Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Artisan
Artisan, Artiste, écrivain. — Tel qu’en ton Cœur, Artisan, tu l’avois [Amour], Tel qu’il te fut, tel que tu le sçavois, Telle tu as peinte au vif son image. Baïf, Amours de Meline, L. I (I, 16). — Les artizants qui les premiers seront En marbre, en table, aux chansons et au livre. Du Bellay, Sonnets divers, 31 (édit. Chamard, II, 280). — Il seroit à l’advanture excusable à un peintre ou autre artisan… de se travailler pour acquerir nom par ses ouvrages. Montaigne, II, 16 (III, 16). — Un de la Seree… nous va dire qu’il falloit regarder de quel païs ont esté les artisans qui ont peint les images et statues. Guill. Bouchet, 28e Seree, IV, 215.
Artisane. — Et à fin que l’araigne artizane admirable, Surpendant son ouvrage, eust ourdi de ses piez A l’entour des harnois ses filets deliez. Ronsard, Hymne de Henry II (IV, 200). — Araigne ou Araignee. Industrieuse… artizane. M. de la Porte, Epithetes, 29 ro. — Elles bruloyent à petit feu couvert Comme une étoupe, ou comme un rameau verd Qu’une artizane au poinct du jour allume. Ronsard, Franciade, L. II (III, 66). — Ils ne recognoissent que Minerve artisane et ouvriere, Amyot, Instruct. pour ceux qui manient affaires d’Estat, 5.
Artisande. — Ainsi ne force-il point les volontez libres et muables. Or sont-elles les artisandes et forgeronnes de tout le mal qui est au monde. Charron, les Trois Veritez, I, 11.