vii, 30 (Vulg., 32), par les mots τὸν ποιήσαυτὰ σε. Cf. Hemmer et Lejay, Textes et documents, t. v, Les Pères apostoliques, i, Paris, 1907, p. 2. Did., x, 3, ἔκτισας τὰ πάντα se réfère aussi bien à Sap., i, 14, qu’à Eccli., xviii, 1, Hemmer et Lejay, ibid., p. 18 ; mais Eccli., iv, 31 (Vulg. 36) a fourni seul, cette fois, un précepte à Did., iv, 5, pour le « chemin de la vie », et à Barnabé, xix, 9, pour celui de la « lumière ». Hemmer et Lejay, ibid., p. 10, 96. Le Seigneur qui « sonde les abîmes du regard » de Clément de Rome, 1 Cor., lix, 3, est beaucoup plus près de Dan., iii, 31 (Vulg., 55), que de Eccli., xvi, 18 sq. Cf. Funk, Die apostolischen Väter, Tubingue, 1906, p. 65. Mais le Seigneur « pitoyable et miséricordieux » qui « pardonne les offenses » de I Cor., lx, 1, ἐλεῆμον καὶ οἰκτιρμον, tient de Eccli., ii, 11, plutôt que de Joël, ii, 13, ou de II Par., xxx, 9. Funk, op. cit., p. 66. Le Pasteur d’Hermas, Vis., iii, 7, 3, touche à Eccli., xviii, 30 ; mais Vis., iv, 3, 4, διὰ τοῦ πυρὸς, semble être moins près de Eccli., ii, 5, ἐν πυρὶ que de I Petr., i, 7, διὰ πυρὸς. Funk, p. 156, 163. Mand., x, 1, 6, effleure sûrement Eccli., ii, 3, κολλήθητι, alors que Mand., x, 3, 1, τὴν ἱλαρότητα, ne rejoint probablement Eccli., xxvi, 4, que par l’intermédiaire de Rom., xii, 8 ; Phil., iii, 1 ; iv, 4 ; I Thess., v, 16. Funk, p. 178. Sim., v, 3, 8, ἔσται ἡ θυσία σου δεκτὴ παρὰ τῷ θεῷ combine Eccli., xxxii, 9 (Vulg., xxxv, 9), et Phil., iv, 18, à l’exclusion d’Is., lvi, 7, et de Prov., xv, 8, qui ont le pluriel θυσίαι, δεκταὶ. Funk, p. 193. Sim., v, 5, 2, doit rester indécis comme Did., x, 3, voir plus haut. Funk, p. 194. Enfin Sim., v, 7, 4, par κύριος ὁ παντοκράτωρ, relève plutôt de Eccli., xiii, 17, que de II Cor., vi, 18, qui n’a pas l’article. Funk, p. 196.

2. Au iiie siècle.

Ce siècle durant, aucun doute ne s’élève sur le caractère canonique de l’Ecclésiastique :

a) mentionné, du reste, à son rang traditionnel dans le catalogue stichométrique des scribturarum sanctarum du Codex claromontanus (iiie siècle), fol. 467 vo, sous le titre de Sapientia IHU, Preuschen, Analecta, Leipzig, 1893, p. 142, ainsi que dans le catalogue des livres de l’ancienne Vulgate latine dressé par Cassiodore, De inst. div. litt., 14, P. L., t. lxx, col. 1125, sous la rubrique Salomonis libri V ;

b) et cité par Clément d’Alexandrie, à profusion, dans ses trois livres du Pédagogue, soit comme Écriture : ἡ γραφὴ λέγει (ou équivalemment), cf., par exemple, I, c. viii, 68 (Eccli., i, 18 ; Vulg., 25, 27), P. G., t. viii, col. 332 ; soit comme parole de la Sagesse : ἡ σοφία λέγει (ou équivalemment), cf., par exemple, II, c. i, vii (Eccli., xviii, 32 ; xxxi, 38 ; ix, 9 ; Vulg., 12), P. G., t. viii, col. 392, 417, 457 ; par Origène, In. Jer., homil. xvi, n. 6, λέγούσης τῆς γραφῆς (Eccli., viii, 6), P. G., t. xiii, col. 448 ; par saint Denys d’Alexandrie, De natura, fragm. iii, v (Eccli., xvi, 26, 27, 30, 31), P. G., t. x, col. 1257, 1268 ; par Méthodius de Tyr, Conviv. decem virgin., plusieurs citations d’Eccli., P. G., t. xviii, col. 37, 41, 44, 104 ; par Tertullien, Adv. Marcion., i, 16 (Eccli., xv, 18), P. L., t. ii col. 265 ; De exhort. castitatis, « comme il est écrit » (Eccli., xv, 18), P. L., t. ii col. 946 ; par saint Cyprien, trente-deux fois, cf., par exemple, Te- 2037

ECCLÉSIASTIQUE (LIVRE DE L’)

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Stirn. adv. Judxos, ni, 53 (Eccli., ni, 22), édit. Hartel, p. 155. La plus ancienne tradition grecque et latine dépose donc en faveur de la canonicité de l’Ecclésiastique, et la grecque s’affermit encore de ce fait que le canon de ses plus anciens manuscrits de la Bible, le Valicaïuis (IV e siècle) ; le Sinaiticus (IV e siècle), l’Alexandrinus (v e siècle), le Coilex Ephrœmiticus (v e siècle), correspond, pour l’Ecclésiastique comme pour d’autres livres, non à celui des grands écrivains de l’époque où ils furent copiés, voir plus loin, mais à celui de la version latine ancienne des Septante.

3. Aux iv et V e siècles. — A cette époque, et en Orient d’abord, se font jour quelques doutes assez bien marqués touchant la canonicité de l’Ecclésiastique, celui-ci partageant, du reste, en cela la fortune des autres livres ou portions deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Ces doutes se propagèrent par contre-coup en Occident.

o) En Orient, le mouvement avait commencé avec Méliton de Sardes, cf. Eusèbe, H. E., iv, 26, P. G., t. xx, col. 397, et Origène, In l’s. i, P. G., t. XII, col. 1084, dont les listes des écrits de l’Ancien Testament n’énumérèrent que des livres faisant partie de la Bible hébraïque, et il se communiqua aux disciples du même Origène, lesquels, en fixant le nombre de ces livres à 22 ou à 24, « se conformèrent non à la plus ancienne tradition de l’Eglise, mais à une estimation rectificative de chrétiens éruditg qui avaient appris ce nombre à l’école de maîtres juifs. » Swete, Introduction to the Old Test, in Greek, Cambridge, 1902, p. 224. Ainsi saint Athanase, Ejiist. fest., xxxix, P. G., t. xxvi, col. 1436, place la i> ;  ? îa Sipây « hors du canon » et la range avec d’autres deutérocanoniques dans la collection des livres pieux qui conviennent aux nouveaux convertis. Ibid., col. 1176. Plus attaché qu’Athanase à la tradition juive, Eusèbe de Césarée reproduit encore le catalogue d’Origène, H. E., vi, 25, P. G., t. xx, col. 581, et nul doute qu’ayant partagé en trois classes la totalité des livres de doctrine ou de piété qui avaient cours dans l’Église, il n’ait rangé l’Ecclésiastique parmi ses àvrtXÉYoy|i.Eva, « contestés », entre les ôu.o).oyo-ju.svoc, « incontestés » (catalogue de Méliton et d’Origène) et les vô8a, « supposés ». Après avoir énuméré les « vingt-deux » livres de l’Ancien Testament « transmis par les sages et pieux apôtres », et donné aussi le canon du Nouveau Testament, saint Cyrille de Jérusalem relègue « tous les autres livres », dont l’Ecclésiastique, èv cvjzépto, et n’ose trop en recommander la lecture. Cal., IV, 33, 35, 36, P. G., t. XXXIII, col. 496 sq. Saint.Grégoire de Nazian/.e, Garni., i, 12, P. G., t. xxxvn, col. 472, et son ami saint Amphiloque d’Icône, Ianibi ad Seleueiim, dans S. Grégoire de Nazianze, Garni., n, 7, ibid’.., col ; 1593, omettent l’Ecclésiastique parmi « les livres inspirés » qu’ils veulent « énumérer en détail ». Moins catégorique, saint Épiphane dans son traité des « Hérésies ■ », vin, 6, P. G., t. xli, col. 413, écrit vers 374377, donne le canon des Juifs en 27 livres et constate que « chez eux » la Sagesse de Sirach » était èv àjj. ? i>iy.To>. Un peu plus tard, vers 392, il énumère deux fois encore les seuls 22 livres hébreux a qui sont 27 » en réalité, De pond, et mens., 4, /’. G., t. xliii, col. 244 ; 22-23, ibid., col. 277, et il relève simplement dans le premier de ces deux passages l’exclusion de r, (coyio.) toû’Iï]<joj to-j uiûO iZstpây— Quant à l’auteur anonyme du Dialoyns Timothei et Aquilœ, il range résolument

ivres, i] doîpta

parmi les àno’/.pvya, et après les Tïi<jo0 u’toO Eipiy. Swete, op. cit., p. 206. L’Ecclésiastique manque aussi, avec les deutérocanoniques, dans les listes du 60 e canon de Laodicée, Mansi, Concil., t. H, col. 574, et du 85 e canon des apôtres, P. G., t. cxxxvil, col. 211 ; ce dernier toutefois recommande aux jeunes gens rr, v o-oç-av to-j 7ro).u(j.a8&C ; Stpiy. b) En Occident, saint Hilaire de Poitiers, /** Psalm.,

prol., 15, P. L., t. ix, col. 241, inlluencé par Origène, Rufin, In symb. apost., 36-38, P. L., t. xxi, col. 373, influencé par saint Athanase, refusent la « canonicité » à la Sapieutia Sirach (Rufin). Saint Jérôme la rejette aussi, mais catégoriquement, comme « apocryphe », Prol. gai., P. L., t. xxvin, col. 1243, ou comme « pseudépigraphe », Prsef. in Esdr., P. L., t. xxvm, col. 1403 ; le catalogue de Y Epis t., lui, ad Paulin., 8, P. L., t. xxn, col. 545, ne la contient pas.

