Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DISCRÉDIT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 373).

DISCRÉDIT. s. m. Terme de Commerce. Diminution, perte du crédit qu’une chose avoit auparavant. Les billets d’un tel Banquier, d’une telle Compagnie tombent dans le discrédit. Les lettres de change de ce Marchand sont dans le discrédit. Ce mot est très-nouveau, & l’usage ne s’en est guère introduit dans le commerce, que depuis l’année 1719. que les Arrêts du Conseil d’Etat l’ont, pour ainsi dire, consacré, pour exprimer la perte qui se faisoit sur les Actions de la Compagnie des Indes & les Billets de Banque, & le peu de cours qu’ils avoient dans le public. Ainsi l’on a dit, en ce sens, le discrédit des Actions pour dire, qu’elles étoient extrêmement baissées. On a dit encore que les Billets de Banque étoient tombés dans le discrédit, pour signifier qu’on ne les a plus voulu recevoir sur la Place, ou du moins, qu’on ne les a pas reçus pour leur juste valeur. Les terres ont pu paroître vendues chèrement en 1727. année d’un très-grand discrédit. Fact. Cet homme a diverti une partie des fonds de la caisse, & y a substitué des Billets de Banque dans le temps de leur discrédit. Faverel.

Le discrédit où ces Ouvrages sont tombés parmi les Savans.

On a inventé le terme de discrédit, pour l’opposer à celui de Crédit, qui signifie la faveur que les Billets de Commerce, tant publics, que particuliers ont quelquefois coutume de prendre subitement, suivant les conjonctures, dans le négoce que les Marchands & Banquiers en font entr’eux.