Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle/Satanas

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SATANAS, -thanas, satenas, sathe., satre., satanan, s. m., diable, démon, être malfaisant comme un démon :

Qua el enfern donc asallit
Fort satanan a lo venquet.

(Pass., 373, Koschwitz.)

Lo satanas dol en a grand.

(Ib., 489.)

L’anme de lui en portet satanas.

(Rol., 1268, Müller.)

Diex, dist, gare, que fera ore cis las,
Qant mou enfant ai mis au sathanas
Que si le vielt destruire.

(Enf. Vivien, ms. Boulogne, t. 515, p. 32, Wahlund.)

Et dist Garin : Dex que fere je las
Qant mon enfant jugent ci satenas !

(Ib., Richel. 1449.)

Adam menga du fruit : ce fu ly satenas !

(Chev. au cygne, 12101, Reiff.)

Li damoisel se plaingnent entre les sathenas.

(Aye d’Avign., 3247, A. P.)

Jhesu qi en enfer entra.
Qui, voiant toz les sathenas.
Brisa enfer et les portax.

(Rom. de S. Fanuel, 368, Chabaneau.)

Fuiez, fet ele, sathanas.

(Des Perdrix, Montaiglon, Fabl., I, 190.)

Tout ce fesoit li satenas.

(Du Vilain qui donna son ame au deable, ib., VI, 36.)

Ja n’ert qui l’en secore entre les satenas
Qui sont noir comme more.

(Chantepleure, Richel. 19152, fo 103c.)

— Adj., satanique, diabolique ;

Forte fu la bataille de l’enfant Helyas,
El dou fel Mauquaré, qui cuer ot satrenas.

(Chev. au cygne, 1862, Reiff.)

Satanas se dit encore aujourd’hui dans le style familier.