Dictionnaire de théologie catholique/CALIXTE ou CALLISTE Ier (Saint), pape

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 10-15).

1. CALIXTE ou CALLISTE 1° (Saint), pape. I. Vie. II. Accusations des Philosophumena. III. Théologie. IV. Gouvernement. V. Conclusion.

I. Vie.

D’après le Liber pontificalis, édit. Duchesne, Paris, 1886, t. i, p. 141-142, Calliste, fils de Uomitius. né à Rome de regione urbe raveunatis, a régné 6 ans, 2 mois, 10 jouis. Il a institué un jeûne le samedi ter in annum, frumenti, vini et olei ; il a été chargé de l’administration du cimetière ; il a fondé une basilique au Translitère ; il est mort martyr et a été enterré dans le cimetière de Saint-Calépode. Tous ces renseignements méritent d'être retenus, sauf explication, rectification et aililition. En y joignant les indications fournies par les / ilosophumt mi, on peut dire que Calliste est né esclave, vers 155, au Transtévère, dans la région que nous savons avoir été la xiv, et qui était désignée par ces mots de urbe Ravennatis, parce que là se trouvaient les castra Ravennatium ou le dépôt de la légion îles soldais qui faisaient partie de la Hotte adriatique de Ravenne. Cf. Suétone, Aug., 19. Baptisé et devenu l’homme de confiance de son maître Carpophore, il fut condamne aux mines par le préfi i Tuscianus a la suite d'événements dont il scia question plus loin, entre 186 et 189. Grai ié entre I'."' el 192, il lut envoyé par le pape Victor à Antiuin, où il séjourna jusqu'à l'élection de Zépbyrin, vers 200. Rappelé alors à Home, il fui chargé par le pape de

la direction du clergé ci de l’administration du cimetière jusqu’au moment de son élévation au souverain pontificat, en 218. I.e cimetière, dont il est ici question, le premier officiellement administré par l'Église, n’est

autre que celui de la riu Appia, dont l’area appartenait à la gens Csecilia, et qui, île temps immémorial, d’après les martyrologes et les itinéraires, porta le nom de son

administrateur. Peut-i tre même Calli « te y eut-il son

portrait dans ce qu’on appelle la chanii

ment$ ; cl. Allanl, Rome '. la

Bibliothèque nationale possède une coupe au fond de

laquelle se trouve un portrait qu’on supp<

Allard, op. cit., >. 109 ; lie Roui, Bullett., 1881

Élu pape en 218, il gouverna l'Église pendant "> au

2 mois. Ki jours, selon Eusèbe, II. E., . :. 21. /'. <>.,

t. XX, col. 574, le catalogue libérien. /'. L., t. XIII. col. V » 7. et l’inscription de Saint-Paul-I..urs,

/'. /.., t. cxxvil, col. 282, s<, ule r. gl - l’aie jus qu’au commencement de celui d’Alexandre Sévère. Il fit construire un oratoire au Transtévère, désigné pai mots, dans le catalogue libérien, regione deei ma juxta Callistum, transformé' en basilique par. Iules [337el appelé dès lors, dans le Liber pontificalis, titillas Juin et Callisti ; c’est sur son emplacement que s'élève aujourd’hui la basilique Sauta Maria in Trastevere. Le jeune du samedi fixé à l'époque de la moisson, des vendanges et de la récolte des olives, ajouté- à celui du carême, constituerait, sinon la création du jeûne des quatre-temps, du moins l’extension de sa pratique dans l'Église. Cela cadre, d’une part, avec les renseignements d’Anasiase le Bibliothécaire, Vitse, 17, P. L., t. cxxvii, col. 1318. et explique, d’autre part, le titre de l’une des deux fausses Décrétâtes attribu. Calliste : De jejuniis quatuor lemporum. Hardouin, Act. concil., t. i, p. 109-111 ; Mansi, t. i, col. 737. /'. '…t. x. col. 121-132 ; Hinschiiis. Décrétâtes pseudo-isidorianss, Leipzig, 1803, p. 131-150. On prête, en ellet. à Calliste. deux Décrétâtes : la première sur le jeune des quatretemps, et ut criminalionem advenus d(, , loreni nenw suscipiat, Epist., i. ad Benedictum ; l’autre, Epist., n. ad omnes Galliarum episcopos, traite : 1 de iis oui conspirant advenus episcopos vel </ui eis consentiunt ; 2° de iis qui exconvmunicatis communicant vel infidelibus ; 3° ut nullus episcopus de aXterius parockia aliijuid præsumat et de mutalionibus conjunctionibus consanguineorum… ; 5p </ui non debeaut admitti ad accusationem tel testimonium ; 6 sacerdus post lapsutn ministmre. A défaut de ces deux fausses Décrétâtes, l'œuvre théologique et disciplinaire de Calliste est assez importante et ressort, comme nous allons le voir, soit des Philosophumena, soit du /> dicitia de Tertullien. Voir, sur les décrets perdus de Calliste, llarnack, Gesch. der altchristl. Litteratur. Leipzig, 1893-1897, t. i. p. 603-605 ; surtout I dulgenz-Edict des rômischen Bischofs Kallist, Lei| 1893. Calliste. semble-t-il, a trouvé la mort dans un soulèvement populaire, et. bien que les Actes d martyre soient sans autorité, /'. ('., t. x, col. 113-120, la circonstance qu’il fut précipité du haut d’une fenêtre dans un puits et lapidé au Transtévère peut être vraie ; cf. Tillemont. Mémoires, Paris. 1701-1700, t. ni. p. 258 ; lie Hossi. Bullett.. 1886, p. 93 ; cela explique pourquoi il fut enterre au cimetière de Saint-Calépode. au 3' mille de la Voie Aurélienne ; c'était le plus rapproché. In tout cas la qualité de martyr lui est reconnue par les calendriers, les martyrologes et les livres liturgiques de Rome depuis la première moitié du rv siècle. Son nom figure, non pas dans les Déposition* s uni,

