Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DOUVE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 451-452).

DOUVE. s. f. Piéce de bois merrain qui est propre à faire des tonneaux, des cuves, & autres vaisseaux. Dolii lamna, lamina.

Du Cange dit que ce mot vient de doga, qui signifie aussi chez les Grecs un vaisseau, un tonneau, & une fosse. On trouve aussi dogus dans la basse Latinité, pour signifier les ais dont on fait les tonneaux. Voyez les Actes de S. Tyrse & de ses compagnons martyrs dans Bollandus, Acta Sanctorum Januar. T. I. p. 821. En quelques endroits on dit Douvelle, en d’autres douelle, au lieu de douve. D’autres dérivent ce mot de l’Allemand daub.

Douve, est aussi le fossé d’un château. Fossæ castelli. Douve signifie encore le mur d’un bassin de fontaine, quand il n’est que d’une assise ou de deux, comme il l’est ordinairement. Margo.

En Touraine, on appelle douves les cavernes que les habitans du long de la Loire font dans le roc, & où ils se retirent.

Douve, est aussi le nom d’une plante qui croît dans les prés & dans les lieux marécageux. Sa tige est lisse, creuse, entrecoupée par des nœuds, & garnie de feuilles longues, étroites & dentelées en scie. Ses fleurs sont jaunes, ou de couleur d’or, semblables à la renoncule commune des prés. Sa racine est composée de fibres blanchâtres. La douve cause l’inflammation dans les entrailles des brebis qui en mangent, & les fait mourir : c’est pourquoi les bergers évitent avec soin les endroits où elle se trouve. C. Bauhin l’appelle ranunculus longisolius palustris minor.