Dictionnaire de spiritualité, ascétique et mystique, doctrine et histoire/Jean-Baptiste Comitin ou Comitino

Collectif
Texte établi par Marcel Viller, G. Beauchesne (2.1p. 1142-1143).

COMITIN ou COMITINO (César, Jean-Baptiste), jésuite français, 1606-1686. — César (les catalogues ne l’appellent que Jean-Baptiste, César est son nom de baptême) Comitin, né à Eclaron (Haute-Marne), le 3 mars 1606, entre dans la Compagnie de Jésus le 21 octobre 1623. Il étudie la philosophie à Pont-à-Mousson, la théologie à Rome où il reçut les ordres sacrés ; il aimait à s’appeler « presbyter romanus ». Certains, sur la foi de cette appellation, ont cru qu’il était originaire de Rome. Il a exercé des fonctions variées en divers collèges de la province de Champagne, fut préfet des études et père spirituel. Il se distingua surtout comme orateur sacré, à la fois abondant et disert, très dévot envers la Sainte Vierge et Notre-Seigneur. Il a été recteur à Langres (1648-1650) et à Châlons (1679-1680), et il dirigea dans cette ville la Congrégation des Nobles de 1661 jusqu’à sa mort qui arriva le 14 avril 1686.

Il laisse quelques écrits apologétiques (Défense de l’honneur des Saints, Dijon, 1637), et théologiques (Selectae de fide controversiae, Parisiis, 1665). Un plus grand succès fut obtenu par deux opuscules spirituels latins qui ont pour but l’éducation chrétienne de la jeunesse et qui par leur force dialectique et la limpidité cristalline de la forme eurent une large diffusion, soit dans le texte original, soit dans diverses traductions : Epistola paraenetica ad Parthaenium adolescentem, de fuga et horrore peccati (Leodii, 1645)[1] et surtout l’Initium sapientiae et finis timor et amor, ad rectam juventutis nostrae morum institutionem (Reims, 1653)Note de Wikisource. La première des deux parties de ce dernier ouvrage traite de la crainte de Dieu comme commencement de la sagesse, et décrit avec beaucoup de relief, de fraîcheur et de vivacité de coloris le mal de la rébellion contre Dieu en elle-même et dans ses effets. La seconde partie est consacrée à l’amour de Dieu comme fin de la sagesse consommée ou comme science du vrai bonheur sur terre et au ciel. L’œuvre est nettement dans la tradition de l’humanisme chrétien : elle en respire la sérénité et l’optimisme, très heureusement condensés dans le distique qui termine le volume :

Hic timor, hic amor est, finis vitaeque librique :
Ille Reum absolvit : hic facit esse Deum.

L. Carrez, Catalogi sociorum et officiorum Provinciae Campaniae S. J., 1616-1673, Catalauni, Parisiis, Insulis, 1890-1906, spécialement vol. 8, p. 58-59. — Sommervogel, t. 2, col. 1340- 1342 et t. 9, col. 97. — E. Rivière, Corrections et additions…, Toulouse, 1911, col. 1013-1014.

  1. Note1
  2. Note de Wikisource On en trouve une traduction contemporaine : Le Commencement de la sagesse ou la Crainte de Dieu ; mise en un nouveau jour, en faveur de la jeunesse chrestienne des colleges de la Compagnie de Jesus, Paris, chez Gaspar Meturas, 1647, 143 p. BnF, site Tolbiac, cote : D-30605 (2).

    Le jésuite Pierre de Mareuil (1672-1742) en a donné une traduction : Le commencement et la perfection de la sagesse ou la fuite du péché, et de l'amour de Dieu. Traduit en latin du P. Comitin de la Compagnie de Jesus, Par le R. P. De Mareuil, de la même Compagnie, Paris, chez Delusseux, 1732, 302 p. Exemplaire de l'Institut catholique de Paris, cote : 116 437.