Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Porteur

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Porteur. Porteur de rogatons, v. Rogaton.

Croyez ce porteur. Expression employée par plaisanterie quand, dit-on, on rapporte une chose fausse ou invraisemblable. — Les gryphons et marrons des montaignes de Savoie, Daulphiné, et Hyperborées, qui ont neiges sempiternelles, seront frustrez de ceste saison [le printemps], et n’en auront point, selon l’opinion d’Avicenne, qui dict que le printemps est lours que les neiges tombent des monts. Croyez ce porteur. Rabelais, Pantagr. Prognost., ch. 7. — Munster, parlant en sa Cosmographie de ladite isle [Samos], monstre bien qu’il ne veit jamais ce païs là, lors qu’il raconte qu’en elle l’air y est si salubre et subtilisant nature qu’il fait que les poulles qui y sont nourries ont du laict, comme pourroit avoir une chievre, truye ou brebis. Croyez le porteur. Thevet, Cosmogr., VII, 13. — Qui est chose aussi peu croyable que ce qu’il a mis par escrit, sçavoir que au mesme païs y a une region où les hommes n’ont point d’ombre, d’autant qu’ils sont droict soubz la zone torride… Croyez le porteur. XI, 9.

Porteresse. Porteuse. — La palme est noble et de fruit porteresse, Toute invincible et de ferme nature. Lemaire, Cour. Marg. (IV, 156).