Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/Abandon

Éditions Édouard Champion (Ip. 6).
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Abandon (expression adverbiale ; cf. Bandon). Libéralement, librement. — Vous ne craignez ouvrir bource abandon, Appauvrissant vostre pouvoir, par don. Ferry Julyot, Eleg. de la belle fille, I, 6. — Lecteur amy lis ce livre habandon, Que Julyot te lache sans jactance. Ant. Ludin au lecteur, dans Ferry Julyot, ib.

(Substantif.) Pouvoir. — A la Regnarde elle requiert pardon Pour ses oyseaulx, qui sont en l’abandon Du feu ardent. Corrozet, Fables d’Esope, 55.

Possession. — Dieu facteur de tout ouvrage Accepte bien le verdoiant fueillage De ceux qui n’ont de grans biens l’abandon, Dont ilz luy font en ses eglises don. J. Bouchet, Epistres famil. du Traverseur, 105.

Abondance. — Portons à leur povre mesnage De noz biens à grand abandon. Marg. de Nav, les Marguerites, Comedie de la Nativ. de J. C. (II, 33). — En mon païs croist en grand abandon Trescher encens, dont sort suave odeur, Ead., ib., Comedie de l’ador. des trois Roys (II, 102). — Vous delectez-vous du fruitage ? Et où en est l’abandon, sinon aux Hales, où est le grand jardin de Paris ? E. Pasquier, Lettres, II, 4.