Dictionnaire de la Bible/A et Omega
A et Ω, alpha et oméga, noms de la première et de la dernière lettre de l’alphabet grec. Notre-Seigneur dit trois fois dans l’Apocalypse, i, 8 ; xxi, 6 ; xxii, 13, qu’il est l’alpha et l’oméga, c’est-à-dire, comme il l’explique lui-même, « le commencement et la fin, » i, 8, ou « le premier et le dernier », xxii, 13 ; « celui qui est, celui qui était, celui qui doit venir, le Tout-Puissant, » i, 8. Cette locution est propre à l’Apocalyse, mais la pensée elle-même se trouve dans l’Ancien Testament, où Dieu dit dans Isaïe : « Je suis le premier et le dernier. » Is., xliv, 6 ; cf. xliii, 10. Quand Jésus-Christ s’appelle l’alpha et l’oméga, il proclame donc par là même sa divinité, en s’attribuant les caractères qui sont donnés par les prophètes au Dieu véritable, de qui seul vient toute vie, et à qui seul tout retourne :
Alpha et Ω cognominatus : ipse fons et clausula
Omnium, quæ sunt, fuerunt, quæque post futura sunt,
chante le poète chrétien Prudence, Cathemer., ix, 11-12,
t. lix, col. 863. Voir aussi Tertullien, De monog., 5, t. ii, col. 935.
1. — Anneau chrétien antique.
Les premiers chrétiens empruntèrent ce symbole à l’Apocalypse pour faire acte de foi à la divinité de leur Maître, en inscrivant sur les tombeaux et dans leurs églises l’Α et l’Ω des deux côtés de la croix, Α + ω, et en le gravant jusque sur leurs sceaux et les bagues qu’ils portaient aux doigts. Nous reproduisons ici (fig. 1) un des plus remarquables de ces anneaux chrétiens, trouvé dans un antique cimetière de Rome. D’après M. A. Boldetti, Osservazioni sopra i Cimiterj de’santi martiri ed antichi cristiani di Roma, in-fo, Rome, 1720,
p. 502, no 32.