Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DIAPRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 324).

DIAPRER. Vieux v. a. Orner, décorer, tapisser. Ornare, decorare.

Diapré, ée. adj. ou plutôt part. du vieux verbe diaprer. Qui est varié de plusieurs couleurs. Versicolor, varius. Il n’est plus guère en usage, si ce n’est en termes de blason, où l’on appelle diapré, tout ce qui est brodé, figuré & tracé à fantaisie, comme un compartiment de fleurs, soit sur le champ de l’Ecu, soit sur une de ses pièces honorables.

Là brillait le teint vif des pêches empourprées,
Ici le riche émail des prunes diaprées. Perrault.

Hoqueton diapré de mon maître la Trousse.
Je le suivois à pied, quand il allait en housse. Desp.

Ce mot signifioit autrefois, tapissé, orné, décoré. Gloss. sur Marot.

Diapré, ou Diaprée. s. f. Nom d’une espèce de prunes. La diaprée violette. La Quint. Le même Auteur écrit quelquefois diapré. Des Misabelles, Sainte Catherine, diapré. Id. Beaucoup de Damas & de diaprée ont la chair véreuse. Id. Il ne donne point non plus de pluriel à ces noms, comme on le voit par ces exemples, & il les fait indéclinables. Il est mieux de les décliner, & de dire les diaprées sont véreuses ; les diaprées sont longuettes. La Quint. La diaprée violette est violette tirant au rouge.

Ce mot, selon du Cange, vient du Latin diasprum, qui étoit une espèce d’étoffe précieuse & de broderie, dont le nom s’est étendu à tout ce qui étoit diversifié de couleurs, & jaspé.