Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DENDROPHORE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 220).

DENDROPHORE. s. m. Qui signifie proprement Porte-arbre. Qui porte un arbre. On appeloit ainsi chez les Payens ceux qui, dans certains sacrifices, portoient des arbres par la ville. Dendrophorus. Voyez Dendrophorie. Le Code Théodosien, de pagan. sacr. & temp. L. 20. parle de certains lieux qu’avoient les Frédiens & les Dendrophores pour y faire des repas, & les confisque. Ce mot se trouve aussi dans les anciennes inscriptions. Voyez Vossius, de Idolol. L. I. c. 10.

Dendrophore, est aussi, dans l’Antiquité, un Artisan. Il y avoit un Corps, ou comme l’on parloit chez les Romains, un Collége de Dendrophores, qui suivoit les armées : on ne sait pas trop quel étoit leur art, & leur fonction. Quelques-uns disent qu’ils faisoient le bois des tentes ; c’est-à-dire, tout le bois qui servoit à élever les tentes. D’autres disent que c’étoient ceux qui fournissoient le bois d’ouvrage nécessaire pour la construction des édifices, & des machines de guerre. Saumaise, vers la fin de ses Notes sur la vie de Caracalle par Spartien, avoue que c’étoit-là le sentiment général de tous les Savans de son temps ; mais il soutient avec sa politesse ordinaire qu’ils se trompent tous, & que les Dendrophores des armées n’étoient point différens de ceux des sacrifices, dont nous avons parlé dans l’Article précédent.