mais dans l.s Depositiones martyrum ; el c’est b prédécesseur de Ponlien 230-235) qui eut alors une fête, fixée au Il octobre. Ci. Duchesne, Liber ponlif., %. i, p. xCli, 112, note ti. Il laissa l'Église romain pleine prospérité', organisée corporativement, possédant des lieux de Sépulture avec la qualité d.- personne civile. ri présente par des docteuret dethéologiens, qPhilosophumena appellent l'école de Calliste.

II.ACCI satiuns m sPBlLOSOPBl mi v i.— 'La découverte des Philosophumena, en 1890, devint : d’une

attaque violente et passionnée contre la ne moire du pape Calliste. Cet ouvrage renferme, en efiet, les impu

tations les plus graves : il représente ce pape comme un esclave infidèle, un banqueroutier, un homme possédé de la manie du suicide, un intrigant, un courtisan, un flatteur malhonnête, un hérétique. C’est un libelle, un réquisitoire, que s’empressèrent d’exploiter Bunsen, Hippolylus and his âge, Londres, 1852 ; Wordsworth, Hippohjtus and the Church of Rome, Londres, 1853 ; "Volkmar, Hippohjtus und die rômische Zeilgenossen, urich, 1856 ; de Pressensé, Lu tte entre Hippolyte et Calliste, Paris, 1856 ; de Rémusat, Revue des Deux Mondes, 15 juin 1863 ; Al. Réville, Revue des Deux Mondes, 15 juin 1865. Il convient de remarquer que nous n’avons là que le récit d’un adversaire doctrinal, Philos., IX, il, 11, 12, édit. Cruice, Paris, 1860, p. 426, 435, 436, peut-être même d’un concurrent malheureux au siège de Rome, ibid., >X, II, 12, p. 441 ; il est donc suspect de partialité et de parti pris. Les faits rapportés n’ont rien d’invraisemblable, mais ils sont dénaturés et prennent un sens et une portée qu’ils n’avaient pas. Soumis à une critique impartiale, contrôlés par le contexte, rapprochés de ce que nous savons par ailleurs, ils permettent de voir que Calliste est loin de mériter le titre de désorganisateur de la discipline et la note d’hérétique. Par là ce libelle diffamatoire, ce réquisitoire passionné, sert à défendre la mémoire du pape et se change en une apologie, d’où Calliste sort grandi. Calliste apparaît comme un pape qui, au milieu de circonstances difficiles, non seulement fut irréprochable dans ses mœurs, mais encore prudent et sage tant dans ses décisions doctrinales que dans ses mesures disciplinaires. Et c’est ce qu’ont très justement fait ressortir Dôllinger, Hippohjtus und Kallistus, Ratisbonne, 1853 ; Cruice, Etudes sur de nouveaux documents historiques empruntés à l’ouvrage récemment découvert des « Philosophumena » , Paris, 1853 ; Armellini, De prisca refulatione hæreseon… Philusophamenon litulo recens vulgata commentarius, Rome, 1862 ; De Rossi, Bullettino di archeologia, Rome, 1866 ; Hagemann, Die Rômische Kirche, Fribourg-en-Brisgau, 1862 ; Le Hir, Études bibliques, Paris, 1869, t. ii, p. 325-387 ; Freppel, Origine, 3e édit., Paris, 1888, t. I, p. 151-171 ; du Smedt, Disserlationes, Paris, 1876, p. 190-218 ; Duchesne, Les origities chrétiennes, 2e édit. (lith.), Paris, 1886, p. 275-301. Il importe de résumer brièvement ce débat pour dégager l.i vérité et venger la mémoire de Calliste contre les calomnies des P/tilosophumena, en parcourant ce qui a Irait à la vie de ce pape soit avant sa, nomination à la charge d’archidiacre, soit pendant sa collaboration avec le pape Zéphyrin, soit pendant son propre pontificat.

1° Vie de Calliste avant sa nomination à la charge d’archidiacre. — 1. D’après les Pltilosophumena, Calliste, né esclave, devenu chrétien, appartient au chrétien Carpophore, de la maison de César. Chargé des intérêts de son maître dans une banque, il les compromet, prend la fuite vers le port d’Ostie et s’embarqee sur un vaisseau en partance. Uès qu’il voit apparaître son maître accouru pour l’arrêter, il se jette à l’eau, mais il est saisi par les matelots de l'équipage. Phil., IX, II, 12, p. 437. Il s’agit là d’une catastrophe financière ; mais elle n’est pas mise sur le compte de la malhonnêteté ; elle est la suite de mauvaises opérations. L’esclave banquier a été victime, et, très vraisemblablement, des juifs, puisque les Philotophumena vont nous dire que c’est à eux qu’il court réclamer le paiement de créances, Ibid., p. 138. S’il fuit, s’il se jette ; i la mer, c’est qu’il redoute son maître qui n’i si pas tendre et qui va le condamner à tourner la meule. Voilà une tentative de suicide pour ut solliciter le texfe.

