Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DISQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 381-382).

DISQUE. s. m. Terme d’Antiquaire. Espèce de palet, ou instrument de pierre, de plomb, ou d’autre métal, large d’un pied, que les Anciens jetoient pour marquer leur force ou leur adresse. Discus. Le Disque des Anciens étoit plat & rond, & de la figure que le soleil semble avoir. Le jeu du disque étoit un de ceux qui se pratiquoient chez les Grecs dans les solennités des jeux publics. Il consistoit à jeter un disque ou en haut, ou en long, &, celui qui le jetoit ou plus haut, ou plus loin, remportoit le prix. Ceux qui s’exerçoient à ce jeu, s’appeloient Discoboles. Discoboli, c’est-à-dire, jeteurs, lanceurs de disque. Hyacinthe, favori d’Apollon, jouant au disque avec ce Dieu, fut tué d’un coup du disque de ce Dieu, que Zéphire, son rival, détourna & poussa sur la tête d’Hyacinthe. On lançoit le disque par le moyen d’une corde faite de cheveux, à ce qu’il paroît par Claudien. L. II in Eutr. Carm. 20. v. 359. & suiv. Ovide décrit ce jeu. Metam. L. X. v. 175. Les Romains apprirent ce jeu des Grecs, & en usèrent aussi. Dempster, Paralip. in Joan. Rosini. Antiq. Rom. L. V. c. 2. & Pet. Faber. Agonisticon, L. II. c. 1, Traitent du jeu du disque.

☞ C’étoit aussi un bouclier rond, consacré, destiné pour représenter une action mémorable de quelque Héros de l’Antiquité, & pour en conserver la mémoire dans un Temple des Dieux, où il devoit être suspendu. Antiq. Rom.

Disque. Terme d’Astronomie. Discus. C’est le corps du soleil, ou de la lune, tel qu’il paroît à nos yeux. On a observé quelquefois Mercure dans le disque du soleil. Il n’y a eu que la moitié du disque de la lune qui soit entrée dans l’ombre de la terre en une telle éclipse. Le disque se divise en douze parties, qu’on appelle doigts ; & c’est par-là qu’on mesure la grandeur d’une éclipse, qu’on dit être de tant de doigts, ou tant de parties du disque du soleil, ou de la lune.

Disque de la terre. C’est un plan qui passe par le centre de la terre, & qui est tel que la ligne droite qui joint les centres de la terre & du soleil lui est perpendiculaire. Ce plan forme, à la surface de la terre, un cercle qui sépare l’hémisphère éclairé d’avec celui qui est dans l’ombre. Or c’est précisément le cercle que nous avons nommé le terme de la lumière & de l’ombre. Qu’il nous soit permis de l’appeler actuellement le disque de la terre, puisqu’aussi-bien c’est le plan qui seroit directement opposé à l’œil de l’Observateur, situé dans la lune au moment de sa conjonction au soleil, c’est-à-dire, quand elle se trouve dans la ligne droite qui joint les centres de la terre & du soleil. Institut. Astronom. p. 215.

Disque, se dit aussi, en termes d’Optique, de la grandeur des verres des lunettes, & de la largeur de leurs ouvertures, de quelque figure qu’ils soient, soit plans, convexes, omphaloptres, ménisques, ou autres.

Disque, se dit encore, en termes de Botanique, de la partie des fleurs radiées qui en occupe le centre. On l’appelle quelquefois le bassin. Le disque est formé par un assemblage de fleurons posés à plomb.

☞ On prend aussi ce terme pour toute l’étendue des fleurs composées d’un nombre de pétales.

Disque. Terme de Lithurgie. Le disque est la même chose chez les Grecs que la patène chez les Latins. On met, dans l’Eglise Grecque, le pain qu’on consacre, sur le disque, ou dans le disque, comme on le met sur la patène dans l’Eglise Latine. Le disque diffère de la patène pour la figure, en ce qu’il est plus grand & plus profond : il ressemble à un plat. Disque se disoit chez les Anciens pour un plat, une assiette.