Dictionnaire de théologie catholique/CLÉMENT (SAINT)

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 3.1 : CLARKE - CONSTANTINOPLEp. 75-77).

16. CLÉMENT (SAINT), évêquebulgaredu. e siècle, disciple des saints Cyrille et Méthode. Après la mort de ce dernier, le parti allemand et le clergé latin continuèrent en Moravie leur lutte acharnée contre le rite slave. Clément, suivi de quatre de ses amis et condisciples, Gorazd, Naum, Angelar et Sava, se rendit en Bulgarie en traversant Belgrade. P. (’, t. cxxvi, col. 1221. Le tzar Loris Michel les reçut avec de grands honneurs. Clément établit le centre de son apostolat en Macédoine. Le tzar Loris l’éleva au si/’ge de Vélitza. On ne sait pas au juste les limites de cette éparchie, (ioloubinsky, p. 169, que le biographe grec de Clément appelle Ap£ij.g ; T^a r, Toi BeXfoÇa. ! ’G., loc.cit., col. 1228. Selon Goloubinsky, p. 63, au lieu de Apzi.fÀ-t, ’x il faut lire ^po-jp^pa, qui répond à l’ancienne éparchie de Tiberiopolis, appelée dans une liste grecque des archevêques bulgares r, vOv 2Tpouu.vÎT(oi rj Erp^u/verÇa. Gelzer, p. 30. Dans ses ouvrages, Clément s’appelle évêque Slovène (slovensky). Pypin, Histoire des littératures slaves, p. 55. D’après Schafarik, l’éparchie de Vélitza se trouve dans la Macédoine antérieure dans le pays de Rragovitch, près du petit fleuve du même nom qui se jette dans la Stroumitza. Le biographe grec affirme .que Clément est le premier évêque de langue bulgare dans le monde slave. P. (.’., t. cxxvi, col. 1228. D’après Hilferding, il eut sous sa juridiction l’Illyrie el la Bulgarie, avec les droits de vicaire apostolique attachés au siège d’Ochrîda. Martinov, p. 187. Les documents grecs lui donnent le titre d’archevêque d’Ochrida ; il g i presque sûr que Clément exerça le pouvoir d’archevaque de Bulgarie un en porter le titre. Voir t ii, col. 1181. Cl( mi ni d nn i

dea pi i. il bâtil plush an’Ichrida, i

lutree 1 1 glise et le m Saint-Pantéli Imon.

An v travaux de l’apostolat, il joignait lea études litté, i sa,, . es. Son biographe l’appelle un homme iréa savant. P. G. t. i ixvi, col. 1216. Il lui attribue des si rmons pour tout » - b - f< b - de l’année liturgique, ID i un Lyle aimple et facile. Ibid., col. 1229. ermona laissent voir l’inlluence exercée sur Clé, , ,, ., , : crivains byzantins, et par les apocryphes.

Lavrov, p. x. On lui attribue auBsi plusieurs ri saints, apôtres, prophètes et martyrs, mais selon Goloubinsky, il sérail plutôl le traducteur que l’auteur de crits. Histoire de l’Église russe, t. !, p. 902. Undolsky et Pypin pensent qu’il est probablement l’auteur des vies des apôtri connues sous le nom de

biographies pannonii unes, op. cit., p. 55, niais cette hypothèse a été rejetée par Vorono dans les Troudydi l’Académie ecclésiastique de Kiev, avril 1877, p. lil150. Il mit la dernière main au triodion slave, dont il traduisit ce qui lui manquait encore. P. <, t. cxxvi, col. 1236. H mourul en 916. Ses n liques, déposées dans le monastère qu’ilavail fondé, sont conservées actuellement dans une église d’Ochrida du xiv siècle, el sur sa tombe est gravée une inscription en caractères cyrilliques. Schafarik, p. 14. Les Bulgares le vénérèrent de bonne heure comme un saint. On trouve déjà son nom dans les synaxaires slaves du xi siècle, Schafarik, p. 46, et plusieurs égli on honneur ont été