La véritable tradition témoignait pourtant en faveur du caractère sacré, de l’inspiration de l’Ecclésiastique chaque fois qu’elle s’exprimait librement en dehors de toute préoccupation relative au canon juif palestinien, et ceux mêmes qui excluaient ce livre de leurs catalogues ou hésitaient à l’y admettre, ne se faisaient point faute de le citer ailleurs comme Écriture ou comme texte capable de définir, d’affermir ou d’attester la foi. Cf. S. Athanase, Oral. cont. arianos, il, 4, 79, P. G., t. xxvi, col. 153, 313 ; Apol. cont. arian., 66, ibid., t. xxv, col. 365 ; Epis t. ad episcop. JEgypti, 3, ibid., col. 514 ; Hist. arian., 52, ibid., col. 765 ; In Ps. cxvm, 60, P. G., t. xxvii, col. 489 ; Eusèbe, De eccles. theol., i, 12 (Eccli., m, 22), P. G., t. xxiv, col. 8i5 ; S. Cyrille de Jérusalem, Cal., vi, 4 (Eccli., ni) ; xi, 9, P. G., t. XXXIII, col.544, 7l6 ; Caf.mi/.s7., 5, 17, ibid., col. 1121 ; S. Grégoire de Nazianze, Oral., IV, 12 ; vu, 1, P. G., t. xxv, col. 541, 737 ; S. Epiphane, qui finit par admettre « le livre de Sirach » parmi les « Ecritures divines », Hxr., lxxvi, 5, P. G., t. xlii, col. 560, et qui le cite, Hœr., xxiv, 6 ; xxxm, 8 ; xxxvn, 9, P. G., t. xli, col. 316, 569, 653 ; S. Hilaire de Poitiers, /*/ Ps. lxvt, 9 ; ca/., 5, P. L., t. ix, col. 441, 826 ; Rufin, De bened. palriarch., P. L., t. xxi, col. 326, 332, 333 ; S. Jérôme lui-même, Epist., cxvm, ad Jnlianuni, n. 1, divina Scriptura (Eccli., XXII, 6), P. L., t. xxn, col. 961 ; Adversns pelag., i, 3i ; il, 5, scriptum est (Eccli., III, 22, xl, 30), P. L., t. xxiu, col. 527, 541 ; In ls., m, 13, dicente Scriptura (Eccli., n, 30), P. L., t. xxiv, col. 67 ; //( Ezech., xvin, 6, seriptum est (Eccli., xxxn,), P.L., t. xxv, col. 174. Parallèlement aux catalogues qui l’excluent, d’autres catalogues des livres sacrés et canoniques de caractère tout à fait officiel dans l’Eglise d’Occident mentionnent l’Ecclésiastique. Cf. concile de Carthage (397 et 419), can. 39 ou 47 : Salomonis libri QUINQUE, Preuschen, Aiialecla, p. 162 ; catalogue de Mommsen, ras. du X e siècle, Saint-Gall, Cheltenham, attestant comme de l’an 359 une liste stichométrique des libri canonici (cf. pourtant Sam. Berger, Histoire île la Viilgale, p. 320) : Salomonis vers, vin (approximation du total détaillé dans le Claromoutanus, voir col. 2036, des versets de Prov., Eccl., Cant., Sap., Eccli.), Preuschen, o/>. cit., p. 139 ; décret de Gélase, I, 3 : item liber Sapientise quem Jesn filii Siracis esse Hieronymus hidical, Preuschen, p. 148. De même les Pères et écrivains de l’Église romaine : S. Innocent 1er, Episi. ail Exsujterinm : Salomonis libri V, Mansi, Concil., i. n, col. 1040-1041 ; P. L., t. xx, col. 501 ; de l’Église d’Afrique : Lactance, De div. institut., IV, 8, P. L., t. vi, col. 468 ; Optât de Milève, De schism. donat., m, 3, P. L., t. xi, col. 1000 ; S. Augustin, De civ. Dei, xvn, 20 : Ecclesiaslicnm… in auctori latent maxime occidenlalis antiquitus accepit Ecclesia, P. L., t. XLI, col. 554 ; De doctr. christ., n, 8, 13 : Ecclesiasticus in anctoritatem recipi (meriins), inter {libros) propheticos (nnmerandiis), P. L., t. xxxiv, col. 41 ; De baplism. conlr. donalist., vi, 34, P. L., t. xliii, col. 218 ; Retr., i, 21, P. L., t. xxxn, col. 618, traitant Eccli., xxxiv, 30, comme texte de l’Ecriture, parole délivre saint, Ecriture divine ; de l’Église d’Espagne témoignant de la canonicité de l’Ecclésiastique par Priscillien, Liber de fide et apocnjphis, dans Schepss, Priscilliani quai super sunt, Vienne, 1889, Corpus scriptor. eccl. lai., t. xvm, p. 44-56 ; de l’école d’Antioclie : Théodore de Mopsueste, — dans son écho fidèle.Tunilius (vie siècle), histituta regularia divines legis, i, 5, édit. II. Kihn, Eribourg-en-Brisgau, 1880, p. 476 ; le catalogue du « questeur du sacré palais » rangeant le livre àeJesv filii Sirach parmi les Proverbia, le reconnaît comme d’autorité parfaite et canonique, P. L., t. lxviii, col. 16 sq. ; Swete, op. cit., p. 207 ; S..lean Chrysostome, In Eph. (Eccli., xiii, 19 ; v, 6), P. G., t. lxii, col. 20, 35 ; Théodoret, In Dan., i, 9, r£po ; upoçr^r, ; (Eccli., ii 11), P. G., t. lxxxi, col. 1278 ; de l’Église syrienne, S. Ephrem, Opéra grseca, Rome, 1732 sq., t. I, p. 83 ; t. ii p. 118 ; t. iii p. 100 ; de l’Église cappadocienne, S. Basile, In Hexænt., homil. VI, 10, P. G., t. xxix, col. 144, etc. ; pseudo-Basile, Enar. inproph. lsaiar », c. iivi ait ecHptura (Eccli., xviii, 6), P. G., t. xxx, col. 504 ; S. Grégoire de Nysse, De vita Moysis, P. G., t. xliv, col. 357, etc.

4. Du vie siècle au concile de Trente.

a) L’Église d’Orient continue d’utiliser l’Ecclésiastique comme Ecriture, bien que certains catalogues l’omettent ou le rejettent encore : tels ceux de Léonce de Byzance, De seclis, ii P. G., t. lxxxvi, col. 1200 ; du pseudo-Athanase, Synopsis Scripturse sacras, P. G., t. xxviii, col. 283 ; de saint Jean Damascène, De orthotloxa fide, iv, 17, P. G., t. xciv, col. 1180 ; de Nicéphore de Constantinople, Stichometria, qui range 20cpiâ uioO toû £ipâ’/ parmi les àvTiXÉfovTai xai oûx ixxXïja-tàÇovTat (l-pisac), P. G., t. c, col. 1056 ; Preuschen, Analecta, p. 157 ; Swete, p. 209 ; le catalogue des 60 livres, qui place Sosîa 2tpây_ sous la rubrique Sua ïix> t<ov £’quêXewv), Preuschen, p. 159 ; Swete, p. 210 ; bien qu’aussi certains auteurs aient paru vouloir s’en tenir théoriquement aux listes de saint Athanase, du 60e canon de Laodicée, du 85e des apôtres, cf. dans les Commentaires sur les canons des apôtres et des conciles (Paris, 1618), Zonaras, P. G., t. cxxxvii, col.216, 1420 ; t. cxxxviii, col. 121, 564 ; Alexis Aristène, P. G., t. cxxxvii, col. 216 ; t. cxxxviii, col. 121 ; Balsamon, P. G., t. cxxxviii, col. 121, 560 ; Matthieu Blastarès, Synlagma alphabeticum, P. G., t. cxliv, col. 1440 sq. ; à côté de listes qui l’admettent au contraire : pseudoChrysostome, Syno}>sis Veteris et Novi Testamenti : Tj toû Sipôc/ <ro<pîa, P. G., t. lxiii, col. 313 sq. ; Swete, p. 205 ; » jvo<Jn ; év èniTÔ^u, après les : {ï et c’prophètes : y.a’, ^o ? £a’Iï)<toj toû — ipây_, dans Lagarde, Sepluaginla-Studien, ii p. 60 sq. ; Swete, p. 206 ; Ebedjesu, Calai, libror. Eccl., Bar-Sira, dans Assémani, Bibl. m-., t. iii, p. 5 sq. ; Swete, p. 208 ; de manuscrits bibliques qui le contiennent, comme le Codex syrohexaplaris Ambrosianus (vme siècle), le Codex Vendus (vme —ixe siècle) ; d’auteurs qui l’ayant exclu de leurs listes des Ecritures le citent pourtant comme parole d’Écriture : Léonce de Byzance et saint Jean Damascène ; du Vil concile œcuménique (787), qui cite comme Ecriture Eccli., i, 32, Mansi, Concil., t. xiii, col. 435 ; du VIIIe concile œcuménique (869-870), qui cite deux passages de l’Ecclésiastique, xiii ; xi, 7, comme Écriture. Mansi, Concil., t. xvi, col. 125, 166.

b) L’Église d’Occident manifeste sa croyance de la même façon, c’est-à-dire qu’elle contredit çâ et là, par quelques restrictions de caractère purement théorique, sa pratique constante et toute favorable à la canonicité de l’Ecclésiastique. Ces restrictions sont, du reste, toujours explicables par l’obsession persistante du canon juif palestinien. L’inlluence réelle de saint Jérôme se fait sentir sur saint Grégoire le Grand, dont l’avis est que le texte des deutérocanoniques peut sans doute être appelé en témoignage, mais en tant que ex libris non canonicis, Moral, in Job, XIX, 21, P. L., t. lxxvi, col. 119, et qui cite, parfois, en conséquence, l’Ecclésiastique comme parole de simple sagesse, Moral., i, 26, P. L., t. lxxv, col. 544, quand, ailleurs, il le cite comme Ecriture ; sur Alcuin, pour qui l’Ecclésiastique ne doit pas être cité, le « bienheureux Jérôme » l’ayant « compté inler apocryphas, id est dubias Scriptnras, » Lib. I adv. Elipand., P. L., t. ci, col. 253 sq., et qui néanmoins dans ses catalogues versifiés des livres bibliques le range parmi les Ecclesiæ libros, Carni., vi, P. L., t. ci, col. 73 ; sur les auteurs trop attachés à la donnée juive des nombres 22 ou 21, tels que Bède, Autpert, Agobard de Lyon, Haymon d’Halbersladt, voir t. ii col. 1580 ; Pierre le Vénérable, Jean de Salisbury, Pierre de Celles, Jean Beleth, voir ibid., col. 1581 ; Hugues de Saint-Cher, Nicolas de Lyre, Thomas Vallensis, Alphonse Tostat, saint Antonin, Denys le Chartreux, voir ibid., col. 1581-1582 ; mais qui, ne réprouvant aucun deutérocanonique, ou citent l’Ecclésiastique, ou le disent « reçu » avec d’autres, ou le reconnaissent « approuvé » par l’Église, quoique non toujours à titre de livre strictement canonique ; sur Notker le Bègue, De inlerpret. iliv. Script., 3, P. L., t. cxxxi, col. 996, qui affirme que le « livre de Jésus, fils de Sirach… est regardé chez nous comme douteux ; » sur Hugues de SaintVictor, De Script, et scriptoribns sacris, 6, P. L., t. clxxv, col. 15, qui s’en tient aux vingt-deux livres, et pour qui celui de Jésus non scribitur in canone ; sur saint Thomas d’Aquin qui admet un doute possible sur « l’autorité de l’Ecclésiastique, parce qu’il ne se trouve pas chez les Hébreux, parmi les Écritures canoniques ; » Sum. Ilieol., I a, q. lxxxix, a. 8, ad 2o"’ ; sur G. Ockam, Jean Borne, Cajetan, voir t. ii, col. 1581, 1582. En dehors de ces cas tout personnels, l’Église d’Occident accepte l’Ecclésiastique, avec les autres deutérocanoniques, pour sa liturgie, son enseignement pastoral et théologique, et le commente comme Écriture. Pour les témoignages et citations du pape Hilaire, de saint Patrice, de Julien Pomère, de saint Léon le Grand, de Denys le Petit, de Cassiodore, de saint Isidore de Séville, de saint Eugène, de saint Ildefonse de Tolède, de la Dispulaiio pneronmi, voir t. ii, col. 1579, 1580 ; du codex Amialinus, des Bibles espagnoles et théodulliennes, Sain. Berger, Histoire de la Yulgate, p. 12, 14, 16, de Baban Maur, et de la Glossa ordinaria, des canons de l’Église franqueetdes collections de Burchard de Worms et d’Yves de Chartres, voir t. ii col. 1580 ; de nombreux auteurs et de tous les manuscrits du moyen âge (xir-xv siècles), enfin du concile de Florence, voir t. ii col. 1582. Cf. aussi A. Loisy, Histoire du canon de l’Ancien Testament, Paris, 1890, p. 153 sq., 169 sq., 175 sq., 180 sq., 182 sq., 138, 140, 142 sq., 150, 152, 156, 158, 164-166, 171-173.