2. Calliste, rendu à son propriétaire, est condamné

ipplice de la meule ; puis, i la prière de ses frères,

il l Si h' il dit avoir des créances à recouvrer.

imena prétendentqu’il cherche le martyre.

Donc, un jour de sabbat, il se rend à la svnagogue, fait

du tapage, est roué de coups et livré au préfet Tuscianus pour avoir troublé une réunion juive et parce qu’il se dit chrétien. Carpophore accourt pour le sauver, prétend qu’il n’est pas chrétien, qu’il ne faut pas l’en croire, mais qu’il cherche la mort. Les juifs répliquent par des cris. Le préfet, après avoir fait frapper de verges le délinquant, le condamne aux mines de Sardaigne. P/nl., IX, il, 12, p. 439. Ce récit prouve que Calliste a essayé de recouvrer certaines de ses créances, mais sans y réussir. Les juifs, mis en demeure de payer leurs dettes, ré-> pondent par des coups et une accusation et réussissent, malgré l’intervention de Carpophore, à se débarrasser de leur créancier. Si, en réalité, Calliste eût voulu disparaître par la mort ou par le martyre, il avait un moyen plus expédilif et plus sûr, celui, par exemple, de courir à un temple païen et d’y briser les idoles.

3. Marcia, concubine de Commode, dans le but de faire une bonne œuvre, demande au pape Victor la liste des chrétiens condamnés qu’il désire voir rendre à la liberté ; elle la confie à l’eunuque Hyacinthe qui se rend en Sardaigne. Or, sur la liste, le nom de Calliste est, dit-on, omis à dessein par le pape ; mais Calliste n’en est pas moins libéré. Victor apprend la nouvelle avec peine ; il exile Calliste à Antium et l’y aide à vivre par des subsides mensuels. Phil., IX, ii, 12, p. 439-441. L’omission du nom de Calliste peut avoir été fortuite ; quant au mécontentement du pape, il ne concorde guère avec le fait des mensualités accordées. Plus vraisemblablement l’auteur a voulu enlever à Calliste le titre de confesseur qui, selon l’usage de l'époque, lui donnait droit d’entrer dans le clergé. Par suite l’exil à Antium est plutôt une mission ecclésiastique, directement rétribuée par la caisse pontificale, pendant laquelle Calliste put franchir les degrés de la hiérarchie, puisque, à l’avènement de Zéphyrin, il est nommé par le nouveau pape archidiacre de l'Église romaine et administrateur du cimetière. Phil., IX, II, 12, p. 411. Un tel choix, consigné par l’auteur, réduit à néant ses insinuations malveillantes. La vérité est que Calliste était regarde, malgré un insuccès passager, comme très entendu en affaires et comme un clerc digne des plus hauts emplois.

2° Vie de Calliste sous le pontificat de Zéphyrin (200218). — 1. D’après les Philosophumena, Zéphyrin, esprit faible, sans portée, sans instruction, sans clairvoyance et avide d’argent, est circonvenu par la ruse adulatrice et les présents intéressés de Calliste. Phil., IX, II, 12, p. 441. N’est-ce pas plutôt que le pape aurait eu tort de préférer les conseils et le concours de Calliste à ceux de l’auteur des Pltilosophumena, et que Calliste, chargé de l’entretien du clergé et des veuves, de l’administration du cimetière auquel il lit faire de grands travaux, et de la réparation des maux occasionnés par la persécution de Septime-Sévère, en 202, dut chercher des ressources et réussit à s’en procurer ?

2. Quoiqu’il en soit, Calliste est accusé en outre d’avoir inspiré à Zéphyrin, sur la question trinitaire, deux professions de foi erronées, l’une par laquelle il déclarait ne reconnaître qu’un seul Dieu, Jésus-Christ, et en dehors de lui aucun autre qui ait été engendré et qui ait souffert, Phil., IX, II, 11, p. 435 ; l’autre par laquelle il affirmait que ce n’est pas le l'ère qui est mort I le Fils. Ibid., p. 436. Or ces deux professions de foi. rapprochées et complétées l’une par l’autre, sont orthodoxi. la première, en proclamant la divinité' de Jésus-Christ et sa consubstantialité contre les théodotiens et les ^rtémonites, la seconde, en distinguant le l'ère du Fils et en condamnant les patripassiens, le ! unitairi s

et modalistes. La vérité c’est que l’auteur 'les Philosophumena n’envisageait pas la question au même point de vin' et la tranchait dans un s, ns différent. Il subordonnait tellement le Fils au Père que la distinction des personnes devenait une séparation >t Introduisait la dualité dans l’unité de la nature divine : d’où le re

proche mérité que lui fait le pape, et dont il se plaint.