élevées en Bulgarie. Assémani l’accuse d’avoir pactisé avec le schisme, el exprime le vœu que son nom soit effacé du catalogue des saints. Le I’. Martinov défend sa mémoire, et déclare que son orthodoxie n’a rien de suspect. Annus ecclesiasticus grsecus slavicus, p. 187. On célèbre sa fête dans l’Église slave le 27 juillet. Delehaye, Synaxarium Ecclesiee Constantinopolitams, Bruxelles, 190’2, p. 255. Schafarik le croit aussi l’auteur de l’alphabet cyrillique, tandis qu’il considère Cyrille comme l’inventeur de l’écriture glagolitique. Son hypothèse est rejetée par Hilferding. Porphiriev, lstoria russkoi slovesnosti, part. I, 6e édit., Ka/.an, 1897, p. 185-186.

Les œuvres de Clément, conservées dans plusieurs manuscrits slaves, étaient presque inconnues avant 1840. Le mérite d’avoir attiré l’attention des érudilssur ces prémices de la littérature slave, et sur leur auteur, revient à M. Undolskj qui le premier, en 1840, découvrit trois discours du saint évêque bulgare. Bodiansky en trouva d’autres dans le recueil 362 de la collection Tzarsky (1813) et Schafarik, en 1842, avait eu le même bonheur en étudiant les manuscrits du musée Roumiantzov. Le 16 octobre 1813. à une des séances de la Société d’histoire et d’antiquités russes, M. Undolsky présenta sur saint Clément et ses œuvres un mémoire dont on ne rendit compte que dans les procès-verbaux de l’année suivante. Le 24 novembre 1815, à la suite de la découverte du panégyrique de saint Cyrille par l’évéque Clément, contenu dans un recueil du xviie siècle, il lut à la même Sociélé sa dissertation sur La découverte et l’édition des œuvres tir Clément, évêque Slovène. Cette dissertation parut seulement après la mort de l’auteur (1864) dans les Bcsiedij Obchtchestva liubitclci rossiiskoi slovesnosti, Moscou. 18(57, p. 131-138. A la séance du 26 janvier 1846, il l’ut décidé que la Société ferait les frais d’une édition complète des ouvres de Clément, et confia ce soin à M. Undolsky. L’édition devait être tirée à 600 exemplaires. Lavrov, p. v. M. Undolsky entreprit dans ce but des recherches dans les bibliothèques du saint-synode de Moscou, de la typographie ecclésiastique, de la cathédrale de l’Assomption (Moscou), du monastère de Tchoudov, mais il mourut avant de mener à bonne fin son entreprise.

Il a dressé la liste des ouvrages de Clément qu’on

Ml,

binaky, // Église i uste, t. i,

ne lei titres et les incipii de d >nt.

Pluaii ura s. rmona de saint Cl< ment ont p .., itell que le /’- a

tion de langue et de lut-rature russe de l’Académie etc.

i. vie. La vie grecque di

— de

lui <1..

hichte der byzantinischen Litteratur, i Allatin des fragmi

Hoschopoli, 4741 ; 2, et dune façon critique par’e, 1847. On la ti G., t. < xxvi

1240. L’auU ur est probablement un disciple du I adhérait au parti de I qui a port’lui même s’était déclaré contre Borne. Kaletulari vente, : me, 1755, t. iii, p 143-158 ; t. vi

si>, Wurzl t, | -slave on célèbre sa n

17 et 27 juillet el Vostoka, Vladimir, 1901, t. ii, p. 25

poli il faut ajouter celle de Venise,

11. SOURCES BIOGRAPHIQUES. — Kalaïdovitcli. loltan ekz , . 1824, p. 191 ; Schafarik, Raztviel koi pismenr, larii (L’épan tture

slave en Bulgarit i. dans les Lectures de la Société d

iquités russes. 1848, t. ni. n. 7, p. 44-47 ; Hilferding, Il Serbov i Bolgar, Œuvres, Saint-Péter> ! 84 ; Id., Kirill i Methodii, ibid., p. - auzov, Viek

