Dictionnaire de théologie catholique/ABBOT Georges

V. Oblet
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.1 : AARON — APOLLINAIREp. 17).

ABBOT Georges, né à Guildford (comté de Surrey), le 29 octobre 1562. Fils d’un ouvrier sans fortune, il parvint jusqu’aux plus hautes dignités de l’Église anglicane. Il acheva à Oxford les études qu’il avait commencées dans sa ville natale. Docteur en théologie en 1597, doyen de Winchester en 1599, il fut élu, en 1600, vice-chancelier de l’université d’Oxford. Il fut un des auteurs de la traduction anglaise de la Bible dite « version autorisée », publiée sous les auspices de Jacques Ier. En 1608, il suivit à Édimbourg, en qualité de chapelain, le trésorier d’Écosse, comte de Dumbar, et l’aida par ses conseils à rétablir dans le pays la hiérarchie épiscopale. Ce succès valut à Georges Abbot la bienveillance du roi d’Angleterre, qui le fit successivement évêque de Lichfield (1609), de Londres (1610), et enfin archevêque de Cantorbéry (1613). Indulgent envers les puritains, il fut intolérant pour les catholiques. « Tout son christianisme, dit Clarendon (Michaud, Biographie universelle), consistait à détester et à avilir la papauté. Dans ce genre, plus on montrait de fureur, plus on lui inspirait d’estime. » Lorsque Marc-Antoine de Dominis, archevêque apostat de Spalatro, vint chercher un refuge en Angleterre, Abbot l’accueillit avec faveur et reçut de lui en échange le manuscrit de l’histoire du concile de Trente, de Fra Paolo Sarpi. Georges Abbot finit par perdre les bonnes grâces du roi ; il mourut le 4 août 1633. Laud, un de ses adversaires les plus décidés, lui succéda sur le siège de Cantorbéry. Les œuvres de Georges Abbot sont presque toutes écrites en anglais. Ses principaux traités théologiques sont : 1° Quæstiones sex, totidem prælectionibus in schola theologica Oxoniæ pro forma habitis, discussæ et disceptatæ anno 1597, in quibuse sacra Scriptura et Patribus quid statuendum sit definitur, in-4°, Oxford, 1598 ; 2° Persecution of the protestants in the Valteline, in-fol., Londres, 1631 ; 3° Judgment on Bowing at the name of Jesus, in-8°, Hambourg, 1632 ; 4° une réfutation du Dr  Th. Hill qui avait abandonné l’anglicanisme pour rentrer dans l’Église romaine.

Lingard, Histoire d’Angleterre, trad.de Roujoux, Paris, 1834, t. ix ; Niceron, Mémoires, Paris, 1731, t. xv ; Michaud, Biographie universelle ; Wetzer et Welte, Kirchenlexikon ; 2e édit., Fribourg, 1882 ; Hauck, Realencyclopädie, Leipzig, 1896, art. Abbot.

V. Oblet.