Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DIFFAMER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 338-339).
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DIFFAMER, v. a. Déshonorer, noircir la réputation de quelqu’un. Infamare, aliquem infamiâ aspergere, turpitudinis notam alicujus vitæ inurere. Plusieurs Ecrivains ont tâché de se diffamer les uns les autres dans leurs livres, dans leurs critiques. Diffamer les autres, c’est se diffamer soi-même.

Ce long amas d’aïeux, que vous diffamez tous,
Sont autant de témoins qui parlent contre vous. Boil.

Nicot dit que ce mot vient du Grec δυσφημέω, signifiant la même chose, d’où l’on a fait diffamare en Latin, & ensuite diffamer en François.

Diffamé, ée. part. Un homme diffamé, c’est un homme perdu de réputation. Infamis, infamiâ flagrans, diffamatus, famosus.

En termes de Blason, on appelle diffamé, un animal, comme un lion, un aigle, un chien, &c. qui n’a point de queue. Caudâ carens, caudâ mutilus. On appelle armes diffamées, celles dont quelque pièce a été retranchée, ou auxquelles on a ajoûté quelque chose, qui fait déshonneur, en punition de quelque crime commis par celui qui les porte. Sous le règne de S. Louis, Jean d’Avesnes, pour avoir injurié sa mere Marguerite, Comtesse de Flandres, en présence du Roi, fut condamné à porter le Lion de ses armes morné.