Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Dompteur

◄  Dommer
Dompture  ►

Dompteur. (H. D. T. 1656). — 1544. On ne trouve point beste tant fiere et cruelle qui ne s’adoulcisse par l’industrie et soing du dompteur. J. Le Blond, trad. de G. d’Aurigny, le Livre de police humaine, 243 a, édit. de 1553 (Vaganay, Revue des Études rabelais., IX, p. 306).

(Fém.). Dompteresse. — La dompteresse et royne des provinces [l’Italie], De deux mers ceinte et d’un mont divisée. Melin de St Gelays, Cartels et mascarades (I, 177). — L’horrible mort Fera sentir l’horrible effort De sa fiere faulx dompteresse. O. de Magny, les Gayetez, p. 25. — Mais toute leur forteresse… Dessous la main donteresse De Jupiter trebucha. R. Belleau, Petites Inventions, Chant de triomphe (I, 92). — Du grand Henry les forces donteresses. Du Bellay, trad. d’une Ode de Buccanan. — Poudre qui retiens la puissance… Seicher toute mauvaise humeur, Et des pasmoisons donteresse, Soudain remettre en allaigresse Les poulmons, le foye et le cueur. R. Belleau, les Amours des Pierres precieuses, la Perle (II, 189-190). — Les rochers Capharez (où l’embusche traistresse De Nauple fit noyer la flotte donteresse Du mur Neptunien, quand l’ireuse Pallas Destourna son courroux d’Ilion sur Aias. Ronsard, Pièces retranchées, Épitaphes (VI, 247). — Bride. Lache, vague, ondoyante… domteresse. M. de la Porte, Epithetes, 57 vo. — Force. Puissante, vertueuse… donteresse. id., ib., 179 ro. — Sa faux (dompteresse de tout). Boyssières, Secondes Œuvres, 66 ro. — Sa masse domteresse aux solives pendoit, Son arc comme jadis encordé ne tendoit. R. Garnier, Marc Antoine, 1222. — Hà que ne suis-je au temps de ma verte jeunesse, Quand Mambrin esprouva ma force domteresse. id., Bradamante, 461. — Le long travail et la vertu maistresse, La patience aussi, Qui est tousjours des monstres dompteresse. Trad. de Folengo, L. XV (II, 22).