Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT L'ÉCOSSAIS

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 108-109).

19. CLÉMENT L’ÉCOSSAIS. Hérétique du v… de Dés 722, après une visite au pape, l’intrépide Anglo-Saxon Winfried, lapôtre célèbre de la Gaule franq de la Germanie, connu sous Wnom de saint l.omface, renouait auprès de Charles Martel les relations épistoairçi entre la papauté et la royauté mérovingienne, qui c. interrompues depuis613. Dès 742, encouragé par les ^souverains pontifes et secondé par Carloman et 1 o pin, il renouait également la trad.tion de* anciens synod. la convocation régulière de conciles nationaux, qui chaque année allaient désormais traiter les ques t.ons po 1 tico-religieusestes plus urgentes. Or, dans 1 ^tornjte. il ne s’était pas seulement livré a un apostolat fécond auprès des barbares encore païens il avait de plus travaillé, selon les désirs de Grégoire II et de Grégoire 1, à la réforme de la société chrétienne en Gaule par colle de l’F ulise. et à la réforme de l’Eglise par celle du cl. Ce ne fut ni sans de nombreux obstacles ni sans graves difficultés, car. à raison des intérêts, des des préjugés et des erreurs qui régnaient, il avait rencontré sur ses pas dos esprits brouillons, f-uteurs de désordre et entachés d’hérésie, aux rangs desquels^ faut placer le Franc Adalbert, voir t. I, col. 361-36

l’Écossais Clément.

Clément nous est peint au vif dans une lettre de saint Bonirace au pape Zacharie. Epist., ^ uP ^^^’col. 753 ; Hardouin, Ad. conc, t. iii, P- 193b. Accouru d’Ecosse, a l’exemple de tant d’autres Scots ou Ai Saxons, dans le but de pratiquer l’apostolat chr, dans l’Europe occidentale, il fut loin de posséder 1 de subordination et l’orthodoxie de la plupart u compatriotes. Incapable, en particulier, de malins, passions, il donna le scandale d une yie ^ désordres avec une concubine dont il eut deux enfants Mais résolu d’autre part, à jouer un rôle religieux, û se joignit a Adalbert et se fit sacrer comme lui évêque par un inconnu.

En réalité, ce n’était qu’un révolutionnaire et un tique Au point de vue disciplinaire, il repoussait toute "èLle ecclésiastique. Contrairement à la pratique de i-ÉElise il prétendait, par exemple, que, pour se conformer a la loi de Mois, ., le frère pouvail épouser la de son frère. Il ne reconnaissait d’autorité… a ture sainte, ni aux conciles, ni aux Pères de 1 1 glise SS "men a sain, .brème, a saint Augustin e. a saint ir, lo Grand. Au point de vue dogmatique, 1 pxc, fesslil des opinions erronées sur la prédestination^ ousoiona, . que le Cbnst. dans sa descente aux enfers, , „t délivré tous ceux qui se trouvaient dans les l„ube i, " Incrédules et les idolâtres aussi bien que les crovaub el les vrais serviteurs de Dieu.

Une telle conduite et de tels enseignements consignaient un danger pour la foi et pour les mœurs. Saint Boniface essaya par la parole de le réduire au silence et # d’en débarrasser la Gaule chrétienne. Ne pouvant y parvenir, il soumitsoncas à l’assemblée des évoques. De même qu’il avait fait condamner Adalbert au concile de Soissons de 744, il fît condamner Clément au concile germanique de 745, convoqué par Carloman et présidé par lui comme légat du pape. P. L., t. lxxxix, col. 829-830 ; Ilardouin, t. iii, p. 1933. Notification de cette condamnation avec pièces à l’appui fut envoyée à Rome, et le pape Zacharie réunit cette même année un concile au Latran, qui ratifia la condamnation de cet hérétique scandaleux. P. L., ibid., col. 831-837 ; Hardouin, ibid., p. 1935-1913. Cf. S. Zacharie, Epist., ix, x, P. L., t. lxxxix, col. 939, 942. Depuis lors on n’entendit plus parler de Clément ; on ignore comment il acheva sa vie. En tout cas, son influence fut définitivement ruinée, et saint Boniface put poursuivre sa féconde mission.

Smith et Wace, Dictionary of Christian biography, Londres, 1877, t. i, p. 533 ; Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1884, t. iii, p. 517 ; Hardnuin, Act. conc, t. iii, p. 1933 sq. ; P. L., t. lxxxix, col. 751-753, 829-837.

G. Bareille.