Pontificat de Calfate. — Remarquons d’abord que

l'élection de Calliste es) une garantie contre li tions des Philosophumena. i o homme, en effet, qui était resté si longtemps au pouvoir, qui avait eu l’oreille du pape pendant Ks ans, avait ou Lien indisposé contre lui la communauté chrétienne ou bien mérité son estime et sa confiance. Dans le premier cas. on ue s’expliquerait pas comment le clergé et le peuple l’auraient appelé à remplacer Zéphyrin. Remarquons ensuite la vénération dont il fut l’objet après sa mort. Télesphore avait été martyr ; Ànicet, I leuthère et Victor furent de grands évéques ; Lin et Clet étaient inscrits au canon de la messe ; seul, Calliste, entre Clément et Pontien, eut un anniversaire. Que i enserdès lors des accusations portées contre la doctrine et les mesures disciplinaires de Calliste ? Faut-il y voir une hérésie et une révolution ? Nous allons y répondre en résumant De Rossi, Bullett., 1886, p. 23-33, 65-67, et Duchesne. /.es origines, p. 285-304. III. Théologie.

La doctrine théologique prêtée à Calliste par l’auteur des Philosophumena, IX, H, 12, p. 142-443, peut se ramener à ces trois points : 1° en dehors de l’incarnation, la différence entre le Père et le Fils est purement nominale ; 2° l’incarnation est la raison de leur distinction réelle ; en Jésus-Christ, l'élément visible et humain, c’est le Fils ; l'élément invisible et divin, c’est le Perc ; 3° l’union de ces deux éléments est assez intime pour affirmer qu’ils ne forment qu’un seul être, pas assez pour affirmer que le Père a souffert ; le Père n’a fait que compatir.

Tel qu’il est formulé, ce système n’est pas orthodoxe. Sans doute quelques théologiens ont essayé de le ramener à l’orthodoxie : les uns, comme Franzelin, en recourant à une exégèse un peu forcée, De Deo trino, Rome, 18(39, p. 149 ; les autres, comme Le Ilir, en retouchant le texte. Études bibliques, Paris, 1869, t. H, p. 381. Mais il est difficile d’en méconnaître l’hétérodoxie, sans qu’il soit nécessaire de mettre en doute l’exactitude du narrateur, ainsi que l’ont fait Dollinger et le P. de Smedt. Tel quel, comme l’a très bien indiqué De Rossi, c’est exactement le même système que celui que Tertullien combat dans son traité Adversus Praxeam, 27, 29, P. L., t. il, col. 191, 194. Il n’y a pas lieu de distinguer entre un fond orthodoxe et des additions ou modifications faites par l’auteur des Philosophumena. La doctrine est d’un seul jet : c’est un patripassianisme, non pas mitigé, mais déguisé'. Reste à savoir si Calliste l’a réellement enseigné. Or on peut répondre sans crainte par la négative et faire scientifiquement la critique du témoignage unique des Philosophumena.

1° De l’aveu des Philosophumena, Calliste a condamné Sabellius, Phil., IX, ri, 12, p. 442, et Sabellius reproche à Calliste d’avoir abandonné sa première foi. Comment donc Calliste peut-il enseigner une doctrine que Sabellius lui reproche d’avoir abandonnée, et que l’auteur des Philosophumena nous apprend qu’il condamne comme hérétique ? Il y a là tout au moins une contradiction.

2° Calliste n’a pas enseigné cette doctrine. Tertullien. en effet, a été l’adversaire de Praxéas et des patripassiens, des chefs de l'Église de Rome et de Calliste, à cause de la condamnation du montanisme. Or, dans son Adversus Praxeam, il attaque la doctrine en question, mais il n’y compromet ni Zéphyrin ni Calliste ; il n’y combat que des hérétiques notoires, déjà condamnés par le pape. Dans son traité De pudicitia, il met en scène un pape, qui n’est autre que Calliste, et il se permet contre ! lui les plus violente, invectives. S’il avait pu lormuler quelque accusation doctrinale, il n’eût certes pas manqué de le faire. Et lorsqu’il réfute le système, qui 'si précisément attribué à Calliste par l’auteur des Philosophumena, -ans le mettre Mir le compte du pape, c’est que, en réalité, le pape ne L’a l’as enseigné.

3 » Du reste, l’auteur des Philosophumena prétend que la doctrine de Calliste Continue à être I I son école. Or il écrit au plutôt sous Trou au plus tard sous Pontien 230-235. nuand donc une variation au-si Importante que l’abandon du patri| sianisme pour la consubstantialité se serait-elle produi Nous n’avons, il est vrai, aucun document officiel ce point sous I seura immédiats de Câlin

.Mais, d’une part, Novatien. prêtre de Rome-, qui écrit avant la persécution de Dèce, repousse le sabellianisme comme une doctrine notoirement condamnée. Et d’autre part, déjà (le 235 à 240, celui qui doit occuper le siège de Rome de 259 à 268 est au courant de i eut

de l'Église ; c’est un homme instruit. Or. vers 260, saint Denys a la même attitude quo Calliste dans la question trinitaire. Sa lettre à son homonyme d’Alexandrie, dans S. Athanase, De decrelis nie. syn., 26, P. G., t. xxv, col. 461, est un document de la foi romaine consubstantialiste et nullement sabellienne. également éloigné de l’erreur qui prétend que le Fils est le même que le Père et de celle qui divise la monade divine en trois substances séparées, en trois divinités. Comme Calliste, Denys condamne Sabellius ; comme Calliste, Denys accuse de dithéisme ou de trithéisme les adversaii "de