5. Du concile de Trente jusqu’à nos jours.

Le concile de Trente ayant proclamé l’Ecclésiastique « livre sacré et canonique », toute opposition à cet égard cessa désormais parmi les catholiques, bien que certains auteurs, influencés par le ressouvenir des lluctuations anciennes et comptant surtout les témoignages, n’aient pas eu une compréhension bien nette de cette canonicité ; ainsi Melchior Cano qui déclare « plus erroné » de rejeter l’Ecclésiastique et quelques autres que Baruch, De locis theol., Padoue, 1727, 1. II, c. ix. Les protestants exclurent ce livre du canon, et avec les autres deutérocanoniques le reléguèrent à la fin de leurs Bibles imprimées. Cette exclusion générale ne se lit pas pourtant sans soulever quelque protestation du côté même des réformés, voir W. IL Daubney, The use of the apocryplia in the Christian Church, Londres, 1900, p. 58 sq., et en ce qui regarde l’Ecclésiastique en particulier, nous le voyons cité comme Écriture, ou par quelque formule équivalente, dans l’Eglise anglicane, et fort souvent, jusqu’à nos jours ; ainsi, 1. Wiclef, voir Daubney, op. cit., p. 62 ; une collecte du Prayer-book, ibid., p. 65 ; les livres des Domines, ibid., p. 68 Bq. ; les orateurs et les théologiens, ibid., p. 61-92. Une tentative de retour au seul canon hébreu, en écho du protestantisme, de la part du patriarche de Constantinople, Cyrille Lucaris et du moine macédonien Métophranès Kritopulos, au xviie siècle, fut condamnée par plusieurs synodes grecs de Constantinople et de Jérusalem, où la « Sagesse de Sirach » fut & comptée, avec les autres livres authentiques, comme partie véritable de la sainte Écriture ». A. Loisy, op. cit., p. 243 sq. ; M. Jugie, Histoire du canon de VA. T. dans l'Église grecque et l'Église russe, Paris, 1909, p. 34-53. Pour l'Église russe, voir M. Jugie, ibid., p. 61-62, 70, 71, 73, 74, 76, 79, 84, 85.

III. Auteur. Son époque. Son originalité.

Pour plusieurs Pères, surtout dans l'Église latine, l’auteur de l’Ecclésiastique ne fut autre que Salomon lui-même. Cf. S. Cyprien, Testim, cont. Jud., ii, 1 ; ni, 6, 12, etc., P. L., t. iv, col. 696, 735, 741, et ailleurs ; S. Optât, De schism. douât., iii, 3, P. L., t. xi, col. 1006, etc. ; S. Jérôme citant Eusèbe, Demoustr. evang., VIII, 2, 71, écrivait même : Plerisque (liber) Salomottis falso dicitur. In Dan., ix, 24, P. L., t. xxv, col. 545. On excuse toutefois d’erreur ces Pères et les catalogues, conciliaires ou autres, qui présentent la même anomalie, voir, plus haut, col. 2038, en faisant observer qu’ils n’ont par là voulu affirmer autre chose que la grande ressemblance de l’Ecclésiastique avec les Proverbes, par un genre de poésie gnomique, dont le représentant idéal en Israël était le roi Salomon. Cf. Dictionnaire de la Bible, t. ii, col. 1544 ; Gigot, Spécial Introduction, t. ii, p. 181. Du reste, saint Jérôme s’y laisse prendre lui aussi : Ipsc Salomon ait : Eccli., xxvii, 26. In Eccle., x, P. L., t. xxiii, col. 1149.

1° L’auteur certain du livre de l’Ecclésiastique est Jésus, fils de Sirach (forme grecque) ou mieux Sira (forme hébraïque), de Jérusalem, Eccli., L, 27 (Vulg., 29). On peut maintenir ce nom de Jésus malgré le texte hébreu de L, 27 ; li, 30 (deux fois) et celui de R. Saadia Gaon, Sep/ter Hagyaloui, édit. Harkavy, p. 151, qui donnent « Simon, (ils de Jésus…, ben-Sira ». Ce nom de Simon fut plutôt intercalé dans l’hébreu que retranché du grec quand se forma la tradition qui voulut faire de l’auteur de l’Ecclésiastique un parent des grands-prêtres Simon : car le Talmud nomme toujours cet auteur Ben-Sira, qualificatif patronymique, médiat ou immédiat, de lésus dans les textes ; et la donnée du grec se trouve confirmée par les versions syriaque et arabe, ainsi que par la légende de la Nativité de Ben Sira. Cf. Revue des Études juives, t. xxvin (1894), p. 197 sq. Voir aussi Ryssel, dans Kautzsch, Die Apokryphen, t. i, p. 233 sq. On a fait de Jésus Ben-Sira le fils et successeur dans sa cbarge du grandprêtre Simon II, cf. Georges le Syncelle, Chronographie, édit. Dindorf, Bonn, 1829, t. i, p. 525, sur la loi d’un passage d’Eusèbe, Chron., 137-138. mal compris. Voir Eritzsche, Kurz. exeg. Handbuch zn dru Apocr., t. v, Die Weisheit Jesus-Sirachs, Leipzig, 1859, p. x sq. ; Schiirer, Geschichte des judisehen Volkes, 3e édit., Leipzig, 1898, t. iii, p. 159. Cette légende paraît avoir donné lieu à la glose 'EXedtÇap ('EXiàÇapo ; , 'EXeocÇapov), introduite, L, 27, dans les manuscrits du type alexandrin, après Eipàx, et li, 30, dans L’hébreu, glose destinée à apparenter Jésus au grand-prêtre Eléazar ou Éliézer, qui aurait été alors son grand père. Voir Erilzsche, op. cit., p. x, 306 ; Edersheim, dans Wace, The Apocr y p ha, Londres, 1888, p. 3 ; Schiirer, op. cit., p. 158. Jésus fut-il du moins un prêtre, comme l’ont pensé quelques critiques, Linde, Zunz, Scbolz. dans Fritzsche, op. cit., p. xii, s’appuyant soit sur la variante it^z-'j ; à 20Xu[i.eÎT7]t du Sinailicus (l, 27), corruption graphique évidente de 'Iepoo’oXup.tTïjç ; soit suides passages tels que iiv 29-31 ; xlv, 6-25 ; xlix, 12, et l ? Non plus, car les textes invoqués n’impliquent nullement, malgré les éloges du sacerdoce aaronique qu’ils renferment, que leur auteur lit partie de celui-ci. Il reste seulement que Jésus Ben-Sira était un juif pieux envers Dieu, son temple et ses ministres, iiv 29 sq., studieux de la littérature sacrée et érudit, prol. et xxxviii, 24-xxxix, 5, peut-être assez gros personnage pour qu’un rival ait pensé lui nuire en le calomniant auprès du « roi », li, 1-12 ; un voyageur enfin « aux pays étrangers », qui fut plus d’une fois exposé à la mort au cours de ses voyages, xxxiv (xxxi), 10-13 ; xxxix, 5.

2° L'époque à laquelle l’auteur de l’Ecclésiastique écrivit son livre n’est plus guère controversée. Les données du problème sont les suivantes :

1. Le petitfils de Jésus Ben-Sira traduisit l’Ecclésiastique « quelque temps » après qu’il fut arrivé lui-même en Egypte « la trente-huitième année, sous le roi Évergète, » èizi toO IvjsprcTou paTiXéoç, prol. Le sens de ètù étant clairement défini par comparaison avec les passages similaires, Agg., I, 2 ; ii, 1 ; Zach., I, 7 ; iiv 1 ; I Mach., xiii, 42 ; xiv, 27, et surtout avec les inscriptions grecques des trois premiers siècles avant notre ère, où èttI est employé de la même manière pour dater les années de règne des rois, et la 38° année ne pouvant être raisonnablement l'âge auquel le traducteur descendit en Egypte, comme le pensaient quelques interprètes, voir Coinely, Introductio specialis, t. ii 2, p. 251, 253, mais la 38e année du règne de l'Évergète, il reste à identifier ce prince avec l’un des Lagides, puis, pour obtenir la date approximative de la composition du livre, à ajouter à la date représentant la 38e année du règne les quelque soixante années qui séparent le grand-père auteur du petit-fils traducteur. Mais il y eut en Egypte deux Évergète : Ptolémée III (247-222) et Ptolémée VII. Or, il ne peut être question du premier, lequel ne régna que 25 ans. Le second, bien que n’ayant régné seul sur toute l’Egypte que 29 ans, de 145 à 116, put compter néanmoins 54 années de règne, car il fut, en l’an 170, associé au trône par son frère Ptolémée VI Philométor. Le petit-fils de Jésus Ben-Sira serait donc arrivé au pays des Pharaons l’an 132 avant notre ère, et Ben-Sira aurait composé son livre vers l’an 180, si l’on accorde que le traducteur n’acheva son ii’uvre qu’après sept ou huit ans de séjour. Cf. A. Deissmann, Bibelstudien, Marbourg, 1895, p. 255-257.

On peut objecter toutefois à ce raisonnement :

a) la mauvaise construction de la phrase du prologue bi tû rjyS. -Lai Tpiax. k’iei iic to-j Eùap-y. $a.aiét » ç, dans l’hypothèse où cette « année » désigne la 38e d'Évergète et non l'âge du traducteur, Westcott, Pusey, Winer, dans C. H. II. Wright, Tlte Baok o/ Koheleth, Londres, 1883, p. 34 sq ;

b) contre l’identification de cet Évergète avec Ptolémée VII, la non-mention du surnom d’Evergète sur les monuments se rapportant à la mémoire de ce roi et la très mince probabilité qu’un Juif pieux tel que notre traducteur aurait appliqué à un prince que ses sujets nommaient Physkon (ventru), Kakergète (malfaisant) parce que sanguinaire, le beau titre d’Evergète (bienfaisant) que, seul, avait su mériter et obtenir sans conteste Ptolémée III, Pusey, toc. cit., p. 35 ; Vigouroux, Manuel biblii/ue, t. ii n. 878 ;

c) pour allonger l’intervalle qui sépare Jésus Ben-Sira de son traducteur, la manière si souvent défectueuse dont ce dernier a compris son modèle : si ces défauts sont dus à un mauvais état du texte hébreu, est-ce bien en quelques dizaines d’années seulement que ce texte se serait corrompu à ce point'.' ou bien faut-il admettre que le descendant direct de l’auteur, son petit-fils même, si intéressé à ce titre à garder intacte l’interprétation de son œuvre, en avait déjà perdu la tradition ? et les mots 6 7rà7t71o ; jxou 'Irjaoûç ne seraient-ils pas mieux traduits : « Jésus, mon ancêtre », plongeant ainsi plus avant dans le passé que « Jésus, mon grand-père » ? J. Halévy, Étude sur la partie du texte hébreu de V Ecclésiastique récemment découverte, Paris, 1897, p. 63, dans Ryssel, loc. cit., p. 239.

