Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Clergie

Éditions Honoré Champion (IIp. 312).
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Clergie. État ecclésiastique. — Ils en gratifioient [des évêchés] les courtisans, et ceux qui auparavant n’avoient jamais faict profession de clergie. E. Pasquier, Recherches, IlI, 35. Science, savoir. — Par son grand sens et clergie, il [Helenus] prevoyoit les destinees futures. Lemaire de Belges, Illustr., II, 1. — D’ung cueur malin l’on doit extraire Tout vice ; rien ne sert clergie. Anc. Poés. franç., I, 142. — Il ayme gens lettrez En grec, latin, et francois bien estrez A diviser d’histoire ou theologie Dont tu es l’un, car en toute clergie Tu es expert. J. Bouchet, Epistres famil. du Traverseur, 49. — Jadis plusieurs terres furent regies Par gens prudens florissans en clergies… C’est assavoir par Solon les Athenes, Par Pytacus grand clerc les Mytilenes. id., Epistres morales du Traverseur, II, I, 4. — Quand au scavoir de bonne astrologie Il est subtil, et de haulte clergie. id., ib., II, viii, 3. Une aultre part de la noble clergie De medecine on dit la chirurgie. id., ib., II, v111, 6. — Faictes que soys des plus parfais Touchant clargie. Sotties, III, 178. — Les gens d’Eglise (que lors on appeloit Clercs) estans presque seuls qui entendissent les lettres et sciences furent cause de les faire appeler clergie, et clercs, non seulement ceux qui s’en aydoient et les pouvoient monstrer aux autres: mais encores ceux qui sçavoyent seulement lire, ou peindre les lettres. Fauchet, Antiquitez, VII, 1.