Dictionnaire de la Bible/Reproches

Letouzey et Ané (Volume Vp. 1051-1052).
REPROCHES

REPROCHES (hébreu : ṭôkaḥaṭ ; Septante : ἔλεγχος ; Vulgate : correptio, increpatio, reprehensio, vituperatio), expression du mécontentement que l’on témoigne à quelqu’un au sujet de sa conduite. — Les reproches sont destinés à corriger et à former le caractère. Prov., i, 23, 25, 30 ; iii, 11 ; v, 12 ; vi, 23, etc. Mais ils ne doivent être adressés qu’à bon escient. Eccli., xi, 7. — Dieu adresse des reproches à ceux qui font le mal, à Adam, Gen., iii, 11-13, à Caïn, Gen., iv, 10, et très souvent à son peuple, par le ministère des prophètes. Is., i, 3-6 ; v, 1-7 ; Jer., ii, 2-37 ; viii, 4-13 ; Ezech., v, 5-10 ; Ose., iv, 1-19 ; Agg., i, 4-6, etc. Notre-Seigneur reproche aussi à ses contemporains leurs iniquités et leur incrédulité. Il s’adresse ainsi aux villes de Galilée qu’il a évangélisées, Matth., xi, 21-24 ; Luc., x, 13-15 ; à Jérusalem, Matth., xxiii, 37-39 ; aux Juifs, Joa., viii, 30-59 ; aux pharisiens et aux scribes, Matth., xxiii, 1-39 ; Marc., xii, 38-40 ; Luc., xx, 45-47 ; à Pierre, Marc., viii, 33 ; Matth., xxvi, 52-54 ; à Jacques et à Jean, Luc., ix, 55, 56 ; aux Apôtres incrédules à sa résurrection, Marc., xvi, 14, etc. — Très fréquemment les hommes s’adressent des reproches, à tort ou à raison. Tels sont ceux du pharaon à Abram, Gen., xii, 18-20 ; de Jacob à Laban, Gen., xxxi, 36-42, à Siméon et à Lévi, Gen., xxxiv, 30, à Joseph, Gen., xxxvii, 10 ; de Ruben à ses frères, Gen., xlii, 22 ; de Joseph à ses frères, Gen., xliv, 4, 5 ; des Hébreux à Moïse, Exod., ii, 14 ; xiv, 11, 12, etc. ; de Moïse aux Hébreux, Deut., ix, 7-24 ; de Josué aux Gabaonites, Jos., ix, 22 ; des Hébreux aux tribus transjordaniques, Jos., xxii, 16-20 ; des Éphraïmites à Jephté, Jud., xii, 1 ; d’Héli à Anne, I Reg., i, 14 ; de Samuel à Saül, I Reg., xiii, 13, 14 ; de Michol à David, II Reg., vi, 20 ; de Nathan à David, II Reg., xii, 7-12 ; d’Élie aux Israélites, III Reg., xviii, 21, au roi Achab, III Reg., xxi, 20, 21, et à Ochozias, IV Reg., i, 16 ; de Joas aux prêtres, IV Reg., xii, 7 ; de Néhémie aux grands de Juda, II Esd., xiii, 17, 18 ; de Job à sa femme, Job, xii, 10, etc. — Dans le Nouveau Testament, il y a à signaler les paroles de Marie à Jésus retrouvé dans le Temple, Luc., ii, 48 ; les reproches de saint Jean-Baptiste à Hérode, Luc., iii, 19 ; des pharisiens à Jésus et à ses disciples à l’occasion du festin chez Matthieu, Matth., ix, 11 ; Marc., ii, 16 ; Luc., v, 30, des épis froissés le jour du sabbat, Matth., xii, 2 ; Marc., ii, 24 ; Luc, vi, 2, de l’abstention des ablutions, Matth., xv, 2 ; Marc., vii, 5, des guérisons opérées le jour du sabbat, Joa., v, 10 ; ix, 16 ; Luc, xiii, 14, etc., des cris poussés dans le Temple en l’honneur de Jésus, Luc., xix, 39 ; le reproche de Juda au festin de Béthanie, Joa., xii, 5 ; ceux de saint Pierre à Ananie et à Saphire, Act., v, 3, 4, 9 ; de saint Étienne aux Juifs, Act., vii, 51-53 ; des fidèles de Jérusalem à saint Pierre après le baptême du centurion Corneille, Act., xi, 2, 3 ; de saint Paul à saint Pierre, à Antioche, Gal., ii, 14, aux Corinthiens à cause de leurs schismes, I Cor., xi, 17 ; de saint Jean aux évêques d’Éphèse, Apoc., ii, 4, de Pergame, ii, 16, de Thyatire, ii, 20, et de Laodicée, iii, 15, etc. — Il faut savoir entendre les reproches mérités : s’y soustraire, c’est marcher sur les traces des pécheurs. Eccli., xxi, 6 ; xxxii, 21 (17). Le chrétien doit se conduire de manière à n’en point mériter. Phil., ii, 15 ; II Cor., vi, 3 ; viii, 20. Il faut en adresser, à l’occasion, aux enfants, Eph., vi, 4, au prochain qui a péché, Matth., xviii, 15, à ceux qui troublent l’ordre, I Thess., v, 14, à ceux qui ont besoin d’être convertis, II Tim., ii, 25, même aux vieillards, mais sans rudesse, I Tim., v, 1, aux Crétois, mais avec sévérité. Tit., i, 13. Le fauteur de divisions qui demeure insensible aux reproches doit être évité. Tit., iii, 10.