On répond à ces objections, et victorieusement, semble-t-il :

a) Dans l'hypothèse où la 38e année d'Évergète désigne l'Age du traducteur, la phrase est tout aussi mal construite; de plus, cette indication de l'âge auquel aurait eu lieu l'arrivée en Egypte manque- rait tout à fait son but, dater au plus près la traduction, puisque le lecteur ignorait la date de naissance du tra- ducteur. Fritzsche, op. cit., p. xiv ; Cornely, op. cit., p. 251 sq.

b) Plolémée VII Physkon se décerna en réalité le titre d'Kvergète, sous lequel, du reste, il fut connu de l'histoire, cf. Eusèbe, Chroit., Il, 22, P. G., t. xix, col. 202; puis il aurait été assurément dange- reux pour le petit-fils de Ben-Sira de désigner le susdit monarque par un autre titre que celui-là, s'il'ne voulait lui donner son nom patronymique. Wright, op. cil., p. 35; Cornely, p. 252.

c) « Si (le traducteur) a singulièrement trahi l'ouvrage dont il vantait la beauté, c'est... par ignorance de l'hébreu biblique. » I. Lévi, L'Ecclésiaslii/in', Impartie, p. xxix. D'ailleurs, d'autres circonstances que celle d'un longtemps écoulé peuvent rendre raison du mauvais état d'un texte; et les fautes et bévues du traducteur de l'Ecclésiastique n'auraient force démonstrative dans l'espèce que s'il était prouvé qu'elles sont dues à des changements et variations subis par l'idiome hébraïque depuis l'époque de la composi- tion du livre, et tels que le traducteur ne pouvait plus saisir le véritable sens des mots et tournures employés par l'auteur, ce qui n'est pas démontrable et, dans quelques cas, souifre même contradiction absolue. Ryssel, loc. cit., p. 239.

2. Une autre donnée qui peut servir à dater l'œuvre de Jésus Ben-Sira est l'éloge poétique du grand-prètre Simon, fils d'Onias, que nous lisons au chapitre L, car l'auteur de l'Ecclésiastique parait bien avoir vécu sous le gouvernement de celui qu'il célèbre avec tant de pompe. Cf. L, 5 sq. et 24. Eusèbe, Demonstr. evang., viii, P. G., t. xxii, col. 616, et saint Jérôme, lu Dan., ix, 14, P. L., t. xxvi, col. 545, ont vu, dans ce grand- prêtre, Simon II, qui exerça les fonctions de la haute sacrificature au commencement du IIe siècle, Schûrer, op. cit., t. iii, p. 159, date qui concorde manifestement avec celle obtenue précédemment par les calculs basés sur la mention de la 38e année du règne de Ptolémée VII Physcon, dit Évergète. Ce que nous savons par ailleurs de Simon II, ainsi que des événements et circonstances de son temps, reçoit en effet confirmation dès le début du passage cité et dans quelques autres du livre de Ben-Sira. Les travaux exécutés sous le pontificat et par les soins de Simon concernant la ville et le temple, i,, 1-4 (héb.), correspondent à ceux qui s'exécutèrent à Jérusalem, après 193, sous le règne et avec le concours effectif du roi de Syrie Antiochus III le Grand, vain- queur de Ptolémée IV Philopator. Josèphe, Aril. jud., XII, iii, 3. Les sentiments d'hostilité à l'égard des païens à cause de leur orgueil et de la sujétion dans laquelle ils tiennent le peuple de Dieu, sentiments exprimés, xxxv (xxxii) 18; xxxvi (xxxiii), 1 sq., conviendraient au temps d'Antiochus IV Epiphane si, ne supposant toutefois aucune atteinte directe portée au libre exercice du culte juif, ils ne cadraient mieux avec celui de Ptolémée Philopator (222-205) et d'Antiochus le Grand (223-187), dont la perpétuelle rivalité fut une source de maux pour la Palestine.

Cette identification du grand-prêtre Simon, Eccli., l, avec Simon Ha souffert difficulté à son tour, et nombre de critiques ont plaidé l'identification avec Simon I er , dit le Juste, aussi fils d'Onias et contemporain de Ptolémée Ier au commencement du ni" siècle: pontife renommé pour sa piété, son zèle, sa bienfaisance, trois vertus dont il avait fait son objectif et sa devise. Josèphe, Ant. jud., XII, ii, 5; iv, 1; Pirkê Abolh,i, 2. — a) Graetz, Geschichte der Juden, Leipzig, 1866, t. iv, p. 235, a tenu pour Simon Ier sur une leçon de la version syriaque mentionnant expressément « Simon le Juste », ]., 23 (24). Mais le texte hébreu récemment découvert a montré qu'il y avait eu là mauvaise lecture.

b) Le même, comme aussi Edersheim, J. Halévy, voir Ryssel, loc. cit., p. 238, ont objecté que Ptolémée Ier ayant fait démolir les remparts des villes fortifiées de Palestine, les ouvrages de reconstruction ou de réparation à Jérusalem auxquels il est fait allusion, l, 1-4, ont tout aussi bien pu être exécutés du temps de Simon Ier . Mais l'histoire (Josèphe, Ant. jud., XII, iii, 3), qui rapporte les reconstructions de Simon II, ne fait mention de rien de pareil pour Simon Ier, et rien donc ne nous prouve que celui-ci fut réellement le reconstructeur que l'on voudrait.

c) Les maux, endurés par les Juifs, qui légitiment les sentiments exprimés, xxxv (xxxii) 18; xxxvi (xxxiii), 1 sq., sont, dit Edersheim, des maux passés, non rapportables à l'époque de l'auteur qui est tranquille, heureuse, xlv, 26; l, 22 sq., comme celle de Simon Ier, au contraire de celle de Simon II, qui, selon Halévy, fut trop mouvementée, trop pleine d'infortunes pour qu'un ouvrage d'une tenue aussi tranquille que l'Ecclésiastique ait pu y être écrit. Cf. Ryssel, ibid. Mais il faut observer qu'après 198 et le triomphe d'Antiochus le Grand sur Philopator, les contemporains de Simon II eurent aussi leur moment de répit, le puissant roi de Syrie faisant alors tout son possible pour se les concilier; les textes, xl, 26; l, 22 sq., conviennent donc tout autant à l'époque de Simon II.

d) Les nombreux partisans de Simon Ier ont aussi fait valoir cette raison que le grand-prêtre Simon II ayant pris parti pour ses parents les fils de Tobie, réputés ardents propagateurs des idées païennes, dans les troubles et luttes politiques auxquels ils furent mêlés, Josèphe, Ant. jud., XII, iv, 10 sq., l'auteur de l'Ecclésiastique n'aurait pu, s'il vivait de ce temps, faire un si bel éloge de Simon II et aurait, au contraire, ce qu'il n'a pas fait, réprouvé ces doctrines païennes et censuré ceux qui les propageaient et soutenaient, lui surtout qui s'est montré si dur à l'endroit des Samaritains,!., 26 (28). Corneille de la Pierre, Goldhagen, Schol/., Welte, Danko, Vigouroux, Lesêtre, Holzammer, Haneherg, Keil, Vaihinger, etc. Cf. Cornely, op. cit., p. 253. Mais il n'est pas prouvé que le mouvement helléniste d'idées et de mœurs, antipathique aux Juifs pieux et sincères de l'époque grecque, ait commencé si tôt, en même temps que les compétitions des Tobiades à la souveraine sacrificature; lorsqu'il en est question, c'est Séleucus IV Philopator qui règne, et Simon II est mort. Josèphe, Ant. jud., XII, v, 1; Cornely, p. 252.

e) Enfin, le grand argument en faveur de Simon Ier est le grand renom de celui-ci dans la tradition juive. On n'imagine pas que si Jésus Ben-Sira a entendu louer Simon II dans le célèbre passage, L, 1 sq., la mémoire de ce pontife ait été oblitérée dans la suite au point de se perdre entière- ment, et que l'auteur de l'Ecclésiastique n'ait pas fait mention de Simon I r , plus illustre encore, dans son ca- talogue des ancêtres. Aussi quelques auteurs ont-ils voulu faire des deux Simon un seul et même person- nage, ou, tout au moins, ont-ils vu dans Simon II le Siméon le Juste de la tradition. Cf. Ryssel, loc. cit., p. 237. Mais la tradition juive, plus que contestable en elle-même par les contradictions et les anachronismes qu'elle admet au sujet de la personnalité de Siméon le Juste, voir I. Lévi, L’Ecclésiasitique, Ire partie, p. xxx sq., ne la caractérise pas autrement que de piété et en cela reste au-dessous de ce qu'elle devrait au personnage si imposant et si actif dont il est parlé, Eccli., l. La postérité a laissé tomber dans l'oubli la mémoire de plus d'un homme illustre à des titres divers. L'auteur de l'Ecclésiastique a aussi oublié de mentionner Daniel, Mardochée, Esdras. Ryssel, ibid., p. 235 sq.; Cornely, p. 251, 252. Le passage telmudique Pirlec Abolit, 1, 2, dans M. Schuhl, Sentences el proverbes du Talmud et du Midrasch, Paris, 1878, p. 479, ne permet pas de confondre les deux Simon, puisqu’il fait du premier un des derniers membres de la Grande Synagogue, à la fin de l’époque perse, celleci indûment reculée encore d’un demi-siècle en arrière par la chronologie propre au Talmud. Ryssel, loc. est., p. 237.

3. Les données des passages, II, 12 sq. (Vulg., 14 sq.), malédictions proférées contre les renégats ; iv, 28 (Vulg., 33), exhoitation à combattre jusqu’à la mort pour la vérité ; x, 9 sq. (Vulg., 12 sq.), allusion possible au genre de mort qui atteignit Antiochus Épiphane, n’obligent pourtant pas à descendre encore, avec Hitzig, Die Psalmen ûbersel-l’und ausgelegt, t. Il, p. 1 18, la composition de l’Ecclésiastique au temps des Machabées ; car, si de tels passages supposent le peuple opprimé et des défections parmi les fidèles, il n’y est pourtant pas question de lutte ouverte contre les oppresseurs, et il n’est pas douteux que.Tésus Ben-Sira aurait fait mention des Machabées s’il eût écrit de leur temps. Fritzsche, op. est., p. XVIII.

3° L’originalité de l’auteur de l’Ecclésiastique a été mise en doute relativement à la composition de son livre, qu’il aurait fait en tout ou en partie de pièces rapportées, ou à ses idées, dont il aurait emprunté quelques-unes à la philosophie grecque.