garskoi tzat na (Le siècle du tzar bulgare ~

Saint-Pétersbourg, 1852, p. 86 ; Iaghitch, Istoriia serbsko-khorn liiteratury, Kazan, 1871, p. 81 ; Martinov, Annus ecclesiasticus grxco-slavicus, Acta sanctorum, t. xi oct p. 187-188, Goloubinsky, Essai d’histoire des Eglises orthodoxes bulgare, serbe et roumaine (en russe), Moscou. 1871, p. 109-170 ; Pliilarète, Aperçu sur la littérature ecclésiastique russe, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 4-5 ; Id., Istoritcheskw tutchenieob otzakh tzerkvi (L’enseignement historique des Pères de V Église), Tchernigov, 1859, p. 292 ; Pypin et Spasovitch, Itl Blaviatiskykh litteratur, Saint-Pétei sbourg, 1879, t. i. ; Undolsky, Klitnent episcop Sloviensky, avec préface de P. A. Lavrov, dans les Lectures de la Société et de litté rature russe, 1895, t. i. p. m.vi-72 ; Hermogène (évêque de I, lavianskikh tzerkvei (Essai d’histoire

des Églises slaves), Saint-Pétersbourg. 1899, p. 108 ; Balachev,

Cttment, episcop SI nsl ; i/, i slujbate no star slovienski pre rievod (Clément, i fftee d’après uni

cienne traduction slave), Sophia, : ibioaky, /

i. t. i, p. 902-903 ; Gelzer, D. triarkhat von Akhrida, Geschichte und Urkunden. Le

1902, p. 6.

111. Découverte et éditiondes ŒUVRES. — Undolsky. Obolkrytii, i izdanii tvorenii Klimenta, dans Besiedy liw slovesnosti. -.t. i, p. 131-138 ; Pamiatniki drt

bolgarskui propoviednitcheskoi pismennosti (Monuments de l’ancienne prédication bulgare), dans Pravoslavnyi siednifc, Kazan, 1881, t. ii, p. 216-236, 347dieniia i zamîetki o maloizviestnikh i neizviestnifk panikakh (Ni tices et notes sur quelques monuments ignor peu connus), dans le Sbornik de la se. tion de langue et de littérature russe Je l’Académie des sciences, Saint-P 1867, t. iii, p.58-60 ; Piétoukhov, Bolgarskie litératumye diciateli krevniéi chtcheepokhi na russkoi potchvie, dans le Journal du ministèredi l’Instruction publique, Saint-1..avril

. w i, p. 296-322 ; 1’p v, BU ;. grapkilcheskie Hahj, Ibid, , 1880, 1 iii, p. 1-316 ; I889, t : Kinllo-Methodisl.y

ni*, en mémoire du millénaire du littérature slave, en Russie, dans la S le des amis

de la lut’ra kiia Minei Tchetii, édit de la Commission arcMographlque, Saint-Pétersbourg, 1868, t. i. p. 271-383. Lavrov donne une liste presque complète des écrits de Clément.i.-ieurs

ils. Cf. P. A Lavrov, Die neueren I uber den

slavischen Menu na, dans Archiv furstavisehe Philt p.850-872 ; i breden, riei : tohrio 384 ; V. Jagic, Veine Zusàtze : um Studium des slavischen Kl ~ uu wich, .Vorj/m Slova Klimenta Slovenskago. Saint-Pétersbourg, 1905 (extrait du Sbornik de la section de langue et de littérature russe de l’Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg) ; Sobolevsky, dansle Journal du ministère de l’Instruction publique, décembre 1905, p. 432-435. Pour l’élude critique de sa biographie, voir Voronov, Les sources principales pour l’histoire des saints Cyrille et Méthode, dans Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1876, t. iv, p. 118-225 ; 1877, t. i, p. 76-114.

A. Palmieri.