Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Bran 1

Éditions Édouard Champion (Ip. 679).
◄  Bramin
Bran 2  ►

Bran 1. Son. — Si le prince n’est informé de la vie de tous, l’escorte se convertira en subs- tance, et le son ou bren en farine, la paille en grain. B. DE LA GRISE, trad. de GUEVARA, l’Or- loge des Princes, I, 37. — Il leur fauldra donner dedans leur estable du cythisus, ou du foin de Bourgongne, ou du bran ou son. COTEREAU, trad. de COLUMELLE, VII, 3. — Lesquels [œufs] on gardera par tout l’yver en la paille : et en esté dedans le bran ou son. ID., ib., VIII, 6. — Asne qui chante victoire, et, comme un baudet qui pense avoir atteint son bran, sautille et brave avec son hast. Dans E. Pasquier, Lettres, XXII, 12.

Prendre bran pour farine. Se tromper lourde- ment. — Quasy de l’age D’enfance me vint en courage Une affection si trèsgrande… — Et de quoy ? — D’estre de la bande Des vierges. sacrées. — Comment ? D’estre moinesse ? — Justement. — Hem I c’est prendre bran pour farine. MAROT, trad. de deux Colloques d’ERASME, N’avoir bran ne farine. N’avoir rien du tout. — Ne mesprisez des maistres la doctrine, Car qui le faict n’en a bran ne farine. J. BOUCHET, Epistres Morales du Traverseur, I, 13.

Faire de l’asne pour avoir du bren. Faire l’âne pour avoir du son, faire l’ignorant ou le sot par intérêt. — Faisoyt de l’asne pour avoir du bren. RABELAIS, I, 11.

De mesme farine et pareil bran. De même espèce.

— C’estoient Socrates, Plutarque, Rablais, Gua- guin, Luther, Ronsard, Pindare, Marot et quel- ques autres de mesme farine et pareil bran. BE- ROALDE DE VERVILLE, le Moyen de parvenir, Texte (I, 219).

Bran. Excrément. — Thaumaste… fist un gros pet de boulangier : car le bran vint apres. RABELAIS, II, 19. — Bren, c’est merde à Rouan. ID., IV, 10. — Appeliez vous cecy foyre, bren,