1. On a représenté Jésus Ben-Sira comme un simple compilateur qui aurait rassemblé en un seul corps soit une quantité de sentences et propositions doctrinales déjà mises en forme de proverbes, soit même des livres entiers, déjà composés, de ces proverbes. a) Iluet, , 1. M. Jost, Bretschneider, voir Fritzsche, op. est., p. xxxi ; Cornely, p. 250 ; Eichhorn, voir André, Les apocryphes de l’Ancien Testament, Florence, 1903, p. 292 ; cf. aussi Gigot, Spécial Introduction, t. Il, p. 184 sq., pour appuyer la première de ces deux hypothèses, font appel au décousu du livre : i, contrastant avec les chapitres suivants ; xxxvi, 1-19, avec la suite 20 sq. ; un, 15-L, 24, avec ce qui précède immédiatement ; xvi, 22 ; xxiv, 1 ; xxix, 16, dénonçant des points de départ nouveaux ; à des répétitions des mêmes dires à différents endroits : xx, 29, 30 et xti, 14, 15 ; xxxvi, 15 et un, 24 ; xxxix, 10 et xtiv, 15, etc. ; à des contradictions apparentes de pensée et de doctrine : xxv, 23, contre xiv, 17, xvn, 2, sur l’origine de la mort ; xtvi, 19 ; xiv, 16 ; xvu, 22 ; xxxvm, 21, contre xi, 24-26, à propos de la vie d’outre-tornbe ; vu, 17, contre xti, 10, relativement au châtiment éternel des impies. Mais le décousu du livre s’explique mieux si l’auteur ayant écrit ces morceaux à différentes époques de sa vie, ou même en divers lieux, lors de ses voyages, les a ensuite ordonnés suivant sa libre fantaisie et non suivant un plan réel et effectif. Les répétitions reprennent sans doute les mêmes sujets ; mais où est le mal si elles ont pour effet de les présenter en des formes nouvelles, sous un nouveau jour, avec de nouvelles leçons pratiques ? Les prétendues contradictions sur la mort, l’autre vie, la rémunétation se résolvent d’elles-mêmes par une simple différence de points de vue, ainsi de xxv, 23, etc. ; ou par une erreur d’interprétation de la part des critiques, ce qui est le cas de xi, 24-26, et de xti, 10, où il s’agit de cette vie, non de l’autre. Cf. Fritzsche, p. xxx, et le commentaire des passages allégués. — b) Ewald affirme, de son côté, que l’auteur transcrivit d’abord presque mot pour mot deux recueils déjà existants de proverbes : le premier (Eccli., i-xvi, 21), composé au iv e siècle ; le second (Etoil., xvi, 22-xxxvi, 22), écrit aussi’e siècle, avec, à la fin, le morceau, xxxix, 12-35 ; puis qu’il y ajouta de son cru, moins le susdit morceau, xxxvi, 23-si, 30. Dans Fritzsche, p. xxx sq. Mais Ewald a usé d’arbitraire pour la constitution de son second recueil. Les différences essen-

tielles qui devraient caractériser les trois livres simplement juxtaposés ne se laissent point apercevoir. Fritzsche, p. xxxi. Enfin, la personnalité d’un même auteur se trouve trop fortement inarquée (spécialement dans le style) d’un bout à l’autre du livre pour qu’on puisse accepter l’affirmation d’Evvald. Schùrer, op. est., t. m, p. 158. — D’une manière générale, il faut reconnaître pourtant que Jésus Ben-Sira n’a pas dû puiser tous ses proverbes uniquement « dans son cœur », l, 27 (Vulg., 29), et que, « le dernier venu » des sages, il a dû réellement c< grapiller » quelquefois, xxxm, 16, en colligeant des maximes d’usage courant et populaire, ou en puisant même dans des écrits non livrés à la publicité, cf. H. Lesètre, Manuel d’introduction ù l’Ecriture sainte, Paris, 1890, t. il, p. 452 ; Toy, art. Ecclesiastions, dans l’Encijosepœdia biblioa de Cheyne, t. il, col. 1173 ; mais la manière originale dont il usa dans l’adaptation ou l’imitation de nombre de sentences des Proverbes, par exemple, cf. Cheyne, Job and Solomou, Londres, 1887, p. 184sq. ; Gasser, Die Bedeutung iler Spri’tche Jesu lien Sira, Gutersloh, 1904, p. 241 sq., nous garantit son effort personnel à s’assimiler et à marquer de sa touche propre le bien qu’il dut ainsi à autrui. Des rapports de même nature relevés entre l’Ecclésiastique et les Psaumes et Job, I. Lévi, L’Ecclésias tique, I se partie, p. xxxm sq. ; Gasser, op. est., p. 225 sq., 233 sq., amènent à la même conclusion.

2. Malgré le caractère incontestablement palestinien du livre de l’Ecclésiastique, caractère que déterminent une foule de passages parallèles, ou, dans les passages originaux, de points d’attache aux livres hébreux de l’Ancien Testament, Fritzsche, p. xxxv ; Gasser, op. est., p. 99-168, passim, et 199 sq., quelques auteurs ont cru y avoir trouvé des éléments de caractère plus ou moins alexandrin. Sous ce rapport, Fritzsche, op. est., p.xxxivsq., a fait bonne justice de la « mauvaise exégèse » et de la « négligence à scruter la Sagessespalestinienne » de Gfrorer, Philo und dit n’tdisch-alexandrinische Théosophie, t. il, p. 18 sq., et de Dàhne, Geschichtliche Darstellung der judisch-alexandriuisclien Religions— Philosophie, t. Il, p. 141 sq. Cf. aussi Cornely, op. est., p. 258. Mieux fondée, ou plus spécieuse, parait être la thèse de Maurice Friedlànder, qui trouve des preuves d’une influence directe et positive de la philosophie grecque sur l’esprit de l’auteur dans les traits sous lesquels celui-ci nous représente la Sagesses après les Proverbes, vin, 22-31, et Job, xxvin, 12-28 : « Sortie de la bouche du Très-Haut », elle est toujours une puissance divine, créatrice, antérieure au monde créé ; c’est une personne, une hypostase, un être intermédiaire entre Dieu — qui ne peut avoir de rapport direct avec la matière — et le monde, Eccli., 1, 1-20 ; xxiv : représentation parente du Dieu démiurge du limée, personnel, provident, ordonnateur de l’univers, cause d’application seulement de l’Idée santre principe de la dyarchie platonicienne) aux phénomènes sensibles ; mais représentation qui se trouve constituer « un sacrilège formel », eu égard à l’ancien concept israélite du Dieu jaloux Jahvé, lequel ne souflre point à ses côtés de divine puissance semblable à lui. Griechische Philosophie un Alleu Testament, Berlin, 1904, p. 13, 79, 165. — Il est clair que l’idée de la Sagesses telle que se la représente l’auteur de l’Ecclésiastique, 1, 1-20 ; xxiv, 3-22, bien qu’elle accuse chez lui un développement tout à fait indépendant (la Sagessesdevenue la propriété du peuple juif, xxiv, 6-22), se rattache à l’idée que s’en étaient faite lesauteurs des Proverbes, VIII, 22 sq., et de Job, xxvm, 12 sq. Mais, dans ces derniers passages, elle s’explique, contrairement à ce que pense Friedlànder, tout autrement que par l’influence de la philosophie grecque. La Sagessesne s’y trouve pas évoquée, à propos de la création du inonde, d’une manière bien différente, sauf pour un trait qui va être discuté, de celle de Jérémie, X, 12 ; LI, , et d’Isaïe, XL, 28, à la même occasion. Elle est donc ainsi un bien que l’on ne peut refuser à l’hébraïsme. De plus, le caractère ou la condition d’hypostase qu’elle obtient, Kccli., i ; xxvi, n’est assurée qu’autant qu’on rapproche ces deux passages de celui des Proverbes surtout, iivi 22 sq. Or, il n’est rien moins que certain que la Sagesse des Proverbes, et a fortiori celle de Job. xxviii, 12 sq., soit à tenir pour une personne faisant œuvre créatrice en même temps que.lahvé ; car cette œuvre n’est marquée, Prov., iivi 30a, que par un mot de sens très douteux :’âmôn (étais-je auprès de lui), que les versions grecque, syriaque et latine, ont lu différemment (’ommdn) avec le sens « d’architecte » (àpjj.^Çoyira ; opifex ; cuncta comportons) et que seul Aquila (Aben Ezra, Dav. Kimchi), lisant âmoûn, a bien compris dans le sens de « nourrisson », pour l’achèvement naturel de la pensée de l’auteur, qui nous représente la Sagesse « conçue » d’abord par.lahvé, 22-23 ; « enfantée » ensuite, ou « mise au monde », 24-25 ; puis donc « enfant », ou jeune nourrisson, « jouant en présence du créateur » ; assez grande et forte bientôt pour « trouver son bonheur parmi les fils de l’homme, » 30-31, en les instruisant, convoqués tous dans la maison qu’elle s’est enfin bâtie, 32 sq, ; ix, 1 sq. Cf. Frankenberg, Sprûche, Gœttingue, 1898, m loc ; Sellin, Die Spuren griechischer Philosophie im Allen Testament, Leipzig, 1905, p. 17 sq. Il n’y a donc en cet endroit des Proverbes et de Job, qu’une figure, qu’une personnification d’ordre purement littéraire de la Sagesse, toute pareille à celle de la Folie traitée un peu plus loin, dans Prov., ix, 13 sq. ; et le rapprochement avec les entités métaphysiques de l’Idée et du Démiurge de la philosophie grecque tombe de ce fait.

