Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DIAPASON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 322).
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DIAPASON. s. m. Terme de Musique. C’est un intervalle de Musique dont la plupart des Auteurs qui ont écrit de la théorie de la Musique, se sont servis pour expliquer l’octave des Grecs aussi-bien que du diapente, diatessaron, hexacorde & tetracorde ; pour dire, les quintes, quartes, tierces & sixièmes. Le diapason est la première des consonnances simples, lequel simplement considéré est un seul espace : que si on le considère diatoniquement par tons & semitons, il contient sept espaces, trois tons majeurs, deux mineurs, deux semitons majeurs. P. Parran.

Le Diapason a son intervalle du son grave à l’aigu en proportion double. Il contient sept intervalles, dont il y a trois tons majeurs, deux mineurs, & deux demi-tons majeurs. Quelques-uns croient que c’est la plus parfaite consonnance : c’est du moins une des trois consonnances parfaites. Le diapason est ce que nous appelons octave.

Diapason, chez les Artisans, & Facteurs d’instrumens, signifie une règle & mesure qu’ils ont pour marquer les tuyaux de leurs orgues, & pour percer les trous de leurs flûtes & hautbois en la juste proportion qu’il faut pour faire des tons, des demi-tons, & les consonnances justes.

Quand un carré est divisé en huit parallélogrammes égaux, la section qui sera faite de ces parallélogrammes par une diagonale, marquera tous les intervalles usités en la Musique & c’est sur ce principe qu’est fondé ce modèle des Ouvriers, qu’ils appellent diapason.

Il y a aussi un diapason des trompettes, qui sert de mesure pour les différentes grandeurs qu’elles doivent avoir pour faire les quatre parties de la Musique. Il y en a de même pour les saquebutes & serpens, qui montrent combien il les faut alonger ou accourcir pour descendre ou pour monter d’un ton ou d’un intervalle. Enfin le diapason se dit de ce qui fait, & qui marque la justesse des tons. On oppose le diapason tempéré au diapason parfait.

Les Fondeurs appellent aussi diapason, leur échelle campanaire, qui leur sert à connoître la grandeur, l’épaisseur & le poids de leurs cloches, qu’ils appellent autrement règle, bâton, ou brochette.