Sabellius. De part et d’autre, même Langage théologique montrant que les deux papes, à un demi-siècle de distance, ont sur la légitimité de certaines formules et sur le sens de certains textes script’uraires les mêmes idées contraires à celles des docteurs anti-sabelliens. Ils sont pour la monarchie, comme on disait alors, et pour l’identité substantielle du Père et du Fils, en même temps que pour la trinité et pour la distinction personnelle des hvpostases divines. Saint Denys est sur la même ligne doctrinale que saint Calliste. Saint Calliste. qui n’hésita pas à condamner le sabellianisme, se montra plus réservé contre les trinitaires exagérés. Sans les condamner formellement, il se contenta de les traiter de dithéistes : SÎBeoi | « né. Phil., IX. n. 12. p. 442.

Ainsi donc Calliste est loin d’avoir mérité le reproche d’erreur que lui font les Philosophumena ; sa théologie est orthodoxe.

IV. Gouvernement.

1° Discipline pénitenlielle. Calliste est accusé par les Philosophumena de remettre les péchés à tout le monde et de recevoir sans pénitence les hérétiques ou les schismatiques. A la fin du IIe siècle, les scandales donnés par les sectes gnostiques d’une part et, d’autre part, les tendances d’ascétismee ;, r ou d’encratisme avaient rendu plus sévère la discipline pénitentielle. Sans doute la meilleure réponse à l’immoralité des uns et à L’idéal des autres eut été la sainteté parfaite après le baptême : mais la faiblesse humaine entraînait les fidèles au péché. Du temps dllermas, le pécheur avait au moins une fois la possibilité de recouvrer le salut perdu, à la condition d’avoir un repentir sincère et de se soumettre à une purification laborieuse : c'était le droit au pardon, et le pardon était le fruit de la pénitence. Par suite aucun péché n'était exclu du bénéfice du pardon. Cinquante ans plus tard, vers Tertullien n’enseignait pas autre chose dans son De psenitentia. Il nous dit le nom grec de cette pénitence laborieuse, àÇoii « )X6-rn<nc, qui était temporaire ou p. : tuelle selon les cas. Il affirme son efficacité même vis-avis des fautes commises contre Dieu. Or. au début du IIP siècle, certains péchés, l’idolâtrie, le meurtre et la fornication, bien que soumis a La pénitence, n'étaient pas, en fait, officiellement remis par l’Eglise, qui en avait fait des cas réservés, dont elle laissait le pardon à Dieu seul. Tertullien. passe au montanisme. appelait « chés irremissibUia, De pndicit., 2, P. L.. t. ii, col les disait frappés dune pénitence perpétuelle ir de remission de la part de l’F.glise. pro qudms

nec orari permiltitur. De pudieit., 19, P. L., t. il,

1 col. 1020. Tertullien refusait à L'Église le pouvoir de les

pardonner, alors que l'Église se bornait simplement, par mesure disciplinaire, à ne pas user de son pouvoir, à leur refuser l’absolution et à les réserver à Dieu.

Or, que fait Calliste ? Soit parce que le nombre des pécheurs augmentait avec les progrès accentués du christianisme et que la plupart se soustrayaient aux rigueurs d’une pénitence perpétuelle non couronnée d’un pardon officiel, soit parce que les rigueurs de cette pénitence amenaient les catéchumènes à retarder le plus longtemps possible la réception du baptême, Calliste prend le parti de faire une brèche à la discipline en vigueur. Il déclare, non pas qu’il pardonne tous le « péchés sans distinction, comme semble le lui reprocher l’auteur des Philosoplmmena, mais, ainsi que le précise Tertullien, qu’il supprime la réserve relative au péché de fornication ou d’adultère, tout en la maintenant encore pour l’apostasie et l’homicide. Nous ne possédons pas, il est vrai, le document authentique où se trouve consignée et motivée une décision aussi importante ; mais la réfutation qu’en lit Tertullien dans son De pudicitia, entre 218 et 222, permet d’en connaître l'économie et la haute portée théologique.