Ce n’est pas toutefois qu’il faille nier dans l’Ecclésiastique, en dehors du domaine de l’idée dogmatique, toute trace de l’inlluence hellénique. L’auteur vivait à une époque où les mœurs grecques s’étaient déjà implantées en Palestine ; il avait voyagé en Egypte et en Syrie probablement, où elles triomphaient particulièrement ; il avait vécu, soit dans ces contrées étrangères, soit dans sa propre patrie, avec de ces « gens riches », écouté de ces « orateurs savants », lu et admiré ces « poètes parfaits », ces « moralistes écrivains », tous hommes célèbres « des nations », dont il nous parle, xliv, 4 sq. Il est impossible que de ce commerce rien n’ait transpiré dans son œuvre. Aussi a-t-on relevé dans son style et dans sa manière de composer, dans les traits de ses convictions personnelles à l’endroit de la société telle qu’il la voyait et la jugeait, dans sa morale même, bien des rencontres frappantes avec la culture grecque et les œuvres, connues de tous les gens cultivés et avertis, qu’elle avait produites. C’est, dans les procédés littéraires : l’usage des titres de chapitre, xxii, 27 (grec) ; xxx, 1 (grec) ; 14 (grec) ; 25 (héb.) ; 33 (grec) ; xxxi, 12 (héb.) et des transitions, xlii, 25, et xliii, 1 (héb.) ; xliii, 33, et xliv, 1 (héb.) ; xliii, 5 b, et 6a (héb.) ; xi.ix, 156 (transposé), et l, 1 sq., et, en général, l’étroite liaison des pensées dans les morceaux d’une seule venue : soucis de composition étrangers jusqu’alors aux auteurs bibliques. C’est, dans ses jugements sur la société de son époque : sa misogynie, xlii, 6, 9-14 ; xxv, I2(’ulg., 19), concordant jusque dans l’expression avec celle d’Euripide, Andromaque, 943 sq. ; cf. Aristophane, Les fêtes de Cérès, 414sq., 790sq. ; sa misanthropie et son scepticisme à l’endroit de l’amitié, vi, 5sq. ; ix, 10 ; xxxvii, 1-4 (Vulg., 1-6), et de la valeur morale de l’homme, xi, 25-26 (Vulg., 29-30), lieux communs exploités par Théognis, 73sq., 643-646, 697-698, 1 151-1 152 ; Eschyle, Agamemnon, 928 ; Sophocle, Ajax, 618 ; Œdipe roi, 1528 ; Les Trachiniennes, 1 ; Euripide, Oreste, 1155-1156 ; Andromaque, 100-102 ; Les Héraclides, 865-866 ; Les Trôyennes, 509510 ; Récube, 1203, 1206 ; son épicuréisme pratique, xiv. I I sq. (grec, héb.) ; xxxi, 27 (grec, héb.), qui lui fail si naïvement apprécier les délices de la table grecque, xxxii, 1-13 (Vulg., 1-17), et rechercher le plaisir de ce coté de la tombe, peu confiant qu’il est, avec Escbvle, Les Perses, 8M-842, et Théognis, 973 sq., 1047, 1048, à l’endroit du schéol, ou séjour des morts, xiv, 16. C’est, dans ses préceptes moraux et ses aphorismes divers, nombre de rencontres frappantes avec les mêmes auteurs, moralistes ou autres : III, 11, 13 (Vulg., 13, 15), cf. Sophocle, Antigone, 703-704, et Aristophane, La Nuées, 994 sq. ; iii, 20-26 (Vulg., 22-30), cf. Euripide. Les Bacchantes, 393 sq. ; Médée, 1224 sq. ; iv, 21, 30 (Vulg., 25, 35), cf. le même, Hippolyle, 385-386 ; iiv 11 (Vulg., 12), cf. Théognis, 155-158 ; ix, 7, 8, cf. Aristophane, Les Nuées, 996 sq. ; Hérodote, i, 8 ; xi, 14, cf. Théognis, 165-166 ; xi, 17, cf. le même, 903 sq. ; XII, 3, 7, 10-11, cf. le même, 955-956, 101 sq. ; Brunck, Gnomici poet. gr., p. 230 ; Euripide, Hippoh/te, 428-430 ; xiii, 2, (fable d’Esope) ; xiii, 21 (Vulg., 25) ! cf. Phihhnon, 42 ; xxv, 18 (Vulg., 26), cf. Hésiode, Les travaux et les jours, 701 ; xxx, 17, cf. Eschyle, Les Perses, 750, 751 ; Euripide, Les Trôyennes, 632 ; Hécttbe, 377 ; Ménandre, 296 ; Théognis, 181-182 ; xxxi, 26 (Vulg., 31), cf. Théognis, 499-502 ; xxxii, 8 (Vulg., 11, 12), cf. Aristophane, Les fêtes île Cérès, 117 (parodiant Euripide, Loïc) ; xxxviii, 21 (Vulg., 22), cf. Sophocle, Electre, 137 sq. ; Euripide, Andromaque, 1270 sq. ; Ménandre, 432 ; XL, 11 (héb.), commenté par 12 (grec), 13, cf. Euripide, Chrysippe (fragm. 839), 8 sq. ; Les Suppliantes, 532 ; Oreste, 1086 ; Les Phéniciennes, 809. D’après I. Lévi, L’Ecclésiastique, I" partie, Paris, 1898, p. xxiv sq. ; IIe partie, Paris, 1901, p. LX sq., et tous les passages cités, dans le commentaire.

IV. Enseignements historiques.

Après avoir fait, dans la seconde partie de son livre, l’éloge des œuvres de Dieu, xlii, 15 sq., l’auteur de l’Ecclésiastique passe à l’ « Éloge des pères anciens » ou patriarches, xliv, 1 sq., panégyrique des hommes célèbres d’Israël depuis la plus haute antiquité antédiluvienne (Hénoch), jusqu’au temps du grand-prêtre Simon, fils d’Onias, au commencement du IIe siècle avant notre ère, avec, entre la mention de Néhémie et celle de ce grandprêtre, un retour sur Hénoch et les non-mentionnés d’abord, Joseph, Sem, Seth, Énos, Adam, xlix, 14-16 (Vulg., 16-19). Cette Histoire sainte, rapide, poétique, nous apprend, bien que naturellement fort abrégée, quelque chose de l’histoire du peuple de Dieu pour l’époque immédiatement antérieure à sa composition, et de l’état de la « bibliothèque » sacrée en ces mêmes années.

1° A cette époque, le grand-prêtre sadokite jouait en Israël (sous le contrôle pourtant du roi syrien et moyennant tribut, Josèphe, Ant.jud., XII, iv) le rôle d’un souverain politique et religieux.

1. A lui incombait le soin de veiller à la sécurité de Jérusalem, en fortifiant la ville et en la mettant ainsi à l’abri d’un coup de main, ou d’un siège, contre des pillards ou l’ennemi égyptien, L, 4 (héb.). Simon II, du moins, s’acquitta de cette obligation et apporta la même sollicitude à la réparation et à la fortification du temple, 1, ainsi qu’au creusement d’un réservoir, 3, dont les eaux étaient peut-être destinées au service du culte. Cf. Lettre dvristée, 8991. Il exécuta aussi d’autres ouvrages de construction dont l’objet nous échappe, 2.

2. Du temps de l’auteur, le culte offrait l’ordonnance générale et les particularités que nous trouvons consiyiiics et ordonnées au nom de Jahvé dans les livres de Moïse. Le c. l, 5 sq., nous retrace la solennité du jour des Expiations telle qu’elle est détaillée dans ces livres et qu’elle fut célébrée sous Ezéchias rétablissant le culte divin dans le temple fermé par Achaz, Il Par., xxviii, 2’t : le grand-prêtre sortant du Saint des Saints, 5 (Vulg., 6), et Lev., xvi, 2 ; offrant le sacrifice avec les vêtements et les rites prescrits, 11-12 (Vulg., 12-13), et Lev., xvi, 1 sq. ; faisant la libation sur le socle de l’autel, 15 (grec), 16 (Vulg.), et Exod., xxix, 12 (40) ; Lev., vin, 13 ; Num., xv, 10 ; II Par., xxix, 24 ; les prêtres sonnant des trompettes, 16 (Vulg., 18), et Num., x, 10 ; II Par., xxix, 25-27 ; le peuple se prosternant et chantant, 17-19(Vulg., 19-21), et II Par., xxix, 28-29. Tout le service des holocaustes et des offrandes, des sacrilices et des prémices de Deut., xn, 6-17 ; xxxm, 19, est supposé par vu, 31 (Vulg., 34-35).

2° L’Éloge des Pères, composé presque en entier de passages adaptés ou imités des livres bibliques, nous apprend quels étaient ces livres à l’époque de l’auteur et dans quel ordre on les rangeait alors par manière de « bibliothèque », ainsi que l’avait fait Néhémie (d’après II Macch., ii, 13), comme aussi de quelle autorité ils jouissaient, de quel caractère spécial ils étaient revêtus. A ce dernier point de vue, le Prologue du traducteur nous offre des données plus précises.

1. Le groupe des écrits hébraïques auxquels se réfère tacitement Jésus Ben-Sira comprend tous les livres des deux recueils, complets alors et fermés désormais, que l’on nommait déjà peut-être la Loi et les Prophètes. — a) Les cinq rouleaux de la Loi ont fourni inconteslablement la matière de l’éloge fait d’Hénoch, xliv, 16 ; xlix, 14 (Vulg., 16) ; cf. Gen., v, 21 sq. ; de Noé, xliv, 17-18 (Vulg., 17-19) ; cf. Gen., vi, 9, 18 ; vu, 23 ; vin, 1, 21 ; ix, 9 sq. ; à’Abraham, ibid., 19-21 grec (Vulg., 20-23) ; cf. Gen., xn, 2, etc. ; xv, 18 ; xvn ; xxn, 1 ; 16-18 ; d’Isaac, ibid., 22, héb. rectifié (Vulg., 24-25 a) ; cf. Gen., xxvi, 3-5 ; xxvin, 4 ; d’Israi 1 (Jacob), ibid., 23 (Vulg., 256-27) ; cf. Gen., xxxu, 24 sq. (Exod., iv, 22) ; xxxv, 9 sq. ; de Moïse, ma, 1-5 (Vulg., 1-6) ; cf. Exod., xi, 3 ; vu-xi ; vi, 13 ; xxxm, 18 ; xxxiv, 6 ; xx, 21 ; xxiv, 18 ; xix, 7 ; à’Aaron, ibid., 6-22 (Vulg., 7-27) ; cf. Exod., xxvm-xxix ; Lev., vi, 15 ; vin ; Num., xxv, 13 ; vi, 23 sq. ; xvn, 5 ; Deut., xvn, 10 sq. ; xxi, 5 ; xxxm, 10 ; Num., xvi ; xvm, 8sq. ; de Phinêes, ibid., 23-25 (Vulg., 28-30) ; cf. Num., xxv, 11 sq.

b) Il en est de même des Prophètes, « premiers » et « derniers », au sujet de Josué, xlvi, 1-8 (Vulg., I —10) ; cf. Jos., x, 13 ; xn, 17 ; vin, 18, 26 ; x, llsq. ; Caleb, ibid., 7-10 (Vulg., 9-12) ; cf. Num., xiv, 6 sq. ; Jos., xiv, 6 sq. ; des Juges en général, ibid., 11-12 (Vulg., 13-15) ; cf. Jud., il, 16 sq. ; ni, 9 sq., etc. ; de Samuel, ibid., 13-20 (Vulg., 16-23) ; cf. I Sam. (I Reg.), n, 26 ; i, 28 ; xv, 1 ; x, 1 ; xvi, 13 ; x, 17 sq. ; m, 20 ; ix, 9 ; vu, 9 ; II Sain. (II Reg.), xxn, 44 ; ISam. (IReg.), vu, 13 ; xn ; xxvin ; de Nathan, xi.vn, 1 ; cf. Il Sam. (II Reg.), vu, 2 sq. ; de David, ibid., 2-12 (Vulg., 2-14) ; cf. I Sam. (I Reg.), xvn, 34-36 ; 49 sq ; xvn, 7 ; II Sam. (II Reg.), vin, 14 (d’Édom) ; Ps. xxix, 9 : l’auteur, au verset 8, a sans doute en vue le livre des Psaumes, probablement aussi les titres des Psaumes se rapportant à David, puisque celui-ci « dans Ion les ses actions rendait des grâces ; » I Chron. (Par.), xxv, 1 sq. ; I (III) Reg., v, 21 ; de Salomon, ibid., 13-22 (Vulg., 15-26), cf. I (III) Reg., v, 4 ; m, 16 sq. ; v, 9 sq., 12sq. ; X, l ; on ne peut dire si, au verset 17, l’auteur a en vue les /(tires du Cantique et des Proverbes, I (III) Reg., x, 27 ; xi ; XII, 17 sq. ; de Roboam (non nommé), ibid., 23 (Vulg., 27-28) ; cf. I (III) Reg., xn, 1 sq. ; de Jéroboam, ibid., 23-25 (Vulg., 29-31) ; cf. I (III) Reg., xn, 28 sq. ; xiv, 16 ; xxi, 20 sq. ; d’Élie, XLVIII, 1-11 (Vulg., 1-12) ; cf. I (III) Reg., xix, 10 sq. ; xvn, 1 ; xvm, 38 ; II (IV) Reg., i, 10 sq. ; I (III) Reg., xvn, 17 sq. ; xxi, 20 sq. ; II (IV) Reg., i, 4 sq. ; I (III) Reg., xix, 15 sq. ; 8, 17 ; II (IV) Reg., il, 1 sq. ; Mal., m, 23, voir plus loin ; d’Elisée, ibid., 12-14 (Vulg., 13-15) ; cf. II (IV) Reg., n, 9 sq. ; ni, 13 sq. ; vi, 16 ; xiv, 21 ; d’Éiéchias, ibid., 17-22 (Vulg., 19-25) ; cf. II (IV) Reg., xx, 20 ; xviii-xix (ls., xxxvi-xxxvii) ; d’isaïe, ibid., 23-24 (Vulg., 26-28) ; cf. II (IV) Reg., xx, 1 sq. (Is., xxxviii, 1 sq.) ; Is., XL sq. ; lxi, 2 sq., voir plus loin ; de Josias, xlix, 1-3 (Vulg., 1-4) ; cf. II (IV) Reg., xxm, 3 sq. ; II Chron. /Par.), xxxiv, 3 sq. ; des rois pervers, ibid., 4-6 (Vulg., 5 8) ; cf. II (IV) Reg., xxv, 9 ; II Chron. (Par.), xxxvi, 19 ; Jer., xxxvn, 8 ; de Jérémie, ibid., 7 (Vulg., 9) ; cf. Jer., i, 5, 10 ; d’Ézéchiel, ibid., 8 (Vulg., 10-11) ; cf. Ezech., isq. ; xiv, 14, 20 (Job) ; des douze prophètes, ibid., 10 (Vulg., 12) ; cf. Is., xxxvm, 16, voir plus loin ; de Zorobabel et de Josué, fils de Josédec, ibid., 11-12 (Vulg., 13-14) ; cf. Agg., n, 2 sq. ; I Esd., n, 3 ; de Néhémie, ibid., 13 (Vulg., 15) ; cf. Néh. (II Esd.), m sq., vi.

