Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Abecher

Éditions Édouard Champion (Ip. 10).

Abecher, Abecquer, nourrir. — Sur ce débat quant on a le loysir, Et que oyseaux ont faict assez bon devoir, On les abesches en leur faisant plaisir, Sur le gybier. Cretin, Passetemps des chiens et oyseaux (p. 83). — Celle là qui abecha De froid venin son enfance, Et longtemps d’autre substance Ne cogneut et ne macha. Aubigné, Primtems, I, 91. — Sus, amis, qu’en deux motz Je voie desarmer les Alpes de son dos, L’Averne d’arsenic et la roche où l’Envie Ahecha de serpens ses rages et sa vie ! id., Poes. div. 8 (la Sorciere). — [A la France.] Que si tu vis encor, c’est la mourante vie Que le malade vit en extreme agonie, Lors que les sens sont morts, quand il est au rumeau, Et que d’un bout de plume on l’abeche avec l’eau, id., Tragiques, I (IV, 47) — Le mensonge qui fut vostre laict au berceau Vous nourrit en jeunesse, et abeche au tombeau. id., ib., III (IV, 147),

S’abescher. Se repaître. — Thyestes en repas, Tel s’abesche d’humain qui ne le pense pas. Aubigné, Tragiques, III (IV, 123).