Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Soldat

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Soldat, signalé comme mot nouveau. — Ce sont beaux motz, que bravade, Soldat, cargue, camyzade. Du Bellay, Disc. sur la louange de la vertu (H. G., IV, 153). — Ces gens de pied, que nous appellons aujourd’huy soldats. m’ont faict souvenir des pionniers. G. Bouchet, 25e Seree (IV, 106).

(Fém. Soldate). — Ne sçais-tu pas que j’eus une arquebuzade au travers de la cuisse, et que je suis soldate ? — Je sçai bien que tu as esté goujatte, et que tu as couru le regiment de Picardie. Aubigné, Sancy, II, 1. — Voyez-vous point d’ailleurs mes enseignes abbattre... Passer dessus le ventre à mes soldattes filles…? Anc. Poésies, III, 293.

Soldat (adj.). De soldat. — (Le coq). Son pied d’un pas soldat, esperonné, cheminée. Du Bartas, 2e Sem., Magnificence, p. 388. — Un brave et vaillant soldat… monta gaillardement, disant dés l’entree de l’huys, en façon soldate et de galant homme, Messieurs, si nous ne nous hastons, les chiens mangeront le lievre. Du Fail, Eutrapel, 17 (I, 231).

A la soldate, à la soldade. À la manière des soldats. — Si vous veniez à demander l’exposition d’homme de bien, pour parler à la soldate, on diret que c’est celuy qui a le cueur assis en bon lieu (car on parle ainsi). Estienne, Dialogues, II, 67. — De premiere entrée je ne les recognus, estans tous deux habillez de bure à la soldade. Pasquier, Lettres, XIV, 6. — [Le roi] vestu d’une belle robe fourrée de martres subelines et un chapeau de vellours noir, couvert de plumes à la soldade. Brantôme, Marquis del Gouast (I, 208).

D’une manière sentant le soldat. — Il estoit très-eloquent, à la soldade. id., Rodomontades (VII, 83).

On trouve la forme soudat. — Ce n’est pas un acte decent qu’un ministre se face soudat ou capitaine. Calvin, Lettres, 3785 (XIX, 409).