Ainsi sont représentés, dans le recueil des Prophètes : Josué, les Juges, Samuel, les Rois ; Jsaïe au complet, c’est-à-dire comprenant déjà la deuxième partie du livre actuel (XL sq.) ; Jérémie, Ezéchiel, ces deux derniers suivant Tsaïe, contrairement à l’ordre talmudique, liabo Bathra, 14615 « , qui les fait précéder ; les douze petits prophètes réunis en un seul corps ou rouleau, comme l’indique l’expression, et terminant la collection entière des Prophètes sur la promesse du retour d’Êlie, Mal., m, 23-24 (Vulg., iv, 5-6), retour avant lequel il ne doit plus y avoir de prophètes en Israël. Zach., xin, 3 ; cf. I Macch., ix, 27 ; iv, 46.

c) Quant aux Hagiographes, et d’abord pour les Psaumes, il est clair qu’indépendamment de l’allusion rapportée plus haut (xxix, 9) à propos de David, les nombreuses citations implicites que nous en trouvons dans Eccli., cf. Casser, op. cit., p. 225 sq., prouvent surabondamment que ce livre était connu de Jésus llen-Sira, tel que nous l’avons aujourd’hui. Il en est de même des Proverbes^ Casser, p. 245, et de Job. Casser, p. 233. L’utilisation de VEcclésiaste parait aussi évidente dans un certain nombre de passages. Casser, p. 235. Voir cependant ! Peters, cité col. 2001. Ainsi de Néhémie (II Esd.), voir plus haut et Casser, p. 239, et des Chroniques (I, II Par.). Ibid. L’auteur n’ayant pas mentionné Esdras, Daniel, Esther, dans l’éloge des ancêtres, on peut douter si les rencontres de l’Ecclésiastique avec les livres qui portent ces noms parmi les hagiographes, Casser, p. 236 sq., doivent être considérées, du côté de Jésus Ben-Sira, comme des emprunts littéraires à ces ouvrages qu’il eût alors connus.

2. Nul doute que l’auteur de l’Ecclésiastique n’ait tenu pour sacrés et canoniques les livres de la Loi. Peut-être professait-il la même croyance à l’endroit des Prophètes, car citant Mal., ni, 23-24 (Vulg., iv, 5-6), partie intégrante du groupe alors clos, il introduit la citation par les mots sacramentels : « comme il fut écrit », XLVIH, 18 héb.). En tout cas, la canonicité est. acquise au temps du traducteur, qui place oî npoyr, — : oLi (al 7ipo : pY]T£tai) à coté de la Loi, 6 vôjj.o ;, et les consiiK n-, non moins que celle-ci, comme capables de faire honneur à Israël par la « discipline », îcaiSsia, et surtout la « sagesse » (divine ; cf. i sq.), croçia, qu’ils manifestent. Prologue. Le même argument vaut pour ceux des « autres livres », : i >o : 7ià tù)v piêXitov (rà a),).a uxToîa pco) ; a), ou hagiographes, que connaissaient le grand-père et le petit-fils, bien que la collection n’en fût alors ni complète, ni arrêtée, car ils sont mis dans tout le cours du Prologue sur le même rang que la Loi et les Prophètes. Vers l’an 132, tous sont déjà traduits en grec. Prologue.

V. Enseignements doctrinaux et moraux.

I. ENSEIGNEMENTS DOCTRINAUX.

La sagesse.

1. Son origine.

Elle est sortie de la bouche de Dieu, xxiv, 3 (Vulg., 5), produite, créée avant toute chose, i, 4, 9 (xxiv, 5. Vulg.) ; elle est pourtant avec lui de toute éternité, i, 1 (Vulg. plus explicite).

2. Ses attributs.

Elle est incommensurable, i, 2, 3 ; impénétrable, i, 6.

3. Son action.

a) Dans le monde entier : supérieure à lui, xxiv, 4 (Vulg., 7), elle l’a parcouru, ibid., 5, 6 a (Vulg., 8, 9), régnant sur tous les peuples, y cherchant toutefois un lieu de repos, ibid., 6 6, 7 (Vulg., 10, M) ; répandue ainsi sur toute œuvre divine et sur toute chair, I, 9 b, 10 a, elle pénètre particulièrement les hommes pieux, et cela dès le sein de leur mère, ibid., 10 6, 14 (Vulg., 16) ;

b) sur Israël : ces hommes pieux sont surtout les Juifs ; c’est pourquoi la sagesse a élu domicile définitif en Israël, sur l’ordre même de Dieu, xxiv, 7-12 sq. (Vulg., 12-16 sq.), se donnant un corps, s’exprimant dans la Loi, ibid., 23 (Vulg., 32-33).

4. Ses avantages pour les hommes.

La sagesse devient ainsi synonyme de l’observation de la Loi, de la crainte de Dieu ses. Eccle., XII, 13), qui en est à la fois le commencement, I, 14 (Vulg., 16), la plénitude, ibid., 16 (Vulg., 20), le couronnement, ibid., 18 (Vulg., 22) ; cf. xix, 20 (Vulg., 18). Comme telle ou en elle-même, elle procure aux hommes le bonheur, i, 11, 13, 18 (Vulg., 11-13, 18-19) ; iv, 12 (Vulg., 13) ; vi, 28 (Vulg., 29) ; xiv, 20 (Vulg., 2fi)-xv, 10 ; la santé, i, 18 (Vulg., 22) ; une longue vie, i, J2, 20 (Vulg., 12, 25) ; une mort tranquille, I, 13 ; la bénédiction de Dieu, iv, 13 (Vulg., si) ; la force, iv, 11 (Vulg., 12), sous sa protection. — 5. Moyens de l’acquérir.

Il faut la vouloir et la chercher, vi, 27, 32 (Vulg., 28, 33) ; xiv, 20 sq. (Vulg., 22 sq.) ; écouter les vieillards et les sages, vi, 34 sq. (Vulg., 35 sq.) ; sivi 8 sq. (Vulg., 9 sq.) ; méditer les commandements, vi, 37 ; IX, 15 (Vulg., 2223) ; la cultiver, vi, 19 sq., et persévérer dans sa pratique malgré les épreuves, iv, 17 (Vulg., 18-19) ; vi, 20 sq. (Vulg., 21 sq.) ; 23 sq. (Vulg., 24 sq.). Cf. J. Lebreton, Les origines du dogme de la Trinité, Paris, 1910, p. 115-116.

Dieu.

1. Dans ses attributs.

Il est éternel,

XLH, 21 b ; omniscient, il voit jusqu’au fond des cœurs, ibid., 18-20 ; xvii, 19-20 (Vulg., 16-17) ; xxiii, 18-20 (Vulg., 25-29).

2. Dans ses œuvres.

Il est créateur, ayant fait toutes choses par sa parole, xviii, 1 (texte reçu) ; XLH, 15 b ; xi.m, 33 (Vulg., 37 a), tous les vivants, xvi, 30, héb. (Vulg., 31), l’homme à son image, xvii, 1-4, la femme, ibid., 5 a (Vulg.). Il a montré sa sagesse, xtii, 21 a ; 22-25(Vulg., 22-26), fait éclater sa gloire, xtiii, 1-32 (Vulg., 1-36), manifesté sa grandeur et sa puissance, xviii, 4-7 (Vulg., 2-6), sa providence, xvi, 26-28.

3. Dans sa conduite à l’égard des hommes.

Il est patient, v, 4, miséricordieux, mais juste aussi dans la rémunétation, le châtiment ou la récompense, v, 6-7 ; ibid., 4 (Vulg.), 7-9 ; xvi, 6-13 (Vulg., 7-14) ; xvii, 23-24 (Vulg., 19-20) ; xviii, 11-11 (Vu’g., 9-14). S’il n’abandonne pas ceux qui le craignent, xxxiv (xxxi), si-20, il ne fait néanmoins acception de personne, xxxv (xxxn), 16-26.

L’homme.

1. Dons reçus de Dieu : force et pouvoir sur toute créature terrestre, xvii, 2-4 ; sens, esprit, conscience, ibid., 6-8 a (Vulg., 5-6) ; liberté, xv, 14 20 (Vulg., 14-22).

2. Société fondée par Dieu, XVII, 11-17 (Vulg., 9-14).

3. Destinée de l’homme :

a) en ce monde : la diversité des conditions humaines, le succès ou l’insuccès des entreprises sont voulus par Dieu, xi, 11-28 (Vulg., 11-30) ; xxxiii (xxxvi), 11-13 (Vulg., 11-14) ; la rétribution, récompense et punition, a lieu ici-bas, (voir, plus haut, avantages de la sagesse) spécialement, après la mort, dans les enfants, xi, 28 (Vulg., 30) ; XXIII, 24-27 (Vulg., 31-37) ; xt, 15-19 ; xti, 5-7 (Vulg., 8-10) ; dans la mémoire laissée, xxxix, 9 sq. (Vulg., 13 sq.).

b) hors la vie : l’homme a d’abord pour lot les vers, etc., X, 11 (Vulg., 13) ; il est au schéol, où il n’y a pour lui nulle jouissance, xiv, 12, 16 (héb.) ; dans l’immobilité absolue, xxii, 11, xxx, 17, le sommeil éternel, où il n’y a pas de « réprimandes », xti, 4 (héb.)

La Vulgate fait cependant visiter les morts par la sagesse, qui éclairera tous ceux d’entre eux qui espèrent au Seigneur, xxiv, 45.

4° L’ère messianique est pressentie par le tableau de la restauration future d’Israël, xxxvi (xxxm), 1 sq. Il est fait allusion à la personne du Messie dans le cantique ou psaume que l’on trouve intercalé, dans le texte hébreu retrouvé, entre LI, 12 (Vulg., 17) et 13 (Vulg., 18), sous les mots : « Louez Celui qui fera fleurir la puissance dé la maison de David » ses. Ps. cxxxii, 17) ; mais ce psaume paraît inauthentique. Voir I. Lévi, L’Ecclésiastique,

☞ partie, p. xtvii sq,

II.

