Dictionnaire de la Bible/Nappe

(Volume IVp. 1475-1476).
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NAPPE

NAPPE (grec : ὀθόνη ; Vulgate : linteum), pièce de linge d’une certaine étendue, employée dans le service de table. — Pendant que saint Pierre était à Joppé, il eut une vision dans laquelle lui apparut une sorte de réceptacle, σκεῦος, vas, semblable à une grande nappe, ὀθόνη μεγάλη, linteum magnum, suspendue par les quatre coins, descendant du ciel et contenant des animaux purs et impurs que l’Apôtre était invité à manger. Act., x, 11, 12. Le mot « nappe » donne une idée exacte du réceptacle vu par saint Pierre, mais il n’est pas littéral, parce que les nappes étaient inconnues aux anciens. Le mot ὀθόνη désigne un linge fin, une toile servant à faire des vêtements de femme, Iliad., iii, 141 ; xviii, 595 ; Odys., vii, 107 ; Lucien, Dial. meretr., 5, et même des voiles de vaisseau. Lucien, Jup. trag., 46. Une pareille toile, dont le texte sacré note d’ailleurs la grande dimension, convenait parfaitement à l’usage auquel il est fait allusion. Le latin linteum désigne de même une toile dont on peut faire des serviettes, Plaute, Most., i, 3, 109 ; Suétone, Cal., 26, des rideaux, Martial, ii, 57, et des voiles de navires. Tite Live, xxviii, 45 ; Virgile, Æneid., iii, 686, etc. Quant à la mappa des anciens, ce n’était pas une nappe, mais une simple serviette dont on se servait pendant le repas, Sat., ii, 8, 63, que l’invité apportait ordinairement avec lui et dans laquelle il remportait quelques-unes des friandises qu’il n’avait pu manger. Martial, ii, 37 ; vii, 20 ; xii, 29, 11. Comme la serviette du convive, la nappe de saint Pierre renfermait les mets symboliques qu’il avait à manger.

H. Lesêtre.