Calliste connaît l’objection qui court : <r A quoi bon la pénitence si elle n’obtient pas le pardon ? » De pudicit., 3, P. L., t. il, col. 985. Il aurait pu répondre : l'Église s’en remet à Dieu du soin de la récompenser. Mais non, Calliste prétend donner lui-même une sanction à la pénitence, en pardonnant, dès ici-bas, le fornicateur ou l’adultère pénitent et en lui rendant la paix ou la communion ecclésiastique. Un tel acte d’autorité n’est pas, comme le prétend Tertullien, une usurpation du droit divin ; c’est l’exercice légitime d’un droit reçu de Dieu. Et c’est pourquoi Calliste en emprunte les preuves à l'Écriture. Il commence d’abord par montrer que Dieu bon et miséricordieux met la miséricorde audessus de la justice, préfère le repentir à la mort du pécheur et il veut le salut de tous, surtout celui des fidèles, De pudicit., 2, P. L., t. ii, col. 983 ; il rappelle les paraboles de la brebis égarée, de la drachme perdue, ibid., 7, col. 993, de l’enfant prodigue. Ibid., 8, col. 994. Il y joint les exemples de la pécheresse repentie et pardonnée, de la Samaritaine, ibid., 11, col. 1001, de l’incestueux de Corinthe, ibid., 13, col. 1003, de Jézabel avertie par l’Esprit-Saint qu’un temps lui est accordé pour se repentir de sa fornication et faire pénitence. Ibid., 19, col. 1017. Puis, se basant sur les paroles de Jésus-Christ à saint Pierre : Tibi dabo elaves regni c : rlestis ; quæcunque alligaveris vel solveris in terra, erunt alligata vel suluta in csclis, ibid., 21, col. 1025, il revendique le droit pour l'Église de remettre les péchés, ibid., 21, col. 1024, droit qui n’est pas seulement personnel et exclusif à saint Pierre, mais qui passe à ses successeurs, qui appartient aux évoques, numerus episcoporum, ainsi qu'à toute l'Église unie à celle de Pierre, ad omnem ecclesiam Pétri propinquam, ibid., 21, col. 1025 ; et par là il légitime son décret, dont la formule est ainsi donnée par Tertullien : Ego et mœchiæ et fornicationis delicta pxiiite ?Uiæ functis dimilto. De pudicit., 1, /' L., t. ii, col. 981. A cette preuve d'Écriture, Calliste ajoute la preuve de tradition. Il invoque l’autorité du Pasteur et de la coutume ancienne ; car Tertullien ne manque pas d'écarter le témoignage d’IIermas, ii, mine trop favorable aux fornicatcurs, ibid., 10, col. 1000, et écrit : Ilodie conceditur mœchiæ venia quia et aliquando roncessa est, ibid., 6, col. 990, concession qu’il trouve abusive, en raison de ses sentiments montani

La thèse de Calliste, bien qu’uniquement appliquée au cas de forniration ou d’adultère, a une portée plus générale. Tertullien le remarque et s’indigne d’une telle exception qu’il déclare injustifiée, De pudicit., 9. /'. l.., t. ii, col. 999 ; car ce qui milite en laveur de l’un des cas réservés, milite également, et pour I

raisons, en faveur des deux antres, ce qui est juste : quæcunque auctoritas, quæcunque ratio mœc/io et fornicatori pacem ecclesiasticam rcddit, eadem debebit et liomicidse et idololatrse psenitentibus subvenire. De pudicit., 22, P. L., t. ii, col. 1028. Très certainement Calliste n’aurait pas désavoué un tel raisonnement. Du reste la pratique ultérieure de l'Église donnera raison à l’observation de Tertullien ; elle finira par englober le cas d’idolâtrie ou d’apostasie et celui d’homicide dans la même indulgence pénitentielle.

Mais, d’après Tertullien, il y a autre chose encore dans le décret de Calliste, c’est l’attribution aux martyrs du pouvoir pénitentiel qui appartient aux évêques. De pudicit., 22, P. L., t. il, col. 1026. Christus in martyre est ut mœclws et fornicatores martyr absolvat. Ibid., col. 1027. Tertullien ne veut pas en entendre parler : Sufficiat martyri propria delicta purgasse. Mais la question est de savoir si Calliste attribuait aux martyrs plus qu’une simple intervention déprécative, et rien ne l’indique ; il est marqué, au contraire, que Calliste estimait efficace auprès de Dieu l’intervention des martyrs en faveur des fornicateurs et des adultères : mœchis et fornicatoribus a martyre ex^postulas veniam. De pudicit., 22, P. L., t. ii, col. 1028. DeRossi avait supposé que, du temps de Calliste, les martyrs délivraient à ces pécheurs des billets de réconciliation, qu’ils devaient soumettre à l'évêque, Roma sotler., t. il, p. 202 ; et Rolfl’s suppose que ce pouvoir des martyrs était subordonné, dans la pensée du pape, à celui de l'évêque. Das Indulgenz-Edict, Leipzig, 1893, p. 23 sq. Le texte de Tertullien n’autorise pas ces hypothèses. Quoi qu’il en soit de ce point particulier de discipline pénitentielle. il est certain qu'à partir de la persécution de Dèce l’intervention des martyrs n’est plus tolérée soit à Carthage, soit à Rome. Cf. Batilfol, Études d’histoire, Pans, 1902, p. 100-102, 126-129.

L’autre reproche fait à Calliste par les Philosoplmmena, en matière de discipline pénitentielle, celui d’admettre sans pénitence les hérétiques et les schismatiques, n’a pas de raison d'être. Car il y a lieu de distinguer entre ceux qui de l’orthodoxie sont passés au schisme ou à l’hérésie et ceux qui sont nés dans le schisme ou dans l’hérésie ou qui n’y sont venus qu’en sortant du paganisme. Les premiers, l'Église les traitera comme des déserteurs ; elle continuera d’exiger d’eux qu’ils fassent pénitence, car ils ont trahi leur foi. Quant aux derniers, Calliste a raison de les traiter avec bienveillance : la facilité de leur admission est un acte de justice et un moyen, ainsi que le constatent les Philosophumena, de désagréger les sectes en ce moment en décadence et d’augmenter à leurs dépens le vrai troupeau de Jésus-Christ.

