Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Abbaye

Éditions Édouard Champion (Ip. 9).
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Abbaye. (La mesure du vers et la rime nous montrent que souvent dans ce mot ay n’est compté que pour une syllabe.) — L’Abbaye en est plus décorée, El reveramment honorée. Gringoire, Sainct Loys, L. IX (II, 306). — Premierement l’estat que je tenois C’estoit saint Marc abbaye en Soissonnois. Colin Bucher, Poésies, 297. — L’autre attendoit vingt ans sans estre contenté, L’attire dix, l’autre cinq : puis au lieu d’une Abbaye ou d’une autre faveur, luy donnoit une baye. Ronsard, Elegies, 21. — Pour avertir ce Prelat que vacante L’Abbaye estoit des mile escus de rente. Vauquelin de la Fresnaye, Sat. franç., L. II, à Malherbe. — Que du deffunct un frere estoit venu, A qui le Prince avoit donné l’Abbaye : Le Gentilhomme alors voyant non vraye L’excuse feinte… id., ib. — Or cette Abbaye alors n’estoit mangee, Et point n’estoit encore vendangee. id., ib. — Que j’aye encor une Abbaye emboisee, Pour rendre aussi ma maison plus aisee. id., L. III, à M. de la Serre.

(Arrgot.) Abbaye ruffante. — Quand il faisoit Froid, nous peausions dans l’abbaye ruffante, c’est dans le four chauld, où l’on a tiré le pain naguéres. Var. hist, et litt., VIII, 151. Cf. 152 et 189.