Dictionnaire de théologie catholique/CAMATÉROS Andronio

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 59-60).

1. CAMATEROS Andronic (Ἀνδρόνικος Καματηρός), théologien grec du XIIe siècle. Il appartenait à la haute noblesse de Byzance, et par sa mère, il était de la famille impériale des Doukas. A Byzance il occupa des charges importantes, telles que celles de préfet de la ville et de drungarios. Sur l’invitation de l’empereur Manuel Comnène, il rédigea contre les Latins la Ἱερά Ὁπλοθήκη, conservée dans plusieurs manuscrits sous ce titre : Σύγγραμμα Ἀνδρονίκου σεβαστοῦ τοῦ πατρόθεν μὲν Καματηροῦ, μητρόθεν δὲ Δοῦκα, συλλεγὲν καὶ συντεθὲν ὑποθήκῃ, μεθόδῳ, διδασκαλίᾳ τε καὶ αὐτοκράτορος κυρίου Μανουὴλ τοῦ πορφυρογεννήτου καὶ Ὁπλοθήκην ὁ Βασιλεὺς τὴν βίβλον ὠνόματε. La première partie est dialoguée. L’empereur Manuel dispute passionnément avec un cardinal sur la procession du Saint-Esprit. Il cite les textes des Pères, favorables à la théorie de l’Église orthodoxe et se livre à des escarmouches dialectiques, où défilent les syllogismes de ses devanciers, Photius, Nicétas de Byzance, Eustratios, Euthyinius Zigabènos, Nicolas de Mélhone, etc. La seconde partie a aussi la forme de dialogue. L’auteur, au moyen de citations et de syllogismes, réfute les monophysites, les monothélites, les théopaschites et les aphthardocètes, Selon Mgr  Ehrhard, la date de la composition de cet ouvrage doit être placée entre 1170-1175. Le dialogue de l’empereur Manuel avec le cardinal a été résumé par Hergenrother, Photius, t. iii. L’empereur soutient que Rome ne doit sa primauté religieuse qu’à son privilège d’avoir été le siège de l’empire. Ses titres passèrent à la seconde Rome, lorsque Constantin établit sa capitale sur les rives du Bosphore. « La tradition cependant, les canons ecclésiastiques et les lois impériales favorisent les prétentions de l’ancienne Rome. » La cause de tout le scandale et du schisme a été l’addition du Filioque au Symbole. Il reproche aux latins de poser deux principes en Dieu, de détruire l’unité divine et de multiplier les propriétés des hypostases. L’enseignement latin mêne directement à des conséquences absurdes. Le dialogue est parsemé de basses adulations à l’adresse de l’empereur. Veccos le réfuta dans ses Ἀντιρρητικά. Il appelle Camatéros un homme célèbre CAMA.TÉROS

CAMERONIENS

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par son savoir : à-T, ç tyjv aoçfav oùx i- : / ; / :. Son sMe .î de l’élégance et de la souplesse ; mais la lutte où il s’est engap ai ni a (ait baisser sa renommée litté raire. Pour plaire aux puissants de la terre, il trahit la cause de la vérité ; on ne peut guère croire i sa I foi. Il interprète les textes d’une façon arbitraire ; il n’a d’autre luit que de les mettre en opposition avec le Filioque. P. (’., t. cxli.

Cave, Scriptorum ecclesiasticorum historia litteraria, Co1720, p. 588 ; Oudin, Commentarius de scriptoribu » esise antiquis, Leipzig, 1722, t. ii, col. 1463-1466 ; Cinname, Historiarum liber V, P. G., t. cxxxiii, col. 560 ; dr.rca D.