Discipline ecclésiastique.

1. Les Philnsophumena accusent d’abord Calliste de ne pas déposer tout évêque prévaricateur, coupable d’une faute mortelle, Trpb ; Oâvaxov. Phil., IX, ii, 12, p. 444. D’après la discipline en vigueur au commencement du in » siècle, les trois péchés réservés, une fois avoués ou prouvés, entraînaient la pénitence publique pour les laïques, la déposition pour les clercs, l’irrégularité pour les uns et les autres. Par suite Calliste aurait innové sur l’un des points les plus importants de la discipline canonique. Mais nous n’avons ici que le témoignage isolé d’un esprit prévenu et suspect. Rien ne prouve, d’autre part, qu’on puisse voir là un acte d’autorité pour mettre h s évéquesà l’abri de toute accusation imprudente et li ou d’une cabale et pour empêcher de recevoir la déposition d’ennemis ou de témoins disqualifiés, ainsi que le suggérerai ! la fausse décrétale attribuée a Callisti librit decreti Boniionit episcopi excerpta, dans Mai, Nova bibliolh., t. vu. p. 35 ; /'. < :., t. x, col. 122. Beaucoup plus vraisemblable sérail l’hypothèse de Da Rossi, d’après laquelle le pape aurait porté une véritable déci1311

CALIXTE I er (SAINT)

sion dogmatique, iSoYitniæv, condamnant l’erreui précurseurs de Novatien et de Donat, qui voulait <|u’un ne, par le Beul fail de sa chute dans une laute grave, ue pouvail plus conférer validement les sacrement » . Mais ce n’est qu’une hypothèse, si elle était tond ipli querait mal comment, dans la controverse novatienne et | surtout dans la controverse donaliste, aucun évéque, pas même les évéques de Rome, n’a jamais (ait allusion à ce décret qui condamnait d’avance Novatien et Donat. 2. Toujours d’après les Philosophumena, Calliste est accusé d’avoir laissé admettre à l'épiscopat, à la préirise et au diaconat, des bigames et même dus trigames ; ensuite d’avoir toléré le mariage des clercs, en les maintenant dans leur ordre. Phil., IX, ii, 12, p. 144. Or, il est à remarquer qu’il n’est pas question ici d’innovation, mais d’abus survenus pendant le pontificat de Calliste, et dont on le rend responsable.

La bigamie, au commencement du nr siècle, était un empêchement canonique ; ce n’est que plus tard que se posa la question de savoir si le ou les mariages contractés avant la réception du baptême devaient entrer en ligne de compte pour constituer cette irrégularité. Cf. Const. apostol, 1. VI, c. xvii. P. G., t. i, col. 957 ; Mansi.t. i, col..">1 ; Hardouin, t. i, col. 13 ; S. Jérôme, Epist., lix, P. L., t. xxii. col. 654 ; Apol. cont. Rufin., i. 32, P. L., t. xxiii, col. 424. Si Caïïiste avait réellement toléré cet abus, il est à croire que Tertullien, si au courant des choses de Home, n’aurait pas manqué l’occasion de l’en blâmer dans le De monogamia ou le De pudicitia. Or, il n’en est rien. Tertullien se contente de constater l’usage de déposer les bigames, De exhort. cast., 1, P. L., t. ii, col. 923, et de reprocher aux catholiques d’Uthine d’avoir des bigames pour présidents. De monog., 12, P. L., t. ii, col. 917. Pas la moindre allusion a la connivence du pape. Le témoignage des Philosophumena reste isolé.

Relativement au mariage des clercs, les Philosophumena témoignent en faveur de la loi ecclésiastique romaine sur le célibat. Mais ils ne spécifient pas s’il s’agit ici, comme dans le cas précédent, des clercs supérieurs ; de plus l’expression piveiv Iv tû xX^pu peut vouloir dire, non que les clercs en question peuvent continuer leurs fonctions, mais qu’ils n'étaient ni dégradés, ni déposés, ni surtout qu’ils sont regardés comme désormais déchus de leur pouvoir d’ordre. Comme le remarque Ms' Duchesne, la tolérance de quelques cas particuliers, ou quelque déclaration officielle sur la régularité à observer dans la déposition d’un évéque prévaricateur et sur la validité de ses actes, c’est autant qu’il en faut pour expliquer le langage des Philosophumena. Les origines, 2e édit., Paris, 1886, p. 300.

