Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Philosophe

Philosophe. Celui qui étudie la nature, savant. — Vous verrez, au long aller, ce beau nom de poëte venir au nonchaloir du peuple, ainsi que celuy de philosophe, que l’on adapte maintenant à ces tireurs de quint’essence, qui transforment leurs esprits et esperances en rien, en s’amusant à la transformation de la pierre philosophale. Pasquier, Lettres, I, 8. — Quoy que Christofle Colomb, homme grossement philosophe… die que la terre n’est point du tout ronde, ains alloit s’aguisant en forme de pointe vers l’un de ses boutz. Thevet, Cosmogr., XXII, 4.

Philosophe volant. Mauvais philosophe. (Latin : philosophaster). — Si quelque philosophe volant, pour se moquer de la simplicité de nostre foy, dit que celle varieté de couleurs qui faict l’arc naturellement, provient de la reverberation des rays du soleil et de la nuée opposite, nous aurons à luy confesser. Calvin, Instit., X, p. 576.

Philosophe. Homme fantasque. — On dit en la cour (et ailleurs aussi), C’est un philosophe, quand on veut declarer un homme estre de la confrairie de ceux dont nous venons de parler [les hommes fantasques]. Estienne, Dialogues, I, 287-288.

(Adj.). De philosophe. — Et que d’effect vous rendriez vostre grande barbe philosophe… ridicule. Fanfares des Roule Bontemps, p. 78.

(Par déformation). Philosoffre. — Si les anciens philosoffres Ont de tels cas rempli leurs coffres. Anc. Poésies, IV, 38.

(Fém.). Philosophesse. — Car elle estoit philosophesse. Rebours de Matheolus, p. 10 (G.).