i / ibliotht i a i odicum manusci iptorum pertitulosdigesta, Venise, 1740, p. 158 ; Hardt, Catalogua codicum manu i rum bibliothecse regise bavaricse, Munich, 18 16, t. ii, p. 491 ; tlergenrother, Photius, Patriarch von Constantinopel, Hatis i, 1869, t. iii, p. 810-814 ; Démétracopoulo, ’OfliSoUi’EXX&<, Leipzig, 1871, p. 25-29 ; Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 90-91 ; Vladimir, Sistematvcheskoe opisanie rukopisei moskovskoi sinodalnoi bibliotheki, Moscou, 1894, p. 314. Dans les codices 229 de la bibliothèque de .Munich, et 239 de la bibliothèque synodale de Moscou le dialogue de l’empereur avec le cardinal porte cette mention : A : *’L. ;  ; « S Ocoirifou |ir, -aLo’j BctnXtuf xcii tûv ~l ; Kf « ff€uTÎfa5 P<ô|u)4 « furaTMï xaofiivaXûav t : £ f.1 tîjç toj navI. ( <oj Ilvt jpiaTo ; tx ^&/oj toj IIkt^ôî Îxï : &çi jffiuç.

A. Palmieri.


2. CAMATÉROS Jean, patriarche de Constantinople en 1198, chassé de son siège à la suite de la prise de cette ville par les Latins (1204). Les chroniqueurs byzantins, en particulier Nicétas Chômâtes, P. G., t. cxxxix, ccl. 452, et Éphrem, PG., t. cxliii, col. 373, font les plus grands éloges de son savoir et de son zèle. Il eut à combattre un noyau d’hérétiques qui, aant à leur tête le moine Michel Sikidités (identifié à tort avec Michel Glykas), déclaraient que la sainte eucharistie est un élément corruptible. Éphrem, P. G., t. cxliii, col. 244-245. Jean Camatéros mourut à Didymotéichos (ïhrace) en 1206. Choniates, P. G., t. cxxxix, col. 1024. On a de lui une lettre à Innocent III où il rejette la primauté du pape. P. L., t. ccxtv, col. 756-758. Nicétas Choniates mentionne ses écrits de controverse au sujet des sacrements durant le règne d’Alexis Angélos, et ses discours catéchétiques. P. G., t. cxxxix, col. 893-896. Le Codex paris. 1302 contient ses Responsa tlteologica.

Fabricius, Bibliotheca grxca, t. xi, p. 279-280 ; Dosithée, ’Ut-. -.oc tIv Iv’Ie ; ovo71û|ui( sBTpiayxtuiravTwv, Jassy, 1715, p. KÛ7 : Mélétii s, ’v.i.->j.r, ia.n-.-t.r, ’Ioto^ûi, Vienne, 1784, t. iii, p. 48-50 ; Catalogua codicum manuscriptorum bibliothecse regise, Paris, 1870, t. ii, p. 281 ; Démétrakopoulo, 'Op6<>$<> ; o ; ’EUiç, Leipzig, 1871, p. 35-36 ; Mathas, KoeroOiovos iffroj’.xo ; t5 » -cerfiafPùv -rr, ; KennrcavTiïo-jroXeuç, Athènes, 1884, p. 80 ; Gédéon, H « Tfiapx’x°< : « > !  ;. Constantinople, 1890, p. 377-379 ; Omont, inventaire sommaire des manuscrits grecs, Paris, 1886, t. I, p. 293 ; Krumbacher, Gescliichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 92-93 ; Lèbédev, Otcherki istorii vizantiisko-vostotchnoi tzerkvi ot kontza xi-go do poloviny xv-go vieka, Moscou, 1892, p. 315319 ; Miliaraki, ’l<rropi’ot toj BctaiXeîou tî ; < Nixaicf « ai « 3 $i<rr.o-ià.-.ou t^î’Hitiîfou, Alliènes, 1898, p. 41-42, 85-88 ; Pitra, Analccta sacra et classica, t. vii, p. 567 ; Hore. Studenfs llistury of the greek Church, Londres, 1902, p. 294-295, 300 ; U. Chevalier, Répertoire, Bio-bibliographie, 2e édit. Paris, 1904, col. 759-760.

A. Palmieri.