30 Discipline matrimoniale. — Les Philosophumena reprochent à Calliste d’avoir permis à de nobles dames ['..niâmes de contracter mariage avec des hommes d’une condition inférieure à la leur. Les femmes de rang natorial ne pouvaient pas toujours trouver à épouser un clarissime. Elles n’avaient dès lors le choix, au regard de la loi civile, qu’entre la dérogation ou le concubinage secret. Calliste estime qu’elles pouvaient épouser un homme de condition inférieure, et tient leur mariai ;.' pour valide, contrairement a la jurisprudence

civile. Car, devant Dieu.il n' a ni libre ni esclave. C'était affirmer le droit de l'Église de légiférer en matière matrimoniale et le déclarer indépendant du droit de l’Etat. Mais les Philosophumena rendent le pape responsable des conséquences malheureuses, en particulier du fait d’avortements, qui furent la suite de quelques-uns de ces mariages. Phil., IX. ii, 12, p. 145. c’est une accusation injuste. L’avortement et l’infanticide continuèrent à être sévèrement condamnés par les lois.'.nu. ni. pies. | Discipline baptismale. — L’auteur des Philosophumena prétend enfin que c’est sous Calliste que s’introduisit l’abus de rebaptiser. Phil., IX. 11, 18, p. » *8.

l u tout cas il ne saurait être ici question de l'Église romaine ; car, trente ans plus tard, elle pouvait déd solennellement que telle n’avait jamais Du reste ai saint Cyprien de Cartilage, ni saint FirmiI1.Il de Césarée ne l’ont jamais comptée au nombre

qui pratiquaient la réitération du baptême. Il s’agit de faits qui se passèrent ailleurs qu'à Rome, par exemple en Afrique, ou en Cap|. ailleurs. Plus

vraisemblablement encore U s’agit d’un abus introduit à Rome par les elchasaftes, dont Calliste est rendu 1 sonnellement responsable. Car, immédiatement a : la série de ces accusations, les Philosophumena parb ni de ces elehasaîtes et s’attachent à montrer que leur hérésie part d’un même relâchement de principes.pitiés mesures du pape défunt, et que, si Alcibiade d’Apamée a réussi à faire des vielim rml les brebis

déjà égarées par Calliste. Phil., IX. 111. 13, p. M

V. Conclusion.

Ln résumé, les Philosophur

constituent l’une des sources de renseignements plus précieuses pour l’histoire du dogme et de la discipline au commencement du iiie siècle. En ce qui regarde

Calliste, loin de nuire à sa mémoire par leurs insinuations malveillantes ou leurs calomnieuses accusât : ils servent plutôt à la grandir. Tout en la critiquant, l’auteur montre quelle fut l’activité de ce pape. Ainsi ce prétendu hérétique est un parfait orthodoxe : il proclame bien avant Nicée la consubstantialité tout en maintenant la distinction des personnes divines dans un sens moins outré que celui des dithéistes. Ce prétendu laxiste se recommande par des.de

prudence.de modération, très heureusement appropi aux circonstances. On sollicite ses décisions contre les b.r. tiques, et ces décisions, au dire des Philosophumena, se répandent partout en peu de temps ; c’est donc constater l’efficacité de.-on intervention. On lui impute les ibus qui se glissent dans l'Église ; c’est donc reconnaître implicitement le droit et le devoir qu’il a de veiller a la discipline de l'Église universelle. On lui reproche telle ou telle décision, non point parce qu’il ne peut pas la prendre, mais uniquement parce qu’on l’estime ou dangereuse ou contraire a la discipline en vigueur ; c’est donc qu’on ne lui dénie pas le pouvoir de légiférer. De telle sorte, comme nous l’avons déjà dit, que l’attaque diffamatoire des PhUosophtmiena constitue une défense et se tourne finalement eu véritable apologie du pape incriminé.

Pi, Uosophumena, édit. Cruice, Paris. 1860, 1. 1 : P. G., t. wi c. 87 ; Anastase le Bibliottu P. !.. t. cxxvii.

col. 1317-1318 ; Acta sanctorum, octobrist. vi, p. i"l-439 ; Regesta.iSt Hlnschius, Décret

. 1863, p. 131-136 ; TiUem nt, Uém i es, Par ; t. iii, p. 250-253 ; Dollinger, Hippolytus undKall 1853 ; De tlossi. BuUettino ch arch » i t. iv. p. 1-1 1. 17- ;  ;  ;  !. 65-72, "- ; >â. sous ce titre ; Etante a

ecniico delta storia Jel libro IX dei Filosofumeni : de t'Épinots, Revue dm questions historiq

253 ; Le llir. Études bibliques, Pari ;. ISO ; » , t. ii, p. 225 sq. ; Lefèvre, L’auteur.'es Philosophumena.r Upape Calliste, dans la Revue catholique « le Louvain, 1871, t. v, p. 3. t. vi. i'. : >-JS ;, 1e Sme it. l>, < , i Appendice, p. 46-50 ; Morris, The tives of s. Caltmtut Hippolytus, a conjectural chapter o/ Church history, dans le Uonth, 1878, t. xxii. y. -Jl i-'JJt ;. Dublin Rewiew, 1858, L xv. p. M7 sq. : Catlistus."..1 '"."

; édit. Paris. 1888, p. i
' sq. ; M' Duchesne, LU

catte, Paris, 1886, i. i. p. 5. 02, 141-142, xcii ; / chrétiennes, - Paris, l « 8(

Geachichte der oltchrist lichen Lilteratur, 1 !), , < ii, lulq n : -Edict Bischofs Kallist, 1898 ; Bardenhewer, Patrologie, » .', .

138 ; irad. trantj. t t, p. 216, 224, 232 ; 1.1. Die Geschicht » der altkirchl. Literatur, U u ; G. Esser, dons Der Katolik, 1902, t. il, p 193-220 ; l. < hevalic

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G. l'.l. LILLE. i