ENSEIGNEMENTS

MORAUX.

Jésus Ben-Sira multiplie à l’infini préceptes, conseils, aphorismes moraux pour la conduite de la vie pratique, basant celle-ci sur la crainte de Dieu, réalisation de la sagesse dans l’homme. Voir col. 2051. Ses maximes toujours justes, souvent élevées, revêtent généralement une couleur d’utililarisme assez prononcée pour caractériser sa morale exempte pourtant, d’autre part, d’esprit pharisaïque. Il nous porte à nous garder des vices et défauts communs à l’humanité, à pratiquer les vertus contraires, à accomplir fidèlement les devoirs de religion, d’état, de société, qui nous incombent, le tout mêlé d’observations très fines ou de portraits tracés d’après nature.

Vices et défauts.

Eviter l’orgueil, x, 7-26 (Vulg., 7-30) ; la présomption, v, 1-13 (Vulg., 1-15) ; VI, 1-3 (Vulg., 2-4) ; l’ambition, siv 4-7 ; ne fréquenter point les superbes et les puissants, XIII, 1-22 (Vulg., 1-29). — Éviter l’avarice, x, 9-10 (Vulg.) ; xiv, 1-10 ; l’amour du lucre et des richesses, xxxi (xxxiv), 1-11. Se garder de la gourmandise, de l’intempérance et de l’ivresse, xix, 1 ; xxxi (xxxiv), 12-21 (Vulg, 12-25) ; 25-31 (Vulg., 30-40) ; xxxvii, 29-31 (Vulg., 3234). — Ne point s’abandonner aux prostituées, à la luxure, à l’adultère, ix, 3-9 (Vulg., 3-13) ; xix, 2-3 ; xxiii, 16

☞ 26 (Vulg., 23-37). — Ne point se laisser aller à l’envie, à la tristesse, à la colère, à la vengeance, xxvii, 30 (Vulg., 33)-xxviu, 12 (Vulg., 14) ; xxx, 21-24 (Vulg., 22-27) ; à la paresse, xxii, 1-2 ; au mensonge et à tous péchés de la langue, siv 12-13 (Vulg., 1314) ; xx, 5-26 (Vulg., 28) ; xxvii, 13-21 (Vulg., 14-2’i) ; xxviii, 13-26 (Vulg., 15-30) ; éviter les fourbes, xi, 29-3’t (Vulg, , 31-36.

Vertus à pratiquer.

L’humilité et la douceur, m, 17-29 (Vulg., 19-32) ; xi, 1-10 ; l’oubli des injures, x, 6 ; la prudence, xviii, 19-33 ; l’aumône, siv 10 (Vulg.) ; xvin, 15-18 ; xxix, 9-13 (Vulg., 12-18) ; la modération dans le vivre, xxix, 21-27 (Vulg., 28-35) ; la pudeur, xti, 17-22 (Vulg., 21, 25, 27) ; l’amour du pauvre et de l’affligé, au, 30(Vulg., 33)-iv, 10 (Vulg.. 11) ; la sincérité, iv, 20-28 (Vulg., 24-33) ; la pénitence, v, 1-10 (Vulg., 112) ; xvii, 25 (Vulg., 21)-3l.

Devoirs.

a) De religion : le respect de Dieu et des prêtres, siv 29-31 (Vulg., 31-35 ;) la prière, xviii, 22-23 ; les sacrifices, ceux qui sont désagréables à Dieu, xxxiv (xxxi), 21-31 ; ceux qu’il agrée, xxxv (xxxn), 113.

b) D’état : des enfants envers leurs parents, au, 1-16 (Vulg., 18) ; des parents envers leurs enfants, siv 23-25 (Vulg., 25-27) ; xvi, 1-3 (Vulg., 4) ; xxx, 1-13 ; xi. si 9-14 ; des maîtres envers les serviteurs ou les esclaves et réciproquement, iv, 30 (Vulg., 35) ; siv 2021 (Vulg., 22-23) ; x, 25 (Vulg., 28) ; xxxiii (xxx), 33-40 (Vulg., 25-33) ; des époux, siv 19, 26 (Vulg., 21, 28) ; xxvi, 13-18 (Vulg., 16 23) ; xxxvi, 27-29 (Vulg., 24-26).

c) De société : ne disputer point avec le puissant, le riche, le bavard, l’ignorant, le pécheur, le batailleur, vin, 1-3 (Vulg., 4), 4 (Vulg., 5), 10-11 (Vulg., 13-14), 16 (Vulg., 19) ; surveiller ses paroles, xxii, 27 (Vulg., 33)xxiii, 15 (Vulg., 20) ; ne pas être trop crédule, xix, 7-17 ; l’amitié, ses avantages et ses devoirs, VI, 1-17, xxii, 19-26 (Vulg., 24-32) ; xxxvii, 1-6 (Vulg., 7) ; les conseils, discernement, xxxvii, 7-15 (Vulg., 8-19) ; la réprimande ou correction fraternelle, xx, 1-2 (Vulg., xix, 28-xx, 3) ; le respect des vieillards, vin. 6-9 (Vulg., 7-12) ; la bienséance dans les festins, xxxii (xxxv), 1-13 (Vulg., 17) ; sage méfiance à l’égard d’un ennemi déclaré, xii, 8-18 (Vulg., 19) ; ne point se livrer facilement, vin, 17-19 (Vulg., 20-22) ; le prêt, le cautionnement, xxix 1-20 (Vulg., 27) ; ne point se dessaisir de ses biens avant la mort, xxxiii (xxx), 28-32 (Vulg., 20-24) ; conduite à tenir dans l’infirmité, xxxviii, 9-15 ; devoirs envers les morts, xxxviii, 16-23 (Vulg., 24).

4o Portraits et aphorismes.

Le sage et le sot, xxi, 11-28 (Vulg., 13-31) ; xxii, 6-18 (Vulg., 23). L’hypocrite, xix, 23-30 (Vulg., 19-27). La femme jalouse, méchante, colère, xxv, 16 (Vulg., 17)-xxvi, 12 (Vulg., 15). Santé et médecins, xxx, 14-20 (Vulg., 21) ; xxxviii, 1-8. Songes et divination, xxxiv, (xxxi), 1-8. Peines et charmes de la vie, xl, 1-27. Pauvreté, xl, 28-30 (Vulg., 32). Mort, xli, 1-4 (Vulg., 7).

VI. Commentateurs.

1o Aucun écrivain de l’antiquité chrétienne n’a commenté l’Ecclésiastique. Saint Patère, au VIe’siècle, colligea seulement, dans les œuvres de saint Grégoire le Grand, quelques explications spirituelles sur des passages de ce livre, Testimonia in libris Sapientiee et Ecclesiastici, P. L., t. lxxix, col. 922-940.

2o Au moyen âge.

Haban-Maur, Convnxentariorvmi in Eccli. libri decem, P. L., t. cix, col. 763-1126 ; Walafrid Strahon, Glossa ordin.in libris Sap. et Eccli., P. L., t. iicxi col. 1183-1230 ; Roh. Holkott, In Canl. et in seplem priora capita Eccli. expositio, Venise, 1508.

3o Aux temps modernes.

1. Catholiques. — Jansénius de Gand, Commentarius in Eccli., Louvain, 1569 ; Anvers, 1589 ; Paul de Palazzo (Palacio), Comni. in Eccli., Villaverde, 1581 ; Emm. Sa, dans Notationes in lotam sacram Scripluram, Anvers, 1598 ; Oct. de Tufo, Comni. in Eccli. i-xviii, Cologne, 1628 ; Corneille de La Pierre, Comni. in Eccli., Anvers, 1633 ; Oliv. Bonart, Comni. in Eccli., Anvers, 1634 ; Jean de Pina, Connu, in Eccli., Lyon, 1630-1648 (5 vol.) ; Salv.de Léon, Expositio et illustratio in tredecim priora capita Eccli., Anvers, 1610 ; P. Gorse, L’Ecclésiaste, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Paris, 1655 ; Alph.de Elores, Comni. literal. et moral, in c. xxiv Eccli., Anvers, 1661 ; Péan de la Coullardière, Commentaire sur les cinq livres sapientiaux, Paris, 1673 ; Bossuet, Libri Salomonis, Paris, 1693 ; Calmet, dans Commentaire littéral, 2e édit., Paris, 1726, t. v, p. 236-556 ; Ménard, Paraphrase de l’Ecclésiastique, Paris, 1710 ; Lesètre, L’Ecclésiastique, Paris, 1880 ; Fillion, dans La sainte Bible commentée, Paris, 1894, t. v, p. 79-257 ; Knaben bauer, Commentarius in Ecclesiasticum, Paris, 1902.

2. Non-catholiques.

Bretschneider, Liber Jesu Siracidse… perpétua annotattone illuslratus, Ratisbonne, 1806 ; Gutmann, dans Die Apokryphen des A. T., Altona, 1841 ; Fritzsche, Die Weisheit JesusSirach’s, Leipzig, 1859 ; Reuss, dans La Bible, Ane. Testament, VP partie, Paris, 1878, p. 331-499 ; en traduction allemande, dans Das Aile Testament…, BraunBçhweig, t. vi, 1894 ; Bissel, dans The Apocryjiha ofthe Old Testament, New-York, 1880 ; Edersheim, dans The Apocrypha, de YVace, Londres, 1892 ; Zockler, Die Apokryphen des A. T., Munich, 1891 ; Bail, dans Theecclesiaslical or deuterocanonical books of the Old Test. Londres, 1892 ; Keel, Sirach, dus Buch von der Weisheit, verfasst von Jésus, dem Sohne Sirach’s, erklârt, Kempten, 1896 ; I. Lévi, L’Ecclésiastique, on la Sagesse de Jésus /ils de S’ira, 2 vol., Paris, 1898, 1901 {commentaire du texte hébreu) ; Ryssel, dans Kautzsch, Die Apokryphen und Pseudepigraphen des A. T., Leipzig, 1900, t. I, p. 230-475 ; Smend, Die Weisheit des Jésus Sirach erklârt, Berlin, 1906 ; Hart, A critical and exegetical commentary on the Book of Ecclesias tiens Cambridge, 1909.

F. Vigoureux, Manuel biblique, 12’édit., Paris, 1906, t. n p. 553-565 ; J. Touzaid, dans le Dictionnaire de la Bible, t. n’col. 1543-1557 ; R. Cornely, Introductio specialis, Paris.’1897^ t. ii, 2, p. 238-266 ; H. L. Strack, Einleitung in das A. T., Munich, 19C6, p. 171 ; Tony André, Les apocryphes de l’Ancien Testament, Florence, 1903 ; Gigot, Spécial Introduction to the study of the Old Testament, New-York, Cincinnati, Chicago 1906, part. II, p. 171-185 ; L. Gautier, Introduction à l’A. T., Lausanne, 1900, t. II, p. 452-463 ; Encijclopœdia biblica, Londres, 1901, t. ii col. 1101-1179 ; Dictionary ofthe Bible, Edimbourg, 1902, t. iv, p. 539-551 ; The catholic encyclopedia, New-York, s. d. (1909), t. v, p. 263-269.

L. Bigot.