Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Porc

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Porc. Porc sanglier. Sanglier. — En combatant contre ours, lyons ou porcz sangliers. Amadis, III, 10. — Ung asne lourd, de maulvaise nature, Ung porc sanglier moquoit et desprisoit. Corrozet, Fables, 8. — Les porcz sangliers ayguisent leurs dens. Pasquier, tr. Plutarque, p. 132. — Euthydemus… nous festoiant en sa maison nous feit servir un porc sanglier bien grand. Amyot, Propos de table, III, 10. — Le bel Adonis fut tué par un porc sanglier. IV, 5. — Il y a force forests au dedans du païs, cerfs et porcs sangliers. Thevet, Cosmogr., XVI, 10. — Ayant les dents canines fort longues, trenchantes et aiguës, semblables à celles d’un grand porc sanglier. Paré, Disc. de la licorne, 14. — Quelque serrurier passant le bois de nostre forest… rencontra un grand porc sanglier. Alcripe, p. 108.

Comme porcs, expression proverbiale. — Ainsi mettoyent tout le pauvre guet par terre comme porcs. Rabelais, II, 16. — Ilz tombent tous platz comme porcz devant tout le monde. II, 17. — J’ay ja pensé comment je vous les rendray tous mors comme porcs. II, 26. — Somme ilz beurent tant et tant qu’ilz s’endormirent comme porcs sans ordre parmy le camp. II, 28. — Il chocqua doncques si roydement sus eulx sans dire guare qu’il les renversoit comme porcs. I, 27.

Non plus que porcq en espices, expression proverbiale. — Ils cognoissent la voix de l’un et la suivent alaigrement, et n’entendent en celle de Pautre, non plus que porcq en espices. Marnix, Differens, I, i, 3.

Porque. Truie. — Puis iceux rois, leur debat jà fermé, Devant l’autel de Juppiter armé Tenans au poing les coupes à fiance, Tuoient la porque et faisoient alliance. Des Masures, tr. Eneide, VIII, p. 427. — Les races des femmes qui sont De ces quatre leur naissance ont : Ou de la chiene ou de l’avéte, Ou de la porque orde et mal-nete, Ou de la cavale au beau crin. Baïf, Poemes, l. IX (II, 445). — (Fig.). Elle se retire en un secret cabinet, separé de toutes les autres chambres, où ceste porcque avoit accoustumé d’exercer ses enchantemens. Anon., tr. Folengo, l. XXIII (II, 275). — Faut-il que cette porque y tienne quelque rang, La Paresse accroupie au marchepied du banc…? Aubigné, Tragiques, III (IV, 130). — Lors la porque Italie à son rang fume et souffre L’odeur qui luy faschoit de la mitre et du souphre. V (IV, 233). — (Adj). La vie porque d’Abdala, roi de Fez et de Marroque. id., Hist. univ., V, 30.